Sortie du 19 juillet 2020 par CourtePatte Crête du Penas
Sous la voile du Penas pour faire cap sur la Rama
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Temps initialement radieux, puis ciel se chargeant en fin de matinée
Récit de la sortie
La lame du Penas, je connais depuis ma toute première visite au Dévoluy un jour d’automne et de nuées basses, où sa silhouette de voilier semblait surgir du néant. Alors, lorsqu’en cherchant un "raccourci" pour monter à la Rama via la brèche de l’Aiglière je suis tombée sur ce topo, l’itinéraire fut vite adopté.
En ce qui me concerne, la principale difficulté du topo résidait dans la localisation du "sentier discret" à partir duquel on est à peu près sur les rails. A cette saison, le départ du sentier en question est intégralement masqué par une prairie de pétasites ; et comme je ne m’attendais pas à le trouver si tôt (le topo dit "quelques mètres" et c’est vraiment, vraiment "quelques") j’ai foncé comme un seul homme aux cascades, qui Dieu merci ne sont pas loin.
Après quoi c’est une montée tranquille jusqu’à l’alpage. Où j’ai débouché en constatant que j’avais finement choisi le jour et l’heure où le Penas fait cadran solaire, m’assurant un contre-jour parfait sur les photos, et le soleil dans la figure pour toute la remontée de la crête.
Mais ce n’est pas grave. Pour l’instant j’observe mon nouveau domaine. Sous les silhouettes de la Tête de Plate Longue, du Rocher Rond et du Penas, le soleil encore oblique prête à l’alpage des reflets de velours. Ce n’est pas tout à fait aussi fleuri que je pouvais m’y attendre, mais peut-être la saison est-elle déjà un peu avancée. En revanche c’est l’heure de gloire pour la grande astrance.
Je voulais du dépaysement, je suis servie. Outre la découverte de cet alpage, j’ai un angle de vision que je ne connaissais pas sur la montée au lac du Lauzon : le regard porte depuis la cabane du Fleyrard jusqu’à la Tête de Vallon Pierra.
Mais je ne suis pas encore au Penas. De près, la grande lame reste saisissante, avec ses strates parfaitement verticales serrées comme les pages d’un livre ; on voudrait y passer la main.
Le topo recommande de le contourner par la gauche en promettant "des sentes de chamois". Au début je suis interloquée car il y a là presque un bon sentier, bien net. Mais cela se gâte rapidement et l’on passe alors dans une brève section très roulante et un peu pénible ; heureusement l’on rencontre sans tarder le marquage qui nous conduit sur la crête.
La vue sur la muraille Rama-Vachères et ses contreforts est ici particulièrement glorieuse. Au point que, éblouie par le spectacle, j’en arrive au "gros rocher" mentionné par le topo sans même le remarquer (et dire que c’était la seule photo que j’avais imprimée !) ; le temps de réaliser où je suis et je comprends que je dois être dans la "variante" de contournement par la droite. Un pincement de regret pour l’ "escalade facile" promise mais je suis vite consolée tant le rocher est, à cet endroit, remarquable. Outre d’intéressants jeux de texture il offre, en quelques minutes, des traces de fossiles qui auraient certainement mérité un arrêt plus prolongé. Il y a là notamment une petite dalle striée de marques qui m’évoquent furieusement les empreintes du trajet de quelques mollusques ou vers marins....jamais rien vu de tel.
De là je poursuis sur l’épine dorsale de la crête. Je poursuis d’ailleurs si bien que je vais jusqu’à son point culminant, au lieu de bifurquer vers les Clausis ; mais il faut dire que j’ai des circonstances atténuantes. D’abord je ne suis pas encore sûre d’avoir correctement localisé la brèche de l’Aiglière (je n’ai pas les photos des topos sous la main), et je voulais examiner la situation depuis un point dominant ; ensuite j’ai aperçu, sur cette crête, le seul humain que je vais croiser de toute la balade : un homme qui brandit une sorte de...haveneau. Tiens, c’est la grande marée ? Comment ça, ridicule ? Je viens bien de trouver des coquillages non ?
Mais non. Après échange il s’avère que mon pêcheur observe la population de papillons. Il n’en observe pas tant que ça d’ailleurs, m’explique-t-il, car maintenant que les nuages se sont formés, voilà que les adorateurs du soleil se sont faits discrets. Sur quoi nous repartons chacun à nos objectifs mutuels : lui à son inventaire et moi à ma brèche. Mais ceci est une autre histoire.
Photos
Auteur : CourtePatte
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