Séjour au Glen Nevis (Ecosse)- Ben Nevis (1344m)
- Randonnée
- Ecosse
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- Non renseigné
- Durée :
- 3 jours et plus
Virée de 3 jours dans les montagnes des Highlands grâce au pont de la Toussaint et à Ryanair. L'Automne est certainement la meilleure saison pour se rendre en Ecosse et y faire de la randonnée. – Auteur : Eric
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Topos sur les montagnes d’Ecosse :
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L’Automne est certainement la meilleure saison pour se rendre en Ecosse et y faire de la randonnée. La bruyère, la fougère et l’herbe haute qui parent les versants des montagnes prennent des teintes fauves, et les premiers frimas chapeautent de blanc les sommets des montagnes. Les journées sont courtes, mais le soleil reste toujours proche de l’horizon, arrosant le paysage de ces lueurs aux couleurs chaudes constamment changeantes.
L’été indien qui a suivi la canicule en France a cessé particulièrement tôt cette année, pour recouvrir prématurément nos montagnes de neige, au point d’y élever les indices de risques d’avalanches à des niveaux non négligeables. Ayant déniché un aller-retour de Beauvais à Glasgow à un prix particulièrement attractif, via une compagnie aérienne à bas coût, j’en ai profité pour troquer les Pyrénées contre un pèlerinage dans les Grampians d’Ecosse, quasiment 5 ans jour pour jour après mon premier coup de foudre pour ce pays magique.
L’altitude modeste des Montagnes d’Ecosse peut prêter à rire lorsqu’on les compare aux Pyrénées, mais les montagnes de l’Ouest sont abruptes, et les équipements d’hiver sont habituellement indispensables à cette saison. Tel fut le cas en 1998 sur le Ben Cruachan et An Caisteal, à la même période de l’année.
Cependant, Novembre 2003 battit tous les records de chaleur en Ecosse enregistrés depuis 50 ans, au point d’élever la température jusqu’à 18°C dans les vallées. Très paradoxal, comparé à la situation des montagnes « Continentales » ! Crampons et piolet virent charger inutilement un sac à dos déjà bien optimisé. Mais ils s’avérèrent surtout sacrément encombrants lors de l’enregistrement des bagages...
Le départ eu lieu tard Vendredi soir après le travail, où après avoir affronté d’effroyables bouchons de départs pour le pont, je parvins in extremis à l’heure à Beauvais. Le décollage de mon avion était retardé d’une heure. Je patientai dans le hall de l’embarcadère, de même qu’un grand nombre de supporters de football d’Edimbourg qui, tels des SDF, achevaient des bouteilles de vin achetées au Duty Free : les « Hearts of Midlotians » venaient en effet d’écraser les Girondins de Bordeaux à domicile !
Une désagréable surprise m’attendait lors du déchargement : la délicatesse des manutentionnaires de l’aéroport de Prestwick avait été telle qu’une bouteille de lait avait éclaté au sein de mon sac. Fort heureusement, les dégâts furent moindres que ce que je craignis. Il était minuit et demie heure locale, soit 1h du matin passée, et de même qu’un grand nombre d’autres voyageurs, je somnolai sur les fauteuils de l’aéroport, qui fort heureusement s’y prêtent bien.
08 / 11 / 2003 : Cruach Ardrain
Aux alentours de 6h du matin, je me dirigeai vers la gare de l’aéroport, où j’empruntai le premier train de banlieue. La veille, j’avais consulté la météo sur Internet. La journée qui s’annonçait avait paru convenable, et je pris le parti de me diriger vers Crianlarich, petite bourgade dans les premiers massifs montagneux vers le Nord après Glasgow, où deux randonnées se prêtaient particulièrement bien à un départ depuis la gare.
Un contrôleur au visage de toxicomane et aux avants bras abondamment tatoués apparut : je dus lui épeler sur un papier le nom de ma destination, qui de vive voix ne lui disait absolument rien. Il ne parvint à la localiser qu’après être allé chercher un ordinateur portable ! J’arrivai à Glasgow Central Station, pour la correspondance vers Queen Street Station, l’équivalent de la « Gare du Nord », car ici comme à Paris, les trains ne traversent pas le cœur du centre ville. C’est dans la pénombre matinale que je parcourus Gordon Street puis Hope Street, illuminées seulement par les lampadaires d’une manière lugubre. Glasgow, la ville trépidante, dormait, ou semblait plutôt reprendre son souffle.
Le café Britannique n’est pas réputé pour être l’un des meilleurs, mais je savourai celui qu’on m’offrit à Queen Street Station, en attendant le train, d’une manière rare. Je réorganisai mon sac, triant d’un côté ce qui serait utile pour la randonnée, de l’autre les affaires de la catégorie « bagages », qui seraient abandonnées discrètement dans un autre sac, près du point de départ, pour être récupérées plus tard. A 8h20, je montai enfin, quai 2, dans le wagon de tête de la ligne Glasgow-Mallaig.
