Tour du Grand Paradis - 6 jours

jour 1 : de Sainte-Foy-Tarentaise (parking du pré) à l’alpage d’Entrelor (gîte Delle Marmotte) par le col du Mont et de la Fenêtre

• altitude minimum : 1430
• altitude maximum : 2840
• dénivelé positif : 2660
• dénivelé négatif : 1950
• km : 31
• durée : 12h30

Du parking on remonte la route sur 700 m jusqu’au hameau du Crot. On prend à droite direction le refuge de l’Archeboc (celui-ci est fermé l’eau si précieuse ne coule plus). Continuer après le refuge vers le col du Mont situé à 2636m (compter 2h30 en tout). En redescendant on jettera un œil sur les glaciers à droite.
Au point bas à Surier remonter en direction du refuge de l’Epée à 2370m qui pour certains sera déjà une belle étape. Au passage, on admirera les énormes sapins âgés de plus de 500 ans.
Continuer ensuite jusqu’au col Fenêtre (2840m) où on redescend sur Rhêmes Notre Dame. Traverser le joli hameau de Bruil puis prendre la direction du col d’Entrelor
On rentre dans le parc national. Camper avec des tentes est interdit même autour des refuges par contre dormir dans son duvet est autorisé. L’amende est de 50€ (je suis tombé sur 2 gardes en arrivant au gîte Delle Marmotte situé à 2140m à qui j’ai demandés les règles). J’arrête là pour aujourd’hui, le poids de mon sac se fait sentir.

jour 2 : gîte Delle Marmotte à Valnontey (Cogne) camping Lo Stamebecco par le col d’Entrelor et le col Loson

• altitude minimum : 1665
• altitude maximum : 3296
• dénivelé positif : 2570
• dénivelé négatif : 3040
• km : 37
• durée : 14h

Encore une grosse étape aujourd’hui. Départ à 5h30. Je passe devant l’alpage abandonné du plan de la Faya à 2400m. J’aurai pu y dormir à l’abri sur un sommier métallique. Un court passage sous le col d’ Entrelor (3002m) retient mon attention. De l’autre côté du col on a une vue sur les lacs Nero et Djouan. La descente sera interminable - la 1ère personne que je croise, sera une gardienne du parc !!!
Arrivé à Eau Rousse une pose s’impose. On peut aussi s’arrêter là pour aujourd’hui camping, hôtel, ferme auberge s’y trouve.

C’est reparti, je traverse un pont et me voilà bientôt sur un sentier bordé de magnifiques murets. Je m’arrête à la Leviana Inférieur (à 2300 m joli point de vue). Une table et une fontaine sont à la disposition des randonneurs. Mais le col Loson (3296m) est lui encore bien loin. Les lacets sont interminables, le sentier est lui très prisé des vététistes. A 16h30 je suis enfin au col. On peut faire un sommet à côté 100m plus haut. La descente du col peut impressionner, des mains courantes sur deux passages exposés sont là pour nous rassurer. Au loin le refuge Victoria Sella où je m’arrêterai 1h pour manger. Mon regard se porte sur les glaciers à ma droite, puis sur les bouquetins à ma gauche et les marmottes devant moi. A la tombée de la nuit, j’arrive enfin au camping à Valnontey. Je dors sous un sapin sans même poser la tente.

jour 3 : Valnontey (camping) au bivouac Revelli Gino par le col Di Bardoney et le col Valetta o Finestra

PS : étape déconseillée si mauvaise condition météo

• altitude minimum : 2200
• altitude maximum : 3152
• dénivelé positif : 1930
• dénivelé négatif : 980
• km : 25
• durée : 11h

Départ au lever du jour. Je me dirige vers Cogne tout en restant sur ses hauteurs puis vers Lillaz (très joli hameau). Je consulte les panneaux : le hameau de Bardoney itinéraire 13 est donné en 2h15. Suite à un éboulement vers 1850m un petit détour s’impose. On retrouve l’itinéraire plus haut puis à l’intersection vers 2130m rejoindre Bardoney où je fais le plein d’ eau. Le col Di Bardoney n’est pas indiqué. A un embranchement vers 2400m suivre le 13G. Bientôt le sentier se perd. Il ne reste plus que les marques jaunes dans un chaos de blocs plus ou moins stables. Je me retrouve perdu (plus de marques). Une brèche devant moi mais ce n’est pas le passage. On voit au loin sur la gauche et sur la crête un piquet qui symbolise le col. Vers 2780m faire un grand arc de cercle sur la gauche en restant à niveau pour retrouver les marques 50 m sous le col (2833m). C’est ici que je croise 3 français qui accomplissent le tour dans l’autre sens.

