Sortie du 26 août 2018 par bibox Aiguille du Goléon (3427m), voie normale du versant nord
L'Aiguille du Goléon est une des plus belles cibles de la randonnée alpine. Quelle altitude et quel panorama ! Le parcours est somptueux du début à la fin et semble tout droit sorti d'un roman de fantasy. Même si en fait c'est plutôt l'inverse car ce sont des lieux comme ceux-là qui inspirent les gens qui écrivent ces livres et bien d'autres.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Autant d’autres ascensions sont parfois sacrifiées sur l’autel du temps mitigé mais pas de compromis pour le Goléon. J’attendais un ciel bleu sans nuages pour ce sommet particulier. J’ai saisi le créneau.
Mais quelques rafales de vent froid, surtout à 3427m. Il avait neigé un peu et givré la nuit d’avant. Je n’ai pas pu tenir plus de la demi-heure tout en haut.
Récit de la sortie
Aujourd’hui, place à mon objectif principal de l’année, l’Aiguille du Goléon (3427m). Je fais un clin d’œil à Agarock qui lui aussi avait battu son record d’altitude et traversé en crampons un glacier pour une première fois lors de sa sortie quelques quatre années auparavant.
Peuplées de fées, de loup garous, de fantômes, du diable, d’elfes ou de génies, nos belles montagnes sont un formidable cadre pour s’inventer des chimères. Un roman comme Le Seigneur des Anneaux m’avait marqué lors de mon entrée dans l’âge adulte. Il est évident que les mondes merveilleux que l’on retrouve dans ces livres de l’imaginaire peuvent être mis en conjonction avec l’esprit d’un randonneur parti à l’aventure sur les sentiers.
L’hiver dernier fut long. Et j’ai craqué... en achetant la dernière console Nintendo au grand dam de ma femme ! Tu n’es plus un enfant que j’ai eu droit crévindiou ! Mais les anciens n’ont pas attendu d’avoir soixante ans pour commencer à fabriquer des maquettes de trains, non ?
Si si, je trouve dans le jeu vidéo des sensations qui comblent par procuration mon manque de montagnes. Inversement, une fois l’été venu, grimper ce Goléon fut pour moi un peu comme jouer à Zelda, chef d’œuvre qui fait la part belle à l’itinérance et l’exploration, mais cette fois en vrai !
Dans ce jeu, on peut suivre les missions principales et essayer de finir l’histoire ou alors tout laisser en suspens et décider d’explorer librement la carte qui nous est proposée. Dans la réalité, il faut s’occuper des affaires courantes, s’inquiéter de la reprise du travail qui arrive mais on peut bien partir aussi s’évader en randonnée et oublier le reste pour une journée de plus.
Un vrai rêveur n’aurait pas peur de la prison la plus sombre car son esprit lui permettrait de s’évader où bon lui semble, des chemins déjà parcourus jusqu’à des lieux pas encore inventés.
À contrario, il ne doit pas être facile de savoir regarder les choses sans prendre en compte nos propres projections. Se débarrasser de notre expérience personnelle et d’observer la nature dans toute sa richesse, comme si elle se suffisait à elle-même et que nous n’étions pas là.
On dit que la réalité est plus forte que la fiction.
J’entends mon souffle dans cette rude entame depuis que je me suis mis en route du parking d’Entraigues et que je remonte le torrent du Maurian. Le mort riant comme ils disent. Mais pas de squelettes maléfiques sortant de terre à l’aube ici. Je n’ai pas besoin de brandir mon épée magique pour les terrasser. Mes bâtons de marche ont une toute autre utilité en frappant la mesure et soulagent mes genoux.
Tic tac tic tac. Ce n’est pas le boléro de Ravel que mériterait l’intensité que procure en montant la vision de la Meije et de sa flèche de gneiss s’élevant à presque quatre mille mètres par-delà les inquiétants glaciers qui l’habillent sur son versant nord déjà éclairé. Elle, la grande reine des Alpes et à ses côtés, son chambellan, le Râteau. Peut-être un jour leur demanderais-je audience.
