Sortie du 28 septembre 2019 par Mick1018 Tête de Malacoste (3216m) - Tête de Gandin (3155m)

Après une fraîche nuit sous la tente je démarre la randonnée vers 6h45. Il y a peu de luminosité.

La fréquentation du camp de base des bergers me laisse à penser que mon parcours va être mouvementé. J’ai rapidement une confirmation avec les aboiements agaçants envers moi des Border Collie heureusement attachés. Il n’est que 7h, la paix SVP...

Arrivé en face de la cabane de Parouart, 3 Patous me repèrent et pourtant je suis loin ! Je file sur le sentier pour garder plusieurs centaines de mètres de distance avec ces gros nounours. Je suis bien content de ne pas avoir pris le sentier rive droite qui passe au bord de la cabane.

Le Plan de Parouart est encore plus beau que dans mes souvenirs. Je ne suis venu qu’une seule fois ! Il est temps de bifurquer vers le ravin de Chabrière.

Évidemment les chiens à la cabane du Ga m’ont repéré et ils me cassent les oreilles. Quand vais-je avoir 20min de silence consécutif ?

Je remonte le GR dont le tracé souffre du terrain parfois accidenté. La luminosité est toujours médiocre mais c’est déjà beau, vivement le retour ensoleillé.

Au niveau de la bergerie de Chabrière je devine des signes de vie mais pas chien en vue. Je me fais tout petit et marche sur des œufs... Étrangement calme, tient. Je continue de remonter le vallon direction le cirque de la Gavie.

J’aperçois soudainement en contrebas de la zone du "couloir" des silhouettes, des moutons. Très vite il y en a partout et je comprends qu’ils ne doivent pas être seuls. Le terrain fait que je n’ai pas le choix, je suis à 15 mètres des premiers moutons et voilà que j’entends le puissant aboiement d’un Patou. Je me hâte et vais me planquer dans le pierrier sous le Pic du Pelvat.

J’observe le comportement du Patou et je comprends que celui-ci fait son job sans être trop agressif. Il s’allonge par terre, me surveille à 50m sans venir me cueillir. Je rejoindrai la zone du "couloir" par des éboulis en dévers.

Une fois le "couloir" franchi je découvre le Plan de Gandin à sec. Le soleil illumine enfin mon visage, il était temps. Je remonte, seul au monde, le vallon herbeux puis très minéral jusqu’au col de Malacoste puis au sommet du même nom. Le vent est violent et froid là-haut.

Petite séquence émotion, je peux enfin fermer une page ouverte il y a plus de deux ans. Ce sommet j’avais dû y renoncer au niveau du Pas de Malacoste à cause de plaques à vent. Pour les curieux, ce très beau souvenir de 2 jours c’est par ici.

Je descends pour atteindre la Tête de Gandin. J’ai fait l’erreur de contourner main gauche les difficultés, et je rectifie le tir avec une extrême prudence pour rebasculer de l’autre côté de l’arête. Le terrain est ultra pourri et les derniers mètres sur le fil de l’arête doivent se faire avec minutie, légèreté, patience...

Il est temps de descendre vers le sublime et curieux vallon de la Bouteille. Après 5h30 de marche, je croise enfin un premier homme. Très vite je reconnais cette silhouette qui paraît tout aussi étonnée de me voir. C’est Dyn’s... Très surpris et content de t’avoir revu l’ami, et bonne nuit à Boério...

Enchaînons avec les merveilles de la nature. Je demande le Plan de Chabrière. Me voilà de nouveau seul au monde dans ce grand vallon qui se poursuit par la Casse des Marchands, tout aussi surprenante.

Je continue ma route au soleil et cela me permet de redécouvrir le vallon de Chabrière et le Plan de Parouart sous de meilleures couleurs.

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