Le Grand Vent (2600m) en boucle par la Combe Fourane, le Col de la Baisse et le Rocher Rond

De l’aire de stationnement, rejoindre d’abord le hameau du Mollard, puis prendre le chemin en direction du refuge de Rivobruenti.
Poursuivre sur le sentier vers le lac de Rif Bruyant et le Coiro. Au lieu-dit de Serre Pourcy, franchir à gué le ruisseau de Combe Fourane.

C’est à partir d’ici que commence l’exploration hors sentier et la remontée de la rive gauche du verrou délivrant l’accès à la combe Fourane.
Il faut se diriger plein est en restant assez proche du torrent. Sortir du couvert forestier au pied d’un pierrier. Continuer droit devant au plus simple, c’est la que là pente se redresse. On pourra retrouver quelques traces d’un ancien sentier. Le mieux est de rester le plus possible à découvert sans s’enfoncer vraiment dans les bois. Entre 1600 et 1700m, sortir franchement dans une belle trouée, puis atteindre la “zone de combat” - limite supérieure de la forêt, étage des landes à rhododendrons, à genévriers et autres arbustes.

• Vue générale de la combe Fourane, à gauche sur la photo.
  Vue zoomée sur la rive gauche du verrou.
• Pour ma part, j’ai tiré un peu trop à droite dès le départ (par rapport à ce que j’avais prévu), remonté les pentes le plus à découvert possible juste au sud du torrent intermittent issu du Ser du Tour, avant de tirer une diagonale à gauche en forêt pour déboucher dans l’éboulis vers 1600m (bien visible sur les prises de vue satellite du Géoportail). Dans tous les cas, cette remontée demande du flair et de l’expérience dans ce genre de terrain “sanglier”.

Je suis parti à l’aube vers 5h20 du matin, et lorsque je pénètre dans la combe Fourane après avoir franchi ce verrou à la réputation coriace, elle est encore dans l’ombre - et le restera jusqu’au col de la Baisse, accentuant la sauvagerie et l’austérité des lieux... Il existe encore, dans les massifs alpins, de ces endroits délaissés, oubliés de presque tout le monde...

La prochaine étape est d’aller traverser le torrent pour rejoindre la rive droite. Au plus simple vers 1750m environ. Puis, remonter face à un nouveau verrou que l’on franchira par la gauche à la base d’un éboulis, puis en le longeant par la droite.
À l’étage suivant, on pourra effectuer un détour vers la cabane du Clot de la Ligne.
La suite s’effectue sur le balcon intermédiaire en rive droite. Une fois ce dernier verrou passé, déboucher dans la combe pierreuse sous le col de la Baisse que l’on atteint en surmontant un raide ressaut.

Du col de la Baisse, remonter l’arête sud-est et gagner le sommet du Grand Vent.

• L’arête est au début effilée et aérienne. On pose les mains mais rien de réellement technique. On peut contourner des sections bien aiguisées, tantôt par la droite, tantôt par la gauche. À mi-chemin, l’arête s’élargit tout en restant redressée jusqu’au sommet.

Au beau milieu de cette chaîne de montagnes aux pans immenses et vertigineux, sur ce fil des plus aiguisés entre ombre et lumière, entre terre et ciel, je savoure cette solitude toute particulière, celle de vivre ces instants hors du commun dans le plus beau des silences...

Descendre sur le fil de l’arête ouest ralliant le Rocher Rond. D’abord, un peu aérienne et escarpée, elle s’élargit jusqu’au petit sommet précité.
Puis, il faut descendre à main gauche dans de raides gradins pour regagner le fil de l’arête. On finit par atteindre la jonction des crêtes des Choumeaux et de l’Envers de Parier.

Dévaler cette dernière afin de recouper un sentier peu marqué (sur IGN) vers 2100m environ. Puis, partir à l’opposé vers la crête des Choumeaux.

• Ce détour permet de contourner la partie tourmentée de la crête des Choumeaux décrite dans ce topo : Rocher Rond (2320m) par la Crête des Choumeaux.

Ce contournement n’est pas des plus évidents, la trace se perd de temps à autre. Il faut passer au pied d’une barre rocheuse puis viser un passage évident (repérable de loin) sous les ultimes escarpements avant de prendre pied sur le fil de la crête des Choumeaux.

Rester sur le fil jusqu’à recouper le sentier du GR 50. Basculer en versant sud et regagner le refuge de Rivobruenti. Rester vigilant juste avant de le rejoindre car le sentier du GR se perd dans la forêt au niveau du dernier virage !
Enfin, retour au Mollard et au parking en bord de route.

Cette escapade, j’en rêvais depuis cinq ans, depuis que j’avais gravi le Grand Armet en 2019... Une idée qui avait muri bien trop longuement, quelques fois évoquée à droite, à gauche, puis délaissée pour d’autres secteurs tout aussi sauvages... Cette année, c’est la bonne et quelle joie de sortir enfin ce parcours !