Sortie du 27 juillet 2020 par patrick73 Roc de Bassagne (3220m)
Une minéralité à couper le souffle dans un décor dolomitique. Au sommet on découvre un panorama original en particulier sur le Val di Rheme.
Itinéraire, carte // Fiche topo
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Conditions météo
Grand beau temps, doux le matin, chaud voir très chaud dans l’après-midi.
La nuit a permis un excellent regel de la neige, présente dès Tenn de Rhème à 2750m.
Je n’ai malheureusement pas vu un seul animal, bouquetins, chamois, marmottes, aigles… pourtant nombreux dans ce haut vallon solitaire.
Guère plus d’humain à l’exception de deux personnes montées depuis le refuge du Pariond.
Le glacier de Rhème Calabre a quant à lui disparu ou il en reste un lambeau.
La sortie au sommet se fait dans une caillasse éprouvante, mais la récompense est sur la crête au-dessus d’abîmes impressionnants sur le glacier du Fond.
Difficulté : F, 100m à 30/35° à la fin.
Horaire : 4h30 à la montée, 2h30 à la descente.
Dénivelée : 1230m
La montée de la pente des Cavales est bien raide mais efficace, sa descente plus éprouvante pour les genoux !
Récit de la sortie
Roc de Bassagne Sommet S, 3220m, le 22 Juillet 2020.
« Face à face »
L’idée m’est venue comme ça.
Il y a deux ou trois ans, nous étions montés au col du Fond entre la paroi Bazel et la pointe de Calabre.
J’avais adoré cette ambiance dolomitique, ce mélange de minéralité, des rares plaques de verdure aux plantes rases, l’eau qui ruisselle de partout, les restes de neige et de glacier, les moraines aussi, le silence, l’isolement.
Endroit assez unique, en Vanoise, sur la chaine frontière des Alpes Grées.
Là-haut, en haut de la pente des Cavales ou serpente une sente très raide, c’est le domaine des bouquetins. Il y en a de partout, qui vous observent, qui vous précèdent, vous suivent, voir vous barrent obstinément le sentier.
C’est ainsi qu’une fin septembre 2006 ou la neige avait précocement fait son apparition et en abondance, nous parcourions ces hauts espaces.
Après une ascension du Roc ou nous avions brassé, dans un vent de fou, nous retrouvions une douceur et un calme bien venu dans la descente de la pente des Cavales, sous l’œil curieux, attentif surement de quelques grands bouquetins mâles, robustes à la robe déjà sombre et épaisse, portant d’impressionnantes cornes.
Alors sans s’y attendre, au milieu du passage le plus scabreux de cette descente, voilà donc qu’un magnifique spécimen se couche tranquillement semble-t-il au milieu du passage.
Tranquillement ? En fait, vu son regard, son agacement est évident, il nous barre le passage. Nous ne sommes pas les bienvenus.
Alors que faire ? Il est posé au seul endroit où l’éviter n’est pas chose facile dans la pente raide et rocailleuse.
Amusés et presque content au début, de pouvoir approcher un si bel animal, celui-ci commence à nous faire perdre patience.
Commence alors une séance d’intimidation pour le faire partir, grandes gesticulations, et puis la voix haute, rien n’y fait.
Aux grands mots les grands moyens… Je sors le piolet et commence à lui donner de petits coups sur les cornes. Enfin une réaction, ça lui parle.
Ça lui parle tellement bien que ce gros mâle commence à se comporter d’une manière agressive, daigne se lever, baisse la tête et répondre à mes coups de piolet.
Cela fait bien déjà une heure que nous nous faisons face, l’énervement est palpable dans les deux partis.
Non, mais je ne vais quand même pas me faire un combat de cornes sur cette vire avec un vieux bouquetin ??? Et puis l’issue est certaine, celui qui va valdinguer ce sera… moi…
C’est bien la première fois que je me retrouve face à un gros mâle agressif, le museau à terre, cornes en avant, et soufflant de colère probablement.
Nous n’en menions pas large, croyez-moi, car en cas de charge, que l’on monte ou descende, il n’y a pas photo, c’était lui le maître…
Pourquoi on ne saura jamais, agacé, ou peut être aussi apeuré que nous, il est parti, doucement en nous guettant. Alors on n’a pas demandé notre reste, on s’est enfui plus qu’on est parti, pas vraiment l’esprit tranquille.
Une fois à bonne distance, voyant qu’il nous surveillait encore, mais de loin, là on a rigolé de l’anecdote, qui ne nous faisait pas rire du tout quelques minutes plus tôt.
J’espérais revoir ces magnifiques amiraux, mais aujourd’hui, peut être à cause de la chaleur, je n’ai pas vu âme qui vive de toute la journée.
Photos
Auteur : patrick73
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