J’arrive au Refuge du Goléon où l’on prend encore le petit déjeuner à l’ombre de la longue crête reliant le Pic des Trois-Evêchés à l’Aiguille d’Argentière. J’indique aux gardiennes que je compte traverser le glacier en solo et elles me confirment que ce dernier n’est pas crevassé.
Bleu nuit, le grand lac semble déjà aussi éveillé. Site privilégié des pêcheurs, les ondes sur l’eau témoignent de la présence de poissons qui éviteront peut-être aujourd’hui les appâts. Ils seront relâchés si ils sont pris. Aucune créature lacustre n’ayant été signalée depuis des siècles, les hommes ne seront pas non plus dévorés au cours d’un bivouac imprudent. En d’autres termes, pas de monstre du Loch Ness ici. Mais une des plus belles vues qui soit.
Les oiseaux volent bien sûr. Seuls les moutons sont bruyant de l’autre côté de la plaine de piémont, à 2400m d’altitude. Quelques bipèdes dans mon genre, en tenues colorées, bougent dans le décor. Le vent fait danser presque imperceptiblement la flore. C’est clair, on est pas dans un jeu vidéo. Le contraste est saisissant pour me sortir temporairement de ma schizophrénie.
Le site est classé Natura2000. Un paysage du grand nord dans les Alpes. D’innombrables inscriptions jonchent le sandur. Elles sont à proscrire afin de conserver au mieux l’endroit. Seraient-ce des runes anciennes cachant de mystérieux secrets ou alors est-ce simplement Vanessa et Marc qui sont trop "in love" ?
Il me faut gagner le bout de ce somptueux vallon. Et quel panorama s’offre déjà à moi sur le sentier ! Le Goléon, volumineux, sur la gauche. L’Aiguille Orientale de la Saussaz au centre. Et puis deux des Aiguilles d’Arves, la Méridionale et la Centrale, sur la droite. Jamais je ne m’étais trouvé aussi proche de ces si fameux sommets, remarquables parmi tant d’autres.
Je passe devant l’ancien Refuge Carraud, surprenante bâtisse. Une histoire raconte que le berger qui l’avait bâtie était le plus brave et le plus respecté d’entre tous. Un jour où le diable rôdait dans les parages, il chuta et se brisa le poignet alors qu’il devait encore construire le dernier mur de sa maison. Le Génie de la montagne eu pitié de cet homme qu’il aimait tant. Il arracha donc un gros rocher sur son domaine et acheva le travail à sa place.
La brise m’oblige à garder mon pull alors que j’évolue maintenant au soleil. J’ai déjà pu observer du givre en montant. Il semblerait qu’il ait neigé cette nuit et j’ai parfois regretté de ne pas avoir pris de gants. Plus tard notamment.
Alors que je quitte les parties herbacées pour attaquer la caillasse, l’effet du froid est saisissant, si je puis dire. Le Maurian est gelé. Je brise la glace sous mes pas en le traversant. Le bruit provoqué par les cassures est presque grisant dans tout ce calme.
Au-dessus, la grande cascade est littéralement figée contre les parois rocheuses.
J’aime ce décor minéral alpin. L’aventure monte d’un ton alors que les pentes se durcissent de nouveau. Un pierrier mène au Col Lombard au nord-ouest sous l’imposante Méridionale. Je continue direction sud-ouest.
Après avoir serpenté en suivant les cairns et avoir presque failli prendre pied trop tôt sur un névé, j’atteins le replat morainique sous le glacier et je prends toute la mesure de mon objectif du jour. Il me faut viser le col coté 3236m en face, par-delà l’étendue blanche puis suivre la longue arête vers le sommet de l’Aiguille du Goléon qui semble être sur le fil vue de dessous.
Enfin, je vais pouvoir chausser mes vingt-quatre pointes ! J’évolue depuis le début en pompes d’alpi semi-automatiques sensées être également adaptées aux marches d’approches. Bon, après les vingt kilomètres du parcours, j’aurai mal partout et la prochaine fois, j’emporterai une vraie paire de trek en plus.
