Le Tour des Fiz
- Randonnée
- Platé - Fiz / Passy
- Lac(s)
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 2000m
- Durée :
- 2 jours
Un des treks les plus célèbres de la région, réalisable en une grosse journée par les plus motivés, avec une variété de paysages comprenant lacs, cascades, lapiaz et bouquetins à la clé... – Auteur : Pascal
Accès
Sallanches - Passy - Plateau d’Assy - Plaine Joux, grand parking de la station au bout de la route.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’un itinéraire sur sentier, balisé, ne comportant pas de passages difficiles mis à part le passage du Dérochoir, qui est éventuellement évitable en prolongeant la boucle par le refuge de Platé et le passage des Egratz.
Le franchissement du Dérochoir se passe dans un raide dévers rocheux, sur des vires gravillonneuses sécurisées par une grosse corde, avec des passages plus verticaux agrémentés de marches et de rampes métalliques, donnant une ambiance "via ferrata". Un peu d’habitude de grimpe et absence de vertige sont nécessaires, terrain sec fortement souhaitable. En dessous du passage, il est nécessaire de traverser un chaos de blocs parfois un peu pénible.
Alternativement, le passage des Egratz s’effectue sur un sentier descendant un raide couloir rocheux, assez impressionnant mais beaucoup plus facile que le Dérochoir.
Attention à certains névés en début de saison (juin). Celui derrière le col d’Anterne de pose en général pas de difficultés, mais celui défendant le passage du Dérochoir peut s’avérer plus délicat.
L’itinéraire est envisageable à la journée, mais demande un bon entraînement (30km, 2000m de dénivelé). Il est beaucoup plus raisonnable de l’effectuer en deux jours, grâce aux nombreux refuges jalonnant l’itinéraire.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1350m.
- Altitude sommet : 2257m (col d’Anterne), 2220m 5passage du Dérochoir).
- Durée : 11h.
- Carte : IGN TOP25 3530ET Samoëns - Haut-Giffre.
Période
Praticable en conditions estivales (Le pas de Sales, le Dérochoir et les Egratz sont infranchissables en hiver). En général, à partir de juin si on accepte la présence de quelques névés.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Ascension au col d’Anterne
Depuis le parking de Plaine Joux, remonter la piste de ski du Barmus (éventuellement par un petit sentier parallèle) en direction des Ayères des Rocs et des Pierrières. Poursuivre la longue piste montant puis traversant horizontalement dans le vallon en direction du refuge de Moëde-Anterne.
Peu avant d’atteindre le fond du vallon et le refuge, bifurquer à gauche sur le sentier montant au col d’Anterne. Quelques laçets raides sur le haut.
Descente à la cascade de la Sauffaz
Descendre le sentier descendant les tranquilles pentes vallonnées de la Montagne d’Anterne. On aboutit sur l’immense replat herbeux où se trouve le lac d’Anterne.
Poursuivre le sentier vers le nord. Après une petite montée, délaisser le sentier du Bas du col d’Anterne et prendre à gauche le sentier descendant vers le refuge Alfred Wills, sur son immense plaine herbeuse parfaitement plate contrastant avec l’énorme barrière des Fiz qui la domine.
Poursuivre vers le nord-ouest le sentier traversant cette plaine, puis traversant le torrent sur un pont pour ensuite remonter au collet d’Anterne. Contournant les contreforts de la Pointe de Sales, on bascule dans le vallon de Sales où la descente se poursuit dans une végétation de plus en plus fournie. On rejoint le sentier montant du Lignon, juste au dessus de la cascade de la Sauffaz. La cascade de la Pleureuse, juste un lacet plus bas, peut valoir le détour.
Montée au passage du Dérochoir
Remonter le sentier vers le sud. Après la traversée d’un large replat cerné d’immenses falaises et du torrent, la montée reprend en direction du pas de Sales, taillé dans la falaise au dessus de la cascade de Sales. On poursuit en traversée au dessus du torrent (attention aux névés en début de saison). La montée reprend pour dominer la cascade du Trainant, pour arriver à la belle petite cascade de la résurgence du torrent.
On poursuit le torrent le long du vallon, maintenant sec, formé par une belle petite gorge de rochers de lapiaz. On sort enfin de la gorge sur un grand replat herbeux au fond du large vallon où se trouvent le refuge et le hameau de Sales.
