Le Tabor-antécime nord (2312m) par le versant est et le ruisseau de la Pisse

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1300m
Durée :
9h

Je n’aurais jamais pensé trouver une ligne aussi droite - aussi pure - pour monter à l’étage alpin… – Auteur :

Accès

De Grenoble, aller à Vizille, puis vers La Mure.
Tourner vers Nantes-en-Ratier, puis passer à La Valette. Une fois dans la vallée de la Roizonne, dépasser Fontagneu, et 400 m plus loin, à hauteur des Fréaux, stationner la voiture.
Il n’y pas ici de place prévue pour les voitures, donc soyez attentifs à ne pas déranger les locaux.

Précisions sur la difficulté

Montée complètement hors trace.
Dans l’approche, puis dans la partie proprement dite du ruisseau, il y a deux passages nécessitant les mains. Mais cela est court pour le premier, et plus long mais sans trop d’exposition pour le second.
Dans la partie supérieure, le couloir de la "Vigie Verte" est raide mais non difficile.
Le retour par la forêt sous la côte de Lau demande à être étudié à l’avance…

Remarques :
• Cet itinéraire comportant quatre franchissements du ruisseau, et une remontée dans le lit du dernier affluent (de très faible débit semble-t-il), tenir compte de la quantité d’eau potentielle avant de partir, en particulier lorsque la fonte des neiges est encore en cours.
• Il y a très peu de zones encombrées de végétation (vernes, herbes hautes, orties…). La progression est globalement très facile.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3336 OT "La Mure - Valbonnais")
  • Altitude minimale : 1020 m
  • Altitude maximale : 2312 m
  • Distance (A/R) : 10 km
  • Balisage : aucun

Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).

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Itinéraire

Lignes générales :
Cet itinéraire se décompose en trois parties distinctes :
1. Les pentes inférieures dénommées le « Talus » (D+ 350 m)
2. Le lit du ruisseau proprement dit (D+ 460 m)
3. La partie supérieure hors forêt (D+ 480m)

Dans la partie centrale, arrivent quatre affluents en rive droite.
Dans la partie supérieure se trouve une tour rocheuse caractéristique, bien individualisée, avec une grosse tache de lichen vert désignée par l’appellation de « Vigie Verte »

Détails :
Du côté sud du hameau, prendre un chemin charretier bordé de hauts murs de pierres. Monter jusqu’au pied du « Talus » du ruisseau, en restant sur sa rive gauche.
Remonter dans ces gradins en suivant les lignes de facilité : une petite trace apparaît rapidement.

Vers la droite, on rejoint un pierrier. Le remonter sur sa rive droite.
Repérer de grandes marques blanches peintes sur la roche : des lettres « R » et des flèches.
Suivre leurs indications pour venir buter contre un ressaut rocheux. La ligne indiquée franchit ce ressaut droit vers le haut : passage nécessitant l’aide des mains, mais étant à peine de l’escalade.
On arrive sur une terrasse bien plane qui est le sommet du ressaut.
NB : une idée préalable était de contourner ce ressaut par la gauche, mais cela n’a pas été vérifié.

Traverser un petit versant horizontalement (50 m) en s’approchant du ruisseau, et contourner par la gauche un second ressaut. Monter vers une zone dégagée et plane.

À partir d’ici on rentre dans le lit encaissé du ruisseau de la Pisse.
Remonter en rive gauche facilement.
Premier affluent venant de la rive droite.
Aller contre un gros bloc qui verrouille le passage. Se glisser entre bloc et falaise, puis traverser le ruisseau.

Monter en rive droite sur environ 30 mètres puis revenir en rive gauche.
Remonter facilement en rive gauche jusqu’à l’arrivée du deuxième affluent : un ou deux bosquets d’arbres à franchir.

Continuer de la même façon jusqu’au troisième affluent.

En rive gauche, contourner un étranglement en montant à travers un bosquet de pins noirs d’Autriche (un peu athlétique).
Basculer en rive droite.

Le ruisseau de la Pisse connait ensuite un ressaut plus abrupt.
Il va falloir le contourner par la rive droite, en remontant une zone rocheuse pentue, mais avec de bonnes prises (20 mètres en II / III où faut mettre les mains ; un peu exposé quand même ; on remonte le lit du quatrième affluent, mais qui était quasiment à sec ce jour : rester méfiant si la fonte des neiges n’est pas encore finie).
Une fois franchi le ressaut, revenir en rive gauche (seule portion où l’on a trouvé des vernes qui gênent) pour atteindre la partie de prairies ouvertes.

Dans la prairie qui se trouve sous la côte de Lau, monter facilement en tournant progressivement vers la gauche pour se mettre dans l’axe du vallon (zone humide avec plusieurs écoulements d’eau : fontaine de la Truie ??).