Je me ravitaille. Dans ma sacoche, point de curry de venaison divine, de brochettes de champis enduro ou des chutney de fruits comme dans Zelda mais des barres de céréales et une banane bien venues.
Le Glacier Lombard pourrait être franchi sans crampons avec simplement de bonnes chaussures. Mais un peu de quincaillerie n’est pas non plus superflue et facilite le passage qui reste glissant. Même si toutes les informations indiquent que l’on ne court pas de dangers, une fois sur place, il est naturel d’avoir quelques doutes. Avoir un piolet peut être rassurant. Compter d’abord sur ses propres moyens et sur son appréciation des risques du terrain.
C’est parti ! Avec de la fatigue après une très mauvaise nuit précédente, j’avance péniblement pour gagner le col. Les cols sont des passages fascinants. Comme pour les explorateurs de mondes perdus, ils ouvrent la vue sur d’autres massifs et des vallées. Dommage que ces dernières ne soient plus peuplées de dinosaures.
L’endroit est juste merveilleux et si j’avais dû m’arrêter là, la balade aurait été déjà inoubliable. Le Plateau d’Emparis s’étend en face de moi. Si vous voulez emmener votre famille ou des amis en montagne pour une rando facile d’accès et dans un cadre exceptionnel, ce dernier est l’endroit que je recommande. Avec en prime la possibilité de faire le beau 3000 qu’est le Pic du Mas de la Grave.
Magique, le Mont Blanc et les Grandes Jorasses sont visibles, encadrés dans une fenêtre entre l’Aiguille Centrale de la Saussaz et deux des Aiguilles d’Arves.
En plein dégel, les chutent de pierres se font entendre à intervalles rapprochés notamment sur le Bec de Grenier juste à côté. Le glacier va commencer à suinter sous l’effet de la chaleur et de nombreuses rigoles ruisselantes d’eau modifieront son apparence lors de ma descente.
Mais mon regard se porte sur l’arête ouest vers le sommet. Composée de gros blocs globalement bien stabilisés car bien parcourus, elle est plutôt plane et aisée dans sa première moitié mais devient plus délicate et pentue dans sa seconde partie.
Je me lance, tranquillement mais surement. Quelques passages sont déjà un peu exposés. Point de trop mais quand même. J’alimente les cairns pour me porter chance et rester dans les bonnes grâces des mauvais génies qui pourraient se trouver là.
Arrive le premier ressaut sérieux que je franchi sans problème. Puis un deuxième un peu plus imposant. Sur ma gauche, de raides couloirs plongent vers le Glacier Lombard dont les plus hauts névés viennent encore lécher les derniers contreforts du Goléon.
Arrive le ressaut le plus dissuasif, le plus vertical. Je décide de suivre un cairn sur la droite pour le contourner. Pas le meilleur des choix. Rester sur le fil s’avèrera finalement beaucoup plus simple.
Le cheminement en vire m’amène sur une caillasse très effritée et la pente exposée avoisine vite les 50° sous mes pieds. Je grimpe en me rendant compte qu’il me serait encore plus téméraire de redescendre par là.
Ici, un peu d’angoisse me serre le cœur. Je suis au faîte de ma concentration pour regagner l’arête en prenant les meilleures prises.
Après un court franchissement de blocs, les dernières difficultés sont terminées. Le sommet est juste au-dessus, à quelques pas, dans un terrain devenu plus débonnaire. Je souris, tout excité.
Mais alors que je crois ma victoire acquise, une immense silhouette émerge de derrière le cairn sommital.
Horreur, un dragon !
Ses ailes déployées effacent le soleil et jettent une ombre lugubre sur moi. Dans un cri effrayant, il dévoile sa toute-puissance alors que le sol tremble sous son poids.
Je suis pétrifié. Il n’y aura pas de round d’observation. Il est furax. Ses flammes fusent vers moi. Je me précipite dans le vide pour éviter son crachat et dans un réflexe inespéré, je parviens à m’accrocher à un rocher. J’ai eu chaud.
Mes bonds de cabri me permettent de lui échapper. Une danse infernale entre lui et moi me semble durer une éternité. Vous pourrez le constater sur les photos de mes sorties ultérieures, c’est à lui que je dois ma calvitie !
