Le Grand Mont d’Arêches par le Planay et la Combe Nord-Est

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1650m
Durée :
9h

Cela faisait bien 30 ans que je n'étais pas retourné au sommet du Grand Mont. Pour ce retour j'ai choisi l'itinéraire que je préférais, même s'il est un peu fermé, celui qui donne à cette sortie un caractère un peu plus alpin : la montée par la Combe Nord-Est. Je l'avais parcouru la première fois le 14 Juillet 1986 et les choses ont bien changé…(Voir plus bas) – Auteur :

Accès

A Albertville au deuxième feu, traverser à droite le Pont des Adoubes puis emprunter à gauche la D925 pour se rendre à Beaufort.
A Beaufort au Centre-Ville, devant l’OT, traverser à droite le pont sur le Doron et emprunter la D218A, direction Arêches.
A Arêches, au feu prendre à droite direction Le Planay en suivant la D218A.

Ici nombreuses places de parking. (Se garer au Chornais n’est pas toujours facile)

Précisions sur la difficulté

Il y a du dénivelé et de la pente.

La traversée du goulet qui débouche au Lac Tournant peut se révéler délicate, par grosses eaux, à la fonte des neiges par exemple, .

A l’altitude de 2530 m, le franchissement d’une barrière rocheuse par un verrou souvent occupé par un névé en béton très raide peut poser un problème. Selon l’importance du névé un piolet s’avérera utile.

La pente moyenne de la combe jusqu’au verrou approche les 30°. Après on évolue dans du 15-20°. Dans le verrou ça dépendra de l’enneigement.

En cas d’enneigement relativement important, avant de s’engager dans la combe, bien évaluer les risques de coulées. Un piolet pourra rendre la grimpée plus confortable. Et toujours dans ce cas, si on voudra redescendre par ce même chemin, alors les crampons, en plus du piolet, seraient les bienvenus.

Inutile de préciser je crois, qu’une bonne paire de chaussures est indispensable.

Attention aux possibles chutes de pierres.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3532 OT Massif du Beaufortain
  • Altitude minimale : 1203 m
  • Altitude maximale : 2686 m
  • Distance : environ 16 km
  • Horaires : comptez 9h
  • Balisage : Jaune puis jaune et rouge jusqu’au Lac Tournant. Du Lac Tournant au Lac Seston, sente avec suffisamment de cairns. Par la suite quelques vagues traces et de rares cairns au départ, puis plus rien.
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Itinéraire

conditions

Splendide météo de jour de fête pour ces retrouvailles.

Bon sentier du Tour du Beaufortain jusqu’au Lac Tournant, ensuite suivre une sente relativement bien tracée et "cairnée" jusqu’au replat sur lequel se trouvent les Lacs Cornus et Seston.

A partir d’ici le terrain va devenir minéral et on évoluera dans toutes sortes de pierriers, On trouvera quelques rares cairns et de très vagues traces à l’entrée de la combe puis plus rien.

Et là-haut.... Une grosse émotion quand même !


Nous nous sommes garés au Planay. La montée jusqu’à Les Quéfins nous a permis de chauffer correctement les moteurs.

Après la grimpée en forêt, nous sommes donc passés aux Chalets des Combettes puis aux ruines d’Entre le Fer (ce sont des restes de bâtiments d’exploitation du cuivre au Grand Mont) pour nous avancer vers le fond du vallon du Ruisseau César.

Les rochers du petit défilé qui débouche dans la cuvette du Lac Tournant franchis, nous nous sommes dirigés vers le Lac Tournant et sa couleur émeraude. Magnifique ce petit lac dans son écrin vert ! On aurait envie de rester là.

Petite note : juste avant ce lac se trouve une "gouille", souvent vide, qu’on appellerait le « Lac » Paton.

Ensuite nous avons poursuivi à plat pour aller chercher la sente qui va nous aider à gravir les pentes jusqu’au replat où se nichent les lacs Cornu et Seston. Cette sente on l’aperçoit dès qu’on a franchi le petit défilé. Elle est en face un peu sur la droite, dans les rhodos et les myrtilliers.

C’est une sente bien marquée en général et bien « cairnée » qu’on suit sans problème. Ceci étant dit je tiens à repréciser, c’est bien d’une sente qu’il s’agit et non pas d’un sentier. C’est à dire qu’il peut y avoir des segments où elle se fait très discrète.

Arrivés au Lac Seston, vers 2200 m, nous laissons la sente continuer vers le Col de la Forclaz pour tourner carrément à droite et s’engager alors franchement dans la Combe Nord-Est.

Au début il y a quelques cairns et de très vagues traces, mais après c’est selon l’inspiration.
Aucune chance de s’égarer, on avance entre deux crêtes. Ceci dit, ces dernières sont assez déchiquetées pour garder les oreilles en alerte. Des chutes de pierres sont possibles surtout si des cornus sont en vadrouille par là-haut.

Sur une distance de 750 m et avec un dénivelé de 330 m nous allons évoluer dans un terrain minéral de pierriers, de caillasses de toutes sortes et d’éboulis plus ou moins croulants.

Il y a de l’ambiance, mais tout ça n’est pas si raide et ça se monte bien.

A l’altitude 2530 m une muraille rocheuse perpendiculaire aux deux crêtes ferme la combe dans quasiment toute sa largeur. Son franchissement se fait par un verrou à droite. Ce jour-là, et comme c’est souvent le cas, le verrou est occupé par un raide névé en béton (J’ai failli me retourner un gros orteil en pensant pouvoir y planter ma chaussure !).

