Les Cornettes de Bise (2432m) par la combe de la Puya
- Randonnée
- Chablais / Haute-Savoie / La Chapelle-d’Abondance
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1000m
- Durée :
- 6h
L'ascension des Cornettes par un itinéraire hors des sentiers battus, sans balisage, sans cairns, sans traces... Solitude garantie, si ce n'est la présence des bouquetins et des marmottes. On visitera une partie méconnue du flanc sud de la montagne alternant pelouses et vires herbeuses avec ressauts de lapiaz. – Auteur : Pascal
Accès
Thonon - Abondance - La Chapelle d’Abondance, prendre la route montant à Sevan (fléchée "Lac d’Arvouin") jusqu’au terminus de la partie goudronnée (parking en bord de route).
Départ également possible depuis les chalets de Chevenne.
Précisions sur la difficulté
L’ascension de la combe de la Puya n’est guère difficile, la partie technique se concentrant sur l’ascension du ressaut défendant le bas de la combe (Mixte de dalles et d’herbe pas très raide mais offrant peu de prises franches dans lequel il faut chercher le meilleur passage, quelques pas de II). Plus haut, l’absence d’indications demande un certain sens de l’itinéraire, mais ça passe en général sans les mains en passant au plus facile.
La sortie échappatoire (vers l’épaule dominant le col de Chaudin) ne pose aucune difficulté, si ce n’est celle d’éventuels névés en début de saison. Le grand tour par le Saix Rouquin demande de naviguer et de grimper un chaos de lapiaz assez raide, mais beaucoup plus facile qu’il en a l’air (rampes faciles, excellent rocher agrippant et prisu).
Les autres difficultés sont celles de l’itinéraire habituel des Cornettes de Bise. En début de saison, on se méfiera notamment de l’habituel raide ressaut de neige barrant l’accès au bloc sommital au-dessus du col de Chaudin (piolet conseillé).
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1590m (Sevan) ou 1215m (Chevenne).
- Altitude sommet : 2432m.
- Durée : 6h.
- Carte : IGN TOP25 3528ET Morzine - Massif du Chablais.
Période
Praticable en conditions estivales lorsque les névés ont libéré les parties raides de l’itinéraire, en général à partir de juin. Terrain sec souhaitable.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Ascension
Depuis Sevan, suivre l’habituel itinéraire des Cornettes de Bise passant par le lac d’Arvouin, les cols du Serpentin et de Resse jusqu’au col de Vernaz. De là, prendre le sentier descendant vers Chevenne et le quitter rapidement pour une traversée hors-sentier à flanc dans les grandes pentes herbeuses, visant la base de la combe de la Puya.
Depuis Chevenne, on atteint la base de la combe en montant le sentier du col de Vernaz jusqu’au chalets Topet, puis directement hors-sentier.
Aborder le raide ressaut rocheux défendant l’accès à la combe par la gauche, là où l’ascension est la plus facile. Sans être vraiment raide, la première partie de l’ascension est la plus délicate, le mixte de dalles et d’herbe n’offrant pas énormément de prises franches. Monter au mieux tout droit jusqu’à atteindre un petit replat herbeux. Grimper ensuite la deuxième partie du ressaut vers la droite, pour finalement revenir à gauche par une petite vire.
Au-dessus du ressaut, les pentes herbeuses se couchent. Poursuivre l’ascension au moins raide en tirant un peu à gauche. On aborde une zone plus caillasseuse qu’on remonte au plus facile, visant de petits couloirs permettant de franchir quelques ressauts. Un ressaut herbeux se franchit par une petite vire vers la gauche. Le haut de la combe se dévoile, sous la barre sommitale des Cornettes de Bise. Naviguer au plus facile entre les petits ressauts de lapiaz.
Pour ceux qui souhaitent "faire court", il est possible de quitter la combe en visant un collet à droite de la barre sommitale, assez raide mais sans difficultés. On rejoint le sentier habituel des Cornettes au niveau de la croupe dominant le col de Chaudin, et de là le sommet.
Pour poursuivre l’exploration, se diriger à droite sur le replat de la Puya formé d’herbe et de petits chaos de lapiaz. On ira volontiers faire une pause sur le beau promontoire à droite dominant la combe et le vallon de Chevenne pour une vue spectaculaire.
