Pointe de Fleurendon (2497m) en traversée du col de Fleurendon au col de la Coupa, retour par la Pointe de la Pourrachière (2216m)
- Randonnée
- Ecrins / Hautes-Alpes / Ancelle
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1100m
- Durée :
- 6h30
Itinéraire en grand huit, crêtes en montagnes russes, sensations fortes, sans vacarmes ni lumières criardes. Mieux qu'un manège, bienvenue dans le cirque verdoyant du vallon de la Rouanne. – Auteur : Peyuko
Accès
Du village d’Ancelle, prendre la vallée de la Rouanne. La route devient rapidement une piste, globalement en bon état (quelques passages sont toutefois à négocier en douceur pour éviter de toucher).
Se garer au bout de la piste, au parking de Rouanne Haute.
Précisions sur la difficulté
- Hors sentier pour atteindre et traverser les deux sommets. Sens de l’orientation nécessaire
- Remontée d’un pierrier sous le col de Fleurendon
- Parcours d’arête entre le col de Fleurendon et celui de la Coupa, avec plusieurs passages étroits et exposés, et certaines portions où il faudra mettre les mains
- Rochers pas toujours stables, bien tester les prises
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 : 3437 OT "Champsaur"
- Altitude minimale : 1617 m
- Altitude maximale : 2497 m
- Distance : environ 15 km
- Balisage : PR jusque sous le col de Fleurendon, du col de la Coupa au col de la Pourrachière et de la cabane de la Selle à Rouanne Haute. Hors sentier pour le reste.
Le tracé est donné uniquement à titre indicatif pour s’orienter sur une carte, il ne s’agit pas d’une trace GPS
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Itinéraire
Traversée de la Pointe de Fleurendon
Traverser le torrent de la Rouanne et peu après, aux Paras, prendre à gauche en direction de "Col de la Coupa/Col de la Pourrachière/Col de Chorges".
Au Clot des Naïs (1860m), une sente bien visible mais non balisée passe sous la piste. De même, quelques 200m plus loin, on peut préférer un sentier parallèle à la piste, en contrebas de celle-ci.
A la Chabane (2030m), prendre à droite, direction "Col de la Pourrachière/Col de Chorges/Piolit" et peu de temps après, à la Plaine (2040m), suivre "Col de Chorges/Piolit".
On passe sous la Pointe de Fleurendon avant d’arriver à un pierrier à la verticale du col de Fleurendon qu’il faut remonter en abandonnant le sentier. De maigres portions herbeuses aident à gravir la pente qui se redresse à mesure que l’on progresse.
Au col de Fleurendon, prendre plein nord et suivre globalement l’arête sur le fil. Un passage nécessite de se déporter sur la gauche (versant ouest).
Une fois au sommet, en descendre en basculant au nord-est. La crête, d’abord large, finit par devenir très étroite (point 2401). Puis, il faut prendre une sorte de vire herbeuse en versant est pour contourner un passage trop vertical. Un peu plus haut, c’est un couloir terreux (mais ferme) qui donne accès au sommet 2454.
La suite de la crête pour rejoindre le col de la Coupa alterne passages larges et plus effilés mais le gros des difficultés est derrière.
Au col de la Coupa, descendre en suivant "Le Balcon de Rouanne/Parking Rouanne haute/Vallée de Rouanne". Vers 2050m, au niveau d’un lacet, on peut suivre des drailles qui filent vers le sud pour rejoindre plus directement l’intersection de la Plaine.
Revenu à la Plaine, suivre à présent "Col de la Pourrachière".
Pointe de la Pourrachière
On peut atteindre la Pointe en y montant directement au niveau col ou quitter le sentier dans le dernier lacet sous le col et s’orienter vers un cairn au nord-est avant de rejoindre le sommet par une crête (plus esthétique).
De même, la descente peut s’effectuer directement en revenant au col ou en basculant sur la crête nord-ouest jusqu’à une épaule herbeuse (partie haute de Malaparré) pour rejoindre le sentier sous le col de la Pourrachière, en s’orientant vers le sud.
On passe ensuite par la cabane de la Selle (1970m) et peu après la traversée du torrent du Courou, on peut laisser la piste pour suivre le lit du torrent (cascades). Une sente bien marquée rejoint la piste un peu plus bas.