Quand soudain, l’inspiration salvatrice me vient. Je sors de mon sac, le plus délicieux, le plus généreux des sandwichs jamais préparé pour une sortie de ce type. Le géant lézard ailé se fige ; renifle. Alors de toutes mes forces, je balance mon repas. Tellement loin, vers le Signal de la Grave en dessous. Et il plonge à sa poursuite en provoquant une bourrasque qui me déséquilibre.
C’est gagné ! Ma joie est intense. Je peux enfin profiter du magnifique panorama. En effet, certainement un des plus beaux des Alpes. Déjà parce que je n’ai jamais rien contemplé de plus beau que le massif des Ecrins depuis ce versant de l’Oisans. La Barre et ses 4102m d’altitude dominant les lieux des Agneaux à la Muzelle. Au loin, chacun en leur royaume, le Mont Blanc, la Grande Casse, le Monte Viso trônent presque sereinement.
Et puis il y a le massif de Belledonne dont les sommets forment une longue dentelle sur l’horizon. Et puis il y a le Grand Ferrand qui se fait discret au sud tout comme le Gran Paradiso de l’autre côté. Il y a aussi le Taillefer, les Grandes Rousses, le Rochebrune, la Font Sancte et le Vercors. Les Cerces dont la Pointe reste à ce jour ma plus belle sortie et la Haute-Maurienne où j’irai certainement chercher mon prochain record de hauteur. Enfin, les Aiguilles d’Arves que l’on pourrait croire pouvoir toucher.
Mais je ne peux pas m’attarder au sommet autant que je l’aurais souhaité. Il fait froid ; mes doigts sont gelés. Et puis, et puis... mon sandwich n’était pas non plus si gros que ça...
Ce récit n’est pas une description entièrement fidèle de ma sortie mais aussi celui des quelques heures passées sur mon canapé à la raconter. En vrai, le silence et la solitude régnaient.
Je réalise une chose. Il n’y avait pas d’arbres sur le parcours aujourd’hui.
Photos
Auteur : bibox
Avis et commentaires
Salut, c’est chose faite !
j’ai jamais fait cet exercice par contre j’ai pris toutes les photos pour, donc je vais le faire alors !
Pas mal la balade !
Il faudrait nous rédiger le topo de la traversée des Aiguilles de la Saussaz et du Bec du Grenier, si tu as suffisamment de photos pour ça !
Pascal, pour le Goléon, nous n’avons pas tenté l’arrête EST du coup ! Nous avons observé un peu, je vois bien l’itinéraire que tu as imaginé, mais d’en bas on ne peut pas savoir si tous les obstacles que l’on voit (fins éperons rocheux) sont contournables, puis la pente sous cette arrête parait soutenue ! Mais ce n’est pas fermée pour autant, à essayer un jour.
Mais nous n’avons pas pu résister aux aiguilles de la Saussaz !
Bonjour, petit retour sur notre sortie, faites ce weekend :
Samedi montée par début de voie normale (passage refuge Goléon), bivouac aux alentours de 2960 m, l’emplacement de bivouac se situe juste au dessous à droite (dans le sens de la montée) de l’espèce de grande langue de cailloux qui à cette époque sépare la partie principale du glacier (à g sens montée) et le petit morceau de glacier coté Saussaz.
Pour info il y a 2 ou 3 emplacements de bivouac espacés entre 2700 et 3000, on ne peut pas les rater si on suit sur la voie normale. Mais celui où nous avons dormi est assez intéressant car le plus haut située avant le glacier, en étant un peu abrité du vent par la partie montante caillouteuse qui va jusqu’au glacier, et qui permet d’être tôt le matin dans l’action !
Dimanche montée à aig Saussaz orientale, puis centrale et occidentale par les crêtes, puis traversée du Bec du grenier, moi par le haut puis ma compagnon de rando par le bas (sous le bec, entre bec et glacier).
