Puy Gris (2908m), en boucle par le vallon de l’Oule et la Grande Valloire
- Randonnée
- Belledonne / Isère / Pinsot
- Lac(s)
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 2000m
- Durée :
- 11h
Une grande boucle variée à destination d'un des "plus de 2900m" de Belledonne... Une boucle qui se mérite, avec une longue montée dans la combe de l'Oule, pas mal de caillasses pur style "Belledonne" recouvrant d'anciens restes glaciaires aux cols de Combe Rousse et de la Valloire, une crête de blocs bien aérienne à crapahuter pour atteindre le sommet, quelques lacs magnifiques par lesquels on sort du minéral pour revenir à la verdure, et finalement une longue traversée en balcon dans les alpages verdoyants pour revenir au point de départ... Une boucle qui se mérite, avec plus de 20km pour plus de 2000m de dénivelé, qu'on pourra éventuellement couper en deux par une nuit au refuge de l'Oule ou un bivouac au bord d'un des lacs. – Auteur : Pascal
Accès
Allevard, route de Fond de France, juste après le village de Pinsot bifurquer à gauche sur la petite route montant à Gleyzin, petit parking au bout de la route goudronnée.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’une boucle longue totalisant plus de 2000m de dénivelé, demandant une bonne endurance pour être réalisée à la journée. Entre le plateau supérieur de l’Oule et le Lac Noir, le cheminement se déroule en bonne partie hors-sentier dans la caillasse, avec parfois quelques sentes et cairns pour faciliter la progression.
Le petit reste glaciaire raide à franchir pour accéder à la Selle du Puy Gris peut parfois être délicat. La neige molle facilite cela en début de saison, alors qu’en fin de saison il est parfois contournable par le bord le long des falaises parfois exposées aux chutes de pierres. Crampons conseillés au cas où.
La courte arête de rochers brisés pour monter au sommet du Puy Gris se parcourt sans difficultés particulières en s’aidant parfois un peu avec les mains, en suivant les cairns pour cheminer au plus facile. Il y a juste un court passage assez exposé à grimper (quelques pas de II) qui demandera de la prudence.
Les névés du début de l’été facilitera énormément la progression sur la caillasse dans le haut des combes, notamment à la descente, ainsi que l’ascension de la Selle du Puy Gris.
Photos
Réglementation
Sensibilisation aux milieux naturels traversés
Certaines randonnées du massif de Belledonne se trouvent sur un site Natura 2000. Un site Natura 2000 a pour vocation de préserver les milieux naturels et est donc soumis à certaines réglementations et règles de bonne conduite. Il est important que les randonneurs en soient informés. Consultez l'article
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1095m.
- Altitude sommet : 2908m.
- Durée : 11h.
- Carte : TOP25 3433OT Allevard - Belledonne Nord.
Période
Praticable en conditions estivales lorsque les névés ont libéré la combe de l’Oule sous le plateau supérieur et que la crête sommitale du Puy Gris est suffisamment déneigée dans ses passages grimpants (en général à partir de fin juin). Jusqu’à fin juillet environ, les névés facilitent la progression sur la caillasse et l’ascension de la Selle du Puy Gris.
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Itinéraire
Ascension
Depuis le bout de la route, poursuivre le chemin en fond de vallée, qui se fait sentier pour attaquer la montée vers le refuge de l’Oule. Poursuivre derrière le refuge par une sente non balisée surmontant par la droite un cirque rocheux orné de quelques cascades. La raide montée se poursuit jusqu’au plateau supérieur de l’Oule, dont on longe le rebord vers la gauche pour contourner la caillasse qui s’y trouve.
Remonter droit dans la pente vers le sud-est le cirque en direction de l’ex-glacier de Gleyzin. On suivra de préférence la croupe morainique à droite, sur laquelle une légère sente facilite la progression. Traversant ensuite vers la gauche, on surmonte un petit verrou rocheux défendant la combe supérieure du glacier, qu’on remonte par des pentes tranquilles jusqu’au Col de Comberousse.
Derrière le col, poursuivre en traversée en direction du Col de la Valloire pour contourner la cuvette derrière le col. Avant d’atteindre le col, traverser en direction des pentes défendant la Selle du Puy Gris en passant sous un ressaut rocheux.
Tôt en saison, les pentes de la Selle du Puy Gris sont en neige et se remontent assez facilement (crampons souhaitables en cas de neige dure). Plus tard, la glace sous-jacente apparaît, rendant l’ascension plus délicate. Il est possible de contourner cette glace en longeant les bords le long de la falaise, mais il faudra alors se méfier des chutes de pierres.
