Les Hauts Forts (2466m), par l’arête est
- Alpinisme
- Chablais Haute-Savoie Morzine (Avoriaz)
- Difficulté :
- Alpinisme AD
- Dénivelé :
- 1150m
- Durée :
- 1 jour
Une belle course alpine, esthétique et sauvage, pour rejoindre le point culminant du massif du Chablais. – Auteur : Randorama74
Accès
De Morzine, prendre la direction du téléphérique de Nyon, puis continuer la vallée jusqu’à l’Erigné et poursuivre jusqu’au lac des Mines d’Or (grand parking et lieu très fréquenté).
Précisions sur la difficulté
Accès à l’arête raide et en terrain délité jusqu’au sommet Est.
Rocher correct sur les arêtes, mais très péteux dès que l’on quitte le fil.
Course longue et soutenue si l’on décide de poser des protections.
Descente raide dans des pentes herbeuses entrecoupées de petits massifs rocheux.
Cotation alpinisme : AD-
Cotation randonnée (évitant les gendarmes) : un gros T5
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : IGN TOP25 3528ET Morzine - Massif du Chablais - Les Portes du Soleil.
- Altitude minimale : 1382 m
- Altitude maximale : 2466 m
- Distance : environ 10 km
- Horaires : comptez entre 5 et 7 h
- Balisage : Jaune dans l’approche jusqu’au Col du Fornet
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Itinéraire
Approche
Du lac des Mines d’Or, suivre la piste allant au col de Cou puis tourner à gauche vers 1500 m pour rejoindre le Beau Bornon (panneau "Col du Fornet"). Poursuivre par des sentes dans le vallon de la Léchère puis celui du Fornet et atteindre le col du même nom (balisage jaune discret).
Du col, remonter l’arête et contourner un premier passage rocheux par la gauche pour atteindre la base d’un grand ressaut rocheux déversant. Le contourner par la gauche en versant Sud (plus facile à priori, terrain schisteux et terreux), ou par la droite en versant Nord (pentes herbeuses très raides au-dessus d’une grande barre. Poursuivre sur l’arête en franchissant facilement les escarpements rocheux suivants et atteindre le sommet E (2372 m).
Traversée
Suivre plus ou moins le fil de l’arête, en franchissant plusieurs petits ressauts faciles (pas de II) avec quelques désescalades. Continuer et atteindre la base d’un gendarme carré bien visible depuis le bas mais que l’on découvre au dernier moment sur l’itinéraire. Soit le gravir directement (pas de IV), soit le contourner par la gauche par une désescalade de gradins (pas de II, terrain très délité).
Rejoindre l’arête rapidement par une cheminée puis poursuivre sur le fil jusqu’à buter sur un nouveau gendarme. Le gravir directement (pas de IV) ou le contourner versant Avoriaz par des gradins raides et délités, ou par une vire rocheuse versant Fornet. Rejoindre l’arête par un petit couloir (terrain délité).
L’arête devient ensuite facile. La suivre sans difficultés notables jusqu’à un relai radio, puis poursuivre vers le sommet des Hauts Forts (câble jusqu’au sommet).
Descente
Du sommet, continuer sur la crête Ouest jusqu’au col des Châlettes (un bref passage câblé au Col de l’Encornette). Descendre versant Sud pleine pente (absence de sentier) pour rejoindre la piste Beaudeaux-Beau Bornon et la suivre jusqu’à cette étable où l’on retrouve le chemin de l’aller pour rejoindre le lac.
La video de la sortie
Le récit de la sortie
La météo semble enfin décidée à nous offrir une belle période de soleil. Après avoir contacté Alexis, nous nous retrouvons en ce 25 octobre 2020 sur le parking du Lac des Mines d’Or. Il est 8h30 lorsque nous commençons l’approche. Nous échangeons longuement dans la montée sur nos balades respectives des derniers mois. Mine de rien, notre dernière randonnée ensemble remonte à notre double échec à la Fausse Guivre du Buet. Le projet du jour semble plus réaliste, puisque nous visons la traversée des Hauts Forts. Le gros morceau du jour sera l’arête Est, dont le topo détaillé se trouve, comme toujours, dans la Bible du guide du CAS.
Après une montée agréable, nous atteignons le replat au pied de la combe du Fornet. Un vent glacial vient nous cueillir et les premières plaques de neige dure apparaissent. La première vue de l’arête ne change rien pour nous. Comme souvent, c’est surtout l’occasion de diminuer les difficultés, ou au contraire de les trouver plus grosses qu’elles ne le seront vraiment. Nous remontons la combe avant de bifurquer en direction du Col du Fornet. La première vue de l’arête qui nous mènera au sommet Est nous pose quelques questions. Faut-il contourner la barre située à mi-hauteur par la droite ou la gauche ?