Traverser le replat vers l’ouest en profitant au mieux de l’herbe. Puis, par quelques petites vires herbeuses, on rejoint une petite croupe de lapiaz en amont de la crête d’une belle aiguillette.
Ne pas descendre dans le fond de la combe derrière la croupe, mais remonter le rebord de la combe par un chaos de lapiaz formé de rampes et de blocs assez raide, mais beaucoup plus facile qu’il en a l’air (excellent rocher agrippant, grosses prises à profusion). Poursuivre la montée au plus facile en visant les vires herbeuses sous la crête sommitale où on rattrape le sentier du Saix Rouquin montant depuis le pas de la Bosse. Il semble également possible de remonter à droite vers le haut de la croupe dès que cela est possible pour ensuite poursuivre en haut de celle-ci vers le sentier.
Poursuivre le sentier vers la droite. Après une longue traversée de la crête de l’antécime ouest, on atteint finalement le sommet, et son panorama imprenable sur une grande partie du Chablais.
Descente
La descente par la combe de la Puya est déconseillée, car rendue délicate par le franchissement du ressaut barrant le bas de la combe. Il est très difficile de voir d’en haut les divers points de passage à désescalader pour le franchir sans difficultés.
On descendra tranquillement par le sentier habituel sur le col de Chaudin, la Calaz et le col de Vernaz où on retrouve l’itinéraire de montée. Attention en début de saison au raide ressaut de neige barrant généralement la descente vers le col de Chaudin (un piolet est souhaitable pour sécuriser son franchissement).
Traversée des Rochers de Chaudin
Pour ceux qui souhaiteraient prolonger le plaisir pour trois quart d’heure environ, le parcours des Rochers de Chaudin offrent un joli petit détour pour profiter du paysage sur un petit parcours de crête avant de plonger sur la Calaz.
Depuis le col de Chaudin, grimper vers l’est le premier ressaut de la crête en s’aidant d’une petite rampe, ou plus facilement en contournant et en remontant la croupe par la droite. Le deuxième ressaut, plus petit, se grimpe aussi par une rampe facile.
Derrière, la crête débonnaire se prolonge tranquillement, le long d’une impressionnante falaise dominant la Chaux du Milieu. Parcourir la crête jusqu’à son extrémité offrant une vue imprenable sur le la vallée du Rhône suisse.
Pour poursuivre la descente, revenir sur la crête quelques centaines de mètres pour trouver de belles pentes herbeuses permettant de descendre facilement vers le collet du Saix de la Calaz, puis tout droit vers les chalets de la Calaz où on retrouve le sentier descendant sur le col de Vernaz.
Détail de la sortie du 28 mai 2020
La combe de la Puya... Repéré par un "ça peut passer par là ?" durant une précédente sortie, cela vaut la peine de s’y coller, d’autant plus que la carte la nomme. Mais peu d’infos dessus, ci ce n’est quelques topo ski qui ne veulent pas dire grand chose pour le randonneur estival... Bon, il est temps d’aller explore tout ça.
Un superbe journée printanière, départ vers 14h30 de Sevan pour le magnifique lac d’Arvouin dans son écrin de verdure, puis les cols du Serpentin, de Resse, de Vernaz... Bon, maintenant, l’aventure commence.
Le ressaut barrant le bas de la combe est incontestablement la difficulté principale du parcours. Passera ou pas ? On attaque là où ça semble le plus facile, ça se monte en cherchant un peu. La deuxième partie du ressaut est un peu plus facile, mais il ne faut pas oublier de regarder en arrière au cas où il fallait redescendre par là.
La suite de la combe se laisse facilement remonter, malgré l’ambiance austère des raides rebords de lapiaz. Les petits ressauts repérés de visu de loin n’opposent guère de résistance, il y a toujours un passage facile. On s’élève...
Finalement la combe se couche alors qu’apparaît la dernière barre rocheuse dominée par le sommet des Cornettes. Et à droite se trouve le collet permettant de rejoindre le sentier, qui semble s’atteindre sans difficultés. Soulagement, ça passe au pire par là.