Précisions sur l’ambiance à ce niveau :
Moi par le haut :
en longeant au mieux la crête, en restant côté glacier (parfois sur la crête parfois 3/4 m en dessous), il faut quand même mettre bcp les mains, et certaines prises se détachent, donc grande attention requise, je dirai même une certaine aisance d’ escalade / désescalade demandée, passages assez simples et évidents mais le rocher est traitre à cet endroit, et bcp de pierres bougent.
Pour redescendre du bec du grenier, il y a un passage évident au 3/4 de la crête (en allant vers N), une brèche sur la gauche on désescalade un peu (faut mettre les mains) et on rejoint le col par 20/30 m de marche à niveau.
Ma compagnon de rando :
elle est passée une dizaine de m au dessus de glacier en longeant le glacier direction N donc, aucun souci, c’est une sorte de vire au pied du bec du grenier, bien large et très praticable sans grand danger apparent à part les chutes de pierre venant du bec du grenier au dessus.
Je pense que ce passage est rendu possible de part cette période de fin de saison ; pas de neige présente au sol et glacier au plus bas de son état, donc la place pour passer sous bec du grenier.
Puis ensuite on rejoint l’arrête NW dir Aiguille Goléon.
Voilà pour ce retour sur notre sortie sans campons !
A ceux qui liraient ce commentaire pour préparer une sortie :
A noter que la traversée des aiguilles de la Saussaz en longeant au plus prêt des crêtes reste périlleuse et est pour moi non reservée à des débutants en rando, une grande partie de traversée de pentes assez inclinées voir bien raides par secteurs, itinéraires à chercher (redescendre un peu) quand la crête devient compliquée à passer sauf si on veut escalader ! les redescentes des aiguilles orientale et centrale sont pentues et dans un mélange éboulis et grandes pierres, successions constante de passages où soit on a un bon équilibre soit on met la main pour assurer.
Voilà pour cette précision.
Loïc
L’option 1 reste la plus simple, et la plus documentée, mais il vaut mieux avoir des crampons en cette saison. Je déconseille l’option 2, car la traversée du Bec du Grenier est scabreuse, surtout pour redescendre au col derrière (perso j’essaierai pas). L’option 3 peut valoir le coup pour les âmes exploratrices, mais le sommet n’est pas garanti.
Sinon, l’option la plus facile sans glacier reste l’arête SSE.
altituderando.com/Aiguill...
Pour le bloc sommital, l’itinéraire est commun avec la face sud, et pas vraiment plus difficile que l’arête de la voie normale. On peut également descendre par là pour peu qu’on ait parcouru l’itinéraire à la montée.
Salut,
Pascal j’étais déjà tombé sur ton topo avant que l’on échange ici, et il m’avait pas mal inspiré.... 🙂 Je viens de prendre le temps de le regarder plus en détails, on voit assez bien la jonction aig centrale saussaz et moraine (vue du haut de l’aiguille), puis les vues sur glacier lombard et bec du grenier.
Du coup, à la montée en arrivant aux abords du pied du glacier, ça nous laisserait 3 options :
- traversée en direction du col sous bec du grenier, puis arrête direction Goléon.
ou - montée en direction de aig centrale saussaz, puis traversée en longeant les "crêtes" en directions du bec du grenier, qui je croit peut se franchir sans trop redescendre, du moins sans allez jusqu’au glacier (vu dans un autre topo).
ou - ton autre option Pascal, qui à l’air assez intéressante ! je m’étais aussi posé la question d’un passage ici, mais ne connaissant pas ce secteur, on avisera sur place ! Mais la tentation d’exploration est grande...
Bon tout cela sera à aviser sur place, mais grâce à vos réponses, nous avons toutes les clefs en mains. merci à vous
En passant, tes photos et descriptions sont on ne peut plus claires, en tout cas sans être jamais venu j’arrive parfaitement à me situer/ m’orienter au fil des photos !
Oui effectivement, j’ai évoqué le passage sous le Bec de Grenier parce que j’y avais songé mais merci Pascal d’avoir précisé que ce n’était pas jouable hors neige. J’avais regardé ton topo et sur ta photo 40, tu passes au plus près mais on voit bien que tu es encore sur le glacier.