L’état du ciel me déçut : il faisait gris, un ciel bas. Le paysage, à travers une banlieue anonyme qui se transformait en campagne hideusement à demi urbanisée, était déprimant. Je me dit que l’apparition des premiers Lochs et des premiers reliefs raviverait mon humeur, mais il n’en fut rien. Au lieu du paysage de conte de fées resté ancré dans ma mémoire, je vis d’anonymes collines détrempées, couvertes d’arbustes qui avaient pour la plupart déjà perdu toutes leurs feuilles. Pas un brin de neige pour égayer la scène. Le sommet du Ben Lomond, la première des hautes montagnes, était caché.
Le train arriva à Crianlarich, et je sortis, tout mon attirail à la main. La chaleur opprimante du wagon laissa la place à un vent insolent qui me glaça, bien qu’il ne fit pas si froid. Il fallait d’abord marcher 1 km le long de la route Nationale, avant de repasser par un pont sur la voie ferrée. Je pénétrai ensuite dans une épaisse forêt de sapins, saignée par une bande déboisée exprès pour le sentier. Quelques passages tourbeux apparurent, où je m’enfonçai de temps à autre jusqu’à mi-mollet, comme pour me rappeler que je n’étais plus sur les rochers secs du Montardo, ni de la Punta Suelsa, mais bel et bien dans cette vielle Ecosse que j’avais oublié.
La forêt, humide, sentait bon la résine et l’humus. Je traversai deux ou trois récentes pistes forestières parallèles à la pente, avant de sortir progressivement de la forêt. La vue se découvrit. Très loin à l’Ouest, une colline était illuminée par quelques rayons. Je distinguai en bas la route à travers le Glen Falloch, les murs blancs et les toitures d’ardoises de Crianlarich, et la jonction des deux autres vallées, celle du Strath Fillan et celle vers Killin. Je dépassai quelques rochers, puis j’atteignis la première antécime, « the Grey Height ». Ce fut mon dernier panorama.
Des traces de pas me précédaient, amollies par quelques gouttes de pluie qui avaient du tomber, mais de plus en plus nettes depuis le départ. Je pénétrai à travers le plafond nuageux, distinct à quelques dizaines de mètres près du reste de l’atmosphère, claire. A l’intérieur sévissaient des coups de vents crachinant de plus en plus indisciplinés. Mais, puisque j’étais parti, je décidai de continuer, et de toute façon le sentier était parfaitement clair.
Telle défiance, dans les Pyrénées, aurait été pure folie, mais l’Ecosse n’est pas régie par les mêmes lois météorologiques. Le temps peut changer en l’espace de quelques minutes, et la randonnée est un sport nautique à part entière. Autrement dit, qui ne tente rien n’a rien. Il faut souvent se mouiller pour jouir d’un cadeau ensoleillé totalement inattendu ici et là dans la journée, contre toute attente. J’en fit l’expérience des dizaines de fois, en compagnie de mes amis montagnards de jadis.
Cependant, cette journée là fut particulièrement avare. Je poursuivis la montée, m’enfonçant encore davantage à travers des tornades de pluie. La scène était tellement repoussante qu’elle fascinait. Un fantôme aurait pu surgir à tout moment, pour donner raison à toutes ces légendes ! Je longeai horizontalement le flanc de la montagne quelques instants, avant que le sentier ne reparte de plus belle vers le haut, avant d’atteindre un col marqué par deux cairns. Le vent rugissait, faisant claquer ma capuche. Je devinai que je venais d’atteindre l’arête. En continuant à droite, nous nous dirigions vers le sommet suivant, Ben Tulaichean, que je ne ferai certainement pas. En remontant à gauche se profilait la véritable cime du Cruach Adrain, à 1046 m.
Si les conditions allaient en empirant, les traces de pas se faisaient elles de plus en plus distinctes. Qui était donc là, au milieu de ce nulle-part absolu ? Deux personnes buvaient un thé, assises derrière le cairn sommital, à l’opposé du vent. Je les saluai de la main et nous échangeâmes quelques phrases par signes, car il était absolument impossible de dialoguer par un tel vacarme. Elles redescendaient par le côté opposé, pour faire ensuite le tour du cirque par la crête. C’était ce que j’avais prévu initialement, mais dans des circonstances plus clémentes, et nous repartîmes ensemble.
Je pensais avoir affaire à des Ecossais, mais mes deux compagnons d’infortune s’avérèrent être Danois. Celui qui semblait le plus expérimenté était à l’évidence ici depuis un certain temps, et parlait même avec un demi accent local. J’appris plus tard qu’il était même marié à une Ecossaise, et que son ami était juste en vacances.
Nous longeâmes la crête au gré des creux et des bosses, dont la cime de Stob Garbh (« Pic Vert ») constituait la plus haute, sur un sentier toujours clair. La tempête s’était amoindrie, mais de manière relative. Nous parvîmes finalement à l’extrémité de la montagne, qui redescendait vers la vallée en un large pâturage. Ici, la carte comme le topo indiquaient de redescendre à travers le cirque. Mais vu les conditions, celui-ci se présentait comme une gigantesque piscine tourbeuse, inondée au milieu par le ruisseau central, et nous continuâmes sur la ligne de crête jusqu’à l’approche des premiers arbres.