Nous remontons la crête jusqu’à venir buter sur un premier ressaut que nous contournons, sans difficultés, par le versant Sud. Après une pente de schistes qui roulent sous les pieds, nous atteignons la base de paroi qui barre l’arête. Alexis décide d’aller voir à gauche, tandis que je me dirige à droite, là où le topo du CAS indiquait un passage commode. La première vue qui s’offre à moi, lorsque je passe l’angle de la paroi, est peu engageante. Un petit escalier de schistes foireux me domine. Il donne accès à une pente herbeuse très raide qui surplombe une paroi à pic d’une trentaine de mètres. Alexis m’indique que le contournement à gauche se fait dans des schistes pourris. A choisir, je préfère remonter une pente herbeuse avec le piolet.
L’escalade du petit escalier de schistes est envoyée rapidement, mais je cale un peu sur la suite. Je prends bien le temps d’assurer mes pas et de planter solidement le piolet. Impossible de ne pas mettre un rapide coup d’œil en arrière vers cette pente qui file vers le vide. Alexis, qui n’a pourtant pas de piolet, est bien plus à l’aise que moi et fonce vers l’arête. Confirmation, après ma rando au Bargy la semaine dernière, que je ne suis pas vraiment à 100% en ce moment. Sur ce genre de terrain à chamois, le manque de pratique se fait vite sentir. Une fois sur le fil, nous jetons un coup d’œil sur le versant Sud. L’option de gauche semble finalement plus simple depuis notre perchoir. La suite de l’arête déroule tranquillement jusqu’au sommet Est, où nous découvrons enfin le plat de résistance. La vision de la neige abondante en versant Nord, associée au vent qui souffle bien fort, nous fait un peu douter. Mais on a tout le matos nécessaire dans le sac si besoin est.
La première partie de l’arête est magnifique. Les passages aériens s’enchaînent et le rocher est globalement correct, malgré quelques mauvaises surprises. La neige du versant Nord donne un joli côté alpin à notre journée. Nous progressons rapidement en corde tendue, sans poser de protections. Une première désescalade en versant Nord me file une bonne onglée. Deux autres désescalades similaires s’enchaînent peu après, entrecoupées de jolis passages sur le fil de l’arête. Nous arrivons bientôt en vue du premier gendarme de l’arête. Plutôt imposant, celui-ci impose une escalade en 4a d’après le topo. Nous choisissons de faire les petits joueurs et de le contourner par le versant Sud.
Alexis s’y colle et entame la descente d’un couloir pourri, avant de traverser sur de petites banquettes rocheuses pour rejoindre une terrasse herbeuse. Sa progression est laborieuse et il purge des "tonnes" de blocs foireux pour arriver à placer un coinceur, histoire de protéger un minimum le passage. Je ne suis pas plus rapide, et je dois encore nettoyer derrière lui. Une fois sur la terrasse, un couloir mixte herbe/rocher nous ramène facilement derrière le gendarme. Après un court passage sur le fil, nous rejoignons le second gendarme (4a là-aussi). Encore une fois, nous évitons l’escalade en empruntant une belle vire sur le versant Sud. La remontée vers l’arête est on ne peut plus péteuse, avec deux couloirs de schistes friables que l’on remonte en évitant d’éternuer.
Une fois de retour sur l’arête, nous poursuivons jusqu’à un petit replat où nous nous déséquipons. Les grosses difficultés sont derrière nous, et la suite devrait être plutôt rando. Après un joli rasoir, nous poursuivons sur l’arête en direction de l’antenne relais qui marque la jonction avec l’itinéraire de la voie du Plan Brasy. Il ne nous reste plus qu’à remonter vers le sommet, en suivant les câbles qui équipent l’arête (et qui dérangent beaucoup au passage). Il est 11h50 lorsque nous atteignons le sommet. Nous croisons deux randonneurs venus de la croupe Ouest. Après une petite pause, nous entamons la descente de celle-ci jusqu’au Col des Chalettes où nous quittons le sentier pour descendre en hors-piste par la face Sud.
Alexis, beaucoup plus rapide que moi en descente, prend pas mal d’avance. Je me casse la gueule plusieurs fois dans les pentes herbeuses raides. Alors qu’Alexis a choisi de rester bien à gauche de la face, j’emprunte le lit d’un torrent que je pense plus facile. Une chute plus tard, je dois me rendre à l’évidence. Je ne suis vraiment pas dedans aujourd’hui ! En plus, le piolet a salement ouvert ma main. Nous retrouvons enfin un chemin 4X4 au pied de la face. En le suivant, nous retrouvons le Lac des Mines d’Or à 13h10. Voilà une affaire bien menée, avec un bel objectif de plus en moins, et encore une très belle journée en montagne avec Alexis.
Auteur : Randorama74
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