Pic et Château d’Oliferne (807m)
- Difficulté :
- Facile
- Dénivelé :
- 230m
- Durée :
- 2h30
Un Pic et un château qui valent vraiment le détour. En effet, le Pic d'Oliferne domine la Vallée de l'Ain de presque 500 mètres et offre une belle vue notamment sur la Haute-Chaîne du Jura. Quant au Château d'Oliferne, grâce aux efforts de restauration effectués par une association, il retrouve un peu son lustre d'antan. Il y a même presque une allure de château dit "cathare" compte tenu de sa position sur la partie sommitale du Pic d'Oliferne. Le parcours proposé est court (7km), mais il est possible d'effectuer une marche plus longue en partant notamment de Condes. – Auteur : Jérémy de l’Ain
Accès
- Le départ s’effectue depuis le hameau de Boutavant, situé sur la commune de Vescles à 20 km au nord-ouest d’Oyonnax.
- Laisser le véhicule sur une vaste aire herbeuse à la sortie du hameau (après l’avoir traversé).
Précisions sur la difficulté
Aucune difficulté
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3228 OT "Oyonnax - Gorges de l’Ain - PNR du Haut Jura"
- Altitude minimale : 590 m
- Altitude maximale : 807 m
- Distance : 7,3 km
- Horaires : comptez entre 2 et 3h (avec une belle pause contemplative au sommet et une visite complète du château)
- Balisage : jaune
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Depuis l’aire de stationnement située à la sortie du hameau de Boutavant, suivre sur la droite un confortable chemin qui mène à Vescles.
Dans la première courbe qui se présente, quitter le chemin et prendre tout droit un sentier qui monte en direction d’une crête qui relie le Crêt d’Aval au Molard de la Justice.
Une fois parvenu en haut de la montée, prendre à gauche et parcourir le long de la crête du Molard de la Justice (plusieurs points de vue).
Plus loin après entamé une descente et avoir atteint un large et confortable chemin, suivre à droite et parcourir environ 450 mètres jusqu’à une intersection où il faut prendre à gauche.
Après 400 mètres parcourus, parvenir à une autre intersection où il faut suivre à droite un large chemin qui conduit rapidement aux abords du Château d’Oliferne.
Ce château qui fut principalement détruit au XVIème siècle par les troupes d’Henri IV, est actuellement restauré par une association. Ce lien permet de connaitre un peu l’histoire de ce château.
Une fois sur le site médiéval, gagner la partie sommitale par l’un des sentiers qui se présentent (il y a plusieurs sentiers qui servent aux travaux de restauration) puis parvenir sur le plateau sommital où l’on découvre le bâtiment principal du château partiellement restauré.
Le sommet, quant à lui, se trouve à quelques dizaines de mètres. Le panorama est vaste : Haute-Chaîne du Jura, un bout du Mont Blanc, Vallée de l’Ain, Revermont etc...
Après avoir profité de ce bel endroit, redescendre en suivant l’un des sentiers permettant la restauration du château puis reprendre le chemin principal qui dessert ce site et regagner Boutavant en suivant un large et confortable chemin.
Auteur : Jérémy de l’Ain
Avis et commentaires
Pyrrale du buis ?
Quelle horreur la différence entre les deux photos. Le pire c’est que c’est pareil quasiment partout. Ca craint. Quoique j’ai vu quelques buis reverdir en Ardèche. Pour être de nouveau bouffé.
Pour lire le livre sur PC :
archive.org/details/bub_g...
Une autre version est donnée dans les "Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France - Franche-Comté par MM. Charles Nodier, J. Taylor et Alphonse de Cailleux", édité en 1825, p. 95 sqq :
" Sur la crête d’une longue chaîne de montagnes qui termine l’horizon vers le couchant, nous aperçûmes bientôt le fameux château d’Oliferne, moins renommé dans la mémoire des hommes par les sièges qu’il a soutenus au seizième siècle, que par les fables qui se réveillent à l’aspect de ses vieilles murailles.
L’approche en est presque inaccessible ; les rochers qui le portent dominent un vallon profond ; et du haut de ses créneaux, en regardant l’orient, on voit briller les eaux de l’Ain comme une ceinture bleue tombée dans la plaine. Lors des guerres de la conquête, les François, irrités de sa longue résistance, donnèrent la mort à tous ses habitants, et démantelèrent ses vieux remparts, pour qu’il ne restât pas même un témoin de la gloire de leurs défenseurs.
Parmi les faits extraordinaires de ses fabuleuses chroniques, il en est un qui pourroit occuper les loisirs du romancier. Un jour, et qui racontera les cruelles jalousies dont ce crime fut le résultat ! trois jeunes dames, rivales de grâces et de beautés, furent livrées par le tyran d’Oliferne au supplice de Régulus.