La fin improvisée de notre parcours consista à rattraper la piste du matin par une trouée à travers la forêt, sous des pylônes. Nous dûmes enjamber un champ de branches résultant d’une récente exploitation forestière. Le caractère insolite de notre rencontre sur le sommet, puis de notre retraite, devint rapidement sujet à plaisanteries. Arrivés à la route, où était garé leur véhicule, mes coéquipiers décidèrent de prolonger cette fructueuse collaboration par quelques pintes, et me conduirent quelques kilomètres plus bas, à Inverarnan, où se situe un endroit fameux, que je connaissais aussi pour y avoir été plusieurs fois moi aussi, il y a 4 ans.
Le Drover’s Inn fut bâti au 16e siècle sur les rives du Loch Lomond, dont les rives arrivaient ici dans le temps. C’était une halte célèbre, pour de la transhumance des bêtes et pour le commerce, de la montagne vers la plaine et vice-versa. Le bâtiment a gardé son aspect original, et fait office de pub et hôtel. Le nombre de voitures garées sur le parking, dont une charrette rouge garde l’entrée, témoigne de son succès toujours vif. A l’intérieur, des dizaines de têtes d’animaux empaillées (dont un ours au nez manquant) ornent les murs, de même qu’une quantité impressionnante d’ustensiles de cuisine divers, de tissus aux motifs en tartan, de vieux tableaux cassés, le tout sous une épaisse couche de poussière. Sur les tables bancales, des bougies plantées dans des goulots de bouteilles, dont on ne distingue plus les étiquettes tellement la cire a coulé dessus. L’endroit est bruyant et bondé. Les barmans, deux gros moustachus en kilt, suent à force de servir bières et « fish-and-chips ». Partout autour, des visages rondouillards, des éclats de rire, un accent écossais quasi caricatural qui résonne tout autour comme une fanfare. S’il n’y aurait pas les vêtements en « Gore Tex » en train de sécher au fond, devant un âtre gigantesque où flambent des briques de tourbe séchée, on se croirait à un banquet dans le village d’Astérix.
L’Ecosse a cette faculté inouïe de rendre Ecossais les étrangers qui la visitent, le temps de leur séjour au pire des cas. Après avoir longuement parlé Ecosse, Danemark et Pyrénées, nous échangeâmes nos e-mails, puis nous nous saluâmes sur le parking de l’arrêt de bus. J’avais initialement prévu de rester à Crianlarich pour cette nuit, mais la fin précoce de la randonnée dans l’après midi, et la perspective d’un temps semblable pour le lendemain me poussèrent à changer d’endroit : l’Auberge de Jeunesse du Glen Nevis, plus touristique, serait certainement plus fréquentée, et donc moins ennuyeuse. Celle de Crianlarich, que j’avais entrevu avant de partir, m’avait paru déserte et triste à en mourir.
L’auberge de jeunesse est généralement une perspective peu attrayante pour le randonneur en quête de tranquillité. Cependant, en Ecosse, ce type d’hébergement diffère totalement de ce que nous connaissons habituellement. Loin d’être destinées exclusivement à un public jeune, les « Youth Hostels » s’adressent tout particulièrement aux amoureux de la nature et aux sportifs. Situées dans des endroits isolés mais de choix, ce ne sont pour la plupart ni plus ni moins que des gîtes bon marché, équipés de lits superposés, de cuisines entièrement équipées, mais ne servant pas de repas. Le statut de certaines d’entre elles, comme celles du Glen Affric, de Craig, ou de Loch Ossian, entièrement dépourvues d’accès routier, peut même être assimilé à celui de refuge en montagne. Il n’est pas rare d’entamer une conversation en faisant bouillir des pâtes, et de finir la soirée cartes déployées en buvant un thé, commentant la journée passée ou celle du lendemain.
L’Auberge de Jeunesse du Glen Nevis, à proximité de Fort William, est l’une des plus connues, car située dans un endroit hautement stratégique. Cette immense vallée a le mérite de desservir un bon nombre de points de départs de randonnées, dont la très célèbre qui mène au sommet du Ben Nevis, plus haut sommet des Iles Britanniques.
Je montai donc dans l’autobus en direction de Skye à la tombée de la nuit. Mon accoutrement sembla surprendre, voire incommoder plusieurs voyageurs, alors que je traversai l’allée centrale, en quête d’un siège libre et d’un visage tolérant. Une seule place me donna satisfaction : celle qui, tout au fond, me permit de poser les sacs sur l’espace au dessus des toilettes. Mon voisin était un vieux barbu aux vêtements sales, l’haleine puant le cigare mais masquée en partie le chewing-gum qu’il mâchait. « Ye’ ve been up to the mount’n, hav’ye ? ». Je racontai ma journée, avec mon accent le plus Ecossais possible, et nous fîmes connaissance. Les sports de plein air lui étaient à l’évidence familiers ; il gobait les noms de chacun de mes pics en hochant de la tête. Il allait à l’hôtel de Bridge of Orchy, pour le « social meeting » d’un certain club de canoë-kayak. Mais je lisais bien dans pétillement de ses yeux que le rez-de-chaussée, c’est à dire le pub, serait sa résidence principale, et qu’il allait surtout s’en mettre une bonne.
