Tour du Berio Blanc ‒ Colle d’Arp (2570m), Fourches de Youla (2808m), Colle Berio Blanc (2840m)

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1486m
Durée :
1 jour

Face au versant italien du Monte Bianco, beau parcours de crête sur un ancien sentier militaire avec en contrebas dans le Val Veny, les immenses dépôts morainiques du ghiacciaio del Miage. Au départ de La Thuile, cette boucle autour du Berio Blanc s'effectue par une assez longue phase d'approche via le Vallone di Youla, puis un retour via le Vallone di Chavannes et Pont Serrand. – Auteur :

Accès

Centre de la localité de La Thuile (Valle d’Aosta). Grand parking (Piazza Cavalieri di Vittorio Veneto) près de l’hôtel Miramonti, le long du torrent du Rutor (1450m).

Précisions sur la difficulté

  • Distance et dénivelé assez importants.
  • Quelques passages un peu aériens sur le sentier de crête (n°10), aux abords des Fourches de Youla, du Col des Charmonts et du Colle Berio Blanc.
  • La descente en direct, entre l’Alpe del Berio Blanc di sopra et la piste du Vallone di Chavannes, comporte une portion extrêmement raide (D- : 80m). Celle-ci est toutefois évitable en effectuant un détour via l’Alpe del Berio Blanc di sotto (en orange sur le tracé).

Les infos essentielles

Carnet de route

  • Carte : IGC 107 Monte Bianco - Courmayeur 1:25000
  • Altitude de départ : 1450m
  • Altitude du point haut : 2840m (Colle Berrio Blanc)
  • Dénivelé cumulé : 1486m
  • Distance : 25,5km

Balisage

Ronds de peinture jaune dans lesquels sont inscrits les numéros des sentiers, avec flèches jaunes en rappel et quelques panneaux directionnels.

Les sentiers se succèdent dans cet ordre :

  • Sentier n°13, de la Thuile (départ) au hameau Arp dèsot (1750m).
  • Sentier n°4, d’Arp dèsot au Colle d’Arp (2570m) via le Vallone di Youla.
  • Sentier n°1A, du Colle d’Arp au Colle di Youla (2661m).
  • Sentier n°10 (crête), du Colle di Youla au point coté 2979m (col au-dessus du lac de l’Aiguille des Chavannes) via le Colle Berio Blanc (2840m).
  • Sentier non balisé, du col 2979m jusqu’à la jonction avec la piste du Vallone di Chavannes.
  • Sentier n°11, dans le Vallone di Chavannes jusqu’au Pont Serrand (1602m).
  • Sentier n°2, de Pont Serrand à la Thuile.

Informations

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Itinéraire

De la Thuile au Colle di Youla (2661m)

Du parking, on passe à gauche de l’hôtel Miramonti après franchissement du torrent Dora di Verney.

Derrière l’hôtel, prendre à gauche le chemin parallèle au torrent. Après 110m, le sentier n°13 part sur la droite, plein nord.

Ce sentier, peu pentu, s’élève sur le flanc sud du Monte Belleface et rejoint la route asphaltée venant de la Balme (non fréquentée) vers l’altitude 1580m, avant le chalet Montagnole.

On continue sur cette route en lacets jusqu’à franchir le torrent di Youla (pont, 1727m).

Environ 50m après le pont, on quitte la route par la gauche pour le sentier n°4 qui monte au nord-nord-ouest, parmi les chalets du hameau Arp dèsot (en valdôtain, dèsot/damon est équivalent à dessous/dessus ou d’en bas/d’en haut).

Rapidement, on croise une piste. Prendre à gauche cette piste en lacets qui passe près du petit hameau Peson (1935m).

S’ensuit l’entrée dans le Vallone di Youla, après une légère descente vers le Mayen di Youla (2035m).

On remonte le vallon dans une direction nord-ouest (large sentier), le long du torrent di Youla. Le vallon est fermé au nord par la Cresta d’Arp (et sa gare d’arrivée visible de loin) avec le Mont Blanc en arrière plan. Le Mont Nix domine le vallon et peu à peu, on découvre sur la gauche le Berio Blanc.