Poursuivre vers le sud à travers de longs replats herbeux où on aperçoit souvent de nombreux bouquetins. Au milieu du plus grand replat se trouve une bifurcation, prendre la branche de droite, menant au passage du Dérochoir (La branche de gauche mène à la brèche du Dérochoir, col au fond du vallon qui n’est pas franchissable).
Le sentier reprend tranquillement la montée, traverse une zone un peu chaotique pour enfin se diriger par une raide ascension vers la crête au niveau d’une large bosse à l’ouest du col. D’éventuels névés s’y trouvant peuvent être délicats à négocier. Sur la crête, la vue s’ouvre brusquement vers le sud.
Descente du Dérochoir
La descente commence juste à l’est de la borne marquant le passage, par une vire protégée par une grosse corde descendant vers la gauche, puis la droite. Malgré l’ambiance austère de ce raide plan incliné, la vire est plutôt facile, mais il faudra faire particulièrement attention aux cailloux et graviers, et surtout ne pas les faire rouler dans la mesure où il y a peut-être du monde plus bas dans le passage.
La partie la plus délicate se situe dans la moitié inférieure du passage, beaucoup plus raide avec des ressauts rocheux plus importants, où la progression est facilitée par des marches et des barres métalliques, ambiance via ferrata. Le passage le plus difficile se situe dans une fissure plutôt verticale où quelques pas en opposition faciliteront le passage. Le dernier ressaut tout en bas nécessiteront de se tenir à la corde pour franchir une dalle.
Poursuivre sur le sentier descendant vers la gauche, passant à travers un canyon de chaos rocheux coincé entre d’austères aiguillettes rocheuses d’un côté et l’immense falaise verticale de l’autre. Il faudra bien faire attention à suivre les points rouges pour ne pas s’égarer dans les blocs. Puis la descente se fait plus facile avant de plonger par de raides lacets vers les Ayères de Pierrières où on retrouve la piste.
Revenir tranquillement sur la piste horizontale vers le Barmus avant de terminer la descente par les pistes de ski.
Remarques
- La partie la plus délicate de la boucle est indéniablement le franchissement du Dérochoir, qui sans être vraiment difficile, est tout de même à réserver aux personnes un minimun habituées aux passages techniques et insensibles au vertige. Ce passage est évitable depuis la combe de Sales en bifurquant vers l’ouest pour traverser le col de Portette et descendre vers le refuge de Platé, puis de poursuivre la descente par le passage des Egratz et finalement revenir vers Plaine Joux par un chemin en légère montée. Les Egratz, couloir rocheux parcouru par un raide sentier en lacets, est assez impressionnant mais sans passages techniques et beaucoup plus accessible que le Dérochoir. Il faudra compter une grosse heure de plus pour cette option, qui aura aussi l’avantage d’offrir une belle vue sur les lapiaz du désert de Platé où est niché le refuge.
- La boucle est également réalisable au départ de Sixt depuis le parking du Lignon, offrant un parcours légèrement plus court, dans la mesure où on s’épargne le long aller-retour sur la piste des Ayères des Pierrières.
- La boucle peut s’effectuer en une grosse journée pour les randonneurs entraînés, mais il est logique de couper la rando en deux par une nuit dans un des refuges : Afred Wills ou Sales si au départ de Plaine Joux, ou bien Moëde-Anterne ou Platé si au départ de Sixt. Attention à la grosse fréquentation estivale de ces refuges, notamment ceux de Sales et Alfred Wills.
- La boucle peut se parcourir indifféremment dans les deux sens. Cependant, on pourra choisir le sens de manière à parcourir les versants Anterne et Pormenaz en début de journée, lorsque l’impressionnante barrière des Fiz est illuminée par le soleil matinal.
- Le superbe lac de Pormenaz peut être ajouté à la boucle. Depuis Plaine Joux, on montera alors par le Châtelet et le raide sentier de la Chorde, et on poursuivra ensuite via le refuge de Moëde-Anterne pour rejoindre le sentier du col d’Anterne.