Le bus s’arrêta à Bridge of Orchy, à Glencoe, à Onich. Puis quasiment tout le monde descendit à Fort William. Je longeai l’avenue déserte éclairée par les lampadaires, avant d’arriver au rond-point de la route menant dans le Glen Nevis. Un panneau indiqua l’auberge à 2 ½ miles, soit 4km, et je m’y dirigeai, sous un puissant clair de lune bleuté. L’astre de la nuit, qui venait de se lever, disparut malheureusement peu après, derrière la masse du Ben Nevis, et je me retrouvai dans un pot d’encre. Deux voitures me dépassèrent, et je levai nonchalamment le pouce. La troisième, une vielle golf, s’arrêta. Mon chauffeur avait le même sac à dos que moi, et nous allions au même endroit. J’avais déjà parcouru une certaine distance, et nous étions en fait presque arrivés. Je dînai succinctement en même temps que mon généreux conducteur, qui s’avéra être un excellent interlocuteur passionné de montagne.
Une demi nuit de sommeil était à rattraper, qui plus est dans un vrai lit, et je fis fi de l’éclipse de lune qui avait lieu ce soir là, que j’avais prévu d’observer bénéficiant de la très faible pollution lumineuse du lieu. Néanmoins, j’ouvris l’œil par hasard vers 1h, et je me hissai vers la lucarne. La lune était repassée au dessus des montagnes, et loin d’être invisible, brillait ocre.
09 / 11 / 2003 : Sgor an Lubhair, Stob Ban et Mullach nan Coirean
Je me réveillai la tête engourdie, comme si rattraper tout ce sommeil avait nécessité un effort. A 5h, pourtant, j’avais aperçu l’unique colocataire de ma chambre rassembler ses affaires et partir en K-way et sac à dos. La veille, je l’avais vu lui aussi en bas, au milieu de ses cartes. J’avais désactivé le réveil et la lumière du jour m’avait sorti de ma torpeur. Il faisait gris, et je pris mon temps. La fin de mon petit déjeuner s’éternisa devant la deuxième mi-temps de France-Irlande, à l’issue de laquelle les quelques personnes présentes dans la salle commune me félicitèrent au nom du XV tricolore.
De nouveau à travers la fenêtre, la couche nuageuse me parut moins opaque. Ces instants de paresse eurent le mérite de me re-motiver, et je préparai un sac de véritable course en montagne, même s’il était tard et qu’à l’instant précis je n’espérai guère entreprendre plus qu’une ballade au fond de la vallée. Je repartis tranquillement le long de la route du Glen Nevis, toujours vers l’amont. Le vent avait cessé, et l’air vivifiant sentait bon la forêt qui respire. Une cycliste, maculée de boue mais radieuse, me salua joyeusement en me dépassant. Je marchai jusqu’à Achriabhach, point où la route traverse la rivière et devient piste, et plusieurs autres sentiers partent en éventail, sur la droite, dans le massif des Mamores.
Des parcelles de ciel bleu commençaient à percer, et je m’engageai sur celui à travers le « Coire a’ Mhusgain ». J’espérai désormais me rendre au moins sur l’un des sommets, car il n’y en avait pas moins de quatre à portée de main dans les environs ! Le sentier passa en surplomb d’un torrent encaissé avant d’arriver sur un haut pâturage qui me rappella le Port d’Ordiceto.
A cet instant là, je rattrapai une famille de quatre randonneurs, les parents et leurs deux enfants. « Drove up last night from Edinbu’rh with the kids, good to get’em some f’esh air ! », m’assura le père, un bon vivant aux pommettes rouges écarlates. La mère écoutait, d’un air mi contemplatif mi résigné. La fille, qui semblait l’aînée, forçait un visage inexpressif, alors que le petit garçon boudait très franchement. Ils allaient directement sur Stob Ban, la principale des cimes. Comme je m’apprêtais à la faire précéder de Sgor an Lubhair, un soleil de bonne augure brillant par endroits, nous nous redonnâmes rendez vous là bas.
En contrebas du col, je pris le sentier montant à Sgor an Lubhair (« Pic de l’if »), qui longea au passage un petit lac d’altitude. J’atteignis la cime, un amas de rocs de quartzite, par l’Ouest. Le beau temps se confirmait. Sur les montagnes du panorama opposé, de larges tâches de doré découvraient et recouvraient le paysage à toute allure. Spectacle qui me toucha au plus profond, et pour lequel j’étais spécialement revenu ici. Pour la première fois, je ne regrettai plus d’être en Ecosse.
D’ici, il était possible d’aller chercher Sgurr a’ Mhàim, autre sommet de la chaîne des Mamores voisin au Nord, via un aller-retour sur une petite arête, mais l’horaire était déjà bien avancé, et j’écartai cette option. Le long de l’arête de Sgor an Lubhair, champ de rocs faiblement pentu à gauche, abîme surplombant le lac à droite, je regagnai le col.
Le soleil brillait à présent franchement, excepté sur le Ben Nevis voisin, qui peinait à débarrasser des brumes son dôme sommital, faiblement saupoudré de neige. J’attaquais la nouvelle montée, cette fois ci vers Stob Ban, qui est un fier sommet découpé. Sa face la plus austère, celle qui surplombait la montée durant la matinée, dévoile des strates de roches sédimentaires, qui sont la raison son profil si acéré.
