Pic de Jallouvre (2408m), par le col de Sosay et la face ouest
- Randonnée
- Bornes - Aravis / Haute-Savoie / Le Petit-Bornand-les-Glières
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 900m
- Durée :
- 5h
Un itinéraire hors-sentier "droit dans la pente" pour monter au Jallouvre, permettant de réaliser une boucle dans le verdoyant versant Cenise de cette magnifique montagne. – Auteur : Pascal
Accès
Bonneville - St-Pierre-en-Faucigny - le Petit Bornand - chalet de Cenise (la route comporte deux sections non goudronnées précédées chacune d’un parking. Si la première section passe sans problème, seuls les conducteurs les plus courageux passeront la deuxième jusqu’au chalet, places limitées).
Départ alternatif : Cluses ou Bonneville - Mont Saxonnex - Morsulaz - Les Frachets (Parking au terminus de la route).
Précisions sur la difficulté
La pente herbeuse de la face ouest fait en moyenne un peu plus de 35°. Il n’y a guère de difficultés pour la remonter en choisissant le cheminement le plus facile, les touffes d’herbe formant un bon escalier. Mais c’est long et les jambes vont chauffer... La partie la plus délicate est le ressaut raide pour accéder à la face depuis le col de Sosay, par une sente à moutons terreuse et exposée traversant un raide couloir. Par précaution, on se munira d’un piolet, seul outil efficace pour sécuriser le parcours sur ce genre de terrain.
Le reste du parcours se déroule sur sentier, les seules difficultés étant les petits ressauts rocheux faciles sous le sommet, la traversée de la Cravate sur un sentier confortable mais exposé, ainsi que l’arête du col du Rasoir, sans difficultés mais aérienne.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1455m (premier parking), 1547m (deuxième parking), 1600m (chalet de Cenise et les Frachets)
- Altitude sommet : 2408m
- Durée : 5h
- Carte : IGN TOP25 3430ET La Clusaz - Le Grand Bornand
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Itinéraire
Période
Praticable en conditions estivales, lorsque les névés ont libéré l’itinéraire, notamment sous le sommet dans le passage de la Cravate (en général à partir de mi-juin, à constater de visu depuis le plateau de Cenise). Terrain sec fortement souhaitable. On évitera le printemps et l’automne, l’herbe jaunie étant moins résistante et plus glissante.
Ascension
Rejoindre le plateau de Cenise, et prendre le sentier montant en direction du plateau de Sosay sous le versant ouest de la crête du Chevry. Le plateau atteint, poursuivre à droite en direction du col de Sosay par un sentier confortable, interrompu sur une courte section par un chaos de blocs issu d’un récent éboulement. Le haut du sentier, traversant de raides ravines, est un peu exposé.
Descendre les premiers mètres du sentier en direction du lac de Lessy, puis poursuivre en traversée plus ou moins horizontale sur une sente à moutons permettant de rejoindre les ressauts de la base de la face du Jallouvre. La sente franchit ce ressaut par une faiblesse et une traversée exposée dans les pentes raides d’un petit couloir. C’est la partie délicate de l’ascension, et il faudra redoubler de prudence sur un terrain terreux pas toujours très franc. L’usage d’un piolet est fortement conseillé sur cette section.
La pente herbeuse rejointe, la sente disparait. La suite du programme est simple : monter droit dans la pente, en tirant légèrement à gauche au plus facile, et en restant toujours à gauche de l’aplomb des barres rocheuses sommitales. La progression est facilitée par les touffes d’herbe formant un bon escalier, et il n’y a pas trop de risques de glisser. C’est cependant raide, cuisses et mollets chauffent...
Plus haut, les pentes se redressent un peu. Il faut viser un petit couloir permettant de déboucher sur la crête à gauche, manière la plus commode de franchir cette section raide. Ensuite, il n’y a qu’à suivre cette crête, qui se fait moins raide, pour finalement rejoindre le sentier en provenance de la vire de la Cravate sous le bloc sommital.
Remonter ce sentier, entrecoupé de petits ressauts rocheux faciles. On rejoint la crête sud-ouest et la vue s’ouvre sur les Aravis... Le sommet est tout proche...
Descente
La descente par la face ouest est fortement déconseillée, les pentes herbeuses étant beaucoup plus délicates à la descente qu’à la montée. D’autre part, il n’est pas du tout facile de repérer comment rejoindre la sente à moutons permettant de franchir le ressaut en bas de la face.
La descente classique se fait par le sentier traversant la vire de la cravate permettant de rejoindre le col du Rasoir par un cheminement sur le fil d’une arête aérienne, mais beaucoup plus impressionnante que difficile. Ensuite, il n’y a plus qu’à plonger à gauche en direction du plateau de Sosay, par des pierriers puis par un sentier raide dans l’herbe, pour rattraper le chemin de montée.
- Une alternative esthétique et beaucoup plus intéressante consiste à descendre par les Aiguilles Vertes. altituderando.com/Le-Jall... Ce n’est guère plus difficile, il faudra juste faire attention au caractère exposé de ce sentier au dessus de pentes herbeuses raides, et désescalade de quelques petits ressauts terreux. On rattrape ensuite le sentier habituel en bas du plateau de Sosay.
Détail de la sortie du 28 août 2015
J’avais bien lu quelque part qu’il était possible de monter "tout droit par là"... Mais, d’après mes souvenirs, cette pente semble bien raide... En cette fin d’après-midi à la météo magnifique, tout juste le temps d’aller voir...