Une fois arrivé au ricovero Maggiore Reggiani (2359m), ancien refuge converti en abri, le sentier s’efface un peu et poursuit plein nord (plus raide) jusqu’au Colle d’Arp (2570m).

Au col, ruines d’un ancien poste militaire, vue sur le Vallone d’Arp (qui permet de rejoindre Courmayeur à l’est) ainsi que sur la suite du parcours.

À partir du Colle d’Arp, prendre plein ouest le sentier n°1A qui effectue à flanc la traversée entre le Colle d’Arp et le Colle di Youla (fortes pentes herbeuses et rocailleuses).

L’arrivée au Colle di Youla (2661m) est un grand moment lors de cette randonnée. Le Mont Blanc, que l’on avait perdu de vue dans la partie haute du Vallone di Youla (car masqué par la Cresta d’Arp), se dévoile soudainement dans son entièreté. Un grande spettacolo.

  • Nota : le sommet 4810m n’est pas visible du fait de l’altitude et la proximité avec le massif (au mieux, on aperçoit le Monte Bianco di Courmayeur - 4765m). Peu importe, c’est majestueux et c’est bon pour les yeux.

Sentier de crête via les Fourches de Youla et le Colle Berio Blanc

Immédiatement après le Colle di Youla (début du sentier n°10), on contourne une longue barre rocheuse par la gauche. D’abord en légère descente puis par une remontée en zigzags vers la crête.

La crête devient de plus en plus escarpée et le sentier évolue efficacement sur le secteur rocheux qui permet l’accès aux Fourches de Youla (2808m), avec à nouveau un très beau point de vue sur le massif du Mont-Blanc (les Grandes Jorasses sont maintenant bien visibles). Regard aussi vers les massifs du Grand Combin et du Monte Rosa, après on ne les verra plus...

Plus loin, un second passage assez raide dans les éboulis permet de franchir l’arête nord-est du Mont Nix avant de redescendre sur la crête, au niveau du Col des Charmonts (2787m). Ce passage est légèrement aérien mais ne présente absolument aucune difficulté technique.

Encore une très belle vue de ce col, entre le massif du Mont-Blanc et la toute proche face nord du Berrio Blanc.

En poursuivant, le sentier s’éloigne un peu de la crête pour effectuer une traversée en direction du Colle Berio Blanc. On prend assez peu d’altitude mais les pentes sont plutôt fortes.

Passage rocheux et aérien (mais très beau !) juste avant l’arrivée au Colle Berio Blanc (2840m), au pied de l’arête sud du Mont Favre.

  • Nota : pour le Colle Berio Blanc, la carte indique une altitude de 2819m, le panneau 2840m et mon altimètre 2836m...

Au col, on suit à l’ouest la direction "Mont Fortin" (sentier n°10) par une très légère montée qui ramène vers la crête (et la vue qui va avec), puis on descend vers un col sans nom coté 2729m, situé entre le Colle Berio Blanc et la Pointe des Chavannes.

Avant de quitter la crête, on en profite pour une pause et on regarde... l’Aiguille des Glaciers et les Aiguilles de Tré la Tête avec le ghiacciaio de la Lex Blanche ; le vallon du ghiacciaio del Miage et les vastes étendues morainiques qui s’étalent dans le Val Veny ; l’impressionnante assise sur laquelle repose le Monte Bianco ; les ghiacciai del Brouillard et di Fréney dominés par la Punta Baretti, Punta Innominata et l’Aiguille Noire de Peuterey ; la Tour Ronde, puis la Dente del Gigante, les Grandes Jorasses, etc.

Retour à la Thuile via le Vallone di Chavannes et Pont Serrand

La suite du parcours est non balisée et le sentier est assez peu évident à suivre.

Descendre sur le lac de l’Aiguille des Chavannes (2667m) situé en contrebas du col et poursuivre plein sud en suivant le ruisseau issu du lac.

