Le Râteau - sommet Est (3809m) Arête Sud par le Vallon de la Selle [voie normale]
- Alpinisme
- Ecrins / Isère / Saint-Christophe-en-Oisans (Les Deux Alpes)
- Glacier - Sommet mythique
Accès
Du Bourg-d’Oisans, dans le département de l’Isère, prendre la direction de Briançon et pénétrer (à droite) dans la Vallée du Vénéon par la D530.
Rejoindre et traverser le village de Saint-Christophe-En-Oisans et bifurquer à gauche, à la sortie du village, sur la bonne route goudronnée en direction des Leyrettes, puis des Prés.
Rejoindre le parking terminal à l’altitude 1635m, et se garer.
Précisions sur la difficulté
ALPINISME PD+ (cotation réactualisée par rapport au recul du glacier)
- Traversée d’un glacier crevassé avec pente maxi de 30°
- Escalade délicate dans la brèche du Râteau (Passages de III+ en rocher) et au-dessus de celle-ci afin d’atteindre l’arête sud.
- 5 rappels possibles pour la descente dont 3 fortement recommandés dans la brèche.
- Traversées d’arêtes effilées et engagées en bon rocher.
- Cheminement sur dôme enneigé, corniché ou glacé en fonction des conditions, avec pentes déversantes.
- Traversée de dalles exposées sous le sommet
Avertissement
Altituderando vous informe
La RD530 amenant à la vallée du Vénéon est interdite à la circulation de véhicules, à partir de l'intersection avec la RD1091 (au lieu-dit du Clapier d'Auris) jusqu'au hameau des Étages (Saint-Christophe-en-Oisans), en passant par Venosc (Les Deux Alpes). En savoir plus sur les conditions d'accès. Mis à jour le 23/07/2024
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3436 ET "MEIJE PELVOUX"
- Altitude minimum : 1635m
- Altitude maximum : 3809m
- Distance : environ 22km
- Horaires {{}} : comptez entre 3 et 4h pour le premier jour (du parking au Refuge de la Selle) et de 4h30 à 5h30 pour le deuxième jour (du refuge au sommet)
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Matériel
- Crampons
- Casque
- Piolet
- Baudrier
- Descendeur
- Corde de 30 mètres minimum pour les rappels
- Frontale
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
PREMIER JOUR
- Marche d’approche vers le Refuge de la Selle (1050 D+)
Du parking, suivre les panneaux en direction du Vallon de la Selle.
Le sentier traverse une partie boisée puis chemine plein Est et intégralement sur la rive droite du Torrent du Diable.
A l’altitude approximative 2300m, le parcours se fait plus caillouteux et pentu.
Le sentier bifurque alors vers le Nord-Est et rejoint le Refuge de la Selle situé sur une plate forme naturelle.
- Bien repérer le départ du sentier du refuge vers le glacier, en prévision du départ nocturne et "à la frontale" du lendemain.
DEUXIEME JOUR
- Ascension du sommet Est du Râteau (1150 D+)
LE DEPART
Du refuge, emprunter le sentier qui part légèrement à l’ouest puis bifurque au dessus de celui-ci, plein Est.
Il chemine ensuite, sous les contreforts rocheux du Pic de la Grave et de la Pointe Thorant et rejoint le pied de ce qui reste du Glacier de la Selle.
LE GLACIER DE LA SELLE
S’équiper et s’encorder, prendre pied sur le glacier et viser l’évidente brèche située plein Est.
* L’itinéraire du Glacier de la Selle mesure approximative 2 km et peut être tout en glace et très ouvert en fin de saison.
* Enjamber alors les nombreuses mais étroites crevasses, et contourner par la droite une dernière crevasse plus importante située à l’approche de la brèche.
LA BRÈCHE DU RÂTEAU
Arrivé au pied de celle-ci, se déséquiper et entamer l’escalade de son couloir rocheux très pentu d’environ 50 mètres de haut (passages d’escalade de II à III+) , la fonte du glacier des 20 dernières années ayant considérablement augmenté cette hauteur.
- 3 relais séparés d’environ 15 mètres y ont été installés pour la descente en rappel.
L’ARRÊTE SUD DU RÂTEAU
Arrivé au sommet du couloir (3235m), escalader la face rocheuse de gauche (Nord) afin d’’entamer le long cheminement de l’arête Sud du Râteau.
- L’escalade débute par plusieurs pas de II+ et se poursuit plus haut, par des dalles inclinées à environ 45° munies de bonnes prises.
L’itinéraire passe ensuite par la traversée d’arêtes effilées et très étroites sur une centaine de mètres.
- Encordement recommandé pour les personnes pas très à l’aise sur ce genre de terrain.