Départ à 17h du chalet de Cenise. On monte rapidement au plateau de Sosay... Je connais ce sentier par cœur, mais il est toujours aussi magnifique, face à cette magnifique montagne éclairée par le soleil de l’après-midi. Le col de Sosay est atteint à 17h45.
Puis le doute... C’est bien par cette sente qu’on monte ? Je me souvenais pas avoir lu "à moutons"... Mais il n’y a guère d’autre possibilités pour franchir ce ressaut et prendre pied dans l’herbe de la face...
Début des hostilités sur un filet à moutons qui, en terrain raide, n’est vraiment pas facile à franchir... Puis ça monte, mais il faut traverser dans la raide pente sur cette trace déversante et bien terreuse... On progresse avec précautions... Le piolet que j’avais eu la bonne idée d’emporter, une fois la lame plantée dans l’herbe, se révèlera être un outil fantastique, offrant le seul ancrage solide pour se retenir avec les mains en cas d’éventuelle glissade...
Soulagement une fois la pente herbeuse atteinte. Maintenant, il faut monter, c’est tout droit... L’herbe assez fournie et les petites bosses sous-jacentes offrent une bonne accroche, et on monte sans problèmes. La pente n’est finalement pas si impressionnante... Par contre, ça chauffe vraiment au niveau des jambes... Superbe entrainement pour un KV !
Le petit couloir en haut semble être le seul passage pour rejoindre la crête en évitant les pentes trop raides... Effectivement ça passe bien par là, et plus haut la crête devient plus débonnaire. Magnifique vue dans ce décor verdoyant mais rendu austère par la pente... Et finalement, voilà le sentier de la Cravate que l’on rejoint, maintenant on est en terrain connu...
Rapide montée au sommet. Pause panorama, mais il est déjà 19h30, il me semble que je suis parti pour un plan "coucher de soleil"... Mais une bande de nuages à l’horizon masque le soleil, on en profite pour descendre jusqu’à la crête du Rasoir en attendant que le soleil réapparaisse au dessous... Effectivement, cela se produit dans une explosion d’orange et de rouge colorant les Aravis et le Mont Blanc...
Le soleil se couche, il est temps de descendre. Avec la nuit tombante, mon plan initial par les Aiguilles Vertes n’est plus raisonnable... On plonge donc dans le pierrier et les pentes herbeuses vers le plateau de Sosay alors qu’à l’horizon, les nuages s’illuminent de magnifiques couleurs...
Puis retour tranquille vers le plateau de Cenise, alors que la lune presque pleine commence à éclairer le décor... Fin de la balade vers 21h30.
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
En matière de randonnée au-delà de 4h ça fait 1 journée, si l’on suit ton raisonnement départ 1h retour 11h ça devrait compter pour 1/2 journée !
De 7h00 à midi, ça fait 5h et une demi-journée par exemple (ou bien 13h00-18h00).
Petite incohérence sur la durée affichée 1/2 journée et 5 heures dans le texte... Belles photos
Je pense que le parcours n’était pas le même ! Je n’ai eu aucune de ces difficultés... Et de visu, mis à part le petit raidillon pour accéder à la pente, l’inclinaison globale ne devait guère dépasser 35°...
J’envoie mon email en message privé.
Vous avez un mail je vous envoie mes photos et mon trajet, qui parait "facile" de loin ?
Globalement la pente fait 45% a 50%, sans difficulté, mais certains passages sont redoutables mais peut etre les avez vous évité ? Je me suis retrouvé plusieurs fois dans des parties pourries roche/herbe/terre en très grande difficulté. Pour etre précis 3 fois, tel un funambule accroché a mon seul piolet, je faisais le balancier dans du 60% pour trouver un nouvel appui avec une jambe que je projetais. Si la jambe projetée échouait, ma peau tenait qu’au bon vouloir du piolet. Et une fois l’appui trouvé il fallait décrocher le piolet, pas évident.
J’ai fini épuisé, la main droite explosée en tapant si fort aver le piolet que je percutais la terre/roches en enlevant des bouts de peau... car sans gant.
Bref, avec un casque , deux piolets, et les dragonnes qui vont bien, et des gants !
C’est jouable. Avec un partenaire en cordée , c’est mieux.
Note : je suis un traileur et randonneur très expérimenté. Mais ce jour la j’ai mal évalué les forces en présence 🙂
Assez curieux... De mon côté, la seule partie délicate de l’ascension semblait être le dévers raide pour accéder à la pente. Plus haut, la pente n’est jamais excessive et j’ai fait la montée sans aucun problème, piolet inutile, alors que je ne suis pas un expert en terrains à chamois... De plus, on est toujours à gauche de l’aplomb des barres rocheuses du sommet, seul des pentes herbeuses dominent, il n’y a pas vraiment d’exposition aux chutes de pierres...
Peut-être que la montée a été effectuée trop à droite ?
Je vais clarifier le topo pour insister sur le fait de rester à gauche de l’aplomb du sommet.
J’ai fait la montée "tout droit" de la face ouest, en partant a la verticale du sommet, environ 500m apres les chalets. Avec un seul piolet. J’ai regretté d’avoir pris de tels risques, c’était vraiment très dangereux, et la montée rude s’est transformée en 1h30 d’enfer, avec en prime un éboulement de pierres qui m’est passé a qq centimetres (mort assurée)
Bref, le jallouvre il faut rester dans les sentiers.
C’est mon avis.
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