Un tonneau hérissé de clous aigus les roula du haut des rochers dans ces eaux de l’Ain, si belles, si pures, si semblables au ciel qu’elles réfléchissent. Long-temps la machine horrible flotta sur le fleuve en laissant échapper des gémissements qui n’avoient jamais frappé les rivages, et qui redoubloient quand les accidents du courant la poussoient sur des rochers. Enfin elle s’abîma, et ce ne fut que long-temps après que, brisée par les eaux furieuses, elle ouvrit un passage à trois spectres sanglants qui s’arrêtèrent sur les rochers opposés au château, s’y assirent avec gravité, et y établirent leur demeure éternelle.
Ce sont les aiguilles des trois dames, que le voyageur peut encore distinguer au milieu de ce paysage austère. Elles s’en détachent chaque nuit pour venir visiter leur ancien séjour. Elles descendent sur les bords de la rivière, soutenues par l’air qu’elle entraîne, y baignent légèrement leurs longues robes blanches, remontentjusqu’aux ruines de leur antique palais, qu’elles traversent rapidement, et puis, au soleil levant, regagnent, en bondissant sur les brunies du matin, leurs rochers silencieux.
Le cruel baron ne fut pas impuni : depuis sa mort, il parcourt en chassant. les montagnes environnantes.Au moment ou le soleil dore la pointe dos montagnes et où les trois dames vont se reposer dans leurs rochers, le seigneur d’Oliferne sort de la grande porte du château avec ses courtisans et ses commensaux, suivi d’un cheval conduit en dextre, de limiers, lévriers, paiges et veneurs, et les échos font retentir au loin le son des cors de chasse de l’épouvantable cohorte. Les ours et les sangliers sont rudement poursuivis par ce chasseur intrépide, et il n’est aucun paysan de ces montagnes qui n’assure avoir vu tous ces prodiges, et qui ne se retire de la chasse quand il a cru entendre les cris et les aboiements de la meute du seigneur d’Oliferne.
C’est le du Jura. Ce sont probablement ces vieilles traditions qui ont donné quelque repos aux ours de ces rochers, et qui ont permis qu’ils se reproduisissent jusqu’à nos jours ; car la montagne d’Oliferne est la seule du Jura où ils paraissent encore quelquefois.
Le baron d’Oliferne eut une grande réputation comme habile guerrier et vaillant homme ; il est surtout célébre par ses stratagèmes et par sa défense obstinée contre les François. La plupart de ses crimes doivent probablement être placés parmi les calomnies de la politique, qui deviennent presque toujours, à la honte du genre humain, les calomnies de l’histoire. "
*
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On trouve la même histoire dans le "Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent, classés par département" par Alphonse. Rousset, avec collaboration de Frédéric Moreau", tome VI, 1858.
Un titre de 1455 dit déjà que le château d’Oliferne "qui souloit être des dépendances d’Orgelet, par cy devant grandement édifié estoit de présent cheut en ruine".
Il existe une transaction entre Thibaut de Chauffour et Tristan de Chalon, datée de 1336 : Thibaut offre 1000 florins pour rester "paisible" possesseur du château d’Oliferne, dont quittance ci-dessous :
"Nous Tristan de Chalon, sire de Rochefort, faisons savoir à tous que comme Tyebaut de Chaulfour, écuyers nous fusse tenuz en la somme de mil florins de Florence, de bon or et de bon pois, pour cause dou traitier dou chastel d’Oliferne fait entre nous et ly, que nous ladite somme havons haus et recchus dudit Tyebaut si que pour bien paiez en sommes tenus et en avons quitté pour nous et pour les nostres ledit Tyebaut pour lui et les siens, etc. Doné ou vergier de Pymont le XXIIIIe jour dou mois de juillet mil trois cent soixante et deux. Présens Renault de Beaufort et Guyot Roillard."
Merci Hereme pour ton commentaire. Toujours très intéressant.
Histoire et légendes.
@jérémy de l’ain. Salut Jérémy. Randonnée facile mais exposée, exposée aux fantômes du passé !
Le baron Achille Raverat écrit, dans son livre "Les vallées du Bugey : excursions historiques, pittoresques et artistiques dans le Bugey, la Bresse, la Savoie & le Pays de Gex", édité en 1867 (avec encore un télégraphe à la clé) :
" Reproduisons, avant de clore ce chapitre, les légendes suivantes qui enrichissent l’histoire populaire de ce petit pays, et défraient, chez les villageois, la longueur des veillées de l’hiver.
Entre Coiselet et Condes, sur la rive droite de l’Ain, se trouve une montagne isolée dont l’accès semble défendu par les rochers rougeâtres des ravins du Malval, et par les bois sombres et épais de la Tombe. C’est la montagne d’Olyferne, ou d’Oloferne, d’après les vieux titres. Des remparts dentelés, des tours lézardées en couronnent le sommet.