- Dominant les lacs, le Tête de Moëde offre en beau sommet facile et rapide d’accès à cette boucle qui sinon n’a que des cols comme point haut. On peut y accéder en aller-retour par la crête depuis le col d’Anterne, mais la manière plus esthétique de l’atteindre est d’y monter par le versant est, en parcourant de magnifiques replats herbeux sauvages ponctués de petits plans d’eau dominant le vallon de la haute-Diosaz. On accédera ensuite à la crête par une montée hors-sentier vers un collet évident au nord du sommet. Panorama imprenable sur les Fiz, Anterne, Pormenaz, les Aiguilles Rouges, le Mont Blanc... Compter une grosse heure de plus pour cette option.
- Après une nuit au refuge de Sales, on peut envisager d’inclure dans la boucle des sommets de la chaîne des Fiz. Par exemple, on peut facilement atteindre la Pointe de Sales en aller-retour. Sinon, via le plateau des Salamanes, les plus entraînés iront faire l’ascension de la Pointe d’Anterne ou de la Tête à l’Ane, point culminant de la chaîne. Le retour se fera ensuite par une sauvage traversée du lapiaz vers le Marteau, puis par le rebord du plateau vers la brèche du Dérochoir, et finalement par une arête aérienne vers le passage du Dérochoir.
Détail de la sortie du 25 juin 2022
Le deal du jour : Une seule sortie, l’effort de deux randos, et parcourir les itinéraires de quatre des plus belles randos de la région... Et s’épargner ainsi les habituels dilemmes qu’on a habituellement au départ de Sixt (Anterne ou Sales ?) ou de Plaine Joux (Pormenaz ou Dérochoir ?)...
Ce célèbre Tour des Fiz, classique du coin "vendu" par les acteurs de la région en deux ou trois jours aux gens de passage, doit effectivement pouvoir se parcourir en une seule journée. Même si on a maintes fois fait le parcours par tronçons par le passé, tout enchaîner en une journée serait une belle expérience. Autant que cette journée soit celle d’un début d’été, lorsque la verdure des alpages est à son maximum dans l’atmosphère claire nettoyée par les intempéries de la veille. Cependant, d’année en année, la boucle s’allonge, surtout depuis la fermeture de la piste du Châtelet, et également depuis cette année, l’interdiction des pistes des Ayères et de la route du lac Vert... Il faudra donc partir de Plaine Joux et s’échauffer avec pas mal de distance horizontale à marcher le long des pistes.
7h30 du matin dans le soleil matinal, c’est parti en direction du Châtelet, puis l’ascension du lac de Pormenaz via la Chorde. Le détour par le lac allonge un peu par rapport au chemin le plus court par les Ayères des Pierrières et la piste du refuge de Moëte-Anterne, mais c’est tellement plus joli, surtout lorsque le soleil du matin illumine la barrière des Fiz se reflétant dans le lac... Pérégrinations autour du lac et des quelques plans d’eau éparpillés dans la verdure fleurie...
Pour la suite ? Via le refuge de Moëde-Anterne, la raison voudrait qu’on monte au plus court vers le col d’Anterne. Cependant, la Tête de Moëde, qui domine le paysage, fait de l’oeil, s’offrant comme sommet panoramique pour couronner cette boucle, qui sinon n’a que des cols comme points hauts. Mais tant qu’à y monter, choisissons un itinéraire plus intéressant, par les sauvages replats ponctués de mares de son versant est dominant la vallée de la Haute Diosaz, avec vue sur les Aiguilles Rouges et le Mont Blanc... On s’en prendra plein les yeux dans ce superbe détour, même si le prix à payer est d’ajouter une grosse heure de marche et plus de 200m de dénivelé à l’affaire... La descente se fera par la crête menant au col d’Anterne, histoire de ne pas amputer la boucle de ce passage emblématique.
La suite ? Une tranquille descente par de magnifiques vallonnements verdoyants au milieu duquel le magnifique turquoise laiteux du lac d’Anterne resplendit. Pérégrinations sur les rives du lac... Puis on poursuit la tranquille descente vers le les chalets d’Anterne et le refuge Alfred Wills, sur son immense étendue de vert contrastant avec l’immense falaise minérale qui la domine... Une petite remontée au collet d’Anterne, ou on profite une dernière fois de la vue sur ce versant de la montagne avant de basculer de l’autre côté...