En s’aidant des mains, il a fallu donc grimper à gauche sous les rochers, le long du névé sur 20-25 mètres, dans des éboulis et un terrain schisteux. Pas de quoi casser une vitre, mais comme les prises sont aussi solides que de vieilles molaires il faut un minimum d’attention. Surtout s’il y a quelqu’un dessous.

Nous débouchons alors au pied d’un plateau incliné, d’aspect quelque peu lunaire. L’antenne qui annonce le sommet semble à portée de pied mais il faudra encore 450 m de montée et 120 m de dénivelé pour l’atteindre.

Pour redescendre nous avons d’abord suivi le chemin normal balisé par des traits jaunes et une multitude de cairns, jusqu’au Col de la Forclaz, Au col nous avons quitté l’itinéraire qui descend sur le Lac de Saint-Guérin, pour suivre la sente, en direction du Lac Seston.

Á noter que la sente avant de plonger vers le Lac Seston traverse un bout de pré et n’est pas très évidente à repérer. Il faut bien regarder. Par la suite elle est un peu escarpée jusqu’au lac, et par temps de pluie ça peut être olé, olé !

Après le Lac Seston même chemin qu’à la montée.

Chronique d’une sortie d’été en montagne, le 14 Juillet 1986.

Des potes m’avaient parlé de la Combe Nord-Est du Grand Mont d’Arêches.
J’avais bivouaqué au Lac de Brassa. Le ciel était noir, il tombait des gouttes et le Grand Mont était dans les nuages.
Le barda plié, je dégringole vite fait vers la combe du Ruisseau César. D’importants restes d’avalanches descendues de la Légette du Gd Mont et de ses contreforts encombraient le vallon.

Dans le goulet d’accès à la cuvette du Lac Tournant ça bouillonnait vilain et de l’autre côté du goulet c’était encore l’hiver, tout était blanc avec au moins 40 cm de neige au lac.

M’aidant du piolet j’attaque direct les pentes pour rejoindre le plateau des Lacs Seston et Cornu. Bonne surprise la neige portait assez bien.
Là-haut sur le plateau l’épaisseur de neige devait dépasser le mètre et par conséquent pas de lacs visibles !
A ma droite, une rampe de neige parsemée de pointes de rocher, disparaissant par en haut dans les nuages. C’est par là !...
Après avoir évalué les risques de coulées j’attaque la grimpette. Au début de l’ascension la pente était modérée, mais se redressait très fortement à l’approche du verrou avec une neige de plus en plus dure. Sans crampons il a fallu piocher et avec pas loin de 20 kg sur le dos pas simple de garder la bonne position.

Pour de l’ambiance, il y avait de l’ambiance !

Après le verrou j’ai continué à progresser dans un brouillard insondable (Ah, marcher sur de la neige dans une purée de pois !!!).

Un peu plus haut un vent glacial s’est levé balayant par intermittence le brouillard. Et heureusement, car j’ai pu apercevoir un court instant la croix du sommet, et comme le mot d’ordre était « surtout ne pas dépasser la croix ! » autant dire que j’ai bien enregistré distance et direction.

A peine arrivé à la croix j’entends le premier grondement de tonnerre vers Albertville. Tel le Pointer anglais, la truffe dans une belle trace, je file à tout berzingue, vers l’antécime. Arrivé là, voyant que l’arête Nord-Est est pratiquement déneigée je décide de descendre par là. Arête jamais parcourue, mais j’avais lu qu’elle était relativement facile. Et elle l’était, mis à part des névés à négocier et un ou deux passages scabreux.

J’ai déboulé ainsi directement au Col de la Forclaz alors que par là-haut ça commençait à bien allumer (ça été mon feu d’artifice du 14 Juillet). De là une sympathique ramasse jusqu’au site du Lac Cornu, lequel ne le voyant pas, j’ai carrément oublié qu’il y avait un lac et donc je l’ai traversé. Ben oui…

Quelques ramasses plus tard et une ou deux sueurs froides dans le goulet du Lac Tournant, où ça bouillonnait encore plus vilain que le matin, via au pas de charge, parce que le plafond était carrément descendu et derrière ça cognait fort et il commençait à tomber dru.

Juste avant Les Combette j’ai rencontré un quidam qui emmenait une soixantaine de gamins d’une colonie camper au Lac Tournant !!!!! Planté dans ses « rangers », porte-carte sur la poitrine, c’était un imbécile, mais c’est une autre histoire….

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Randonnée réalisée le 8 septembre 2018

Dernière modification : 12 mai 2023

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Avis et commentaires

Bonjour,

vous étiez sans doute sur l’itinéraire par le Col de la Forclaz et il est vrai qu’après ce col on est confronté à une jungle de cairns.

Avant un grand névé recouvrait pratiquement toute l’année le sommet du Grand Mont et descendait jusqu’à ce col. Il n’y avait alors qu’à suivre les traces sur la neige.
Le névé a disparu laissant la place à un terrain escarpé et tortueux dans lequel c’est pas facile matérialiser une trace. Résultat pas mal de gens pensant être sur le bon chemin y vont de leurs cairns.

J’ai fait l’ascension depuis le télésiège du Grand Mont.
Dès le départ, des fenêtres se dégagent sur le Mont Blanc.
Jusqu’au refuge de l’alpage, le sentier est bien marqué.
Ensuite, cela se complique et les cairns constituent souvent les seules indications.
Quelques névés tardifs sont disséminés sur le parcours, pouvant rendre compliquée l’ascension finale.
Mais du sommet, le panorama est exceptionnel, notamment sur le Mont Blanc et la Vanoise (Mont Pourri, glacier de Gébroulaz, dôme de Chasseforêt…), mais aussi sur les massifs alentours.

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