Sortie du 9 juillet 2018 par bibox Tête de la Muraillette (3019m) par le col du Vallon
La longue boucle passant par le col du Vallon est souvent présentée dans les magazines de montagne. Cette randonnée permet différentes options. On pourra explorer les belvédères et cols à proximité ; les marcheurs plus chevronnés atteindront les sommets de l'aiguille de Venosc et de la Muraillette ; les alpinistes partiront du refuge de la Muzelle pour gravir le fameux sommet du même nom. On est dans un parc national, celui des Écrins, avec la dimension qui va avec.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Éclaircies mais nuageux sur les massifs le premier jour, surtout l’après midi. Hauts sommets des Écrins qui se laissent voir furtivement le soir.
Pas mal d’humidité et de rosée pendant la nuit.
Deuxième jour dégagé malgré la belle mer de nuages qui s’évapore depuis les vallées. Panoramas grandioses dès le lever du soleil.
Globalement, terrain assez dur et plus beaucoup de névés.
Récit de la sortie
J’envisageais d’effectuer la boucle depuis Valsenestre par les lacs Labarre et du Plan Vianney. Mais n’ayant que 2 jours et envisageant de faire le sommet de la Tête de la Muraillette (3019m), le menu était trop copieux. Surtout quand on a l’impératif d’être rentré à la maison à temps pour suivre la demi-finale de coupe du monde de football entre la Belgique et la France ! Ça sera donc depuis Venosc et le parking de l’Alleau à 950m. On pourra, mon père et moi, gérer le temps plus facilement et choisir nos variantes.
Nous nous engageons sur le GR en ayant conscience que le topo indique 1200m de dénivelé pour rejoindre le refuge de la Muzelle à 2115m. Derrière nous les randonnées dans les massifs pré-alpins ! Ici, la marche d’approche est longue, verticale et ça se sent dès le premier kilomètre, tout en lacets dignes de l’Alpe d’Huez, avalés un peu trop rapidement surtout au vu de nos sacs chargés pour le bivouac.
Après un replat qui nous a permis d’admirer les ruines impressionnantes d’un hameau du passé, on remonte le raide ruisseau de la Pisse, bordé de nombreuses cascades spectaculaires et au débit bien chargé.
Étant parti à 10h30, nous faisons une pause déjeuner avant le lieu dit du Clot du Selat. Nous traversons deux petits ponts dans un cadre subalpin et aquatique très agréable pour continuer dans les raides pentes en direction du ruisseau de Chapeau Roux avant d’enchainer les lacets vers les Tourbières à 2139m d’altitude.
On se retrouve alors face à la Roche de la Muzelle (3465m), au col du même nom (2607m), au Pic du Clapier de Peyron (3169m), la Tête de la Muraillette et le col du Vallon (2531m). Une courte descente nous permet de rejoindre le lac, la bergerie et ses moutons ainsi que le refuge où l’on profite de rafraîchissements vers 13h30 .
J’avais peur de trop de neige encore mais l’itinéraire vers la Muraillette nous semble suffisamment dégagé, ce qui est gentiment confirmé par la dame qui tient le refuge ( qui nous a également dépanné d’une boîte d’allumettes... ). Trois jeunes alpinistes sont arrivés en même temps que nous au refuge et feront le sommet de la Roche de la Muzelle le lendemain.
Il est tôt et après hésitations, je monte seul, sans lourd sac à dos, en direction du belvédère de la Muzelle à environ 2560m. Ah, je suis plus léger, c’est agréable. Tout comme le sentier, encore une fois bien tracé, qui permet d’observer des cheminées de fées et de passer sous la Roche Percée. Je m’arrête sur une crête ornée de beaux cairns avec un point de vue de choix sur le glacier et l’œil de la Muzelle au-dessus. Dommage qu’il y ait autant de nuages mais la vue est probante sur le lac, 460m en dessous.
De retour au lac et après avoir repris des forces, on reprend les sacs en direction du col du Vallon (2531m). On franchit le ruisseau des Cabanes où l’on produit de l’électricité probablement pour le refuge. On observe une belle tourbière et les myrtilles mûrissent.
La montée vers le col est finalement vite avalée. Les Asters sont de sortie aussi. Il est 18h. Au sud, la Muraillette et au nord, la crête, hors sentiers, menant à l’Aiguille de Venosc ( 2830m). Mon paternel étant très en forme, me propose de cacher les sacs et d’aller explorer cette dernière, comme ça pour voir quoi...