L’aspect en est lugubre ; des fossés creusés dans le roc, de ténébreuses ouvertures, des cachots, des oubliettes d’où s’échappent des bruits étranges, des pans de murailles revêtus d’un noir manteau de lierre, et sur lesquels flottent, comme des panaches, de longues touffes d’herbes sauvages ; les serpents qui font entendre leurs sifflements aigus ; les corbeaux qui ont fixé là leur séjour et qui décrivent dans les airs des cercles mystérieux, en poussant leurs rauques croassements ; les chouettes qui n’en sortent que la nuit ; les histoires terribles qui se rattachent à ce lieu ; les esprits dont il est peuplé : tout concourt à faire du vieux manoir d’Olyferne un sujet d’épouvante pour les habitants du voisinage. . . Rarement le berger s’aventure à y conduire ses brebis : et ce n’est qu’en courant, et la terreur dans l’âme, que le chasseur ose le traverser.
Au pied de la montagne, et plongeant leur base dans la rivière, trois pyramides de rocher surgissent à une certaine hauteur. Parfois la nuit, alors que les rafales font craquer les arbres et mugissent sur ces rives désolées, des soupirs, des plaintes, des cris sinistres semblent sortir du sein de ces pyramides. Les villageois ne les ont-ils pas distinctement entendus Ê N’ont-ils pas vu aussi, maintes fois, des feux follets voltiger au-dessus des pyramides, monter au vieux manoir, redescendre vers leur point de départ, et disparaître brusquement ?... Ces pyramides, nommées les Trai-Damizellas, renferment les âmes de trois dames qui habitaient le manoir.
Autrefois, a une époque et dans des circonstances que l’on ne peut préciser, — car autrement où serait le mystère ? — ce manoir était habité par un seigneur chez qui la luxure s’alliait à la jalousie et à la cruauté.
Marié plusieurs fois, ce nouveau Barbe-Bleue avait vu mourir toutes ses épouses ; il séduisait les femmes et les filles des seigneurs ses voisins ; de nobles châtelaines, de vertueuses damoiselles, de naïves villageoises, se voyaient enlevées et conduites à Olyferne où elles ne tardaient pas à disparaître mystérieusement.
Un jour, il enleva trois jeunes filles, fiancées à trois valeureux chevaliers ; les tenant séquestrées, il ne cessait de les obséder de sa passion. Mais, vertueuses autant que belles, elles préféraient mourir plutôt que de manquera leurs serments. Elles appelaient leurs fiancés, elles invoquaient le ciel. Dieu ne sera pas sourd à leurs prières ! . . . Voici les trois chevaliers qui s’avancent contre le manoir ; et doués
de ce courage auquel rien ne résiste, ils brisent le pont-levis, pénètrent dans l’intérieur du château et en massacrent les défenseurs. Mais le seigneur félon s’est réfugié dans le donjon. Là, que se passa-t-il entre lui et ses malheureuses victimes ?... le diable seul le sait !... Toujours est-il que se voyant sur le point d’être forcé dans son asile et de recevoir le châtiment de ses forfaits, il veut terminer par un crime nouveau son existence qui n’avait été qu’une suite de crimes. 11 saisit les trois femmes, les enferme vivantes dans un tonneau garni à l’intérieur de pointes de fer, les lance sur la déclivité de la montagne et les précipite dans la rivière, où elles sont métamorphosées en ces trois pyramides de pierre que nous voyons aujourd’hui. Quant àlui il disparut, et le donjon, en s’écroulant, ensevelit sous ses décombres les trois malheureux chevaliers ! . . .
On prétend que le châtelain d’Olyferne fut emporté par le diable, avec qui il avait formé un pacte... Mais chose certaine, parfois encore on entend le cri des combattants, le cliquetis des armes et le fracas des murailles qui tombent ; parfois aussi, les âmes des infortunées fiancées quittent leur enveloppe de pierre, et vont planer sur les ruines*pour y découvrir leurs chevaliers ; car il paraît que l’amour tourmente ces pauvres jeunes vierges, même après leur mort !
Quel fait donna lieu à cette légende ? Nous l’ignorons. Nous savons seulement que le château d’Olyferne fut bâti, en 1231, par Etienne, comte de Bourgogne, pour tenir en bride les sires de Thoire-Villars, dont les domaines arrivaient jusque-là.
Ce qui n’a pas peu contribué à entretenir chez les villageois la terreur que ce lieu leur inspire, c’est que, au-dessus de ces ruines, on a vu pendant longtemps de grands bras noirs, maigres, disloqués, décrire dans les airs des signes cabalistiques. C’était un télégraphe établi sur le point le plus élevé de la montagne ; mais la plupart voulaient, à toute force, y voir l’ancien seigneur qui entretenait encore des intelligences avec les esprits infernaux. "
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