Au Bois des Mondas, suivre "Parking de Rouanne Haute" (un panneau en bois indique également "Parking de Roanne "). On rejoint ainsi l’intersection des Paras et enfin le pont qui franchit le torrent.
Impressions
Alors que le soleil se prélasse encore derrière les cimes, de petites vigies aux longues dents se dressent le long du chemin, scrutant les alentours en alerte.
A l’aube d’un été timide, le vallon de la Rouanne baigne dans une étrange lueur blanche, épaisse. Le sable du Sahara est de retour, encore une fois. A ce rythme, il n’en restera bientôt plus dans ce désert !
Sous le Rocher de la Chabane, je reçois la caresse de quelques mélèzes qui tendent leurs tendres rameaux vers le sentier, alors qu’un peu plus haut d’autres spécimens sont tout ébouriffés, démembrés, déracinés, stigmates encore frais du fracas d’une avalanche.
A l’étage supérieur, la Plaine déroule son relief de charmantes collines, tout en rondeurs. J’approche du col de Fleurendon, fini de flâner, c’est parti pour tâter du caillou !
Il doit être 8h30, je suis toujours à l’ombre et soudain, le col, la bascule dans une lumière à la fois écrasante et éblouissante, l’ouverture sur un nouvel horizon, qui gagne en mystère ce qu’il perd en netteté.
Le château des Aiguilles de Chabrières avec ses tours semble flotter derrière le Clos de Dounde et sa robe mouchetée de névés. Mais c’est de l’autre côté que se passe la suite, vers Fleurendon et sa crinière rocheuse.
Parvenu au sommet, malgré la joie de l’avoir atteint, j’avoue pester un peu contre le ciel spectral. La Grande Autane est là, élégante comme à son habitude, le Vieux Chaillol aussi, en filigrane, la Coupa et la crête de la Malamorte s’érigent fièrement face à moi mais l’atmosphère est un peu terne et surtout, où est le lointain ?
Tout en grommelant intérieurement, je regarde en direction de l’arête nord-est de Fleurendon et de ses plissements : ça passerait-y pas par-là ?
C’est alors qu’un vautour apparait, subitement, silencieusement, majestueusement. Il décrit quelques arabesques autour du sommet avant de se laisser glisser juste au-dessus de l’arête. Je ne peux qu’y voir un signe : en route !
Le vautour ne m’aura pas trompé. D’abord incertaine, la traversée jusqu’au col de la Coupa s’avérera non seulement possible mais aussi belle que ludique, avec juste ce qu’il faut d’adrénaline. Et surtout, en chemin, j’ai oublié le sable, le ciel voilé et même l’envie de voir loin. Merci monsieur le vautour !
De retour à la Plaine, hors de question de rentrer dès maintenant. Malgré un nom qui sonne comme un repoussoir, direction la Pourrachière ; je suis déjà passé à ses pieds mais jamais monté à sa Pointe, c’est l’occasion de lui rendre visite.
La boucle, ou plutôt le 8, s’achève comme il avait commencé, parmi marmottes et mélèzes, gazouillis et prairies fleuries, dans la douceur et le calme, sans oublier la gratitude d’avoir été là, d’être là.
Auteur : Peyuko
Avis et commentaires
Et pourtant, avec cette météo capricieuse, je ne fais pas autant de sorties en montagne que je le voudrais, Michel !
Ce Clos de Dounde par lequel tu es passé en partie m’intrigue. c’est un paysage qui rappelle l’Oucane sous les Aiguilles de Chabrières. Il faudra que j’aille y faire un tour un jour.
Et je te rejoins, le secteur ne manque pas de belles lignes de crêtes. D’ailleurs, en partant des Gourniers, ça doit être sympa d’enchainer Fleurendon (en montant au col de la Coupa puis par là où je suis passé), les Parias, la Pousterle et le Penas. Dans ce sens ou dans l’autre.
Superbe ligne de crête dont j’avais eu un aperçu lors de cette sortie :
altituderando.com/Les-Par...
Je n’ai pas publié certains de mes itinéraires dans le secteur, mais à voir tous vos topos, je me disperse un peu trop tous azimuts !
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