L’arête sommitale du Puy Gris se dévoile. On l’aborde en contournant le premier ressaut par le sud. L’ascension s’effectue en serpentant proche du fil par des rochers brisés, qu’on chemine au plus facile en suivant les cairns. On passe en versant sud pour contourner quelques gendarmes. On y trouve le point crucial de l’ascension, une dalle fissurée peu difficile (quelques pas de II, prises franches) mais exposée, dont on contourne le haut par une étroite corniche. Au-dessus, l’ascension se poursuit sans difficultés particulières dans les rochers brisés jusqu’au sommet.
La vue depuis ce sommet bien pointu est du premier ordre, sur l’ensemble de la chaine de Belledonne, l’Arvan, les Encombres, et plus loin les Grandes Rousses, les Ecrins, la Vanoise, le Beaufortain...
Descente
Le retour par l’arête vers la Selle du Puy Gris s’effectue par le même itinéraire, en suivant bien les cairns et sans se laisser tenter par ce qui semblerait être des traces descendant dans la raide caillasse instable du versant nord.
Depuis la selle, par bonnes conditions de neige il est possible de traverser au plus court par les névés en direction du Col de la Valloire, traversant les raides pentes terreuses défendant le col tout en haut du couloir. Sinon, il faudra descendre par où on est monté pour contourner le ressaut rocheux par le bas et ensuite remonter au col.
Depuis le col, descendre vers le sud-ouest la Combe de la Grande Valloire. Au début de l’été, on profitera au mieux des névés pour quelques glissades beaucoup plus agréables et rapides que les amas de blocs de caillasses qui y feront suite, dont le franchissement est à peine facilité par quelques vagues traces parfois marquées par des cairns.
On passera à droite du Lac Glacé, qui peut contenir des glaçons jusqu’en fin juillet. On poursuivra ensuite vers le Lac Noir, perché au sommet d’un grand replat. Basculant à droite de ce replat, on poursuivra ensuite vers le Lac Blanc, sur un terrain où l’herbe prend de plus en plus le pas sur la caillasse, maintenant parcourue par une bonne sente. Le turquoise laiteux du Lac Blanc démontre que le Glacier d’Arguille qui l’alimente n’est pas encore tout à fait mort. Perché un peu plus haut au sud-ouest, le Lac de la Folle, magnifique avec sa petite île dans son écrin minéral, vaut largement un petit aller-retour.
Poursuivre la descente sur le sentier maintenant bien marqué à droite du torrent issu des lacs. On chemine tranquillement dans la verdure le long du torrent pour atteindre le premier chalet de la Grande Valloire, où il ne faut pas manquer la bifurcation à droite.
On se lance dans une longue traversée en balcon vers le nord sur un bon sentier, ponctuée de petites montées et de descentes. Deux options sont possibles. L’option la plus esthétique consiste à quitter le sentier principal un peu avant la descente vers le deuxième chalet de la Grande Valloire pour monter en direction de la Montagne de Tigneux (environ 150m de remontée) pour ensuite descendre vers le deuxième chalet de Tigneux puis le Crêt du Tambour. L’option la plus facile est de prendre le sentier inférieur démarrant aux environs du deuxième chalet de la Grande Valloire pour traverser directement vers le Crêt du Tambour sans avoir à trop remonter. Attention, dans les deux cas les bifurcations de sentier sont peu visibles et pas indiquées.
Depuis le Crêt du Tambour, poursuivre la traversée en direction du lac du Léat et son chalet. Les plus courageux pourront remonter à la Croix du Léat (environ 100m de dénivelé) pour profiter une dernière fois du panorama avant de descendre la crête vers le nord. Les autres prendront tranquillement le sentier traversant vers le nord pour finalement descendre vers le Chalet du Bout, puis finalement le chemin forestier redescendant vers Gleyzin.
Détail de la sortie du 27 juillet 2020
Le Puy Gris, sommet esthétique convoité, dont l’ascension s’est terminée au pied de l’arête sommitale lors de la précédente tentative de cette boucle huit ans plus tôt, faute de temps et faute à trop de neige... Une petite frustration qu’il va bien falloir conjurer un jour... Et ce jour là, un "grand beau" parfait, juste à la bonne période concernant l’enneigement, pas d’excuses pour repousser le projet...
10h, c’est parti pour la longue remontée du Vallon de Gleyzin. On s’était dit qu’il fallait commencer vraiment tôt pour assurer la réussite de cette entreprise, mais entre les désirs et la réalité...
