Sortie du 17 février 2018 par Alexandre Cap d’Erquy
Parcours effectué dans le sens antihoraire avec une virée sur le rocher des Châtelets.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Partiellement nuageux puis ensoleillé, température de 10°C au cap à 16h30, vent modéré.
Récit de la sortie
De retour à Erquy, cette seconde sortie est l’occasion de s’aventurer vers de nouveaux points de vue et découvrir de nouveaux sentiers, revoir aussi ces paysages avec une luminosité et des couleurs différentes.
L’horaire de passage à la plage du Lourtuais correspondant approximativement à celui de la basse mer, je décide de traverser la plage pour gravir à son extrémité ouest le rocher des Châtelets. Ce rocher est accessible la plupart du temps, sauf au moment de la pleine mer lorsque les flots s’avancent jusqu’à la base des falaises sur cette partie de la plage.
La très courte montée ne présente aucune difficulté, tout au plus est-il nécessaire de s’aider des mains sur les rochers des derniers mètres. Vers le nord, une seconde petite pointe moins élevée est facilement atteignable. Quant à la troisième pointe située plus au nord (au-delà d’une faille), celle-ci semble d’accès plus difficile (ressaut vertical) à moins de passer par la plateforme côtière lors de la basse mer. Au final, une chouette virée qui permet de crapahuter un peu à l’écart du GR34.
Plus loin, à mi-chemin entre le corps de garde et le four à boulets, je prends sur la gauche un sentier qui longe d’ouest en est la crête sommitale de l’ancienne carrière et qui offre une vue bien dégagée sur l’anse d’Erquy. Au sud de la plage du Bourg se trouve la pointe de la Houssaye, un site à intégrer dans une future randonnée car cette pointe abrite les vestiges d’un volcanisme sous-marin qui s’est produit il y a environ 600 millions d’années, avec des pillow-lavas encore bien conservés.
Peu avant les lacs Bleus, le sentier rejoint en contrebas le sentier des Carriers (GR 34) et je me dirige ensuite vers la pointe des Trois Pierres. Comme celle-ci présente un à-pic façonné par l’exploitation de la carrière sur son flanc ouest, je descends au pied de la paroi par une petite sente.
La coupe stratigraphique (photo) de cette pointe est intéressante car elle montre la discontinuité entre les séries d’Erquy et de Fréhel. Le grès rose clair constitue le sommet de la série d’Erquy. Après une phase d’érosion à la surface de ces grès (régression marine ?), la sédimentation reprend et des strates de conglomérats plus ou moins ferrugineux se succèdent pour composer le sous-bassement de la série de Fréhel.
Au final, la série d’Erquy est plus complexe qu’il n’y paraît. Les grès quartziques (environ 25 mètres) autrefois exploités comme matériau de construction, reposent sur une base principalement conglomératique qui s’étend vers l’aval jusqu’au port. Cette série d’Erquy indique des conditions de sédimentation variables, tantôt en milieu fluviatile ou deltaïque, tantôt en milieu côtier ou marin peu profond.
Quant à la série de Fréhel, elle recouvre donc en légère discordance la série d’Erquy, avec une petite base de conglomérats surmontée d’épais bancs de grès rose assez homogènes (un grès que l’on retrouve magnifiquement sculpté par la mer sur la partie orientale de la plage du Lourtuais).
D’après les notices du BRGM, l’âge de formation de ces séries Erquy-Fréhel s’établirait entre 400 et 470 millions d’années, des roches relativement "jeunes" si on les compare aux plus anciennes roches affleurantes de France (près de 2 milliards d’années), visibles en de rares endroits comme à Trébeurden ou Pleubian (Côtes d’Armor), également à Guernesey (île anglo-normande).
L’ensemble des grès et conglomérats a ensuite été déformé par le plissement hercynien (flexures, failles), inclinant les séries vers le nord-est avec un pendage moyen de 30 degrés sur le cap d’Erquy.
Afin de continuer sur le thème de la géologie du cap d’Erquy, une future sortie consistera à découvrir de la dolérite, une roche magmatique dont la mise en place s’est effectuée lors du plissement hercynien, sous la forme de filons qui traversent verticalement les séries d’Erquy et de Fréhel.
En ce qui concerne les vestiges historiques, le corps de garde (1744) et le four à boulets (1794) ont été construits avec des pierres disponibles sur place, respectivement le grès et le conglomérat. Le four à boulets comporte par ailleurs des éléments en granite (encadrements et réceptacle à boulets) qui ont vraisemblablement été récupérés sur des édifices religieux des environs.
Un boulet rouge d’un autre type pointe à l’horizon, son reflet fuse comme une traînée de feu sur la baie de Saint-Brieuc. Un coucher du soleil très bref mais assez coloré, c’est visuellement agréable pour conclure cette balade. Du cap, retour vers Plaine Garenne au crépuscule, par le chemin qui sillonne d’ouest en est les landes d’Erquy.
Photos
Auteur : Alexandre
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