À partir de là, prendre en repère, en rive droite du lit à sec, la grande tour rocheuse centrale, avec une large zone carrée de lichens verts : cette tour sera désignée la « Vigie Verte ».
Monter le pierrier à son pied, en bordure de rhododendrons de grande taille (versant d’exposition nord).
Arrivé suffisamment haut, traverser à gauche dans les rhododendrons pour rejoindre au plus court une crête où la végétation est moins gênante. Basculer sur le versant au soleil de cette crête.

Monter en direction du pied de la Vigie Verte.
Atteindre le couloir qui se trouve entre la Vigie Verte et une autre tour rocheuse à sa gauche. Remonter ce couloir : raide, mais en se tenant en rive droite, on trouve des marches et des prises de mains. Déboucher au sommet du couloir sur une terrasse rocheuse plane formant un magnifique promontoire sur tout le cirque.

Remonter alors la crête « évidente » plein ouest, en utilisant son flanc droit (en montant) plus commode.
Monter droit en direction du sommet de l’antécime.
Quelques mètres en dessous de l’antécime, aller vers la gauche, sur des vires comportant une trace commode. Arriver à la crête sommitale, sur une large terrasse herbeuse, à 20 mètres de distance du sommet.

Descente :

La descente consiste à emprunter une large vire qui traverse tout le cirque sous l’Oreille du Loup, à aller à la côte de Lau, et à descendre la forêt du versant nord-est jusqu’à la vallée.

Commencer la descente en reprenant le cheminement de la montée.
Sur la crête « évidente », et une centaine de mètres sous le sommet, basculer à gauche dans la pente menant sous les falaises de l’Oreille du Loup. Une trace apparaît qui facilite bien le passage. Aller complètement au pied de la falaise, dans un creux (traces de peinture : petites barres horizontales blanches + un gros cairn au fond du creux).

Traverser le pierrier horizontalement, et continuer sur la trace visible au sol. Descendre très légèrement. Passer un petit balcon rocheux étroit. Arriver sur la crête, en large arrondi, et en végétation, qui domine la côte de Lau. Descendre à la côte de Lau (aucune trace : voir topo de valverco ici).

Pour la suite de la descente dans la forêt qui mène aux Mazoirs, consulter le topo de vermatoiz ici, ainsi que la sortie associée (ne pas négliger cette partie du retour !).

Une fois dans la vallée, suivre le GR qui longe la Roizonne en rive gauche, et aller jusqu’à Lavaldens. Marcher sur la route 1 kilomètre pour rejoindre la petite route qui mène aux Fréaux où l’on a stationné la voiture.
Attention : vouloir continuer à suivre la Roizonne pose problème :
• en rive droite, le point côté 1039 est un très gros rocher qui bloque le passage en bord de l’eau ; et derrière ce rocher il y a deux troupeaux de moutons avec patous associés !
• en rive gauche, il faut franchir un torrent (ruisseau de l’Espalier) qui descend du Grand Armet : trempage des chaussures assuré, jusqu’aux mollets !
Préférer la route est donc un mal qui en évite d’autres…

NB : quelques photos supplémentaires dans la sortie associée au topo.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 26 octobre 2022

Dernière modification : 31 juillet 2024

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Avis et commentaires

Goupil,
La vérification de la vieille trace 1950 sous les rochers de la Freyta a été faite hier mardi. Ce fut assez sportif car il n’en restait plus grand chose, de ce vieux sentier. Les outils ont largement été mis à contribution pour dégager les passages.
Le parcours a donc été fait, mais le sentier n’est pas encore bien fréquentable. Si une bonne partie du travail est faite, il reste encore pas mal de compléments à ajouter. Cela nécessitera au moins une seconde sortie (de 8h) et peut-être plus...

Goupil,
La traversée "Poyet-côte de Lau" doit être intéressante à faire (et puisque tu dis que cela passe). Peut-être essayerai-je dans un futur à définir...???
Par contre la traversée "Les Mazoirs-terrasse 1386", celle-là je suis preneur pour aller la vérifier. Il y a des traces encore visibles sur Géoportail.... ! Je prendrai la scie et le sécateur car cela doit être utile. Il reste environ 500-600 m entre les pointillés. Et puis cela passe par une terrasse toute bien herbeuse, en pleine paroi, dont la position doit être originale.
Heureusement que tu es là pour tout vérifier...

Le terme "plus connu" n’est peut être pas approprié disons "anciennement utilisé", c’est en gros une droite entre l’épaule de la Lau et le Tabor ; autrement dit une variante de ton itinéraire.
Il faut rejoindre la font de la Truie puis le thalweg suivant que l’on remonte sur 40m , tirer ensuite à gauche,remonter un éboulis et en sortir à nouveau à gauche pour rejoindre la grosse croupe qui mène à la crête.
Quant à la traversée Poyet / Epaule de la Lau, ça passe je l’ai faite et même en aller retour !
Autre info concernant la trace sous les rochers de la Freyta : la carte 1950 du Géoportail la montre bien entre les Mazoirs et le pt 1386m rive gauche du torrent de la Pisse, est ce ta première terrasse ?
Si c’est faisable on évite tout parcours sur route et les patous par la même occasion, en stationnant aux Mazoirs.

