Sortie du 11 août 2018 par Rapha06 Les Agneaux : Agneau Noir (3665m) par la voie normale

Une ascension très complète et variée ! Une mésaventure s'est produite dans la descente et mérite d'être racontée car cela pourrait servir à l'avenir !

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Parfaites sans aucun nuage ni vent !

Récit de la sortie

Préface

Les Agneaux est une montagne qui nous a donné bien du mal après notre but météo de l’an passé, nous avons décidé de faire l’ascension à la journée sans nuit au refuge...
Récit à lire jusqu’à la fin pour comprendre réellement ce qu’il s’est passé !!

Description de la sortie du 11 août 2018

Une ascension à la journée des Agneaux est-elle possible ? Oui, à condition d’être en excellente condition physique et d’avoir une bonne météo !

C’est le cas ce samedi et après une courte nuit au Pré de Madame Carle nous partons à l’assaut de ce monstre à 3h30 du matin !

Une bonne et longue montée à la fraîche jusqu’au Refuge du Glacier Blanc nous mets dans l’action !

Il fait encore nuit à l’heure où nous arrivons au refuge, des cordées partent en direction du Glacier Blanc et des sommets aux alentours (Pointe Cézanne, Pic du Glacier blanc, Pointe des Cinéastes, Pic de Neige Cordier, etc...). Nous serons les seuls à gravir l’Agneau Noir ce jour-là !

La lune se couche guère plus tard et les première lueurs du jour apparaissent.

Nous trouvons facilement le sentier remontant l’immense Combe Jean-Gauthier.

Une heure et demi d’ascension longuette dans cette combe pour enfin arriver à l’aplomb du Col du Monetier.

Les pierriers d’accès à la vire du Monetier sont bien croulants, ce n’est pas facile avec 1400m de D+ dans les jambes !

La motivation revient à la vue de la fameuse vire, qui par ailleurs est un passage magnifique et insolite !

Et l’arrivée au col est juste magique avec le soleil qui nous réchauffe après 4h30 de montée dans l’ombre et le froid...

C’est vraiment revigorant la douce chaleur du soleil du matin !

Nous enfilons nos crampons en dessous du col et puis prenons pied sur le débonnaire Glacier du Monetier.

Une splendide traversée ascendante sous le Pic Tuckett (3548m) nous en fait prendre plein les yeux et le panorama sur les Alpes du Sud également.

LAgneau Noir se dévoile peu de temps après ainsi que sa magnifique arête S qui d’ici à l’air bien difficile...

La pente de neige se remonte finalement bien avec les bâtons et n’est pas si raide que cela.

Nous trouvons une zone pour enlever les crampons et laissons également les bâtons car il est inutile de se les trimbaler pour rien... ;)

Cette zone restera gravée à tout jamais pour moi, c’est ici que s’est passé le petit pépin de la descente, au moment de prendre pied sur le glacier. À lire jusqu’au bout pour comprendre !

Nous commençons l’escalade ludique et peu difficile sans matériel jusqu’à trouver le premier relais sous une fissure-cheminée.

J’équiperai les deux longueurs aujourd’hui.

Le rocher s’avère plus que moyen dans le passage raide de la fissure, il faut bien tester ses prises et ne pas prendre n’importe laquelle ! Je poserai deux coinceurs sur cette longueur histoire de...

Depuis le Col Tuckett, plusieurs relais sont équipés, je prends le plus haut...

Puis ça déroule bien Fredo me suis sans difficulté puis j’enchaîne sur la L2 par le fil intégral avec un beau passage en II+/IV-, que l’on peut bien sur contourner par la droite mais c’est tellement tentant... Et puis le rocher s’améliore ici !

Au sommet de L2, un relais béton est équipé sur le fil, les mêmes manips de corde et ça déroule très bien...

Je laisse partir Fred devant et je prépare déjà le premier rappel histoire d’optimiser le temps...

La corde n’est plus vraiment utile pour qui est assez à l’aise en grimpette et n’a pas le vertige mais attention quand même, cela ne veut pas dire qu’elle est inutile ;)

Reste une centaine de mètres d’ascension en II/II+ max en contournant les ressauts par la droite (E) et le sommet s’atteint en douceur sous une tempête de ciel bleu !

Waouh ! Le panorama est certainement l’un des plus beaux des Alpes du Sud puisqu’on est au centre des Alpes Françaises. On aperçoit beaucoup de massifs et on ne sait plus où donner de la tête...
Cela valait vraiment le coup de grimper jusqu’ici rien que pour la vue !

Une belle pause s’impose là-haut et nous profitons à fond du paysage ainsi que de l’ambiance toute particulière aux Écrins.

Il est 11h00 quand nous repartons du sommet, avec beaucoup d’émotions.

Nous avons mis 7h00 pour monter, ce n’est pas rien.

La descente est prudente et ne nous emballons pas.

Retour au premier rappel que j’engage pour atteindre le Col Tuckett.

Là aussi Fred me suit sans encombres et tout va bien.

Mais je ressent une sensation bizarre au col, inexplicable comme si je sentais que quelque chose peu commun allait arriver mais sans savoir quoi ni comment !?!?

Je ne me pose pas plus que questions que ça et pose le deuxième rappel, je vois bien des rochers en équilibre précaire prêts à partir dans les premiers mètres, en plein dans l’axe de descente.

Je fais attention à ne pas envoyer de pierres au risque d’abîmer la corde...

Une fois arrivé au relais en bas je fais comme si de rien était et laisse descendre Fred.

Or, l’erreur que j’ai commise était de ne pas rester au relais avec Fred, au moins nous étions protégés des pierres.

Au moment d’arriver aux crampons Fred termine son rappel et tire la corde.

Et là arrive ce que je redoutais : une pierre tombe du col et bien sûr dans cette situation difficile de faire quoi que ce soit à moins de se mettre à couvert mais la pierre vient dans mon axe et puis arrive ce qui doit arriver... Inutile de préciser plus je me retrouve 50 mètres plus bas sans savoir ce qui m’était arrivé...

C’est ce qui arrive à force d’oublier son casque, ce sera certainement la dernière fois que cela arrive !

Résultat : une belle plaie au crâne et à la joue avec un tour d’hélico gratos et en direction Briançon... Impossible de descendre dans cet état même si rien de grave.

La journée s’achèvera donc à l’hôpital avec quelques plaies et surtout une belle frayeur !

Un conseil : ne jamais oublier son casque car ça ne passe pas à tous les coups ;).

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 11 août 2018

Crédits : Merci à mon père pour avoir vite réagi face à la situation et également au PGHM pour leur excellent travail et leur professionnalisme !

Dernière modification : 31 août 2018

Auteur :

Avis et commentaires

Heureux que tu t’en sois sorti, çà aurait pu être beaucoup plus dramatique.
Pour moi est ma fille, c’est casque dès que l’on sort des sentiers battus et tant pis pour le ridicule.

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