Sortie du 25 août 2017 par jean331 Aiguille du Goléon (3427m) face sud et traversée

Une belle journée en montagne datant de 2017. En attendant d'y retourner bientôt, un jour...

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Ciel un peu voilé, temps chaud.

Récit de la sortie

Eté 2017. De magnifiques vacances dans les Hautes Alpes touchent à leur fin. Après une semaine à Névache, deux semaines à Villar-d’Arene et encore quelques jours à la Grave, je reprendrai dans deux jours le chemin de la grisaille parisienne et de ses transports en commun ô combien conviviaux, sans parler de son inégalable taux de pollution.

Cette perspective formidablement exaltante et la certitude que je ne pourrai pas revenir en montagne avant quelque mois me donne l’envie de finir ce séjour en beauté avec une dernière sortie marquante, histoire d’emmagasiner un maximum, comme si je pouvais ramener un petit bout des Alpes avec moi. Je sais que les souvenirs que je vais me procurer seront précieux dans quelques temps, au prochain coup de blues automnal ou juste avant une bonne grève des agents de la RATP par exemple.

Grâce à Altituderando, j’ai découvert qu’en dehors de la voie normale, on pouvait accéder au sommet de l’Aiguille du Goléon par sa face sud et par son arête sud-est.

Désireux de faire un circuit, je décide de monter par la face sud et de descendre par l’arête sud-est, ce choix me permettant de découvrir les deux itinéraires en une seule fois et d’éviter de repasser par le vallon du Maurian que j’ai déjà visité quelques jours plus tôt pour atteindre l’Aiguille Centrale de la Saussaz.

Le départ bien matinal se fait de la Grave et la nuit m’accompagne jusqu’au hameau des Clots au dessus de Ventelon. De là, je gagne la crête qui mène au Signal de la Grave. Une fois celui-ci atteint, alors que le panorama se dévoile du côté des Grandes Rousses et que les premiers rayons illuminent les grandes faces nord des Ecrins, je poursuis via la Grande Côte jusqu’au fameux Serret Blanc, départ officiel de la grimpette dans la face sud du Goléon.

Comme indiqué dans le topo de référence, je confirme que le passage (court toutefois) pour rejoindre les deux rochers caractéristiques est du genre fastidieux (on rame allègrement sur une espèce de tapis roulant/pierrier qui donne l’impression de ne pas avancer d’un iota). Mais la suite est beaucoup moins pénible. La montée à travers la kyrielle de petits ressauts dans la face est en effet ludique et facile. J’avale finalement les 400m de dénivelé assez vite avec un certain plaisir. Et c’est presque déçu que l’ascension soit déjà finie que je débouche sur l’arête sommitale après quelques derniers pas d’escalade facile.

Du sommet, le panorama est assez gigantesque même si le temps est un peu voilé et les couleurs pas aussi éclatantes que je ne l’espérais. Positivons tout de même : au moins, la descente ne se fera pas sous un cagnard de plomb.

Pour la descente justement, j’opte pour le passage sous la petite vire en contrebas de l’arête avant de regagner celle-ci puis je poursuis sans encombre dans ce monumental escalier de caillasses, d’abord assez raide (à la montée, cela doit être une purge) puis plus tranquille. Je croise plus bas pour la première fois de la journée un être humain, parti de Valfroide, qui s’époumone franchement dans ce chaos de pierres. Il envisageait initialement de redescendre par la voie normale ce qui rallongerait grandement le parcours. Mais le temps file et la journée est déjà bien avancée. Au final, il avisera au sommet.

Quelques mots d’encouragement plus tard et je retrouve la solitude de cet univers de roc.
Je n’ai aucune envie de me presser. Je sais que ces instants prendront une valeur inestimable dans quelques semaines, quand le diktat métro-boulot-dodo cadencera à nouveau sans répit mes journées d’hiver. Alors je prends mon temps sur ces hautes terres. Le silence est savoureux et mon cœur apaisé.

L’arête se fait plus large aux abords des Rochers du Vallon. Un coup d’œil vers la gauche où le profil de l’Aiguille de l’Epaisseur se détache joliment derrière le col des Trois Pointes et je me décide à prendre congé du firmament pour plonger vers le plancher des vaches via le vallon de Chasse.

Quelques glissades dans les pierriers plus bas, je rattrape la verdure. Il ne reste plus qu’à opérer une longue traversée dans les alpages entrecoupés de ravins schisteux pour rejoindre le Signal de la Grave et la dernière descente de l’année vers la vallée.

Je suis un brin euphorique aux abords de la Grave, les pieds font mal mais le pas est folâtre. J’ai l’impression que l’imminence du retour à Paris ne m’atteint plus. Que ce qui se passera après ne doit pas gâcher le présent. Demain c’est loin. Et puis d’abord je ramène un bout de ciel avec moi.

Avril 2020. Jamais la perspective d’une journée en montagne n’a paru plus hypothétique. Mais quand je convoque dans mes songes l’air frais du sommet et l’immensité des pentes de rocailles, je me sens drôlement léger.

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Randonnée réalisée le 25 août 2017

Dernière modification : 28 juillet 2023

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Avis et commentaires

Merci pour le retour et oui, y a plus qu’à garder le moral et espérer 😉

Courage jean...espérons que ce soit pour bientôt !
Merci en tout cas pour ce beau reportage....

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