Montagne de Cordeil (2115m), par La Bâtie

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1300m
Durée :
1 jour

La montagne de Cordeil ne présente pas un sommet spectaculaire, mais atteindre la cime principale par l'Ouest vous fera pourtant emprunter un cheminement assez sportif. Si vous le souhaitez, vous pouvez vous en tenir au sommet du Petit Cordeil, beaucoup moins exigeant, et dont vous retrouverez l'itinéraire dans ce même topo. – Auteur :

Accès

Depuis la D908 en entrant dans le Val d’Allos : juste après le Pont sur le Verdon, prendre à gauche la RD52. Passer par Thorame Haute, puis par la RD2 par Thorame Basse, longer le Lac des Sagnes, traverser Thorame Basse, puis Château-Garnier. Traverser enfin la Bâtie et garer votre véhicule juste après le pont sur l’Issole. Le départ s’effectue à partir de la balise au point coté 1064.

Les infos essentielles

  • Carte : IGN TOP25 n°3541OT "Annot Saint André les Alpes"
  • Tracé IGN : Montagne de Cordeil
  • Altitude de départ : Pont sur l’Issole, 1064m
  • Point culminant : Sommet de Cordeil, 2115m
  • Temps de parcours : environ 8 heures pour la boucle.
  • Période conseillée : Sortie effectuée début mai 2015. Accessible de mai à novembre (à voir selon les conditions d’enneigement)

Remarque : la carte IGN mentionne l’orthographe du lieu "Cordeil", tandis que les différents panneaux d’information sur le terrain mentionnent "Cordoeil".

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Itinéraire

Le Petit Cordeil :

Beaucoup plus accessible que son grand frère, ce modeste sommet offre déjà un joli point de vue sur la chaîne du Cheval Blanc et les sommets du Val d’Allos.

Suivre la première partie du tracé par le sentier de petite randonnée.

  • Temps de marche : environ 4 heures pour l’aller-retour
  • Dénivelé : environ 650 mètres
  • Balisage : pour les parties sur sentier, les rectangles jaunes du sentier de Petite Randonnée.

Orientation :

Pas mal de parties hors sentier :

  • montée sur le sommet de Cordeil à vue, ainsi que la descente sur la crête Sud-Est.
  • Navigation dans les "baragnas" de Coulanches pour rejoindre le sentier forestier au Sud-Est du hameau d’Argens.
  • La descente dans l’Ubac de Lirette, où la visibilité est très réduite à cause de la forêt dense.

Difficultés du terrain :

  • La montée vers le sommet par la face Ouest : éboulis et zones de lambeaux de terre décrochés dans cette pente raide. Quelques barres rocheuses (ou plutôt des ressauts) à éviter, mais bien visibles en montant.
  • Descente dans les Coulanches : pierres roulantes sous les longues herbes sèches. Attention aux chevilles ! La végétation est assez piquante.
  • L’Ubac de Lirette : bonne pente dans laquelle des zones d’éboulis sont présentes. Evitable en se rapprochant au mieux de la crête descendant vers le Nord-Nord-Ouest. Il est également possible de redescendre plus tranquillement par le sentier PR de montée.

Le Petit Cordeil :

Départ par le sentier PR en longeant le ravin de la luminaire. La pente est assez soutenue et monte à travers la forêt, jusqu’à rejoindre dans un virage la piste forestière. Progresser vers le Sud-Ouest jusqu’au bosquet d’arbres situé à main gauche sur une pente douce. Passer les clôtures (si l’on est hors période d’estive, sinon continuer par la piste) et monter plein Est jusqu’au sommet du Petit Cordeil.

C’est ici que vous ferez demi-tour si vous ne souhaitez pas continuer jusqu’au sommet de Cordeil, en empruntant le même itinéraire qu’à l’aller.

Sommet de Cordeil :

On aperçoit d’ici le sommet du jour, qui était resté caché jusque là. Descendre du Petit Cordeil par sa face Est jusqu’à la baisse au point coté 1704. Longer la lisière du bois en restant de niveau jusqu’au point coté 1713. Une vague sente suit la crête descendante.