Bonjour Goupil,
Oui, je me suis régalé dans cet itinéraire comportant quelques questions à résoudre en cours de montée. Tout s’est bien passé.
.
Sur la photo 37, je vois bien les 2 possibilités sur les vires de ce cirque.
Par contre, je ne vois pas bien le passage que tu dis "plus connu" menant de la fontaine de la Truie jusqu’au Tabor directement... Il faut dire que je n’ai pas la carte Didier Richard de ce secteur.
Mais il y a toujours moyen de monter dans ce versant. Reste à savoir le degré de commodité.
.
Quant à la traversée du Poyet jusqu’à la côte de Lau, je comprends bien où cela devrait passer. Mais s’il n’y a plus de trace actuellement, cela doit être bien délicat de s’y retrouver, dans tout ce dédale de forêts et de rochers... Ce serait intéressant d’aller voir sur place quand même, sauf que ce sont bien des efforts, peut-être pour rien...??

C’est encore une belle aventure que tu proposes là, mais malheureusement trop de dénivelée en ce qui me concerne.
Tes photos sont toujours très intéressantes car valorisées par les commentaires associés.
Celle que je retiens c’est la 37°, car comme Pascal j’y vois la possibilité de contourner les Oreilles du Loup.
Il semble qu’il y ait au moins 3 itinéraires pour rejoindre l’épaule de la lau,
la vire supérieure que tu décris, une médiane visible sur la photo (faisable ?) et un passage plus connu qui passe par la fontaine de la Truie et mène directement au Tabor (Didier Richard la nomme balcon Est du Tabor !)
Une belle traversée aventureuse au départ du hameau du Poyet via l’épaule 1760 de la crête de la Chaumette y était également décrite jusqu’à l’épaule de la Lau. Elle est tout à fait dans le style de celle ci, on domine d’ailleurs le torrent de la Pisse pendant un bon moment.

Oui Pascal,
.
On n’imagine pas les possibilités qui existent dans les versants cachés. Et là, ce fut une belle surprise de voir comment cela se remonte aussi facilement.
.
Il faut toutefois étudier comment se passent les avalanches, au printemps, pour jauger s’il est envisageable d’y aller tôt en saison ou pas. Je n’ai pas noté les classiques zones de vernes, synonymes de fin de parcours d’avalanche. Mais il faut être prudent.
Et ensuite il n’y a que le pb du niveau de l’eau de fonte qui pourrait poser difficulté. A voir.
.
Tu as raison pour le contournement par l’est de l’Oreille du Loup, et pour rejoindre le col au sud du Grand Vent. Mais les traces de bêtes ne semblent pas vraiment continues, et il faut valider ce passage avant d’écrire quoi que ce soit. Par contre, le fait d’avoir vu ces marques blanches, vieilles, démontre qu’il y a eu quelque chose de réalisé, fut un temps. A voir, là encore.
.
Je viens de finir le récit de la sortie. Il est en ligne comme sortie associée à ce topo. J’y ai mis d’autres photos, pour compléter celles du topo.

Je l’avais bien vue cette face, vu d’en haut... Mais je n’avais jamais envisagé de pouvoir passer par là !

Bravo pour cette "directissime" originale et bien sauvage comme il se doit qui n’a rien à envier à mes petits parcours d’arêtes !

Et, corollaire à cet itinéraire, voilà donc aussi le contournement par le versant est pour joindre le Tabor à l’Oreille du Loup !

Tes sorties me donnent toujours des idées....Après, on verra !

Bonsoir vermatoiz,
.
Oui bien sûr, il n’y a aucune difficulté technique à cela.
Il faut seulement être attentif à la trace qui est très peu visible au début de la traversée, dans ce sens que tu dis. Il faut commencer à tirer à gauche, en gardant un peu de hauteur pour pouvoir deviner cette trace sous soi.
Ensuite, cette trace se voit suffisamment pour continuer. Et de toute façon, elle passe exactement au pied de la plus haute falaise (celle qui est toute ronde au niveau de la crête).
En quittant le creux sous cette falaise, on rejoint une zone herbeuse. Il faut alors monter plutôt sur la droite dans l’herbe, avant de traverser en direction de l’arête sous l’antécime.
Dans cette montée la trace est un peu raide, mais bonne.
La fin sous l’antécime est facile.
.
J’espère que tu pourras aller le faire !

Belle exploration, bravo !
La traversée "en arc de cercle" peut-elle se faire sans difficulté majeure dans l’autre sens, de la Côte de Lau au Tabor ?

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