Descendre un pierrier facile en suivant les marques rouges. Pas de sentier, l’endroit est vraiment sauvage. Les nuages s’amoncellent. Au croisement (pancarte) indication col Valetta. Je décide de descendre au bivouac Davito, en même temps les premières gouttes d’eau tombent. Du bivouac, on distingue bien le cairn du col Valetta
Je sors le casse-croute suivi d’une bonne sieste. Le beau temps revient. Me voilà reparti 2h30 après. Je remonte les 80 m descendu pour retrouver la direction du col Valetta mais toujours pas de sentier en vue. Je perds les marques et les retrouve à nouveau. Vers 2500m on reste à peu près à niveau pour se retrouver au pied du col. Une sente raide se dessine avec des marques blanches et rouges. On arrive à un passage impressionnant mais équipé d’une corde et d’échelons. Me voilà au col (2645m).

Je me retrouve face à une pente en herbe très raide. Il est plus raisonnable de longer les rochers sur ma droite puis de suivre le pierrier où je retrouve les marques en dessous. Descendre jusqu’à un gros cairn à 2450m (je pensais trouver un meilleur passage en remontant plus haut c’était une erreur). Rester à niveau sur plus d’un kilomètre. Repérer un gros cairn au dernier torrent traversé. On retrouve une sentier bien marqué qui remonte en face jusqu’à petit col (pancarte). Celui-ci surplombe le lac Pian Delle Mule, le bivouac Revelli Gino se trouvant un peu plus haut est atteint à 19h.
Je serais seul ce soir, plusieurs éboulements vers le col Di Motta se font entendre et un violent orage se déclenche à 20h.

jour 4 : bivouac Revelli Gino au refuge Pontese par le col Di Ciardoney et col Bochetta Di Valsoera

• altitude minimum : 2200
• altitude maximum : 3152
• dénivelé positif : 925
• dénivelé négatif : 1335
• km : 11.5
• durée : 6h40

Je prends mon temps. L’étape d’aujourd’hui est plutôt courte. Le ciel est encore bien encombré.
Me voilà parti derrière le refuge en direction de la station météo. De belles marques blanches et rouges jalonnent le parcours. Le cheminement est aisé, la station situé à 2830m est vite atteinte. Vers 2900m on pose le pied sur le glacier encombré de cailloux. Des jalons ont été positionnés en plusieurs endroits pour en mesurer la vitesse de descente je suppose. Remonter plutôt au centre le glacier, éventuellement à droite. Faire preuve de grande prudence. Personnellement je n’avais pas de crampons. Les trois jeunes croisés hier l’ont descendu aussi sans crampons. J’arrive au col Di Ciardoney (3230m) lui aussi en glace vers 9h.

La descente est sans grande difficulté de l’autre côté, mais il faut chercher les meilleurs passages avant de trouver la 1ère marque jaune sur un gros rocher au bout de 15 minutes. Le cheminement parait simple mais, encore une fois, je perds le marquage. Je reviens en arrière et m’aperçois qu’il faut partir complètement à gauche dans de gros rochers en restant à niveau puis descendre dans de raides éboulis. La suite sera dans un terrain bien plus agréable ou plus loin une bien belle cascade apparait.

Le niveau de l’eau du barrage en dessous est vraiment bas. Il a peu neigé cet hiver sur le massif. Je longe le lac un bon moment avant de pouvoir trouver un passage, le remontant de 30 m. Je retrouve de vieilles marques blanches et rouges qui vont vers le col Bocchetta Di Valsoera. L’endroit est peu fréquenté, l’herbe à peine aplatie par le passage de randonneurs. Je me dépêche, le ciel s’assombrit de nouveau. Un énorme cairn se trouve au col situé à 2683m de l’autre côté au loin le refuge Pontese.

Attention dans la descente, le sol terreux est encore mouillé, une glissade aurait de lourdes conséquences. Le sentier est bien visible, celui-ci remonte de 50m pour passer au dessus d’une barre. Un peu plus loin, on retrouve 2 passages câblés au pied d’une paroi d’où ruisselle beaucoup d’eau, prudence aussi. Je prends la pluie juste avant d’arriver au refuge. L’orage ne s’arrêtera pas de l’après-midi. Ma destination final était le bivouac Ivrea. Un après-midi de repos bien mérité et en 1/2 pension au refuge me permettra de bien récupérer.

jour 5 ; refuge Pontese au refuge Savoia par le col Becchi, col Bochetta Del Ges, col Della Porta, col Della Terra et col Del Nivelet

• altitude minimum : 2190
• altitude maximum : 3000
• dénivelé positif : 2375
• dénivelé négatif : 2041
• km : 31
• temps : 11h30

Après un excellent petit déjeuner, je pars au lever du jour. Magnifique vue sur le barrage éclairé du lac Di Teleccio. La montée est facile et bien balisée mais attention à un court passage en glace et à une ravine à traverser sur le haut. Le col Becchi (2990m) est vite atteint.