Mais l’exploration n’est pas finie. Allons tout d’abord se poser un peu sur le magnifique promontoire à droite dominant de haut le vallon de Chevenne pour quelques photos. Puis poursuivons en direction du Saix Rouquin, on va voir si on peut sortir par là...
On quitte les beaux replats herbeux pour un lapiaz austère. En bas, une magnifique aiguillette semble grimpable, mais pas le temps d’aller voir, il est déjà assez tard. On "jardine" à coup de piolet quelques marches permettant de franchir une raide bande de névé pour basculer dans la combe derrière.
La grande combe par laquelle il était prévu de monter est tapissée d’un immense névé, bien raide et dur comme il se doit. Il n’est pas raisonnable de le traverser sans crampons. Suivre le rebord ? C’est un raide chaos de lapiaz qu’il faut remonter. Bon, essayons...
Finalement, l’excellent calcaire super prisu et super agrippant se laisse remonter par de belles rampes bien commodes. Juste quelques petits pierriers un peu croulants sur le haut, et voilà le sentier montant du pas de la Bosse qu’on croise sans crier gare... Mission réussie.
Continuer vers le sommet n’est plus qu’une formalité, même si on est tout de suite moins à l’aise sur les petits passages rocheux qui ici sont complètement patinés et glissants.
18h, la vue est magnifique malgré la brume estivale... On passera une bonne heure au sommet en compagnie de quelques bouquetins de passage.
19h, descendons tranquillement. Le col de Chaudin est maintenant à l’ombre, alors que là haut les Rochers de Chaudin sont encore au soleil. On a le temps d’y monter ? C’est parti pour une grimpette totalement improvisée sur les crêtes, qui se laissent tranquillement parcourir une fois les premiers ressauts franchis. Une nouvelle pause au bout de la crête, alors que le Chablais suisse s’étale devant.
20h, on va tranquillement poursuivre la descente. Aucune mauvaise surprise pour atteindre les belles pentes herbeuses de la Calaz. On hâte cependant un peu le pas pour être remonté au col du Serpentin juste à temps pour y voir les Dents du Midi se teindre en rouge dans les derniers rayons du crépuscule. Puis le tranquille retour dans la combe d’Arvouin plongée dans le calme du soir, suivi du long chemin alors que la nuit tombe... Fin de la balade vers 22h.
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Sortie fait le 23 octobre 2023. Très belle rando. Maintenant elle est très bien indiquée ( flèche et sentier bien marquée). Je suis redescendu en allant jusqu’à la Tour.. bien indiqué mais quelques passages délicat.
Merci infiniment pour cet itinéraire d’exception, que j’ai répété avec un cousin le 7 août 2020. Le topo est très bien conçu et, avec les photos, nous avons pu nous diriger sans problème notable, même si, dans ce genre d’aventure, la lecture du terrain fait partie du jeu.
L’indication des difficultés est également bien restituée et l’attaque est effectivement la partie la plus délicate à négocier ; sans être techniquement très compliquée, elle est quand même bien exposée. Par la suite, les herbes qui tapissent la combe ont été très utiles pour se hisser dans les nombreuses sections raides. La sortie de la combe sur le sentier de la voie normale par la rampe calcaire a été très agréable ; le calcaire étant comme promis très prisu et super adhérent. Du sommet, la panorama des Cornettes en version XXL, de l’Eiger à la Barre des Ecrins, en passant par tous les géants valaisans et bien sûr le massif du mont Blanc en majesté..
La traversée des rochers de Chaudin fut un vrai bonheur. Il faut y croire au début car même en se rapprochant, la première rampe ne se laisse guère dévoiler tant qu’on n’a pas le nez dessus. Le parcours des arêtes (par endroits envahies par les orties !) fut ensuite un régal et surtout la descente depuis la dernière sommité herbeuse sur les chalets de La Calaz, au milieu d’un tapis de gentianes pourpres.
Au final ce fut une grande et belle journée au contact d’une nature brute et sauvage. Mais il faut souligner ici que ce cheminement, physiquement assez exigeant, nécessite une vraie expérience du "terrain à chamois" et donc une aisance minimale dans des terrains non aseptisés herbeux, caillasseux et rocheux. Moyennant quoi la récompense des efforts est grande. Vive les explorateurs qui ouvrent de nouveaux horizons même sur les montagnes les plus fréquentées !
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