Tour de Roche Close et Pic des Têtes en hivernale
- Alpinisme
- Préalpes de Digne / Alpes de Haute-Provence / Seyne
- Difficulté :
- Alpinisme AD
- Dénivelé :
- 2600m
- Durée :
- 2 jours
Une boucle magnifique et engagée en hiver avec deux sommets majeurs de la Blanche. L'itinéraire du Pic des Têtes demande une bonne expérience des pentes de neige raides. – Auteurs : JEAN.C.RIEN et Paul
Accès
De Digne-les-Bains, suivre la D900 en direction de Seyne-les-Alpes.
Juste après le Col de Maure et l’embranchement (à gauche) de la Station du Grand-Puy, tourner à droite vers Maure (D657).
Traverser le village de Maure et continuer sur la petite route puis la piste, jusqu’au pont qui traverse la Blanche. Un parking est aménagé (1462m).
Précisions sur la difficulté
Course engagée du fait de l’isolement, de la difficulté technique le 2° jour, de l’endurance nécessaire, et du poids du sac. Le tel. ne passe qu’au sommet du pic des Têtes.
- Rando classée difficile le premier jour avec une petite traversée un brin expo juste avant le col la pierre, que l’on peut éventuellement shunter en piquant directement au-dessus. Trouver la cabane des Grangettes n’est pas toujours évident.
- Alpinisme AD le deuxième jour pour l’ascension du Pic des Têtes et ses pentes soutenues en neige de face nord. Inclinaison à 45° et plus par endroits. Sortie sur la crête parfois cornichée.
Photos
Les infos essentielles
– Carte IGN : IGN TOP25 n°3439ET SEYNE - CHABANON - GRAND PUY
- Altitude minimum : 1462 m
- Altitude maximum : 2662 m
Environ 6 heures de marche le premier jour pour arriver à la cabane, après avoir fait l’ascension de la Moutière.
Plutôt 9 heures le lendemain, mais tout dépend de la façon de gérer les difficultés et de l’état de la neige
Matériel indispensable : piolet, crampons, duvet
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Itinéraire
Dimanche 29 décembre. Dur de se lever aussi tôt pour partir en montagne d’autant que la nuit n’a pas été reposante. Jean est là à 5h45, remonté comme une pile, comme toujours.
À l’arrivée à Maure, la route est gelée, et dès passé le pont, la voiture se met à chavirer. Il faut mettre les chaines. Suis pas encore réveillé moi, et je ferme le coffre pendant que les bâtons trainent sur la plage arrière. Bling une vitre cassée. Mauvais présage, soyons sages...
On est loin de la cabane des Mulets, il faut remonter le long du torrent où un pont tout neuf nous attend. Ca grimpe bien dans le froid, et j’apprécie le confort de ma nouvelle veste Cimalp, en test.
Nous dépassons la cabane des Mulets (1700m), dans un décor inhabituel, et nous fonçons vers le soleil et le col la Pierre. Ma foi c’est dur, mais pas plus que d’habitude. En revanche la neige est correcte et nous échangeons assez rapidement les raquettes pour les crampons. Nous devrions aussi sortir le piolet, au vu des pentes qui se redressent sous le col. La dernière traversée pour atteindre le col est assez expo et aurait pu s’éviter en montant directement sur la pointe en direction de la Moutière.
L’ascension de la Moutière n’est pas difficile, surtout que nous avons laissé les sacs en contrebas. Juste un pas un peu raide (35°) avant la crête, mais l’itinéraire est évident par beau temps. Magnifique ambiance au sommet avec un vent soutenu.
Nous descendons dans le vallon qui mène à la cabane des Grangettes, en face du pic de l’Aupillon. Nous avons eu un peu de mal à la trouver. Chercher vers 1850m, en remontant un peu le vallon.
Fraiche ambiance aux abords de la cabane, mais la porte se dégage assez facilement. En fait c’est Jean qui a fait tout le boulot, car j’arrive pour la fin du dégagement après avoir erré dans les méandres du ruisseau.
À l’intérieur c’est petit, mais ça va bien pour deux. Il y a du gaz et un grand matelas à l’étage. Nuit pas trop mauvaise, assez froide au début.
Lundi 30 décembre. On attaque vers 8h00 une montée dans une lumière pâle dans un décor très pur. Les cascades de glace des barres de Vautreuil sont formées.
Puis ce sont des pentes assez raides. Pour rejoindre le pas de Galèbre, on a le choix entre prendre à droite vers le lac du Lauseron, ou à gauche (petit couloir sympa). Nous tergiversons un peu, et finalement optons pour la droite, ce qui nous oblige à une traversée scabreuse et soutenue où les crampons auraient pu être utilisés dès le début.
La solitude et l’ambiance sur le plateau du lac du Lauseron sont splendides. Nous poursuivons par un col qui débouche sur le pas de Galèbre et la face Est du Pic des Têtes.
Quand Jean me montre la suite de l’itinéraire, c’est à dire les pentes de la face Est, je suis sans voix... En fait je cherche une échappatoire car c’est peut être un trop gros morceau pour nous. Il y a bien un couloir en mixte directement au-dessus du pas qui semble monter directement au sommet, une directissime en quelque sorte, mais j’aurais aimé avoir un brin de corde pour m’y lancer. Aussi, je me décide pour la face Est.
Le premier passage à 45° ne me rassure pas trop car la neige part en gobelets sous les chaussures, mais cela finit par tenir. Ensuite il faut structurer sa concentration dans une longue série de mouvements en traversée ascendante vers la droite et franchir un nouveau passage raide, plus directement. C’est là que je choisis ma sortie, un raide couloir, mais avec une lèvre au départ qui me permettra de poser le sac pour sortir un peu de bouffe. Je laisse sur la gauche un couloir de mixte assez tentant. En fait j’espère que ma pente de neige sera protégée par la barre rocheuse que je dépasse, mais en fait non, elle ne le sera pas. Alors je tire tout droit pour 25 mètres à 45/50° en assez bonnes conditions de face nord.
En débouchant sur la crête c’est un soulagement, mais sans euphorie. Le pic des Têtes est là tout proche et j’y vais directement sans attendre Jean. Je n’ai pas le courage de le voir dans la pente expo alors que je ne peux rien pour lui.
Je suis donc heureux de le voir arriver alors que je me détends au sommet. Pas de vent, c’est la PAIX...
Il est ravi mais nous avons bien donné avec les gros sacs. Un bel effort de continuité, sans possibilité de renoncer une fois engagé.
La descente est somptueuse, il faut dire que le soleil nous accompagne, et qu’il est le bienvenu. Nous dévalons de belles pentes, parfois soutenues en direction de la cabane de Coulloubroux. Puis c’est un cheminement interminable en sous-bois avec des passages de ravins qui me font rire puisque de toutes façons cette sortie aura été un test, une épreuve. Les vieux à 60 balais, faut qu’ils s’évaluent de temps en temps.... lol.
Merci à Jean pour son esprit d’aventure, son intrépidité et sa passion des prises de vue.
Auteurs : JEAN.C.RIEN , Paul
Avis et commentaires
Superbe cette sortie ! Le paysage ici est somptueux de part sa sobriété ! Bravo les gars !
Magnifique. C’est beau. C’est pur.
Paysage somptueux, photos superbes ! Merci pour ce beau reportage...
Encore une fois, enthousiasmé par vos topos. Vous arrivez à "transformer" une "simple balade dans le 04 (qui je le rappelle s’appelait les basses-Alpes) en une merveilleuse balade en haute montagne (cela n’est pas péjoratif !au contraire, ADMIRATIF)
Encore bravo pour ce super topo.
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