Gran Sometta (3166m) en boucle par les Mottes de Plété (2840m, 2870m, 3018m), avec option Bec Carré (3006m)
- Randonnée
- Italie / Alpes pennines
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1370m
- Durée :
- 7h
Oui, il faut faire abstraction de toutes les infrastructures de la station de ski, mais le panorama est tout de même exceptionnel sur ce cirque de Breuil-Cervinia, avec en tête d'affiche le mythique Cervin. C'est une boucle contrastée, où l'on alterne pistes de ski ou autres télésièges avec des secteurs encore relativement préservés et peu fréquentés. Le cœur de cette randonnée consiste en un superbe parcours de crête entre les Mottes de Plété et la Gran Sometta, hors sentier, mais globalement peu difficile. Optionnellement, on profitera du passage par le Col Inférieur des Cimes Blanches pour se mesurer à la forteresse du Bec Carré, nettement moins bienveillante ! – Auteur : Caillou
Accès
Au départ d’Aoste, descendre la vallée centrale jusqu’à Châtillon, puis remonter toute la vallée du Valtournenche sur la SR46 en suivant la direction de Breuil-Cervinia.
Peu avant le grand tunnel d’entrée dans la station, au niveau d’une grande aire de stationnement pour camping-cars, il faut bifurquer à droite en direction du quartier "Cielo Alto". Poursuivre sur cette route qui monte en épingle entre d’affreuses barres d’immeubles, quasiment jusqu’au terminus où l’on trouve deux parkings publics successifs vers l’altitude 2150m (environ 60 places cumulées).
Précisions sur la difficulté
- Cet itinéraire n’est pas spécialement long, mais il peut malgré tout se révéler usant du fait de son profil un peu en montagnes russes.
- Sur les portions avec balisage officiel, rien de particulier à signaler, hormis les raides montées finales sous le Bec de Pio Merlo et sous la Motte de Plété Occidentale, où le sentier grimpe dans des pierriers stabilisés de gros rochers et blocs.
- Hors sentier à navigation globale facile entre les Mottes de Plété et la Gran Sometta. Des cairns, peu nombreux et pas toujours évidents à suivre, semblent matérialiser la trajectoire.
- Toute la ligne de crête sommitale de la Motte de Plété Orientale est assez aérienne, avec des falaises côté Nord, et des pentes herbeuses ou caillouteuses très raides côté Sud. La descente de l’arête Est de la Motte de Plété Orientale dans un terrain en gradins demande un peu de concentration, car très raide et un peu impressionnante.
- La remontée de l’arête Nord-Ouest de la Gran Sometta n’est vraiment pas difficile malgré les apparences vue de loin. Aucun problème à trouver le point de passage pour la bascule en face Sud juste sous le sommet afin de retrouver la voie normale, qu’on empruntera à la descente sans aucune difficulté.
- Option Bec Carré :
Itinéraire non balisé, mais partiellement cairné, principalement dans des pierriers malcommodes. Deux cheminées successives équipées de chaînes, sur une vingtaine de mètres de hauteur. Si la première est assez classique, la seconde en revanche est nettement moins triviale, davantage exposée, et dans un mauvais terrain. Casque indispensable, notamment pour les chutes de pierres ! Cette option vous coûtera une grosse centaine de mètres de dénivelé additionnel, mais moins d’un kilomètre. Comptez une petite heure aller-retour.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : L’Escursionista N°7 - Valtournenche, Monte Cervino, Val d’Ayas ovest
- Altitude Min : 2110m
- Altitude Max : 3166m
- Dénivelé cumulé : environ 1370m, hors Bec Carré (+100m)
- Distance : environ 15km (A/R), hors Bec Carré (+1km)
- Horaires : 7h, dont 4h pour la montée à la Gran Sometta, et 3h pour le retour en passant par le Col Supérieur des Cimes Blanches. 1h supplémentaire pour le Bec Carré
- Matériel : Casque pour l’option Bec Carré
- Balisage : Des pistes et/ou le sentier n°17 pour la montée à la Motte de Plété Occidentale, puis hors sentier jusqu’à la Gran Sometta. Sentier n°20B pour redescendre sur le Col Inférieur des Cimes Blanches, puis n°20 pour le Col Supérieur des Cimes Blanches. Enfin, longue descente sur l’itinéraire n°16 pour revenir à Cielo Alto.