Bon, on grimpe sans trop traîner... Voilà déjà le refuge de l’Oule, puis la raide montée se poursuit... Il fait chaud lorsqu’on atteint le plateau supérieur de l’Oule, où on trouvera les derniers torrents pour se désaltérer. Le Glacier de Gleyzin, il n’en reste pas grand chose, la glace se trouve peut-être sous les névés mais pour l’instant on ne marche presque que sur les cailloux. Il est presque 13h30 passé lorsqu’on atteint le Col de Comberousse.
La suite... La montée vers la Selle du Puy Gris est en neige. Celle-ci s’est suffisamment ramollie avec la chaleur du jour, les crampons ne seront pas nécessaires. Vu d’ici, la magnifique pyramide du Puy Gris telle qu’on la voit de loin a perdu de sa superbe, et n’est plus qu’un gros tas de rochers brisés qu’il va falloir escalader. En fait, il n’est guère plus tôt que durant la précédente tentative, mais cette fois la suite du parcours est reconnue, on aura moins d’appréhension à terminer de nuit si il le fallait. On y va donc...
Une montée ludique de bloc en bloc... Les mains sont juste ponctuellement nécessaires par endroits. On se trompe parfois, ça mène en terrain difficile, on revient un peu en arrière pour retrouver les cairns... Voila le crux, qui semble pas trop dur, mais la dalle de départ déverse dans le vide. On redouble de précautions pour assurer les prises. Puis la montée finale qu’on poursuit facilement dans les blocs... Et voilà sans crier gare qu’on ne peut plus monter. C’est le sommet.
Il est 15h, la vue est magnifique. Malgré la chaleur estivale, il n’y a pas trop de brume, on voit loin, du Dévoluy jusqu’au Jura et au Valais, une bonne partie des Alpes du Nord. Une quantité innombrable de sommets à nommer, rappelant autant d’aventures passées... Une bonne heure au sommet à contempler et à faire des photos, on ne s’en lasse pas...
Bon, il est presque 16h, le chemin du retour est long, il faut bien penser à descendre... Le retour sur la crête n’est qu’une formalité. Plus bas, on chaussera quand même les crampons pour traverser vers le Col de la Valloire au plus court par le névé, histoire de ne pas les avoir emportés pour rien. Puis c’est parti pour la longue descente de la Grande Valloire...
Abomination de caillasses... Heureusement, les névés n’ont pas complètement fondu, on aura droit à quelques belles glissades pour rejoindre le Lac Glacé, même si on aurait souhaité en avoir plus pour tout glisser d’une traite...
On poursuit vers le Lac Noir... Soulagement de retrouver de l’herbe, puis une vraie sente, pour soulager les jambes. On ne s’attarde pas trop à ce lac, on poursuit vers le lac Blanc encore plus bas. On s’accorde une petite pause sur les rives de l’eau turquoise laiteuse typique d’un lac glaciaire, mais faute de temps on renoncera au petit détour pour aller contempler le magnifique lac de la Folle et son eau transparente dans son écrin minéral.
La descente se poursuit... Fini la caillasse, maintenant c’est la verdure totale, égayée par les petites cascades du torrent tout proche. Le soleil descend, les lumières sont magnifiques, mais il ne faut pas oublier que la boucle est encore loin d’être bouclée.
C’est parti pour la longue traversée. On prendra la décision de passer par la Montagne de Tigneux histoire de mieux profiter de la vue en évitant les broussailles du sentier inférieur. Mais on rate la bifurcation, on en sera quitte pour un petit parcours hors-sentier dans les bruyères pour éviter de trop descendre. Mais quand même, les 150m de remontée vers la Montagne de Tigneux demandent un certain effort aux jambes déjà bien éprouvées...
Et après, c’est que de la descente ? Presque, mais c’est long. Le berger du chalet a déjà parqué ses moutons, le soleil ne va pas tarder à se coucher. On se dépêche dans une magnifique lumière dorée... Au Crêt du Tambour, on y est presque ? Non, il y a encore la combe du Lac du Léat à traverser, avec pas mal de monde squattant le chalet et les prairies alentour... Remonter à la croix du Léat ? On oublie cela, d’autant plus que le temps d’y arriver, le soleil sera déjà couché.
On poursuit le tranquille sentier. Revoilà la forêt. On se dit qu’on est presque arrivé au vu de ce qui a déjà été parcouru, mais le chemin descendant vers le Chalet du Bout est quand même long... La nuit tombe, il ne reste que le chemin forestier descendant vers le sombre fond de vallée. Le calme est maintenant total, on ne se presse plus... Fin de la balade vers 22h.
Auteur : Pascal
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