On traverse un vaste secteur en pente très douce. Tandis que le Mont Blanc s’efface lentement derrière la crête que l’on vient de quitter, le proche Berrio Blanc prend le relai avec ses superbes faces nord-ouest et ouest.

En progressant, toujours cap au sud, on arrive à l’Alpe del Berio Blanc di sopra (2444m), alpage récemment rénové et modernisé avec une batterie de panneaux solaires.

Après l’alpage, obliquer sud-est, en descente et sur 300m environ (nombreuses traces, sentier de plus en plus difficile à suivre).

Ensuite, 2 possibilités pour rejoindre la piste qui parcourt le fond du Vallone di Chavannes :

  • Au plus court (attention, passage extrêmement raide) : continuer sud-est en direction du ruisseau qui provient du lac de l’Aiguille des Chavannes. La pente s’incline et le lit du ruisseau est de plus en plus encaissé. Longer le ruisseau (rive droite) jusqu’à l’altitude 2250m environ puis effectuer une traversée ouest de 100 mètres, à flanc et en amont de barres rocheuses.
    On trouve alors sur la gauche, un étroit couloir (lit d’un petit ruisseau) que l’on descend droit dans la pente jusqu’à la piste. Descente au plus près du sol et à l’aide des mains, les petits blocs dans le lit du ruisseau offrent des appuis, les touffes d’herbe sur les côtés permettent l’agrippement.
  • Contournement par l’Alpe di Berio Blanc di sotto (non testé) : après l’Alpe di Berio Blanc di sopra et les 300 mètres effectués au sud-est, virer rapidement plein ouest derrière une croupe herbeuse. Une sente mène en pente douce (mais sur versant assez raide) à hauteur d’un virage en épingle sur une piste. Suivre la piste descendante qui rejoint le Vallone di Chavannes via l’Alpe del Berio Blanc di sotto (2158m).

Une fois la piste du fond de vallon rejointe, reprise du balisage (sentier n°11). Longue descente dans ce vallon (bien à l’ombre en toute fin de saison) puis quelques hameaux et chalets plus ou moins ruinés (Porassey, Orgère, Cretaz Jean) agrémentent le paysage en sortie de vallon.

Continuer le chemin jusqu’au Pont Serrand (1602m) où l’on trouve la route du col du Petit St-Bernard (le pont franchit le torrent Dora di Verney).

Sur cette route et à 100 mètres du pont (rive gauche), le sentier n°2 poursuit en direction de la Thuile, coupant la route du col à 5 reprises (route très fréquentée en haute saison touristique).

Après le hameau de Golette, fin de sentier plus bucolique qui arrive directement à l’hôtel Miramonti.

Avertissements et Droits d'auteur

Dernière modification : 17 octobre 2022

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Avis et commentaires

nanou

bjour
belles photos , je connais le vallon col des chavannes , des idees poue cet automne
esT-ce le refuge monzino que l’on voit entre les deux gaciers ?
est-ce que le tor des geants descend ce vallon sur la thuile

Ca y est j’ai trouvé un topo sur les sites italiens...

ilgav.com/escursioni/BERI...

J’étais dans le Val d’Aoste ce week-end (randos plus que tranquilles) et c’est vrai que ce sommet est tentant !!! Un jour, je ne désespère pas.

Bonjour, de bien belles photos sur votre site. Le Berio Blanc me fascine aussi, je souhaiterais tenter l’ascension en fin d’été/début d’automne.

Concernant les photos du sommet, vous pouvez vous servir directement sur cette page et les utiliser/diffuser comme bon vous semble.

Eric

Bonjour , très belle virée....je viens de gravir le Monte Bério Blanc , j’aimerai si vous me le permettez avoir une copie des photos de "mon" sommet que vous avez svp , Merci , si je peux vous rendre la pareil ne vous gênez pas , j’ai un blog (Le randonneur.com )le blog de Eric presque à jour ;) Cordialement .

Intéressant de voir que Marc Verguin a crée un nouveau blog...
Sur le Bério Blanc on a aussi le blog de Laurent Dupont...
lumieres-de-cimes.com/gal...

