Sortie du 28 septembre 2019 par Dyn’s Tête de Malacoste (3216m) et Bric de Rubren (3340m) ou Mont de Salsa (3328m) en traversée par la Crête de Mongioia

Raid de deux jours en Haute Ubaye par les vallons sauvages de Chabrière et de la Bouteille, la traversée du pas de Gandin, la Tête de Malacoste, la crête puis le pas de Mongioia... Nuit au Bivouac Boerio, lever de soleil du sommet du Bric de Rubren, le géant du fin fond de la vallée... Retour classique mais tellement beau !

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Récit de la sortie

Deux amis sont descendus en Ubaye, ils la connaissent déjà mais ne sont jamais partis de Maljasset, le dernier hameau de la haute vallée. Pour cette première, je leur concocte un raid de deux jours parmi les vallons les plus sauvages, les sommets les plus hauts du secteur, des crêtes à plus de 3000m, avec une nuit inoubliable au bivouac Boerio... Bref un beau programme !

Nous dormons la veille au grand parking à l’entrée de Maljasset. Réveil au lever de soleil lorsque le Pic de Panestrel s’enflamme. Café, petit déj’, derniers préparatifs, nous bouclons les sacs et partons. Nous traversons le hameau, puis passons la chapelle et descendons traverser l’Ubaye. Nous remontons par le mélézin en rive gauche de la rivière.

L’approche est bien agréable le long du plan de Parouart, une étendue des plus insolites blotti au cœur des montagnes. Nous bifurquons par le ravin de Chabrière. Le sentier s’élève vivement entre les mélèzes puis sort le long du torrent sous la domination du Pic du Pelvat. La suite de l’itinéraire nous amène à remonter vers la casse des Marchands, un véritable labyrinthe de blocs basaltiques. Elle délivre le plan de Chabrière. De tel espace instille un sentiment d’infinitude.

L’attaque du vallon de la Bouteille se présente plus raide. Des pentes herbeuses, puis rocailleuses viennent s’engouffrer entre deux montagnes massives, le Pic du Pelvat et le sommet ouest du Pelvat de Chabrière. Ils sont tous les deux constitués principalement de gabbro pour leurs parties culminantes. D’autres couches de roches différentes s’intercalent donnant un contraste époustouflant. Les roches vertes se mélangent au rouge-violacé des radiolarites rouges, au gris-blanchâtre des calcaires marmoréens, aux schistes noirs. Ce haut vallon de la Bouteille est l’un des lieux les plus marquants de la Haute Ubaye.

Alors que nous nous dirigeons vers le pas de Gandin, j’aperçois une silhouette qui arrive dans notre direction. Il me semble reconnaître une démarche familière... Mick ? C’est bien lui ! Quelle retrouvaille inopinée ! Il vient de s’enfiler la Tête de Malacoste et celle de Gandin. Bravo, ces sommets se méritent, on n’est plus vraiment dans la balade dominicale !

Après la traversée du pas de Gandin, nous traçons tout droit vers la Tête de Malacoste. Ces pierriers de schistes lustrés ne sont pas les plus harassants ! Les caillasses relativement plates assurent une traversée plutôt confortable. Le final, plus raide, nous délivre le sommet de notre première journée. Un splendide belvédère cette Testa di Malacosta, comme ça l’est marqué sur la boîte aux lettres ! Nous arrivons tout de même à rester un peu malgré les rafales de vent en nous planquant sous le sommet. Une pause bien méritée après ce long parcours.

Nous enchaînons la dernière section avant le bivouac Boerio : la crête de Mongioia. Le départ est assez escarpé mais se franchit bien plus facilement que dans mon souvenir de ma première traversée. La suite est facile, ça déroule ! Un dernier dévers sous le Monte Giep, et il ne reste que quelques mètres vers le plateau de Mongioia.

Des sacs et des affaires sont posés sur les couchettes, nous devinons que nous ne serons pas les seuls à passer la nuit au bivouac. En effet, deux anciens descendent du Rubren et nous retrouvent dans la cabane, ils y dormiront aussi. Un couple d’italiens débarquera au soleil couchant.

