Grand Tournalin (3379m)

Avant-propos

Au cœur du Valtournenche se dressent les Alpes Valdôtaines, qui englobent toute la rive gauche italienne de la Vallée d’Aoste.

De nombreux sommets dépassant les 3000 mètres y sont placés. Le Grand Tournalin en fait partie des plus hauts, et avec de nombreux intérêts d’ascension comme le panorama d’exception devant le Mont-Rose ou encore le fameux Cervin !!

Et puis le secteur est sauvage... De quoi enchanter tous les amateurs de courses peu populaires !

Récit du parcours emprunté

• D’une part : entre la Barmaz et le Col du Tournalin

Au départ d’un grand parking, nommé la Barmaz (2032m), suivre un court instant une route goudronnée puis emprunter à main gauche un joli sentier s’infiltrant en sous-bois, étant un raccourci de la route...

Après avoir grimpé ardemment quelques instants, on prend pied au cœur du vallon du Tournalin.

Le cadre est enchanteur : d’un côté ces magnifiques prairies avec le somptueux hameau de Cheneil, typique alpin avec toits en lauses et bergeries... Et d’une autre part, le Cervin qui se dessine fièrement et qui impressionne quelque peu... Un aperçu de la randonnée qui nous attend !

Traverser Cheneil puis arriver au niveau d’une intersection de plusieurs sentiers : prendre à gauche direction le Grand Tournalin (sentier balisé jaune et indiquant le sommet). D’ailleurs le sommet est droit au fond du vallon et se voit bien depuis ce point-ci.

Après une belle montée douce en forêt, on rejoint une autre intersection d’où l’on prendre à gauche une fois de plus.

Là, on emprunte des alpages ; traverse une série de ravins puis l’on surmonte un beau verrou glaciaire, donnant accès à de jolies prairies confortables. Alt. 2600m environ.

Les cairns et le sentier sont toujours présents ; on entame dès à présent une raide moraine sur 200 mètres de D+ avant de pénétrer doucement au milieu d’une combe austère et rocailleuse entre le Petit Tournalin (3207m) et le Grand Tournalin (3379m).

Les cairns et les bons balisages indiquent le chemin au milieu de ce dédale de blocs et d’éboulis : en règle générale il faut se tenir sous le versant sud du Grand Tournalin, main gauche de la combe.

Ps : des névés peuvent subsister en début de saison...

Et quelques rochers plus tard, on met les mains légèrement pour passer un ressaut défendant l’accès au Col du Tournalin (3145m), entre les deux Tournalins...

• D’autre part : l’ascension finale du Grand Tournalin

En repartant du col, des blocs et des éboulis décrivent au mieux le terrain rencontré lors de cette ascension de l’arête sud.

Bien suivre les cairns et balisages jaunes ; contourner quelques ressauts par ci par là et arriver à niveau d’un couloir péteux.

De là, un câble permet de contourner le couloir par la droite et quelques rochers (IIb max.) sur une dizaine de mètres puis l’on traverse une dalle aérienne afin de parvenir à une brèche étroite sur l’arête.

D’ici, il n’y a plus franchement de difficultés : des longs pierriers avec toujours des cairns et balisages jaunes qu’il faut suivre afin de ne pas trop galérer dans ce terrain croulant et friable fait en grande partie de schistes...

Il y a environ 130 mètres d’ascension d’éboulis pour enfin voir apparaître la crête finale, à plat menant à la croix sommitale de l’antécime Ouest (3370m).

Ambiance garantie au niveau de cette antécime avec une magnifique croix, typique des Italiens...

Le véritable sommet, une dizaine de mètres plus haut est atteignable par une scabreuse et très exposée traversée d’arêtes où le rocher est très incertain et non tracé. C’est possible mais n’en vaut pas la peine car le panorama est le même et c’est tout simplement suicidaire...

Un panorama d’enfer !

Un des intérêts majeurs de cette course alpine est sans doute son point de vue que l’on peut apercevoir et qui est juste incroyable avec d’un côté le massif du Mont Rose et ses vastes glaciers ; les sauvages Alpes Valdôtaines ; la vallée d’Aoste ; le massif du Grand Paradis au Sud ; la haute vallée d’Aoste avec le Ruitor et puis l’on se dirige progressivement vers le Mont-Blanc ; les Alpes Valaisannes (Grand Combin) et enfin, les murailles acérées de la Dent d’Hérens et du mythique Cervin !! Tous ces contrastes de paysages et de terrains sont saisissants ! La randonnée vaut le détour rien que pour cela !!

Le retour du sommet

Une descente se faisant prudemment par le même itinéraire : être particulièrement vigilant lors de la désescalade des passages scabreux de l’arête et aux chutes de pierres !

PS : On peut se faire un aller-retour "express" au Peitt Tournalin, en empruntant la ligne de crête (balisage jaune), par un cheminement en versant ouest en contournant quelques gendarmes rocheux. Des blocs et éboulis croulants mènent à la plateforme sommitale avec une autre croix...
Panorama saisissant sur le Grand Tournalin... On peut évidemment se faire ce sommet intermédiaire à la montée, ce qui est à choisir en fonction de son état...

En tout cas, le reste de la descente se fait par le même itinéraire, jusqu’à revenir dans les prairies et Cheneil d’où l’on peut se prélasser dans une des auberges typiques du coin... La Barmaz et le parking sont tous proches...