Sortie du 20 août 2017 par jean331 Le Râteau Sommet ouest (3769m), arête ouest
Quand j'étais gamin, on partait toujours en vacances à la montagne dans le massif des Écrins. Ces montagnes immenses me fascinaient, c'était la première fois que je voyais des glaciers... Des années plus tard, adulte, je suis revenu souvent. J'avais pris un petit coup de vieux, les glaciers un gros, hélas.
Itinéraire, carte // Fiche topo
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Conditions météo
Glacier pas très vaillant, chaleur indécente à cette altitude, le réchauffement climatique poursuit son œuvre...
Récit de la sortie
Du sommet, l’impression de hauteur est patente. Les différents villages de la Romanche ressemblent à des étoiles tombées du ciel au petit bonheur la chance dans les courbures de la vallée. À l’est et vers le sud, la Barre et la Meije écrasent les perspectives. Les deux emblèmes du massif jaillissent sur l’horizon comme deux flèches, l’une en sorbet, l’autre de rocher. Mon regard ne peut décrocher de la reine. Un an plus tard, un pan entier de la belle se fera la malle pour finir sur le glacier des Étançons.
Vers le nord, le Mont-Blanc semble délavé par les brumes de chaleur. Restons dans l’univers des géants, le Mont Viso à l’est, tout noir, parait incinéré même si pour une fois la nebbia lui fiche la paix.
Nous avalons nos casse-croûtes, le regard fixé vers les Rouies, les Bans, l’Ailefroide, l’Olan... Tant de rêves d’enfance qui ont pris des teintes saumâtres lors de ce nouvel été en surchauffe. L’air est lourd, compact. Il fait chaud, trop sûrement, à cette altitude.
J’enfile quand même ma polaire, histoire de dire. Plus bas, le glacier de la Girose fait grise mine. Quelques dômes pierreux innomés ont percé l’opercule de glace dans lesquels ils existaient incognito depuis des siècles.
C’est la haute montagne en 2017. Un univers chamboulé, écrasé sous la pression de nos modes de vie globalisés. On ne s’attarde pas au sommet et la désescalade de l’arête ouest s’opère comme la descente d’un gigantesque escalier vers l’incendie d’un nouveau mois d’août torride.
Sur le glacier, des morceaux de séracs se sont dissous. On louvoie entre les ponts de neige, plus retors que jamais. Puis c’est l’arrivée au télécabine.
Des touristes, tout sourire, se prennent en photo devant le glacier décharné.
Photos
Auteur : jean331
Avis et commentaires
N’en déplaise aux "mangeurs de graines" rien ne vaut un bon sandwich au saucisson, une bonne bière quand on atteint son but.
Selon moi, on peut éprouver un réel plaisir à consommer local, avec des produits de saison, sans viande, cela oblige à une plus grande imagination dans les recettes en plus. Et puis les tomates en plein hiver n’ont de toute façon aucun goût.
Mais comme le GIEC le souligne régulièrement, il faut aussi revoir intégralement nos systèmes économiques et industriels, repenser nos villes, privilégier au maximum les transports en commun, réduire l’usage de la voiture quand cela est possible, abandonner l’avion pour les distances moyennes ou courtes, responsabiliser son usage du numérique, etc... Tout cela passe aussi par un accompagnement des pouvoirs publics.
Pour l’instant, à l’échelle de la population, il n’y a pas véritablement de changement dans les comportements de la majorité et les pouvoirs publics suivent l’opinion (en gros, on se lamente mais on ne fait pas grand chose). Si le plus grand nombre finissait par prendre conscience de l’urgence, cela devrait se traduire dans les urnes aussi.
Les politiques ne feront jamais que des discours, c’est à nous citoyens d’agir.
Mais sommes-nous prêts à changer nos habitudes ?
Je pense que non.
La preuve : qui est prêt à ceci ?
Modifier son alimentation
Quelques nouvelles habitudes alimentaires permettent de réduire l’émanation de CO2, la déforestation et la consommation d’eau. À commencer par la diminution - voire même la suppression totale - de la consommation de viande. Car l’élevage de bêtes est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, selon un rapport de l’ONU, notamment en raison de la déforestation. Les arbres emprisonnent le CO2. Et lorsqu’ils sont abattus, le carbone est libéré sous forme de gaz à effet de serre.
Les terres récupérées sur la forêt amazonienne étant pour plus de 90 % utilisées pour le bétail – soit pour paître, soit pour y produire ce qui le nourrira - cela représente un impact certain sur les émissions de CO2.
La viande nécessite aussi une très grande quantité d’eau (bien plus que la culture de céréales). Réduire sa consommation de viande, et donc la production, permet ainsi d’éviter tous ces désagréments.
Outre la viande, une mauvaise consommation de fruits et légumes peut également nuire à l’environnement. Il faut privilégier les produits de saison et locaux. Le problème des fraises en plein hiver, c’est qu’il faut les faire venir – et parfois de loin - puisqu’elles ne peuvent pas pousser en France. Un voyage qui entraine une forte émission de gaz à effet de serre, et qui demande également beaucoup d’énergie. Un peu de patience, elles finiront par faire leur apparition dans nos serres, il suffit d’attendre quelques semaines.
Source : cnews.fr/france/2019-08-0...
Merci pour le commentaire. Oui, depuis, trois hivers très doux et deux étés caniculaires n’ont fait qu’aggraver la situation... tandis que certains puissants de ce monde continuent à nier l’évidence et que d’autres se réfugient derrière des discours bien pensant qui ne se traduisent jamais en actes.
Belles photos et texte un plutôt sombre, mais hélas bien réaliste ! Et c’était il y a 2 ans 1/2....
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