L’Aiguillette (2610m) - Hivernale - couloir sud-ouest et arête ouest

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
1200m
Durée :
1 jour

Sommet exigeant de la barre de la Blanche, l'Aguillette de Seyne serait - à la dimension du massif - la Verte du Mont Blanc avec ses pentes soutenues et sans accès facile. Nous proposons ici une montée par le couloir sud-ouest et l'arête ouest, à faire en hiver par bonnes conditions. La descente par la crête de Conforant est de toute beauté si l'enneigement est adéquat. – Auteurs : et

Accès

Sur la D900, passer le col de Maure, direction Seyne, prendre à droite pour rejoindre le hameau Maure. Continuer sur l’étroite route jusqu’au parking situé au point 1462 sur la carte IGN.

Les infos essentielles

  • Carte : IGN TOP25 3439ET
  • Dénivelée positive : 1200m
  • Temps : 8h aller/retour
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Itinéraire

Monter à l’Aiguillette est assurément une entreprise d’envergure. En hiver, c’est de l’alpinisme d’une difficulté non négligeable avec des pentes soutenues à 40 / 45° sur les 300 derniers mètres

  • Matériel : crampons, piolet. Casque et corde conseillés.

Ce mardi-là je m’éveille avec une intuition très inconsciente qui me fait oublier les raquettes malgré les recommandations du chef. En fait aucun de nous trois ne partira avec ses raquettes au vu de l’enneigement général du massif.

Du parking 1462m nous remontons la piste jusqu’à la première épingle et nous allons directement vers le torrent. Le sentier traverse par deux fois le cours d’eau et rejoint la cabane des Mulets 1710m, soit déjà 250m d’accomplis.

Nous progressons sur la crête du clos du col de la Pierre, et à une altitude d’environ 2030m, avant que la pente ne se redresse, nous traversons vers le couloir sud-ouest (ravin des Cots de Selon).

La neige a un regel plutôt variable et nous atteignons les 2300m dans une belle ambiance et surtout dans une terrible chaleur.

Quelques parpaings nous visent maladroitement, faisant des bonds dans la neige. Nullement impressionnés, nous étudions quelques couloirs dans la muraille de la Moutière que nous ne tenterons certainement jamais. Encore que par de bonnes conditions de glace cela doit le faire...

Au-dessus des 2300m la pente forcit pour atteindre les 35 et 40°. Un petit couloir en neige lourde amène à une épaule entre une petite bosse de neige et les pentes sommitales.

Nous apercevons brièvement un grand oiseau. Le dessous des ailes est noir avec quelques tâches blanches. C’est un vautour Moine.

Ces pentes deviennent raides et soutenues sur environ 150 mètres. Quelques blocs affleurent et rendent l’escalade un peu plus aléatoire. La neige n’est pas terrible. Pour les pieds ça va, mais le piolet ne tient pas grand chose. Un passage délicat (ardoises délitées et blocs) nous rappelle que nous avons pris une corde.

Enfin l’arête ouest se radoucit un peu pour les derniers 80 mètres et nous voilà tous les trois au sommet dans une belle ambiance. La face nord est himalayesque (pas loin...). La grande barre, la grande Séolane sont superbes dans leur manteau d’hiver.

Pour la descente, je propose de faire une boucle par l’arête nord et de traverser ensuite sous le sommet dans des pentes moins raides.
Après expérience ce n’était pas le meilleur choix, car la traversée en face nord s’est révélée plutôt délicate dans une pente expo en neige fuyante, et qui plus est, avec des blocs difficiles à gérer.
À ce petit jeu, Jean s’en sort à l’aise, moi je me méfie de cette traversée descendante avec mes crampons alu, et je me mets face à la pente en cherchant des prises de main. Hubert préfère traverser en remontant vers l’arête Ouest qui est finalement plus facile. Ce sera le passage le plus dur.

La suite est une longue traversée en neige assez esthétique sur la ligne de crête de Conforan qui plonge vers l’ouest. Les passages horizontaux se succèdent avec de courts décrochages. Progressivement la neige s’efface et on déchausse pour quelques désescalades rocheuses (II).