De la partie la plus basse de la crête, la montée apparaît raide et engagée. Mais de fil en aiguille, pour le jeu de mot, il n’y a pas de difficultés avant le final. Les rochers sont bons, secs et on peut même s’aventurer dans le versant ’est’ sans aucuns soucis. Sous le sommet, après une partie de crête fine, on bute sur un ressaut dangereux à franchir mais qui se contourne en traversant vers l’est et on trouve alors un couloir bien pentu mais facile que l’on remonte. Wahou, quelle journée de folie ! J’en suis alors à 2400m de dénivelé positif depuis le matin ! Bon, je suis cramé. D’autant qu’il faut économiser l’eau car il n’y a plus de quoi remplir les bouteilles depuis le refuge tout en bas. Mais satisfait d’avoir concrétisé avec un sommet.
Retour vers le col du Vallon avec vue sur le lac du Lauvitel (1500m) à l’ouest et quelques rares apparitions de célèbres montagnes telles la Meije ou la Barre des Écrins, entre les nuages passants.
Cela faisait une éternité que je n’avais pas bivouaqué et autant dire que ça fait du bien de se familiariser avec certains réflexes importants. J’aurais jamais du laisser mes chaussures sur un rocher pour la nuit, par exemple... entre autres.
Mauvaise nuit. Sorti du sac à 6h mais tellement dans les choux que l’on partira seulement à 7h30 pour l’ascension de la Tête de la Muraillette (3019m). Toujours hors sentiers, la montée est logique vers l’ouest pour rejoindre la crête où on dépose de nouveau les sacs et où on met nos papiers dans nos poches. Des cairns nous guident sur le chemin le plus simple mais ça passe partout. La principale difficulté reste le dénivelé, tout de même 490m, mais j’ai moins souffert que la veille. La crête est débonnaire sauf sur un court passage où il faut sortir les mains mais avec de très bonnes prises, du gros rocher. Il y a du vide à droite en montant mais on peut évoluer plus librement sur la gauche.
Premier 3000 de l’année ! Magnifique de contempler l’Aiguille de Venosc parcourue la veille au soir, qui découpe une mer de nuages devant le Dévoluy, le bloc du Rochail, Belledonne, les Grandes Rousses, l’Arvan, le Mont Blanc et les Écrins.
Nous observons attentivement l’évolution des trois alpinistes sur la Roche de la Muzelle à l’aide d’une paire de jumelles. Ils font rêver.
Descente par le même chemin pour récupérer les sacs quand même plus allégés puis on décide de continuer le long de la crête pour rejoindre le GR54 plus bas que le col en direction du Lauvitel. La carte indique 1000 mètres encore pour l’atteindre. On va plonger progressivement... mais sur un superbe sentier que l’on a le temps d’apprécier. On est dans un parc national ; tout est plus beau, plus préservé, plus riche, plus propre, des fleurs en pagaille partout. Ceux qui montent ne sont pas dans le même état de contemplation. Ils suent ici. Une dalle au bord du ruisseau de l’Embernard permet de se rafraichir et de remplir nos gourdes. C’est vrai que mis à part au niveau du col du Vallon, l’eau ne manque pas sur le parcours. Et c’est bien par de telles chaleurs.
Arrivée au lac où l’on déjeune en appréciant la verticalité du Rochail face à nous et en se disant qu’il y a seulement quelques heures nous étions à cette altitude. L’eau du lac est claire, parfaite et on s’autorise comme pas mal de gens, une petite trempette des pieds (est-ce autorisé ?).
Puis il reste encore de la route pour rejoindre la vallée sur des sentiers encore remarquablement entretenus et dans une végétation luxuriante, toujours longeant un ruisseau. Au hameau de la Danchère, l’eau des lavoirs est évidement potable. Puis c’est plus de trois kilomètres qu’il faut enfin avaler le long de la rivière du Vénéon magnifiquement bleue turquoise, à 900m, pour retrouver notre point de départ.
Sportif. 16h00. Allez, ce soir il y a match !
Photos
Auteur : bibox
Avis et commentaires
Merci à vous pour vos commentaires super sympas ! Oui, on a bivouaqué au col du vallon ; il y avait un faible vent du nord ; on s’est couché derrière deux gros blocs en conséquence 🙂
Récit captivant et superbes photos. Tu as rêvé devant les alpinistes de la Muzelle, mais tu en as sûrement fait rêver d’autres par ton récit !
Beau et original périple, vous avez bien exploré le secteur ! Vous avez bivouaqué au col du Vallon, c’était pas trop venté ?
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