Vu de loin, l’itinéraire impressionne, mais un bon sentier contourne astucieusement tous les blocs, sur la crête large de quelques mètres. Un cairn immense clôture la montée, sur des rocs en quartzite toujours plus blancs (d’où le nom en Gaélique de Stob Ban : « Pic Blanc »). Je retrouvai la petite troupe en plein repas, et j’ouvris mon propre pique-nique avec eux. Après quelques prises de photos mutuelles, nous décidâmes de poursuivre ce circuit ensemble, car nous allions dans la même direction, vers Mullach nan Coirean (« Pic des cirques »), troisième sommet et dernier sommet de la journée.
Ce dernier, trapu et massif, est beaucoup plus distant des deux premiers, mais la crête dans sa direction, très uniforme tout le long. Le chemin descendit un instant avant de garder une hauteur à peu près constante. La roche passa à un type de granite pourpre. Quelques nuages avaient refait leur apparition, et le soleil commençait déjà à baisser, soulignant davantage les couleurs de chaque cirque que formait la grande arête, et les monts avoisinants.
Le vent recommença à souffler furieusement, et je remarquai que le petit garçon sanglotait derrière son père, qui marchait toujours vaillamment. « He doesn’t like the wind », m’expliqua-t-il, embarrassé. A ce moment là, le sur-sac imperméable de la mère s’arracha pour aller tourbillonner loin au dessus du vide. Elle le regarda partir en souriant d’un air désabusé. La ballade familiale prenait la tournure tragico-comique du film « Les Randonneurs » !
Le sommet de Mullach nan Coirean, durant la montée duquel je pris une petite avance, arriva à point : le rôle de « co-leader » que semblait me conférer l’homme, enthousiasmé par ses anecdotes montagnardes, me rendait quelque peu mal à l’aise vis à vis des trois autres, sur les rotules. Ils redescendaient par l’arête Nord replongeant directement sur le parking d’Achriabhach. Etant parti depuis l’auberge même, longer à nouveau la route ne m’inspirait rien et je choisis une alternative, en longueur équivalente : poursuivre jusqu’au dernier mamelon de la chaîne, Meall a’Chaorainn, pour redescendre dans la vallée de Lairig Mòr (« grand val »), là où passe le plus célèbre des sentiers de grande randonnée du pays : le West Highland Way. Mes compagnons de route éphémères oublièrent leurs griefs le temps de me saluer très chaleureusement.
Un front nuageux d’une noirceur lugubre avançait, en même temps que la nuit tombait, à une vitesse ahurissante. Heureusement, j’eus quitté les hauteurs avant qu’il ne prenne possession d’elles, et après une clôture à enjamber, j’étais le sentier, presque large comme une piste. Dans la direction opposée d’où j’allais, j’entrevis un magnifique Loch, bordé de grands pins solitaires : le Loch Lùnn Dà Bhrà. La mienne, au contraire, s’engageait dans une trouée à travers une sapinière opaque. Je comptai les kilomètres qu’il restait avant la jonction du Lairig Mòr avec le Glen Nevis, puis l’arrivée à l’auberge : certes, le chemin était on ne peut meilleur, mais il n’y en avait pas moins de 7 ou 8 km !
Chemin faisant, la nuit tomba complètement. La lune brillait toujours avec énergie, mais l’épaisseur de la forêt était telle par endroit que mes yeux peinaient à distinguer les reliefs du sol, heureusement clair ! Par moments même, j’entendais mon téléphone portable perdre contact avec le réseau, pour le reprendre aussitôt. L’épaisseur des troncs d’arbres était par endroits prodigieuse. On aurait dit qu’ils avaient été plantés là il y a des siècles. Quiconque de superstitieux aurait trouvé cet épisode de ma randonnée terrorisant. Et qui plus est interminable, avant de distinguer enfin au loin les lueurs des autos sur la route !
Un joyeux groupe Franco-Québécois d’étudiants avait investi la salle commune, à l’auberge du Glen Nevis, et je me surpris à bégayer mon Français. Nous bavardâmes brièvement : ils avaient « fait » le Ben Nevis, dans des conditions sur sommet dont la description correspondait à peu près à ma journée d’hier.
10 / 11 / 2003 : Carn Mor Dearg , Ben Nevis
Peu de gens qui disent vraiment avoir visité l’Ecosse n’ont jamais entendu parler du Ben Nevis. Plus que Gavarnie dans les Pyrénées, ou le Mont Blanc dans les Alpes, cette montagne représente le symbole du caractère montagneux de l’Ecosse. Durant les beaux jours de la belle saison, les touristes se pressent à la queue-le-le sur son sentier touristique, presque intégralement pavé comme à Espingo. De ce fait, les moqueries vont bon train dans les conversations de « vrais » montagnards : qui n’y a pas croisé de femme y montant en chaussures à talons, ou de badaud sans sac et en casquette ?