Yann

Je recherche depuis longtemps un topo sur le Berio Blanc (le sommet), mais je n’en trouve pas. Ca n’est plus de la randonnée faut croire, mais qu’est-ce que ça vaut ? Si quelqu’un a des renseignement, je suis preneur.

La langue officielle est une chose, la toponymie en est une autre, liée à l’histoire du lieu et au langage local. L’oronymie peut se perpétuer au-delà des notions du langage stricto sensu, même si l’on en perd parfois la signification originelle.

Au delà de l’italien et du français, il ne faut pas oublier le valdôtain (la vallée d’Aoste se trouve à la limite Sud-Est du domaine francoprovençal). L’Edit de Rivoli de 1561 avait fixé le français pour actes écrits (lettres, écrits officiels, actes notariés…) et les sermons. Avec le Risorgimento du XIXème siècle et le fascisme mussolinien, l’italien s’est généralisé aux dépens du français. Le valdôtain, lui, est resté plus ou moins à l’écart de ces mouvances. Bien sûr, comme en France, ce patois peut varier d’un village à l’autre.

Un sondage de 2001 donne comme langue maternelle l’italien 71%, le valdôtain 16%, le français 1%. En ce qui concerne les compétences linguistiques, 96% connaissent l’italien, 75% le français et 56% le francoprovençal. 50% connaissent les trois langues.

Exemple : les jours de la semaine. Le français et l’italien utilisent la source latine dies Lūnae, dies Martis, dies Mercuriī, devenus lundi, mardi, mercredi, ... et lunedì, martedì, mercoledì, ... En valdôtain on utilise l’inverse : deleun, demars, demëcro, dedzou, devèndre, desandre, demèndze.

De plus, les anciens habitants de la vallée, les Salasses, étant d’origine celtique, ont laissé en héritage quelques mots. Il n’y a aucune raison de modifier des termes vers l’une ou l’autre langue officielle.
Ici en l’occurence "be(r)rio" est a priori une appelation celtique signifiant "pierre, rocher".

Au-delà des particularismes, Alexandre a donc bien raison de se référer à une source cartographique unique pour que tout le monde s’y retrouve. On peut donc avoir un terme générique (mont, lac, crête, ...) dans une langue suivi d’un nom dans une langue différente et d’ancienneté variable ; .l’inverse pouvant également se produire.

Quelques sources.
Aosta spazio varietetico e sistema di valori sociolinguistici : configurazioni a confronto, de Daniela Puolato, Université de Naples dans : Une Vallée d’Aoste bilingue dans une Europe plurilingue/ Una Valle d’Aosta bilingue in un’Europa plurilingue, Aoste, Fondation Émile Chanoux, 2003.
Fiorenzo Toso, Le minoranze linguistiche in Italia, Editrice Il Mulino, 2008
Région autonome Vallée d’Aoste - assessorat de l’éducation et de la culture (Regione autonoma - Valle d’Aosta - Assessorato Istruzione e Cultura, Profil de la politique linguistique éducative, Le Château, 2009.

Dans le haut Val d’Aoste, la toponymie diffère beaucoup selon les cartes et les panneaux sur le terrain en raison du bilinguisme. Celle utilisée pour ce topo correspond à la carte de l’Istuto Geografico Centrale (IGC).

Effectivement, Berio Bianco n’est mentionné nulle part. Toutes les cartes s’accordent sur Berio Blanc.

Et puis je suis attaché aux toponymes italiens (et de toute autre contrée), le seul fait de les lire me fait voyager.

Il n’y a pas de mont Berio Blanco, la topographie italienne en Val d’Aoste a conservé certains noms français, dont Berio Blanc. Je pense qu’Alexandre a fait le choix de citer les noms des cartes italiennes pour toutes les légendes de ses photos.

Daniel

Très beau topo. Le val d’Aoste est officiellement bilingue. Alors pourquoi mélanger les 2 langues. Pourquoi Colle Berio Blanc et pas Colle Berio Blanco ?
La tradition n’est-elle pas au Français issu qui a supplanté le dialecte local antérieurement à l’Italien ?

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