Rochers de Leschaux (1936m), en hors-sentier sur le lapiaz
- Randonnée
- Bornes - Aravis / Haute-Savoie / Brizon
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 450m
- Durée :
- 3h
Un petit sommet facile, qu'on pimente par un beau petit parcours hors-sentier sur un terrain sauvage, mais facile. Quelques heures de promenade destinées aux explorateurs et amateurs de labyrinthes et jeux de piste... – Auteur : Pascal
Accès
Bonneville - Thuet - Brizon - Plateau de Solaison, petit parking à l’arrivée sur le plateau, sinon grand parking un peu plus haut devant le hameau.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’un itinéraire totalement hors sentier. Les difficultés techniques se concentrent au début de l’ascension par quelques raides dévers et vires herbeuses permettant de franchir les premiers ressauts rocheux. Au-dessus, le terrain se fait complexe, mais plus facile. Il n’y a pas d’itinéraire bien défini, il faudra se frayer un chemin à vue en évitant au mieux les éventuels obstacles, qui sont toujours contournables si on cherche un peu. L’orientation n’est pas difficile, mais il faudra quand même un peu d’habitude des terrains sauvages et de sens de l’itinéraire.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1500m.
- Altitude sommet : 1936m.
- Durée : 3h30.
- Carte : IGN TOP25 3430ET La Clusaz - Le Grand Bornand.
Période
Praticable en conditions estivales, lorsque l’itinéraire est totalement libre de neige, en général à partir de juin. Il faudra en particulier éviter les saupoudrages de neige pouvant recouvrir les crevasses de lapiaz sans pour autant les boucher. Terrain sec souhaitable pour franchir les premiers dévers herbeux.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Ascension
Depuis le petit parking au carrefour où la route débouche sur le plateau, se diriger dans les alpages vers le sud en direction de la base du lapiaz, en utilisant une piste (de ski de fond l’hiver). S’élever dans la forêt clairsemée en direction de la base du ressaut rocheux, visant une faiblesse permettant de la franchir (Photo 3). Plusieurs points de passage semblent possibles.
Les premiers ressauts sont les plus raides, par vires et dévers herbeux permettant de se faufiler entre les rochers. Si c’est trop délicat, il faudra chercher un passage plus facile ailleurs. Après quelques dizaines de mètres, la pente se réduit, et la progression est maintenant compliquée par des sapins assez touffus. Si on a de la chance, on tombe sur une ancienne trace marquée de vieux balisages rouges.
On se trouve dans une petite combe encombrée de sapins. La remonter en restant à gauche d’une petite faille coupant la combe. Dès que cela est commode, s’élever sur le flanc gauche pour sortir de la combe et poursuivre la montée sur une croupe offrant un terrain plus dégagé. La progression est plus facile, mais il faudra cependant faire attention à l’herbe et à la bruyère pouvant masquer des petites crevasses de lapiaz.
Poursuivre la montée en tirant un peu à gauche. Il n’y a plus vraiment d’itinéraire précis, il faut naviguer à vue pour remonter les croupes jusqu’à leur sommet. Ça passe plus ou moins de partout, mais il faudra cependant observer un peu le terrain pour choisir les passages les plus facile et éviter les failles et ressauts rocheux trop difficiles.
A l’approche du sommet de la croupe, le terrain se fait un plus minéral et plus tourmenté. On finit par rejoindre la crête principale où, sans trop chercher, on croise le sentier provenant du plateau de Cenise. Il n’y a plus qu’à remonter ce sentier vers le sud-ouest jusqu’au sommet.
Traversée de la vire ouest
Tout comme la Dent de Crolles en Chartreuse et sa vire est, les Rochers de Leschaux possèdent également leur petite vire étroite et aérienne à souhait au-dessus le la haute falaise du versant ouest.
Alors que les gens "normaux" se prélasseront au sommet, les "autres" pourront parcourir cette petite vire d’une centaine de mètres de long en une petite boucle de 20 minutes. Cette vire étroite et aérienne n’a pas vraiment de difficultés techniques, mais l’étroitesse de certains passages au-dessus de la falaise et l’exposition impose de l’expérience, d’avoir le pied parfaitement sûr et d’être insensible au vertige.
Pour accéder à la vire, il faut suivre la crête vers la bosse herbeuse de l’extrémité nord du sommet et descendre derrière la crête vers une petite zone rocheuse boisée. A ce niveau, on peut rejoindre la vire en descendant dans un petit entonnoir rocheux facile. Auparavant, mieux vaut avoir déposé les sacs.
Suivre la vire, tout d’abord sur de petites banquettes herbeuses faciles mais un peu déversantes, parfois un peu étroites. La vire est ensuite encombrée de quelques petits sapins sous lesquels il faudra se faufiler. L’un d’eux oblige à traverser dans les quelques dizaines de cm entre le tronc et la falaise. On aboutit ensuite à un premier passage aérien, heureusement pourvu de bons appuis pour les pieds et les mains, qu’on franchira en longeant la falaise.