Combien de fois, également, évoquant mon intérêt pour les montagnes, dont celles d’Ecosse, ne m’a-t-on pas demandé « So, you’ve been climbing Ben Nevis, have you ? ». Eh bien non, Ben Nevis, jusqu’à présent, faisait partie des montagnes que je n’avais pas gravi. Le plus haut sommet des Iles Britanniques , à 1344m, dépasse de très peu, c’est à dire quelques dizaines de mètres, une pléiade d’autres montagnes à altitude presque similaire, et dans des havres de beauté totalement sauvages et infréquentés. Autant dire qu’il y a autre chose de bien plus intéressant à faire avant.
Cependant, Ben Nevis est exceptionnel pour quelques autres de ses aspects. Tout d’abord, par la formidable masse de roche qu’il représente. En venant de l’Ouest, depuis Mallaig, il se hisse magistralement de toute sa hauteur au dessus du littoral du Loch Linhe. Et si la plupart de son périmètre n’inspire qu’un grand dôme anonyme, il présente une morsure béante en son centre, un à-pic d’un millier de mètres, paradis des cascades de glace en hiver. Pour en apprécier toute la grandeur, il ne faut non pas monter Ben Nevis par le sentier touristique, mais par le « ridge », l’arête qui le relie à Carn Mor Dearg, qui forme une grande épingle.
Ben Nevis n’avait pas spécialement motivé mon séjour dans le Glen du même nom, mais j’avais gardé cette idée dans mon escarcelle au cas où les conditions s’y prêteraient. La neige absente, et un jour en semaine (Lundi) pour la tranquillité, autant dire que c’était le cas. J’espérais que l’amélioration qui s’était amorcée hier se poursuive, mais je découvris à nouveau un ciel bas le matin suivant. Mais, comme la veille, je décidai de partir, misant sur une hypothétique amélioration en cours de journée.
Par le chemin touristique ou par l’arête, le début du sentier, qui démarre juste derrière le pont face à l’auberge, est le même durant les 500 premiers mètres de la montée. Mes jambes n’avaient pas oublié le raid nocturne à travers bois de la veille, et les premières marches pavées furent douloureuses. Ce dernier longe de haut une ravine avant d’aboutir sur un replat, où gît un large lac d’altitude, le Lochan Meall-an-t-Suidhe, adossé entre le Ben Nevis et une petite éminence (d’où la traduction de ce nom biscornu : « Petit lac de la Colline de la Chaise »... ce n’est pas une blague !)
La voie normale poursuit exactement au dessus en surplomb, entamant une série de lacets. Pour rejoindre le circuit au début de la crête, il faut au contraire longer le lac pour redescendre une centaine de mètres à travers le cirque central, et remonter en face. L’air était clair, mais le sommet toujours accroché par un plafond gris et dense. N’ayant aucune envie d’aller m’y aventurer inutilement, je m’engageai sur le deuxième chemin, misant au pire sur une ballade au fond du cirque, ce qui n’était pas une idée si ridicule, puisque je ne l’avais jamais vu.
C’est alors que le pourtour de la crête se dévoila. Seule la plus haute pointe était prise, on y distinguait le col central tout au fond, d’où il est possible de s’extraire pour regagner le cirque. Mon projet changea à nouveau : pourquoi ne pas faire seulement Carn Mor Dearg ? Je descendis en biais par la droite, afin de m’épargner le maximum de descente, et je remontai de la même façon sur la gauche une fois le ruisseau central franchi. L’étape fut interminable, la croupe s’arrondissant au fur et à mesure que je la grimpai, dévoilant sans cesse du chemin supplémentaire. Je passai de la lande à un chaos de rocs rouge écarlate.
Arrivé sur le tranchant, très abrupt côté opposé, je m’habillai davantage, car il ventait, et je profitai des premières vues panoramiques : le détroit du Loch Linhe, dans lequel se niche le port de Fort William, brillait sous un arc-en-ciel. Une à une, je franchis les trois éminences de l’arête, Carn Beag Dearg, Carn Meadhonach Dearg, puis Carn Mor Dearg. Respectivement le « Petit Mont Rouge », celui du milieu, puis le grand. D’où, de ce dernier, je ne distinguais plus grand chose du paysage.
La crête se rétrécit considérablement en amorçant la re-descente, m’obligeant soit à passer en contrebas sur la pente à gauche, heureusement devenue plus hospitalière, soit à utiliser les mains pour le passage de quelques blocs. Je réalisai alors quelle était ma malchance : c’est en ce moment que j’aurais du bénéficier de la vue la plus fantastique ! Petit à petit, je parvins au point le plus bas du col médian, d’où la visibilité revint. Un panneau en aluminium signalait le début du passage regagnant le cirque, vraiment peu évident à deviner. Je fis une pause, frustré. Satané Ben Nevis ! Eh bien, puisqu’on y est, je m’en vais régler ton compte à toi aussi.
Le répit ne dura pas longtemps : je m’enfonçai à nouveau dans une soupe au crachin, longeant la crête qui remontait, puis avançant bientôt au flair sur le dos immense du mastodonte, couvert à perte de vue de blocs granitiques, à présent sombres. Comme l’avant veille, je m’enfonçais vers un inconnu inquiétant, mais en même temps, la fréquence exponentielle des détritus sur le chemin indiquait que j’approchais d’un lieu de culte. A ma droite le surplomb avait laissé la place à un vrai précipice, et je devinai l’imminence de la cime.