Le glacier n’est pas vraiment raide, mais tout de même suffisamment pour rendre les crampons fortement souhaitables si il est en glace (comme c’est le cas en ce moment). Ils sont inutiles si il est en neige.
Si en glace, c’est toujours dur et glissant ("béton ou pas" n’est pas la question). Ce sera juste un peu plus glissant si l’eau des bédières n’a pas dégelé.
Les Aiguilles de la Saussaz ? Aucune difficulté ! Jette juste un oeil à mon topo d’il y a deux semaines :
altituderando.com/Aiguill...
Tu y trouvera aussi pas mal de photos pour voir l’état des lieux.
Si maintenant tu souhaites défricher un nouvel itinéraire, je te suggère d’essayer le parcours suivant : Monte par le sentier de la voie normale jusqu’au glacier. Ensuite, traverse le glacier horizontalement dans son tiers inférieur (il y est presque plat, les crampons ne devraient pas être nécessaires), de manière à passer sous la face nord du Goléon. Contourne par le bas les premiers rochers puis monte en traversée vers la gauche les caillasses de la face de manière à rejoindre l’arête est. Cette arête devrait pouvoir se remonter jusqu’au sommet, en contournant éventuellement quelques ressauts gendarmes (C’est la seule inconnue que j’ai sur la praticabilité de cet itinéraire, mais de visu il semble que ça devrait passer). Comme je l’ai dit, c’est de l’exploration, donc garde en option le demi-tour avant d’atteindre le sommet ! L’itinéraire est bien visible sur la photo 49 de mon topo.
Salut,
bibox, tu as devancé ma question sur la présence d’une rimaye au niveau du bec du grenier 😉
Pour ce qui est de la pente sur le glacier, j’avais pu constaté en regardant plusieurs photos et surtout une photo avec le bon angle de vue que la pente était tout de même assez prononcée, merci de cette précision !
Pascal, merci pour ces points d’informations,
Pour le morceau de glacier, je pensais le passer plutôt dans l’après midi, du coup y a des chances qu’il soit pas trop béton je pense ?
Sinon contourner par une courbe au dessus du glacier, qui rejoint sous le bec du grenier, j’y ai songé ! mais au vu des photos trouvées ici et là prises du sommet du Goleon, j’ai du mal effectivement à voir où on pourrait passer, le terrain n’a pas l’air très accueillant, caillasse + pentu. Donc d’accord avec toi Pascal.
Sinon je pensais passer carrément par 2 des aiguilles du Saussaz (centrale puis occidentale), mais ça à l’air assez aérien, je n’ai pas eu le temps de plus étudier cette option, si quelqu’un connaît à tout hasard... 🙂
encore merci pour vos réponses !
Pour être passé par là il y a quelques semaines, je confirme les conditions : Le glacier est entièrement en glace, donc les crampons sont presque indispensables à cause de la pente modérée. Par contre, le piolet est à mon avis pas vraiment utile.
Contourner le glacier par le haut sous le Bec du Grenier ? Je vois vraiment pas comment c’est possible de faire ça raisonnablement. Peut-être en se hazardant sur des vires de caillasses, mais ça a l’air très scabreux.
Crevasses ? Aucun risque tant qu’on vise le col sous le bec du Grenier. Par contre, il faut absolument éviter de vouloir shunter le bas de l’arête en coupant par le glacier, car il y a alors une rimaye de ce coté là.
Oui je confirme que l’on m’a indiqué au refuge, lors de mon passage, que le glacier n’était pas crevassé vers le col 3236m et ne présentait pas de soucis en solo. Il a pas l’air bien épais en plus et pas de rimaye au niveau du Bec de Grenier. Prend un piolet si tu as un doute. La traversée reste plus pentue que laisse penser les photos et les crampons sont les bienvenus aussi. Si jamais tu comptes essayer de le contourner par la droite puis sous le Bec, attention aux chutes de pierres.
merci pour vos réponses ! et la réactivité !
ok maintenant je situe bien l’endroit que vous indiquez, merci pour cette info au combien pratique ! pour un éventuel bivouac ici.