S’ensuit une partie de "cherche chemin" dans des éboulis agrémentés de fils de fer à bestiaux. Nous trouvons enfin une piste qui mène au torrent. Quelques remontées après, sur l’autre versant, et c’est une nouvelle recherche qui aboutit enfin sur le sentier "cabane des Mulets - parking".

Timing de la course avec les pauses :

  • Départ : 8h00
  • Sommet : 13h00
  • Retour voiture : 17h00

Puisqu’on vous le dit : l’alpinisme bas-alpin ça existe !

Avertissements et Droits d'auteur

Dernière modification : 21 octobre 2022

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Auteurs : ,

Avis et commentaires

salut, merci 😉

magnifiques photos ! ça me fait bizarre de voir la crête des Gliérettes toute blanche.

Superbe sortie, bravo !

Alain : merci pour le lien.

Ha ! je te rejoins Hereme quand tu dis que tu es originellement attaché à l’ancienne dénomination. Comme le dit Alain, la nouvelle appellation de ce territoire est assez colorée. Le mariage des Alpes et de la Haute Provence pouvant être une "joint venture" réussie dans l’optique marketing. Lorsque je parcours ces vastes étendues désertiques qui rayonnent d’une vive lumière, elles ne présentent rien de ce qui fait un bon produit marketing. A l’écart des modes et des courants porteurs, elles sont davantage un appel ou un rappel vers un ailleurs, comme le Tibet. D’un point de vue économique, ce sont les "pauvres Alpes", que même les Marseillais (qui en sont les administrateurs)ignorent au profit du Queyras, de la Vallouise, ou du Mont Blanc. Ce sont les pauvres et vastes Alpes. Le qualificatif de "basses Alpes" ne leur enlève rien...

Ben oui, mais j’utilise toujours le terme de "Basses-Alpes" car j’y suis originellement attaché.

On trouve par exemple dans les Savoie nombre de villages définis par Xxxxx d’en Haut et Xxxxx d’en Bas sans que cela ait quoi que ce soit de péjoratif. Il s’agit d’une simple localisation géographique.

Si la "Narbonensis" de JC (non, pas Jicé, mais l’autre), la "Provincia romana" du VIème siècle et les Basses-Alpes administratives se recoupent partiellement géographiquement, la Provence moderne si bien évoquée par Jean, Paul, Alexandra, Frédéric, Pierre et les autres, c’est avant tout une entité culturelle, associée à la diversité de ses paysages.
Et la Haute Provence de Giono et la Basse Provence de Mistral n’évoquent pas les mêmes images.

Va pour le terme froid "Alpes de Haute Provence" administratif, mais je garde les poésies, parfois mêlées, parfois séparées, des Basses-Alpes et de la Provence.

De même je reste à Châlons sur Marne et non à Châlons-en-Champagne, alors que l’on a un Chalon / Saône, un Châlons / Vesle, un Chalonnes / Loire, ...

oui c’est très Marketing. Je ne suis pas contre. Il faut vive avec son temps. Ceci dit l’alpinisme peut être romantiquement intemporel...

La nouvelle appellation, mariant Alpes et Provence est quand même, à mon humble avis, une vraie réussite...

Hello Johnny !
Je fais un peu exprès de rester sur l’ancienne appellation. Il était en effet un temps où "bas" n’était pas péjoratif. C’était même, peut être, plus fort que "haut" dans la hiérarchie spirituelle. C’est à Christian Bobin que revient la palme pour son roman "le Très Bas"... toute une philosophie ...

Johnny

Ça c’est du lourd ! Bravo !
Joli les Alpes de Haute-Provence (je préfère cette nouvelle appellation à celle des Basses Alpes qui soit dit en passant ne sont pas basses du tout !)
Merci de bous faire partager ces bambées des alpes du sud.

La vidéo est en ligne !!

Salut Paul,
Il va neigé toute la semaine ,a partir du 15/2 je te proposerais un autre couloir !

On attend une répétition avant le mois d’avril 😉

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