Le sommet du Ben Nevis est large comme un terrain de football. Des dizaines de tas de pierres y trônent, dont un de trois mètres, plus le fameux abri en béton. Le vent venait de cesser, et je visitai cet endroit étrange, qui semble avoir vu tant de monde, mais désert en ce Lundi. Je m’y pris en photo, puis, en guise de signature du CAF auquel j’appartiens, je déposai en haut du gros cairn un caillou du Mont Perdu. Comble de la coïncidence, Ben Nevis est aussi mon 47e « Munro » (Ce nom désigne les 284 sommets de plus de 3000 pieds en Ecosse, que les amateurs de randonnée collectionnent dans ce pays).
Ma crainte était de repartir dans une direction trop évasive, à cause de la visibilité, à la recherche du sentier normal du côté opposé. Il n’en fut rien : c’est bel et bien une autoroute ! Je repartis dans cette direction, pendant encore quelque temps sur du plat, puis amorçant une série de nombreux lacets. Soudainement, je sortis de la couche nuageuse, comme j’y étais entré quelques heures plus tôt. Je surplombais de haut le lac du matin, et au fond s’étendait le panorama sur le Loch Linhe. Minuscule, au Sud, le Loch Lùnn Dà Bhrà, entrevu la veille dans l’obscurité, scintillait autant que le soleil qu’il réfléchissait exactement.
Parvenu au point où ma boucle s’achevait, je fis une pause sur la rive sablonneuse du Lochan Meall an-t-Suidhe, m’asseyant sur l’unique rocher. Le soleil descendait et je méditai de nombreuses minutes, contemplant le jeu de ses couleurs à travers l’eau, son clapotis comme seul bruit de fond. Que l’Ecosse est belle en ces moments là ! Mes membres refroidis me tirèrent de ma torpeur et je dus m’arracher de l’endroit.
Je retrouvai les terribles marches de la montée, croisant par moments quelques autres personnes qui montaient, dont un couple d’Allemands qui séjournaient à l’auberge. Mon arrivée sur le pont qui franchit la Nevis River coïncida avec le coucher de soleil, dans le reste du ciel dégagé.
Il n’était que 16h, et comme je n’avais mangé principalement que des barres, un festin ininterrompu occupa le reste de ma soirée, bavardant avec les gens au gré des allées et venues entre la cuisine et le réfectoire. Une promenade nocturne précéda mon dernier sommeil dans le Glen Nevis, sous une voûte céleste abondamment étoilée, et où je savourai les contours des montagnes que j’avais parcouru.
11 / 11 / 2003 : La West Highland Line et Glasgow
Deux hypothèses avaient été retenues pour mon réveil : soit le ciel restait tel quel, cas dans lequel il fut dommage de ne pas rentabiliser la plus belle des 4 journées par une ultime course, en dépit de ma fatigue extrême, soit les cumulus investissaient à nouveau les lieux comme ils l’avaient fait à chaque fois, et je m’octroyai une grasse matinée pour repartir tranquillement en train.
Le premier réveil révéla le même ciel que celui de la promenade, et ce fut à mon tour d’impressionner mon matinal colocataire, enfouissant à toute allure le désordre qui m’appartenait sur le lit voisin inoccupé. En effet, mon emploi du temps ultime avait pour objet un sommet à proximité de Crianlarich, là où je m’étais arrêté le premier jour, pour me rapprocher de Glasgow en vue du retour. Le gérant de l’auberge reprit mes clefs, des cernes sous ses yeux, et je repartis vers la gare, à nouveau dans l’ombre le long de la route, mais cette fois ci une pénombre matinale.
La donne changea le temps du chemin : en arrivant à Fort William, le ciel s’était de nouveau voilé ! Je pris mon billet, décidant d’attendre pour voir si je faisais escale ou non à Crianlarich. Quelques personnes montèrent avec moi sur le quai, dont un couple de très vieux Ecossais, que mon équipement et ma nationalité semblèrent intéresser au plus haut degré.
Dans le train, des aérations soufflaient un air très chaud au niveau des pieds. C’est avec bonheur que je pus retirer mes chaussures, encore humides de la veille, et que je fis ainsi sécher. La ligne de chemin de fer s’éloigna vers l’Est avant de repiquer vers le Sud, à travers la vaste lande désertique de Rannoch Moor.
A Corrour Station, probablement la gare de chemin de fer la plus isolée que je connaisse, un couple de randonneurs hagards monta dans le wagon et s’installa de la même manière que moi, à proximité. Le logo de leurs sacs à dos m’interpella : qui donc pouvait posséder du Décathlon dans ce pays ? Ces aventuriers étaient un couple de Rennais qui venaient d’achever un trek de quelques jours.
L’emplacement insolite de la gare avait motivé leur choix, afin d’effectuer un circuit desservi uniquement par ce moyen de transport. En dépit du temps passable, leur entreprise semblait avoir été un succès. Mais, lorgnant sur mon piolet, c’est à leur grande surprise que je leur parlai de la neige absente cette année, qui habituellement descend jusqu’à mi-hauteur !