Autre petite question :
Après ta traversée, confirmes-tu ce que tu as écris, à savoir que le gardien du refuge t’as indiqué que le glacier n’était pas compliqué à traverser ? (du moins la traversée jusqu au col 3236) ? Je veux dire pas besoin d’encordement pour cette courte traversée ?
merci d’avance !
Et pour la lecture de ton récit ! c’est vraiment bien écrit, honnêtement ! mais par manque de temps j’ai passé les parties avec monstres 😉
@alain Pas d’autre choix pour le correcteur que de lire chaque mot ahah mais merci d’avoir bien aimé 🙂
Oui, ben moi j’ai lu en entier sans en perdre une miette et j’ai bien aimé...
@Lartistepeintre Merci et heureusement que tu lis pas ça en entier ! Oui, tu peux suivre les infos de Valverco. Je rajoute qu’il faut d’abord franchir le glacier Lombard si tu montes par la voie normale. Ce col marque le début de l’arête finale du Goléon donc tu seras tout proche du sommet. On le voit bien, au centre, sur la photo 26. Bonne ascension !
Au sud-est du Bec du Grenier point IGN 3236. En zoomant la photo satellite sur Géoportail, on reconnait bien le col. Attend plus d’infos de bibox au cas ou !
Bonjour, joli récit, bon ok j’avoue je n’ai pas encore tout lu, seulement en diagonal 🙂.
J’avais une question car je souhaite faire le Goléon ce weekend et bivouaker en chemin, j’ai vu photos 67 et 70 un replat avec pierres posées pour bivouac,
Tu indiques que c’est au col à 3236m, ma question est : est-ce que ce col se situe juste au pied du bec du grenier, ou ailleurs ?
Merci !
Merci beaucoup ! Vive le portable dans la poche, léger que l’on peut dégainer à tout bout de champs pour faire des photos. Par contre, les smartphones sont pas top pour les zooms.
@vermatoiz belle expérience... terrifiante oui ! lol ! 🙂
Merci Bibox de partager avec nous cette belle expérience....je parle de celle du dragon bien sûr ! lol !
Joli texte et superbes photos.
Texte agréable à lire. Bravo pour les photos.
Merci les gars pour vos commentaires !
@Agarock Pour le Goléon, les concordances avec ta sortie m’avaient vraiment frappées ! Je te lis avec attention ; notamment pour tes ascensions en Ubaye. Ca m’inspire et je me dis que mes saisons suivantes seront encore bien belles si je suis ton exemple.
@Dyn’s ahah je m’attendais un peu à une remarque sur mon chaussant 🙂 Je pense avoir serré mes chaussures mais oui la partie sur le glacier, c’était pas au top et mes lacets se sont même défaits... j’y ferai particulièrement gaffe la prochaine fois. C’était ma première sortie longue avec ces chooses et il faut surement les laisser se faire un peu. Parce que dans le sac, elles prennent de la place...
Merci d’avoir apprécié le texte ; ça fait vraiment plaisir ! @++
Tu m’en avais parlé de cette Aiguille du Goléon, bravo pour cette ascension ! Je t’ai lu avec entrain !
Pour les grosses (les chaussures), j’ai les même ! En vue des photos, elles ne semblent pas serrées et celle de droite est mal enfilée au niveau de la tige ! Je ne marche qu’avec ça en tout terrain ! J’ai une deuxième paire (que je me suis procuré quand je les fais ressemelé et vice et versa), c’est aussi des semi-rigides (la Charmoz de Scarpa), il faut aimer marcher avec, c’est sûr ! Mais je trouve que c’est confort lorsque l’on fait dans du raide pour des meilleurs appuis, et dans de la caillasse assez souvent !
Un grand Bravo à toi, pour cette magnifique rando-alpine glaciaire et pour la centaine de photos que tu as généreusement postées pour cette sortie, un régal !
Ton reportage me touche particulièrement, car comme toi, et tu l’as gentiment souligné, j’avais choisi cette ascension pour effectuer ma première traversée de glacier, et ce fût un grand moment.
Et pour finir, je suis impressionné par ton texte, et pas seulement par sa quantité... merci encore.
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