Nous sommes les premiers levés vers 6h30. C’est encore la nuit, nous n’y voyons pas grand chose et attendons quelques minutes au pied de la voie du Rubren qu’il y fasse plus clair. Puis, l’assaut est donné. Dans le timing, nous arrivons au sommet avant que le soleil ne sorte de la ligne d’horizon. D’une cime comme celle-ci, autant vous dire que le lever du jour fut magistral ! J’avais beau l’avoir déjà fait du Salsa, j’en reste une nouvelle fois bouche bée ! Les plus belles faces des géants voisins et plus lointains s’embrasent à tour de rôle... Que dire... Bah, on est content d’être là, à profiter du spectacle !

Après plus d’une heure et demi passée à côtoyer les cieux, nous rejoignons le bivouac. Nous enfilons la descente en un quart d’heure ! Nous récupérons nos affaires, profitons une dernière fois des lieux, et entamons la descente classique par le grand vallon de Rubren. Le passage plus encaissé le long du torrent, face à la muraille du colossal Péouvou, offre encore un panel de couleurs saisissant. Quels décors à couper le souffle recèle la Haute Ubaye ! Et cette cabane de Rubren, sublimement niché sur son promontoire, je devais y passer la nuit au printemps dernier, encore un projet repoussé...

Enfin, c’est le retour en fond de vallée. L’alpage de la Blave, le ravin de la Salcette, le plan de Parouart. Le chemin, je le connais comme ma poche. Rares sont les mélèzes à se parer d’or, quelques branches par-ci par-là. La magie de l’automne commence tout juste à opérer... Cette année, je ne pense pas revenir en Ubaye pour contempler ces conifères en feu, sûrement dans la Clarée et le Queyras...

Combe Brémond, la chapelle et nous voilà rentrés à Maljasset. Les amis s’en iront ravis. La Haute Ubaye n’a pas fini de nous émerveiller !

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 28 septembre 2019

Dernière modification : 20 janvier 2020

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Avis et commentaires

Sublimes les photos au petit matin ! Ma préférée est la 68 avec le Péouvou mais toutes les photos du petit matin prises du Rubren sont une tuerie internationale 😉

Merci du retour CourtePatte, la Haute Ubaye est un de mes secteurs favoris de montagne. J’aime y retourner régulièrement. C’était mon troisième Rubren, et j’espère le gravir à nouveau en conditions printanières !
Quelques photos de début juillet 2017, quand c’est encore tout vert, avec le coucher de soleil du Rubren et le lever du Salsa : altituderando.com/rando95...
Quant au plan de Parouart, la version automnale est ma préférée...
altituderando.com/rando12...

Michel, je faisais découvrir le secteur à mes deux amis, et j’ai préféré les amener par la casse des Marchands, le plan de Chabrière, le vallon de la Bouteille et le pas de Gandin qui sont franchement plus diversifiés que la Tête et la crête de la Gavie... Sachant que celle de Mongioia nous attendait !
Au moins, ça me laisse une nouvelle exploration à faire bien que l’arête ouest de Malacoste soit déjà inscrite sur mes tablettes ! À enchaîner avec l’arête vers Gandin que je n’ai pas faite non plus...

La descente nord de la Tête de Malacoste est bien "raidasse" !
C’est presque dommage (cette fois) de ne pas avoir atteint la Tête de la Gavie en remontant l’arête ouest de Malacoste...

Misère de misère...Cet Eldorado est au bout du bout du monde pour moi, plus qu’à attendre les prochaines vacances propices. En attendant je peux toujours rêver sur ces photos...

Photos que je serais bien en peine de départager, notamment parmi les levers de soleil depuis le Rubren, mais avec aussi celles du Plan de Parouart.

Quel rencontre improbable, Mick et Arnaud dans le vallon de la Bouteille, dans ce bout du monde 😀

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