14h, changement radical d’ambiance alors qu’on s’enfonce dans le vallon de Sales. Il fait chaud et humide dans la forêt du fond du vallon alors qu’on atteint la bifurcation dominant la cascade de la Sauffaz. Voilà, on est à même pas une demi-heure de marche du parking du Lignon, c’est comme si on terminait une grosse randonnée pour en commencer une deuxième. On a beaucoup de mal à convaincre les jambes de se relancer dans la montée...
Montée sur le classique sentier qu’on connaît par coeur pour l’avoir parcouru maintes fois. Le passage du Dérochoir est indiqué à 2h30, un horaire qu’on ne tiendra certainement pas, mais les immenses falaises et cascades sont toujours un émerveillement. En attendant, on croise la foule qui redescend du hameau de Sales...
On sort des gorges pour ce large vallon de Sales entouré de ses immenses lapiaz... Les cumulus ont grossi, alternant ombres et lumières sur le décor... Au delà du hameau, on retrouve le calme sur les immenses replats, et les bouquetins sont là...
On abandonne l’idée de faire un détour par le Marteau et de rejoindre le Dérochoir par le rebord du plateau, la forme n’est plus vraiment là. Déjà, la grimpette directe par le sentier sera un effort suffisant... 17h30, voici enfin la crête où le panorama s’ouvre vers le sud. On se pose et on se repose un peu...
Descente du passage du Dérochoir, toujours aussi ludique, même si avec le manque d’agilité dû à la fatigue il faut redoubler d’attention, et aussi ne pas faire tomber de pierres car le passage est étonnamment fréquenté à cette heure tardive. Le sommeil se fait un peu sentir, heureusement en dessous des immenses falaises, une superbe bosse herbeuse contrastant avec la minéralité du lieu s’offre comme un lieu idéal où piquer un petit somme avant d’entamer la descente finale.
19h, on poursuit la descente dans le chaos de blocs avant de retrouver les pentes verdoyantes dominant les Ayères. L’appareil photo ne s’est lui pas réveillé, batterie à plat. Tant pis, quelques belles vues aux couleurs vespérales ne pourront pas être partagées... Etonnamment, on croise encore du monde montant au Dérochoir, dont un couple avec deux gros chiens ("Si si, ils vont y arriver")...
On termine la marche sans se presser sur la longue piste des Ayères, puis descente par les pistes de ski. Malgré la fatigue, on se sent maintenant étonnament bien... Fin de la balade vers 20h30. Le GPS indique 35km de distance, 2200m de dénivelé.
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Merci beaucoup pour ton commentaire, bon été, bonne randonnée......
Il faut environ 3h pour aller d’un refuge à l’autre (descendre environ 400m puis remonter environ autant). C’est à choisir selon quel jour on souhaite le plus long ! Ou selon qu’on est plutôt couche-tard ou lève-tôt en refuge...
Maintenant, le choix dépend aussi des "extras" qu’on souhaite s’offrir en plus de la boucle de base : Alfred Wills si on souhaite faire l’ascension de la Pointe de Pormenaz ou de la Tête de Moëde, avoir le temps de se prélasser sur les rives des lacs, voir le soleil se lever sur les Fiz... Sales si on préfère ajouter l’ascension de la Pointe de Sales, la Tête à l’Ane ou la Pointe d’Anterne, faire un détour vertige par le Marteau, passer le col de Portette et voir le désert de Platé...
bonjour pascal, je prévois de faire le tour en 2 jours en partant de plaine joux. tu nous dis que l’on peut dormir au refuge de sales ou alfred wills mais en regardant la carte le parcourt me paraît très long jusqu’au refuge de sales le premier jour et court le deuxième jour, qu’en-penses-tu ? as-tu des délais approximatif. Merci
Bonjour Pascal,
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Voilà un magnifique topo, qui fatigue les jambes rien qu’à sa lecture. Comment peut-on arriver à faire 2200 mètres de D+ dans la journée...??? Pour ma part, je refuse d’y penser !
Enfin, bravo pour ton courage et ta ténacité !
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Les photos du matin sont vraiment splendides, et les paysages verdoyants font vraiment envie d’aller sur place. Dommage pour l’après-midi, plus chargée en nuages...
Et les panoramas de la fin sont tout simplement "extraordinaires". Quel savoir-faire de photographe !
On en redemande...
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