Sortie du 17 avril 2017 par Dyn’s Montagne Durbonas (2086m)

Je traverse le petit village de Saint-Julien-en-Beauchêne, je prends la petite route en direction de l’ancienne chartreuse de Durbon. Aujourd’hui, je vise le sommet de Durbonas, cette montagne massive et excentrée au sud de la grande barrière du Dévoluy. Alors que j’avais prévu de me garer au parking du fond du vallon, une barrière à la patte d’oie de l’Étroit me barre la route. Mince ! Premier rebondissement de la journée !

Je stationne dans le virage, et pars à pied sur la route barrée. Punaise, il y a entre 3 et 4km pour atteindre le départ prévu... Pfff ! Autant improviser une montée droit dans le tas ! J’emprunte la piste forestière au lieu-dit de la Pinée et lance l’exploration "sanglier". Je me lance pour 800m de dénivelé à travers bois pour atteindre le Grand Clot ! Ça promet !

C’est entre les ravins de la Pinée et de Charmont que je remonte la forêt. Sans sentier, dré dans le pentu, assez raide pour le coup ! C’est sauvage, je débusque des grands cerfs. Ils n’ont pas encore retrouvé leur bois qui les rendent si majestueux.

Plus haut, sur la crête, des trouées offrent un panorama sur les alentours. Un peu de vue, histoire de prendre des repères ! Une barre rocheuse sur la droite, je tire sur la gauche. Je finis par gagner le Grand Clot, la suite se fait bien moins raide. Qu’il est agréable de déambuler dans ces prairies clairsemées de pins. Je rejoins la crête dominant le grand cirque de Beaumugne. La vue porte jusqu’au Ventoux. Vers cette direction, rien n’est plus haut que cette montagne Durbonas. Un véritable donjon !

Encore pas mal de neige dans le final. Le sommet se révèle comme un belvédère de premier choix. Les Écrins dépassent de la Montagne de Faraut et s’étendent de la Muzelle au Vieux Chaillol. Au sud-est, Estrop, Parpaillon, Chambeyron avec le Brec et l’Aiguille nettement visibles. Au sud, l’horizon est barré par la montagne de Lure.

Je plonge dans le versant nord directement vers le col de Léchaup et Plate-Bansi pour y retrouver le chemin de retour. La descente sur les névés s’effectue en clin d’œil. Ces alpages en perdition recouvrent leur sauvagerie et les chemins d’antan disparaissent... D’ailleurs, je ne trouve pas l’amorce du sentier de descente... Je cherche... Je fouine... Et voilà que je bondis au-dessus d’un ruisseau... Je ne le vois pas ce foutu sentier ! Je vais, je viens, toujours rien ! Je m’agace quelque peu ! Je saute à nouveau le ruisseau, je loupe royalement la réception... et me tords la cheville comme il faut ! Une bonne foulure ! Bordel ! Je n’attends pas de refroidir, surtout pas. Je respire un bon coup, ressors la carte, le sentier doit être tout proche. En visant d’une certaine manière, je devrais forcément le recouper. Ça fonctionne, je tombe dessus, enfin.

Et, c’est en boitant que j’enfile les 700m de dénivelé et les 5km½ restants, je m’en souviendrais de celle-là ! Que ça me serve de leçon, je n’avais qu’à garder mon calme... Une longue semaine d’immobilisation m’attend !