La sente cairnée se poursuit sur quelques centaines de mètres à l’attaque de la montée de la face ouest, mais les blocs rocheux et les éboulis finissent par la faire disparaître. Progresser au mieux en cherchant la moindre pente et en évitant les ressauts rocheux. La pente finit par s’adoucir à l’approche du sommet. Celui-ci est étonnamment difficile à distinguer tant son aspect débonnaire tranche avec la rudesse de la montée. Pour appuyer l’aspect modeste de cette cime, un semblant de cairn est posé au "point" le plus haut !

Le hameau d’Argens :

La première partie de la descente est évidente : il vous suffira de suivre la crête vallonnée vers le Sud-Est. A partir de la borne au point coté 1969, la descente sera plus soutenue et il faudra bifurquer vers le Sud puis vers l’Ouest à travers les fourrées, les herbes sèches et les petits éboulis, qui sont d’ailleurs plus aisés à avaler que les pentes d’herbes sèches qui cachent des cailloux grossiers.

S’engager à travers la forêt toujours vers l’Ouest. Vous devrez rejoindre une vague sente en sous-bois, et vous apercevrez des barres rocheuses à main gauche.

On rejoint une piste forestière qui fait jonction avec 2 ou 3 autres pistes à travers des parcelles cultivées. On finit par longer le cimetière et retrouver le bitume.

Retour à la Bâtie :

On passe le pont sur le ravin des Chardonniers. On remonte vers le centre du village. Emprunter le petit sentier passant par le fond du vallon qui remonte à flanc de colline vers le Nord-Nord-Ouest. Continuer à grimper à travers les bois jusqu’à rejoindre la piste forestière sur la crête aux environs du point coté 1500.

Suivre la piste forestière un bon moment jusqu’au carrefour au point coté 1503.

A partir de ce point vous aurez le choix entre revenir à votre véhicule par le sentier PR, soit de vous engager dans l’ubac de Lirette pour une descente plus directe. Pour cela, deux options s’offrent à vous :

  • Vous avez dû sûrement remarquer dès le départ l’imposante ligne électrique et ses grands pylônes passant à travers l’ubac. Elle se retrouve facilement en haut de la crête, lorsqu’on progresse après le carrefour vers l’Ouest : la première possibilité est donc de suivre cette tranchée jusqu’en bas. En arrivant au dernier pylône, vous devrez bifurquer sur la droite (il y a un vague sentier en sous-bois), car la pente dans les schistes est trop prononcée.
  • La seconde option est de descendre à travers l’ubac, plutôt en tirant vers l’Ouest afin de ne pas être trop loin de la ligne de crête et en évitant ainsi les cônes d’éboulis. On devrait rejoindre les derniers pylônes de la ligne électrique. Même manœuvre que pour l’autre option : prendre à droite avant le dernier pylône pour éviter les schistes raides.

Vous voilà de retour à votre véhicule !

La troisième mi-temps :

Après un tel périple, je vous propose un réconfort tout à fait dans le thème de la sortie : la dégustation de la bière de Cordeil !

Je vous mets en lien deux endroits où vous pourrez vous procurer ce délicieux breuvage (à vous de vérifier les horaires d’ouverture) :

  • Directement à la Brasserie, chez Boris Pougnet. Prenez contact à l’avance, car il est possible d’assister à la fabrication du breuvage que vous dégusterez !
  • A la Maison de Produits de Pays, à Beauvezer. A environ 15 km de Thorame-Basse, vous trouverez les diverses variétés de cette bière, ainsi que de nombreux produits locaux (fruits et légumes de saison, saucissons, fromages des exploitations locales, miel, gâteaux, génépi...)

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Dernière modification : 27 janvier 2023

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Avis et commentaires

@ hereme : merci, pour la recherche
@ Marc : je sais qu’en ce début juin tu es très occupé ! J’ai fait les modifs pour une fois que l’IGN à raison mdr !

Salut Marc. En d’autres temps, tu t’étais posé des questions quant à l’orthographe (et donc la prononciation) de la montagne de CORDEIL (appelation correcte).
L’appelation locale "cordoeil" est une hérésie toponymique récente.

Explications.