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Étant donné la grande densité de sentiers, balisés ou non, dans ce secteur, il est possible de multiplier les variantes d’accès à ces sommets. Je propose dans ce topo un itinéraire principal et quelques alternatives, mais c’est loin d’être exhaustif. À vous de composer votre propre menu !
Attention, le tracé GPX du topo n’est pas issu d’un relevé de géolocalisation effectué sur place, mais a été dessiné à la main après la rando, en suivant au mieux le tracé d’OpenTopoMap ainsi que les photos aériennes disponibles.
I. Le Bec de Pio Merlo
La première étape de cette belle boucle consiste à rejoindre le Bec de Pio Merlo. L’itinéraire "naturel" emprunte plutôt le sentier n°17, même si j’ai préféré utiliser un trajet plus direct, mais sans doute un peu moins agréable puisqu’il emprunte en partie les pistes de ski.
1) Trajet direct
Quitter le parking de départ et commencer par redescendre (!) la route d’accès. Quelques virages plus bas, juste au-dessus du petit tunnel, on trouve sur la gauche une grande esplanade herbeuse à côté du départ du télésiège de Cielo Alto. Il faut la traverser pour rejoindre le débouché de la piste de ski. On va progresser en fait sur la piste (au sens chemin) parallèle à la piste (de ski), dans des pentes d’emblée assez soutenues.
Environ 150m de dénivelé plus loin, à la première épingle, tourner à droite. Quelques minutes plus loin, il faudra se diriger vers la droite (Ouest), là où l’on voit la piste (chemin) partir entre les arbres. Cela nous amène rapidement au point coté 2305m, jonction avec le sentier n°17.
2) Sentier n°17 (itinéraire non testé)
Pour attraper le sentier n°17, il faut initialement continuer un peu plus bas sur la route. Environ 200m en aval du petit tunnel, on trouvera son départ : une petite rampe dans un décrochement du mur de soutènement au bord de la route. Suivre alors le n°17 jusqu’à rejoindre le chemin du trajet direct au point 2305m.
Ce parcours est plus long d’environ 400m par rapport au trajet direct et ajoute une bonne vingtaine de mètres de dénivelé.
3) Montée au Bec
À partir du point 2305m, il n’est pas très utile de suivre à la lettre le balisage du n°17, mieux vaut rester sur la piste. Ne pas oublier tout de même de bifurquer à droite environ 200m après le point 2305m. Un peu plus haut, là où la piste grimpe en lacets, on croise l’itinéraire n°65 à la perpendiculaire. On poursuit ainsi sur notre raide piste jusqu’à l’arrivée du télésiège de Cielo Alto.
On aperçoit déjà la petite tour du Bec de Pio Merlo (2620m) au-dessus de nous. Pour l’atteindre, l’itinéraire n°17 utilise un petit sentier, d’abord herbeux, puis qui nous fait passer à travers un chaos de blocs dans des pentes raides pour le final. Attention la tour du Bec n’est pas du domaine de la randonnée (escalade franchement exposée !).
II. Les Mottes de Plété
1) Motte de Plété Occidentale
Redescendre au petit col au pied du Bec de Pio Merlo pour partir vers l’Est sur la large ligne de crête, puis rapidement pour une traversée ascendante à flanc vers la droite afin de contourner la bosse 2726m. On débouche sur un joli plateau herbeux autour de 2700m, que le sentier va nous faire traverser (légère dépression) pour rallier la base de la Motte de Plété Occidentale.
Pour rejoindre le col d’accès à la Motte, il faut progresser dans un pierrier de gros rochers. Le terrain devient assez chaotique mais reste très bien balisé. Arrivé au collet, on part à droite pour un aller-retour sur la large bosse de la Motte de Plété Occidentale (2840m) avec son très singulier banc géant !
2) Motte de Plété Centrale
Redescendu au collet, on emprunte la traversée légèrement descendante à flanc sous la bosse 2874m. C’est à partir d’ici que le hors sentier commence car, peu avant le point bas, on monte main gauche pour prendre pied dans le petit vallon herbeux juste au-dessus.
On remonte à vue ce paisible petit vallon jusqu’à un point haut qui domine une sorte de canyon qui nous sépare de la Motte de Plété Centrale. Chercher vers la droite un point faible pour descendre dans la cuvette, puis remonter à vue dans un terrain facile en direction du cairn sommital de la Motte de Plété Centrale (2870m).
