Sortie du 23 septembre 2017 par gegers Les Grands Moulins (2495m) par la voie normale
Ce géant de Belledonne, dôme à la forme si caractéristique, peu avenant de par ses pentes abruptes, se grimpe finalement assez aisément, et offre un final de toute beauté qui ravira les amateurs de pierriers chaotiques.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Beau temps
Lointains embrumés.
Récit de la sortie
L’automne venant, je démarre mes randonnées un peu plus tard. Les nuits sont maintenant plus longues que les jours, et c’en est une raison. Une autre étant que je préfère voir où sont positionnés les chasseurs afin de, le cas échéant, adapter le cheminement en conséquence. Du coup, je me retrouve à 8h au parking de Val Pelouse, en même temps que débarque dans son 4x4 japonais modèle "écrase-trottoirs" un quadra fort mécontent.
- C’est la poisse, me dit-il, mon chien vient de déchirer ma doudoune toute neuve achetée 500 euros chez Millet.
Chacun est libre de faire ce qu’il souhaite, mais j’ai toujours été sceptique face à ce que les professionnels de la montagne nous présentent comme matériel "indispensable" pour randonnée, que ce soit en matière de sac à dos ou de vêtements. Franchement, pour la plupart des randonnées que nous faisons tous, c’est à dire des sorties à la journée à moins de 3000m, les besoins techniques sont minimes. Des bonnes chaussures, c’est bien le seul élément essentiel (avec la flasque de génépi et un couteau bien aiguisé pour le sauciflard). Pour le reste, aucune nécessité d’investir des centaines d’euros dans du matériel dont la technicité est largement supérieure à notre besoin. J’achèterai une doudoune à 500 balles le jour où je me lancerai à l’ascension de l’Annapurna. Bref, toujours est-il que, désireux de poursuivre la discussion, le gars me demande comment, la saison froide venant, je me protège du froid.
- Le système trois couches, lui-réponds-je. C’est ce qui me semble le plus efficace. Un t-shirt, une polaire plus ou moins épaisse en fonction de la température, et une veste fine coupe-vent. Avec une couche supplémentaire dans le sac en cas de besoin.
- Super, me dit-il. Tu as acheté ça où ?
...
Je ne veux pas jouer les esthètes de la montagne, car je n’en suis pas un. Je suis simplement, même si je n’aime pas le terme, rien de plus qu’un modeste "usager" qui tente de s’affranchir de ces considérations inutiles pour profiter de l’essentiel. Voir, comme c’est le cas ce matin et après trois weekends brumeux successifs, un panorama dégagé sur les sommets. De Val Pelouse, je monte sur les crêtes pour observer le soleil naissant éclairer Le Grand Miceau, Le Pic du Frêne et les Pointes de la Bourbière. Comme un phare, cette vue me guide vers les Grands Moulins, sommet que j’observais depuis bien longtemps, sans vraiment oser l’aborder. Passé les crêtes, j’envisage mes options. Tenter la montée dans la face nord, comme me l’a suggéré Alain ? C’est tentant, mais encore dans l’ombre, cette face est austère, je ne parviens pas à imaginer le parcours, certains passages me semblent enneigés... Bref, je me trouve plein de raisons pour ne pas m’y lancer, et je préfère contourner la face pour monter au sommet par sa voie normale.
Les difficultés arrivent en même temps que le soleil, peu après avoir passé la bifurcation du Col de la Frêche. Non pas que le sentier soit dangereux ou exposé, mais il est raide ! Je souffle et souffre dans les 400 derniers mètres de dénivelé, et atteins finalement le vaste pierrier qui recouvre le sommet après une ascension de 3h. Les lointains sont voilés, mais on discerne tout de même le Mont Blanc, les Aiguilles d’Arves, le Pic de l’Etendard, et bien entendu la Chartreuse et les Bauges qui encerclent le bassin chambérien. Ayant peu visité la partie nord de Belledonne, je me retrouve à observer tout un tas de sommets enneigés dont je ne connais pas le nom, mais la vue valait bien l’effort.
Dans la descente, je tombe sur l’exact opposé de mon randonneur de ce matin. Short des années 80 couvrant à peine des cuisses saillantes, une barbe de 10 jours et un sac à dos acheté au surplus de l’armée. Un randonneur du coin, avec un accent du grésivaudan ("grésivaudaiiiin") à couper au couteau, et une sympathie immédiate. C’est plutôt cela l’idée que je me fais de la pratique de la randonnée en montagne.
Photos
Auteur : gegers
Avis et commentaires
oui pour moi aussi la liste est longue !
Je comprends tout à fait ta préférence pour le côté "Maurienne", plus sauvage =) j’aime beaucoup aussi. Mais les Bauges, c’est... plein de "charme" je trouve !
C’est vrai que c’est chouette Belledonne nord, j’avoue que je préfère quand même "l’envers", côté Allemond... mais je compte bien y revenir, faire le Grand Charnier par exemple. Pour les Bauges, ce sera vers novembre je pense ! J’aimerais tant qu’il fait bon revenir faire des tours dans le Devoluy et les Ecrins tant que les sentiers sont praticables. J’ai une liste de sortie à faire longue comme le bras ! J’imagine que toi aussi 🙂
hey, toi ici ! alors c’est beau hein "le nord" ?
Viens dans les Bauges c’est juste magnifique en ce moment avec toutes ces couleurs !!
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