Après une très courte descente, on aboutit à la section la plus étroite de la vire, bien "sécurisée" par un nouveau lot de petits sapins. L’un d’eux doit cependant être contourné côté vide par un court passage très étroit juste au-dessus de la falaise. Heureusement, le tronc dudit sapin offre de quoi bien se tenir. Suit un petit trottoir dégagé assez étroit mais facile puis la vire s’élargit, signant la fin des difficultés. On pourra soit sortir de la vire juste à l’aplomb du sommet un grimpant quelques rochers faciles, soit poursuivre un peu plus loin sous la falaise pour sortir plus au sud.
Descente
Le retour hors sentier par le lapiaz est déconseillé en descente, notamment à cause de la difficulté de viser un point de passage praticable pour franchir le raide ressaut en bas du lapiaz. Le retour le plus direct se fera donc par le sentier menant au plateau de Solaison, sans difficultés particulières si ce n’est celle de marcher par endroits sur des rochers patinés rendus très glissants par la boue et l’humidité. Une option un peu plus longue est de descendre vers le plateau de Cenise, puis de revenir à celui de Solaison par les sentiers de la Glacière ou du Mauvais Pas.
Détail de la sortie du 8 octobre 2018
C’est l’histoire d’une courte exploration d’un sommet maintes fois parcouru, à la suite d’un coup d’œil sur la montagne suivi d’un "Est-il possible de passer par là ?" traversant l’esprit...
Une petite montagne certes, de quoi occuper les dernières heures d’une belle journée, juste après avoir terminé les basses obligations de la basse vallée...
Départ vers 16h30 du plateau de Solaison. La seule véritable inconnue : Pour où aborder la raide bordure inférieure du lapiaz ? On choisit la partie la moins rocheuse de la petite falaise, on s’y dirige, on verra de près... Bonne pioche, ça passe sur de raides vires herbeuses entre les rochers, même si on peut supposer qu’en cherchant un peu plus, il aurait certainement été possible de trouver un passage encore plus facile...
Bon, la balade n’est pas finie, S’en suit une dense forêt de petits sapins qui risquerait d’être pénible. En cherchant un peu, on finit par trouver un passage raisonnable entre les arbres, et, surprise, voilà un ancien balisage. On monte... On perd le balisage, on le retrouve, on le perd de nouveau... Mais peu importe, la végétation s’éclaircit au fur et à mesure de la montée, on y voit de mieux en mieux la suite du parcours... Grimpons sur la croupe rocheuse, on y verra encore mieux...
Par où passer maintenant ? Il n’est plus trop nécessaire de se poser la question, ça semble passer plus ou moins de partout. La seule crainte est de se retrouver coincé par une très grosse faille de lapiaz, mais pour l’instant rien n’est infranchissable. On monte toujours sur la croupe, qui se fait de plus en plus minérale et tourmentée... La vue s’ouvre, la croupe se transforme en un petit labyrinthe ludique et pas vraiment difficile.... Et voilà bientôt le sommet de la croupe, on y reconnait le sentier qui monte du plateau de Cenise. Retour en terrain connu, l’exploration est terminée. La suite n’est plus qu’une tranquille balade en forêt jusqu’au promontoire rocheux marquant le sommet des Rochers de Leschaux.
18h30... Attendre tranquillement le coucher de soleil dans une grosse demi-heure ? L’envie d’exploration reprend le dessus, jetons un œil sur un ’autre "problème" des Rochers de Leschaux, cette petite vire qu’on aperçoit une dizaine de mètres sous la crête sommitale au-dessus de l’abominable falaise du versant ouest, repérée durant quelques précédentes expéditions... Vue du dessus, c’est abominablement étroit, mais difficile de savoir si ça passe ou pas...
On rejoint la vire au nord du sommet. Ça démarre tranquille, quelques petits balcons assez esthétiques... Puis les sapins. On joue au sanglier en rampant sous les branchages, heureusement que le sac est resté sur la crête. Faut pas non plus essayer de contourner ce sapin-là, on se faufile comme on peut dans les quelques dizaines de cm entre le tronc et la falaise...
Première partie terminée, ouf... Mais la suite ? C’est encore plus étroit... Encore d’autres sapins, et grâce à eux peu de chances de tomber... Sauf celui-là contre la falaise, qu’il faut cette fois obligatoirement contourner côté vide. Un court trottoir de terre juste assez large pour poser le pied au-dessus d’une immense verticale plein vertige... Mais le sapin, on peut s’y tenir solidement, et voilà le passage franchi en quelques pas prudents mais rapides. Encore quelques mètres un peu aériens mais faciles, la fin est là...
Pour le plaisir, on va continuer un peu la vire maintenant facile sous la falaise enflammée par la lumière du soleil couchant. Puis retour au sommet pour voir les derniers rayons de soleil. On récupère le sac, il n’y a plus qu’à descendre par le sentier en direction de Solaison. Descente rendue d’ailleurs délicate en raison de l’humidité boueuse rendant les rochers patinés très glissants, tout au contraire de l’excellent lapiaz sec, rugueux et accrocheur du cheminement de montée... La nuit tombe, fin de la balade vers 20h.
Auteur : Pascal
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