Pointe Marie (3313m), Arête Rousse par le col d’Arnès (3012m)

Difficulté :
Alpinisme AD
Dénivelé :
1530m
Durée :
2 jours

Une pépite cette traversée d'arête, je vous dis, une pépite ! C'est beau, immense, varié, aérien... Il y a tout, un superbe et vaste glacier, un rocher excellent, l'altitude, le vide, et surtout, "no stress", ce n'est pas difficile ! – Auteur :

Accès

Atteindre Bessans par la Maurienne (A43-D1006-D902).

Poursuivre 1km en direction de Bonneval jusqu’au centre de vacances "La Bessannaise".

Prendre à droite la petite route de la vallée d’Avérole, jusqu’au parking des Vincendières 1790m (la route se poursuit mais est interdite l’été => navette jusqu’au hameau d’Avérole 1990m).

Les infos essentielles

Fiche Technique

Difficulté : AD inf, escalade en III/III+ sur l’arête, un pas "péteux" sous la brèche, glacier peu raide mais assez crevassé dans la partie haute.
Matériel : Piolet/crampons pour la partie glaciaire sur l’Arnès, corde 25/30m, 4-5 sangles, deux friends moyens
Dénivelée : 1530m des Vincendières (430m pour le refuge d’Avérole, 1100m pour la pointe Marie)
Distance : 4km des Vincendières au refuge d’Avérole, 5km du Refuge au Sommet (dont 900m développé pour l’arête Rousse du col d’Arnès 3012m au sommet de la Pointe Marie 3313m)
Horaire :
Montée des Vincendières au refuge d’Avérole 2229m, 1h30.
Du Refuge au col d’Arnès 3012 m, compter 3h (passage des gorges le matin à la frontale un peu "éprouvant").
Du col d’Arnès 3012 m au pied de la partie grimpante de l’arête 3150m, 0h30.
Traversée de l’arête 2h (avec les pauses photo et il y en a à faire, ça fait beaucoup plus !)
Descente de la Pointe Marie au refuge d’Avérole 2h pour les coureurs, 3h "facile" pour les genoux cagneux ! (ne pas sous-estimer le temps sur le glacier suivant qu’il est ouvert ou pas...quelques beaux détours)
Descente du refuge aux Vincendières, 1h pour ceux qui ne sont pas encore trop fatigués de cette grande journée de montagne !

Cartographie :
IGN TOP25 3633 ET "Tignes-Val d’Isère"
IGN TOP25 3640 OT "Val Cenis- Charbonnel"

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Itinéraire

Pointe Marie par les arêtes Rousses, glacier d’Arnès. Une course d’alpinisme complète assez unique dans ce genre de difficulté.

Fiche Technique

  • Difficulté : AD inf, escalade en III/III+ sur l’arête, un pas "péteux" sous la brèche, glacier peu raide mais assez crevassé dans la partie haute.
  • Matériel : Piolet/crampons pour la partie glaciaire sur l’Arnès, corde 25/30m, 4-5 sangles, deux friends moyens
  • Dénivelée : 1530m des Vincendières (430m pour le refuge d’Avérole, 1100m pour la pointe Marie)
  • Distance : 4km des Vincendières au refuge d’Avérole, 5km du Refuge au Sommet (dont 900m développé pour l’arête Rousse du col d’Arnès 3012m au sommet de la Pointe Marie 3313m)
  • Horaire :
    • Montée des Vincendières au refuge d’Avérole 2229m, 1h30.
    • Du Refuge au col d’Arnès 3012 m, compter 3h (passage des gorges le matin à la frontale un peu "éprouvant").
    • Du col d’Arnès 3012 m au pied de la partie grimpante de l’arête 3150m, 0h30.
    • Traversée de l’arête 2h (avec les pauses photo et il y en a à faire, ça fait beaucoup plus !)
    • Descente de la Pointe Marie au refuge d’Avérole 2h pour les coureurs, 3h "facile" pour les genoux cagneux ! (ne pas sous-estimer le temps sur le glacier suivant qu’il est ouvert ou pas...quelques beaux détours)
    • Descente du refuge aux Vincendières, 1h pour ceux qui ne sont pas encore trop fatigués de cette grande journée de montagne !
  • Cartographie :
    • IGN TOP25 3633 ET "Tignes-Val d’Isère"
    • IGN TOP25 3640 OT "Val Cenis- Charbonnel"

ITINÉRAIRE

  • Des Vincendières 1790m, remonter le sentier d’Avérole soit rive droite par l’oratoire St Antoine, soir rive gauche "sous Charbonnel" (0h45)
  • Au hameau d’Avérole 1990m, remonter la piste carrossable jusqu’à Plan Pré 2100m (30mn) puis le raide sentier jusqu’au refuge 2229m (15mn)
  • Du refuge descendre jusqu’à l’entrée de la gorge d’Arnès 2159m (15mn) puis remonter par un raide sentier et de gros éboulis la spectaculaire gorge, en sortir vers 2450m environ (1h)
  • Suivre la sente bien marquée plus douce au fond du vallon et remonter la moraine du glacier d’Arnès qu’on atteint vers 2850m (mais il recule très vite ces dernières années), 1h-1h30.
  • Du pied du glacier monter au col d’Arnès évident (50m d’éboulis fin et raide au-dessus du glacier). Le glacier est en pente douce et peu crevassé (0h30)
  • Du col d’Arnès, remonter une arête large émoussée en gros éboulis jusqu’au pied de l’arête Rousse proprement dite 3150m, (pénible-0h30).
  • Une brèche évidente avec un petit pas d’escalade en III+ permet de sortir sur l’arête où l’on s’équipe.
  • De la brèche, traverser Est un grand couloir d’éboulis raides instables (sente, cairn à la sortie) exposé en versant italien.
  • Sur le versant italien remonter en 3 longueurs de 25m faciles (pas de III) des gradins/murs entrecoupés de vires herbeuses et rejoindre le fil de l’arête. (1h depuis la brèche)
  • Suivre alors longuement l’arête par son fil (passages de quelques dents plus ou moins marquées avec des pas d’escalade et de désescalade assez aériens parfois, quelques rares pitons),1h-1h30
  • On atteint alors la croix de la Pointe Marie 3313m
  • Suivre une vire descendante dans une dalle peu raide pour rejoindre le glacier 50m plus bas.
  • Descendre le glacier d’Arnès par un large crochet à gauche permettant d’éviter de grosses crevasses puis revenir sous le col d’Arnès puis descendre par l’itinéraire de montée.

