Sortie du 31 juillet 2020 par Dyn’s Pic Brusalana (3172m)

Après ces six jours dans les environs du col de l’Izoard, je décide de retourner vers le col Agnel. Un secteur que j’ai déjà pas mal arpenté : Grand Queyras, Pics de Château Renard, des Sagnes Longues, de Caramantran et de Foréant, Pain de Sucre, Taillante... J’ai en tête cette brèche de Ruine, le lac d’Asti et le vallone della Rossa aux pieds des parois du Pic d’Asti. Si on pouvait ajouter un sommet à cette boucle, se serait la cerise sur la gâteau ! Carte IGN : rien côté français, juste une cote 3172m. Carte IGC : Pic Brusalana à la cote 3170m, un tracé en pointillés rouges y figure mais il est dans la zone de la réserve naturelle Ristolas - Mont Viso. En somme, il faudra rester sur l’arête. On verra bien !

Départ à l’aube du col Agnel, je trace par le sentier du Pain de Sucre. Des randonneurs sont déjà dans son versant d’ascension. Il me semble même en distinguer au sommet. Le topo d’Alain spécial lever de soleil aurait-il fait des amateurs ? Je contourne par la gauche et récupère le sentier en direction de la brèche de Ruine. On surplombe l’approche au pied de la face du Pic Sud de la Taillante qui m’évoque de bons souvenirs, gravi à deux reprises tout comme le Pic Nord !

Franchir le fil de la crête par cette brèche de Ruine donne l’impression de découvrir un autre monde, l’envers du décor. Et puis ce lac d’Asti... Le Queyras recèle bien des merveilles...

Après avoir flâné sur ces berges, j’enquille la montée au col d’Asti et commence à enchaîner avec l’arête vers le Pic Brusalana. Un couple franchit le col par le versant italien et descend par celui français. Ils me voyent et me lancent des « non », « pas le droit ». Je n’ai pas envie de gueuler, je ne réponds pas et poursuis. Pas moyen d’être tranquille même en restant sur le fil !

La prudence est de mise sur quelques ressauts, le schiste n’est pas une valeur sûre ! Une dernière grimpée sur des dalles et c’est le sommet. Le Viso est à contre-jour, mais quelle vue sur le Pic d’Asti et la Rocca Rossa !

De retour au col d’Asti, je bascule en versant italien, quitte rapidement le sentier pour une bonne trace dans le pierrier en direction d’une brèche, celle délivrant l’accès au vallone della Rossa au pied des parois lisses, les grandes dalles de marbre du Pic d’Asti. Encore à l’ombre, l’impression d’austérité n’en est que renforcée. Une fois rejoint les pelouses succédant aux éboulis, je rencontre un groupe de randonneurs accompagné par un guide, avec lequel je discute sur cette réverve, ces interdictions, le lac de Clot Sablé dorénavant interdit, ... On aurait pu laisser les quelques sentiers ouverts... Enfin bref.

Je regagne vite la crête frontalière et l’autoroute du Pain de Sucre. De retour au col Agnel avant midi, je cogite sur la prochaine. Tant qu’à faire, j’ai le temps de descendre dans le val Varaita et redécouvrir ce versant italien sans la nebbia, contrairement à l’année dernière où j’avais fait la route dans une belle purée de pois !