L’autre côté sera la dernière grosse difficulté du tour. On descend dans de gros blocs de rochers à ne plus en finir. J’ai eu bien du mal par endroit à suivre les marques. Ne pas chercher à descendre trop vite, pas de balisage, quelques cairns. On doit passer au pied d’un petit lac (2740m) au loin devant moi, un léger voile blanc recouvre les sommets le grand paradis est là juste derrière.

Je me rapproche du bivouac Ivrea ma destination prévue hier. Il est entouré de sommets dépassant souvent les 3000m. De gros nuages noires se forment, je ne ferais pas le détour par le bivouac. Traverser le torrent dans sa partie large vers 2720m, plus bas il serait plus difficile de le traverser.

On passe devant des granges en ruines avant de remonter au pied du col Bochetta Dell Alpetto. Continuer à droite vers le col Del Ges (2692m). Descendre sur Gran Piano entièrement rénové (c’est un ancien pavillon de chasse royale), puis traverser plutôt trouver la passerelle en dessous, A l’abri sous roche juste après, continuer tout droit.
Après une longue traversée à niveau, on arrive à l’alpage Foges. Bifurquer à droite juste après. Plus haut nouvelle bifurcation. Ne pas suivre direction bivouac Giraudo et col Della Porta mais rester sur le sentier n° 550. Une passerelle neuve posée récemment fait suite. Plus loin on arrive sur des sentiers muletiers aux pentes bien régulières : mes jambes apprécient.

Au col Della Porta (3000m), l’orage gronde. je reçois les premières gouttes. Descente sur le lac Lillet où je remplis difficilement ma poche à eau. Le col Della Terra (2911m) est vite atteint. Suivre direction lac Losere. Peu de temps après, je croise enfin des randonneurs. Depuis les hauteurs de Lillaz (Cogne), je n’ai croisé que les 3 français. je ne m’attendais pas du tout à un circuit aussi peu fréquenté. Bientôt je me retrouve parmi les voitures à remonter au col Del Nivolet.

A 17h15 je suis au refuge Savoia sans avoir pris la pluie et à savourer une grande pression bien méritée !!!!

jour 6 : refuge Savoia à Sainte Foy Tarentaise (parking du pré) par le col Rosset, le col Bassac Dere et le col du Rocher Blanc

• altitude minimum : 1430
• altitude maximum : 3082
• dénivelé positif : 2090
• dénivelé négatif : 2750 + (450m qui seront fait en voiture)
• km ; 34 + (7 en voiture)
• temps : 10h30

C’était le grand confort une chambre seul avec douche donnant sur le lac. Le petit déjeuner préparé la veille pris dans ma chambre. Dernière étape, elle sera longue le jour n’est pas encore levé. Les lacs Rosset et Leita sont vite atteints. Je me retourne : le grand paradis est là dans la pénombre, puis col Rosset (3023m). Dans la descente je croise un randonneur, une chaussure alpi neuve à un pied et un crocs à l’autre. Aïe les chaussures ne sont pas cassées, il prendra le bus au col Del Nivolet.

Arrivé à une passerelle en bas. On aura 2 petites remontées à faire (+130m) avant d’arriver au refuge Benevolo. Le plein d’eau fait, c’est parti pour le col Bassac Dere (3082m - compter 2h30). Juste après le refuge, on traverse un joli pont en pierre surplombant un torrent. Quelques photos au lac Goletta, du glacier au dessus et du col au loin, atteint à midi. Les prévisions météo ne sont pas bonnes : des orages sont prévus à partir de 14h. Je mange un bout au refuge Mario Bezzi, noir de monde c’est dimanche. À 15h je suis au col du Rocher Blanc et ça gronde de plus en plus.

Mon objectif au départ était de passer par le col noir, le lac Noir, le lac Blanc, le col de l’Argentière et le refuge de l’Archeboc.

L’alpage des Balmes à peine atteint, un violent orage de grêles survient. Un abri en tôle précaire mais salutaire permet de me mettre à l’abri. Un couple de pêcheurs a eu aussi la même idée. On y restera un bon moment. Le hameau du Monal, site classé, marquera la fin du tour. Une personne attentionnée passant à quelques km de ma voiture propose de me ramener. J’accepte avec plaisir, les échanges seront enrichissants on parlera de montagne bien sûr !