Arête Rousse, Pointe Marie le 10 Août 2008.

Une journée hors du temps

Tel le faisceau d’un grand phare, le soleil à peine sorti dans l’échancrure du col illuminait l’Ouille d’Arbéron et le haut du glacier d’’Arnès. Derrière eux, Charbonnel resplendissait déjà de lumière et de chaleur.

L’immensité du cirque était empli du sourd vrombissement des eaux glaciaires, qui furibondes, courent dans le torrent d’Arnès.

Seul le crissement métallique de leurs crampons sur cette glace dure et cristalline indiquait une présence.

Eux, ils étaient encore dans l’ombre glaciale sous la pente du col, transis par les coulis d’air froid qui traversaient de l’Italie.

La laborieuse montée dans les éboulis les menait enfin dans l’éclat de l’astre du jour.
Laborieuse, c’est bien le mot ! La nature a mis dans cette satanée pente toutes les formes possibles et imaginables de gravas, cailloux, sables et autres gadins, juste pour les empêcher de venir trouver un peu de chaleur.

Suants et haletants, ils se régalèrent d’une pause bienfaisante et réparatrice au col d’Arnès face à l’imposante grande Ciam’ et la plaine du Pô, loin là bas en bas, déjà toute embrumée.

Enfin ils sortirent de cette torpeur, de cette résignation qui les a poussé à remonter une fois de plus ce long mais pénible vallon d’Arnès pour venir chercher leur récompense.

Ils échangèrent leurs premières paroles comme s’ils s’éveillaient au jour nouveau, à l’aventure qu’ils étaient venus chercher.

L’arête se précise, là haut, en haut des éboulis, la petite brèche et le petit pas d’escalade fin et aérien, ils seront sur cette petite terrasse où ils pourront s’équiper.

Face au soleil d’Italie, dos à l’ombre du glacier... Voilà tout le programme. Juste jouer les funambules sur cette arête d’excellent rocher roux-brun, compact et solide, chaud et accueillant au soleil, glacial et repoussant au-dessus du glacier d’Arnès.

Tout harnachés qu’ils sont, ils traversent la première difficulté sans trop s’attarder dans ce mauvais couloir vertical et pourri au milieu d’un vide sidérant.

Et puis le cairn salvateur, maintenant ils vont s’adonner au plaisir d’une escalade facile et récréative, les fesses cinq cent mètres au-dessus du Lago de la Rossa aux eaux turquoises.

Les gestes s’enchaînent, faciles et déliés, expression du plaisir qu’ils prennent. La sortie sur l’arête face au majestueux glacier d’Arnès ruisselant de soleil est leur récompense.

Anneaux à la main, deux ombres portées cheminent entre ciel et terre, un pied à l’ombre, l’autre au soleil, chevauchant cette roche accueillante caressée par les brumes italiennes qui parfois les enveloppe.

Le temps a disparu dans cette bulle d’espace, qui imperceptiblement change de tonalité au gré de la course du soleil.

Les restes d’une madone détruite par les intempéries, et puis la croix, fin du long chemin qu’ils sont venu chercher.

Sans prendre le temps d’une pause, ils attaquent la descente glaciaire.
La transition entre le rocher et le glacier, les crevasses, l’étincelante et brûlante blancheur de la neige est brutale.

S’en suit une longue marche pleine de tours et de détours au milieu de quelques immenses et profondes crevasses qu’ils n’avaient pas pris garde d’observer du haut de leur perchoir...

La fatigue aidant, le temps leur file entre les doigts comme le sable fin d’un sablier, la marche est cependant prudente mais régulière dans le labyrinthe des crevasses.

La course du soleil les guide maintenant dans la vallée, machinalement ils enjambent, contournent les monstrueux blocs écroulés de la gorge d’Arnès, avec en point de mire le refuge d’Avérole où Seb leur servira une bière fraîche.

  • Hé ben la gars vous en avez mis du temps !...
  • Deux Pelfort Seb s’il te plait...
  • Allez je te charrie, bien passé ?
  • Ouais, superbe comme d’hab tu sais bien...

Juste quelques mots simples apaisants avant de retrouver l’enivrante senteur de la forêt d’épicéa à la fin d’une chaude journée d’été alors que le soleil déjà bascule derrière la Pointe du Châtelard.

Avertissements et Droits d'auteur

Dernière modification : 26 décembre 2021

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Avis et commentaires

Il existe un autre itinéraire qui débute par une traversée de quelques mêtres en face W (Avérole) depuis la 1ère brèche. Ce cheminement est plus grimpant mais plus sûr. Il évite la traversée versant E (Italie) et la montée par les gradins pour rejoindre l’arête qui sont en mauvais rocher.

Merci à vous deux.

Superbe récit qui me donne envie de lancer un Best of des meilleurs récit ! Chapeau Patrick !

roycla

Magnifique récit qui nous fait oublier les turpitudes de ce bas monde
les photos nous font voyager sur des crêtes que mon niveau et mon Age m’interdisent Merci Patrick

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