Les montagnes de Crianlarich étaient encore plus prises dans les nuages que lors de mon premier jour, et je décidai de rester au chaud jusqu’à Glasgow, où je débarquai vers midi. Je passai les quelques dernières minutes à envoyer des « texto » sur les téléphones portables d’anciens amis de l’Université. C’est ainsi que je passai le reste de l’après midi à déjeuner à la cafétéria, à boire un café au pub, à effectuer quelques achats, puis à dîner, tantôt avec les uns tantôt avec les autres.
La soirée s’acheva au Uisge Beatha, sympathique pub dans le quartier animé de West End, en compagnie de tout le monde. Hirsute et toujours dans ma tenue de randonneur (sac et piolet étaient heureusement dans une consigne à la gare !), ce ne fut pas sans attirer quelques regards obliques ça et là, mais quelques pintes eurent vite raison de ma gêne.
A 23h, ivre à force de bière offerte, je dus retraverser à pieds Glasgow d’Ouest en Est pour rejoindre Central Station. Je passai par Sauchiehall Street, l’une des avenues les plus animées, et durant ces quelques dizaines de minutes, j’eus la sensation d’être entièrement redevenu le même « Glaswegian » que celui d’il y a 5 ans, lors de mon année d’études. Hélas, je repartais pour Prestwick Airport, où un avion m’attendait, pour que le lendemain matin je me retrouve à mon travail, sur la même chaise, et que seules les courbatures dans mes jambes me rappellent que le feu du Drover’s Inn, l’arête de Stob Ban et autres gazinières de l’auberge du Glen Nevis n’avaient pas été qu’une hallucination...
Eric Visentin
Lexique toponymique :
Ben, Bheinn : Mont
Meall, Mhaim : Colline
Mullach : Sommet
Creag : Rocher
Aonach : Crête
Sgriodain : Gravière
Carn, Cairn : Sommet rocailleux (d’où son homonyme qui s’est universalisé)
Stuc, Stob, Sgor : Pic
Bealach : Col
Coire : Cirque
Glen, Lairig : Vallée
Loch : Lac
Lochan, Lochain : Laquette
Gaibhre, Ggabar : Chèvre sauvage
Mor : Grand
Beag : Petit
Meadhoin : Médian
Buidhe : Jaune
Gorm : Bleu
Ghlas : Vert
Dearg : Rouge
Leith, Liath : Gris
Sgiath : Noir
Ban, Geal : Blanc
"Nous y apprendrons qu’en somme tous les noms propres de la topographie, si bien sonnant en Patois et d’allure extraordinaire, sont, traduits en langue vulgaire, c’est à dire en Français, des noms extrêmement communs et revenant toujours à désigner les incidents ordinaires du terrain de montagne"
(Alphonse Meillon, 1889)
Pour se rendre en Ecosse : mode d’emploi
Montparnasse - Porte Maillot : M6 jusqu’à Charles de Gaulle Etoile puis M1 jusqu’à Porte Maillot
ou Austerlitz - Porte Maillot : RER C (direction Pontoise)
Porte Maillot - Beauvais (en bus) :
Navette de bus Ryanair : Présenter le billet Ryanair pour bénéficier du tarif à 10 €.
Départ sur le grand parking ; s’adresser à l’Irish Pub "James Joyce" pour tout renseignement.
Beauvais - Prestwick Airport (en avion) : Ryanair (2h approx... -1h avec décalage horaire !)
Prestwick Airport - Glasgow Central Station (en train de banlieue) : Train (gare dans l’aéroport : acheter le billet à bord, 1/2 tarif sur présentation du billet Ryanair). Ne pas hésiter à montrer sur un papier ne nom de la gare de destination pour éviter les déconvenues ! les contrôleurs de la banlieue ne connaissent pas tous les noms imprononçables des villages des Highlands !
Glasgow Central Station - Glasgow Queen Street Station (à pieds) :
20mn à pieds approx. Prendre Gordon Street à droite en sortant puis Hope Street à gauche. Glasgow Queen Street Station donne en fait sur George Square.
Glasgow Queen Street Station - n’importe quelle gare en Ecosse (en train ) :
Présenter le même ticket au contrôleur (la correspondance entre les 2 gares n’annule pas la validité du 1/2 tarif). Le 1/2 tarif est valable 2 jours (jour de l’achat + le lendemain) avec autant d’arrêts dans les gares que désiré. Idem pour le retour. Casiers à bagages dans les 2 gares de Glasgow pour £3 (4.5 € ) pour 24h
Autre Sites utiles :
Réseau des bus en Ecosse :
Navettes de bus entre l’aéroport de Prestwick et Glasgow :
stagecoachbus.co.uk/expre...
Auberges de jeunesse en Ecosse :
www.syha.org.uk
Site sur la randonnée en Ecosse, avec les descriptions des itinéraires pour la plupart des montagnes :
Site où l’on peut télécharger des cartes de randonnée au 1/50 000, (ici sur la zone du Ben Nevis) ; zoomer sur la 3e flèche :
Météo en Ecosse :
Auteur : Eric
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