  • 1. Le carte de Cassini de 1750 mentionne ’Montagne de Corduech".
  • 2. Dans la "Recherche sur la géographie ancienne et les antiquités du département des Basses-Alpes de Dominique Joseph Marie HENRY – 1818, révisé 1842.

P.22
Les Galitæ, que l’on place à Allos, peuvent avoir ocupé les vallées du Verdon jusqu’aux montagnes de Suvian, de "Corduech" et du Grand-Coyer.
. . .
P.23 sqq
Les Senici, dont ne parle pas l’inscription des Alpes, mais que cite Ptolomée, habitèrent sans doute la vallée de Senez, et l’on peut croire que leur territoire confinait […] avec celui des Galitæ, par les montagnes de Suvian et de "Corduech".

  • 3. Dans l’ "Itinéraire complet de la France, ou tableau général de toutes les routes et chemins de traverse de ce royaume", 1788, par M. L. D. M. 
    Tome II, P.617 sqq

Itinéraire de Castellane à Barcelonnette

[…] Entre le Verdon & la montagne. Pont et ruisseau d’Argens. Le long d’un bois. O. des bois et rochers vifs d la montagne de Rente. Pont et riv. Du Verdon, que l’on passe. Côte et N.D. de la Fleur. Fourche du ch. de Glandeves à Entrevaux. ••••• 2 (lieues)
Pont à l’E. de la riv.& à ½ l. O. de la colle St.-Michel. Colline & vis-à-vis de la Rouière, au pied des rochers escarpés de la montagne de "Corduech". Entre le Verdon & les bois. Pont sur le Verdon à passer. A Prégrand & N. Dame de Serret. A Thorame-Haut+••••• 2l. …

  • 4. Dans le "Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France" de Louis Marie Prudhomme (1804)
    Tome premier
    P. 45

A propos du département des Basses-Alpes.

Montagnes : Arpe, …, Cheval-Blanc,, col-de-la-Seppé, Colbas,Combrettes, Corduech, Cornasque, Coste-Longue, Coupe, Entreulmes, …, Valplanne.

  • 5. Patronyme.
    Près de 330 Cordeil en France, mais pas de Cordoeil.
  • 6. Dans "Le Trésor des deux langues espagnolle et françoise" de Cesar Ovdin, corrigé par Antoine Ovdin, secretaire interpreète de Sa Magesté, 1645, avec privilege du Roy.

Cordel : cordon, cordeau, ficelle.
Cordillera : le dos levée que fait une terre tout de suite esgalle, qui semble dressée au cordeau.
Cordillėra : precipice, pente de montagne selon aucuns.

En Provence : cordeil, cordel = cordeau.

Occitan : cordilh = cordon
Français ancien : cordueil -oil (13e siècle) = chagrin, tourment, tristesse, peine.

  • 7. Dans "L’économie d’un village alpin au XVIe siècle", In : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 7e année, N. 4, 1952. pp. 439-452.

P.437 : "L’araire décrit dans plusieurs inventaires se composait de 4 pièces : Vestevo.Varamoun,la
tendiho, la reio ; « ung soc, une tendille garnie tractoyre », « un araire avec le joug et fendille », « un
soc et un "cordeil", le tout pesant dix et huit livres ». "

  • 8. Je n’ai évidemment pas tout mis dans ce texte car il faudrait une page de plus. En rapprochant les termes en occitan, espagnol, languedocien, provençal, ... on aboutit à l’équivalent endre corduech et cordeil, cordilh, ... De plus Cordoeil est une véritable hérésie qui choque l’œil car ne correspondant pas du tout à la construction de mots français, quelle que soit leur origine ("OEI" se trouve uniquement à l’initiale : oeil et ses dérivés œillade, œilleton, …).
    Il s’agit selon toute vraisemblance d’un bel exemple d’attraction paronymique, à l’origine de nombreuses erreurs et déformations en toponymie, le groupe "eil" de cordeil étant rapproché, par ignorance, du mot "oeil", et ressemblant étrangement à "coup d’oeil" ...

Et M. IGN a raison avec son Cordeil.

Gerald F6HBI

Merci pour ce topo très interessant.

Merci Alain,
on va garder l’appellation locale alors !

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