Cheminer ensuite sur une vire à gauche de l’arête, qui permet de la récupérer peu après.
Emprunter alors,une bonne trace assez pentue dans des pierriers et rejoindre une deuxième section d’arêtes étroites d’une trentaine de mètres.
- Encordement recommandé.
Continuer sur la trace dans les pierriers qui vient buter sur un dièdre de 10 mètres (3550m).
Escalader (II+) afin de prendre pied à nouveau sur l’arête et de rejoindre peu après, la base d’un dôme enneigé (en glace en fin de saison estivale).
LE DÔME DE NEIGE
En fin de saison, on prend pied sur ce dôme aux alentours des 3630m, et celui-ci rejoint 100m plus haut un petit col situé entre l’antécime (à droite) et l’arête sommitale du sommet Est du Râteau (à gauche).
- S’équiper obligatoirement avec crampons et piolet.
Le dôme peu être corniché sur son côté Est en fonction de l’enneigement et doit être parcouru à distance raisonnable de son bord droit en effectuant un léger arc de cercle de la gauche vers la droite.
L’ascension se fait plus pentue en son milieu (environ 35°) mais peut impressionner car ses pentes déversantes vers la gauche se terminent sur des barres rocheuses.
L’ARRÊTE SOMMITALE
Arrivé au col, se déséquiper si plus de neige, poursuivre à gauche (Ouest) et gravir la pente caillouteuse sur environ 20 mètres.
Laisser alors l’arête afin de cheminer côté sud et rejoindre le parvis d’une dalle assez exposée.
- Au cours de notre ascension, nous étions en premier lieu, restés sur l’arête en traversant une autre dalle exposée, mais avons préféré faire demi-tour afin d’éviter une traversée menant au sommet, que nous avons considéré trop engagée. Nous avons donc pris la décision de passer dessous.
Traverser la dalle avec prudence en longeant un mur à main droite et en s’agrippant à quelques aspérités rocheuses .
La dalle adhère assez bien au chaussures mais sa traversée se fait obligatoirement par temps sec.
Remonter ensuite sur l’arête et traverser avec prudence une nouvelle portion dallée et exposée (voir vidéo ci-dessous) menant au sommet du Râteau (3809m)
LE PANORAMA
La vue est immense dans toute les direction sauf à l’Est puisque barrée par le mythique Grand Pic de la Meije (3983m), tout proche.
Au Nord, le Plateau d’Emparis, l’Aiguille Occidentale d’Arve, le Grand Galibier, et par temps clair, la Vanoise et le Mont Blanc.
A l’Ouest le Pic de la Grave et le Glacier de la Girose.
Au sud, les Têtes du Replat, La Barre des Ecrins, les Bans, les Rouies et son glacier, le Sirac etc...
LA DESCENTE
Par le même itinéraire.
Vidéo de la traversée de la dalle du sommet :
Avis et commentaires
L’histoire suffira Alain...
J’ai l’impression d’appartenir à la préhistoire...
Bravo !. En fin de saison ce genre de course prend un degré de difficulté supplémentaire. Les voies normales des Ecrins ne sont déjà pas données en général, mais ces dernières années elles ont "pris cher". La montagne évolue vite. Les souvenirs d’Alain sont désormais d’une autre époque...
Belle course, joli topo
Félicitations
Merci pour ce commentaire "éclairant", Alain !
Superbe course, bravo Cyril.
Bravo Cyril.
Comme ta course semble très rocheuse, je vais apporter mon témoignage sur l’ascension de ce grand sommet des Ecrins.
Le vallon de la Selle se termine par deux plateaux. Le plateau supérieur occupé par le glacier et le plateau inférieur qui était, lui, occupé par un glacier recouvert de pierrailles. Il doit rester des lambeaux de glace par ci, par là. Une lange avec séracs joignait les deux plateaux.
Pour l’ascension, on traversait le glacier en direction de la brèche du Râteau. Arrivé sous celle-ci, on quittait les crampons et on y accédait en quelques petites minutes par une petite sente dans les éboulis.
On partait à gauche pour grimper quelques dalles et très vite rejoindre l’arête neigeuse.
On chaussait les crampons et on les quittait plus jusque sous le sommet qui présentait une petite traversée aérienne.
La voie était une course de neige cotée F.
Le revers de cette facilité, c’était les corniches.
Une en particulier, surplombante et invisible à la montée, mais qui à la descente, "foutait une trouille" rétrospective. Une corniche qui a sommé la fin des rêves de bien des alpinistes, dont un ami.
De l’arête, deux couloirs de neiges descendaient sur le glacier de la Selle, deux voies plus directes, sans doute praticables en tout début de saison, certaines années.
Dernier détail, c’était en 1980, une autre époque...
Bravo ! ca donne envie !
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