3) Motte de Plété Orientale
Pour la suite de l’itinéraire, prendre cap vers l’Est, et naviguer à vue, dans un terrain sans difficulté, sur la large rampe triangulaire menant à la pointe 2961m. Je suis d’abord resté côté gauche de la rampe pour ensuite la traverser et rejoindre le côté droit au niveau de la petite tour caractéristique facilement repérable de loin, mais on pourra préférer rejoindre ce côté droit dès le début de la rampe.
On retrouve une ligne de cairns et une vague sente qui indiquent la trajectoire à suivre pour franchir sans forcer les petits escarpements barrant l’accès à la pointe 2961m. On débouche juste avant cette pointe et il n’est pas nécessaire d’y monter puisque la sente nous la fait contourner à flanc par la droite quelques mètres en contrebas.
Peu après, on arrive à un petit col juste avant une nouvelle petite pointe (qui n’est pas le point coté 2951m sur l’Escursionista), une nouvelle fois contournée par la droite (flanc Sud) dans de raides pentes herbeuses/caillouteuses inconfortables. Vraiment très peu marquée, la sente continue à flanc, avec quelques cairns, et quelques taches de peinture probablement d’un antique balisage (orange-marron). Si on perd la sente, on peut essayer de rejoindre le fil, mais il ne faut pas chercher le faire trop tôt car l’arête est peu praticable dans cette zone. Sinon on peut viser une sorte de petit épaulement rocheux sur la droite, juste avant que la crête ne se redresse. On pourra alors rejoindre le fil de l’arête dans des pentes raides et caillouteuses mais peu difficiles.
Au bout de ce raidard, on atteint la jolie ligne de crête finale, à nouveau herbeuse sur sa face Sud. On en parcourt le fil, de plus en plus aérien mais jamais technique ou significativement exposé, jusqu’au cairn signalant le sommet de la Motte de Plété Orientale (3018m).
III. La Gran Sometta
1) Descente de la Motte de Plété Orientale
La descente de la Motte de Plété Orientale est le seul secteur un peu délicat de cet itinéraire, hors Bec Carré. Aucun pas d’escalade et pas d’exposition à proprement parler, il s’agit seulement de redescendre dans des pentes particulièrement raides et un peu impressionnantes (surtout au début), et dans lesquelles il ne vaut mieux pas glisser. Le terrain, vaguement en gradins, est plutôt rocheux proche du fil de l’arête, et plutôt herbeux à droite.
On descend prudemment la grosse cinquantaine de mètres de dénivelé qui nous sépare du col suivant, en négociant au mieux les différents petits escarpements. Le point 2966m indiqué sur l’Escursionista n’est pas un col mais une petite bosse sur la ligne de crête, encadré par deux petits cols situés quelques mètres plus bas (environ 2950m).
2) Montée à la Gran Sometta
La montée qui suit à la Gran Sometta n’est vraiment pas difficile, et la navigation reste très intuitive et assez libre, car la crête présente peu d’obstacles ou de passages contraints. Il y a même quelques traces de passages, une vague sente de plus en plus marquée au fur et à mesure qu’on grimpe.
On remonte tranquillement, sans histoire, dans un terrain relativement correct, légèrement à droite du fil. Seul un très court ressaut de blocs un peu fastidieux vient perturber l’ascension, vers 3100m.
Juste après ce chaos, environ une quarantaine de mètres sous la tour sommitale, la sente, maintenant évidente, oblique naturellement vers la droite pour rejoindre la face Sud en utilisant l’unique point de passage facile.
On débouche alors sur le sentier n°20B de la voie normale, et il ne nous reste plus qu’une vingtaine de mètres pour la Gran Sometta (3166m), point culminant de cette boucle. On y profite d’un panorama fabuleux (quand on ferme les yeux sur les pistes de ski et les remontées mécaniques) : toutes les cimes du cirque de Breuil-Cervinia, et tout principalement les énormes masses du Cervin et de la calotte glaciaire de la Gobba di Rollin (Glacier de la Ventina). Plein Sud, on est tout proche du groupe Roisetta-Tournalin.
3) Descente jusqu’au Col Inférieur des Cimes Blanches
Rien de particulier à signaler pour la descente de la face Sud de la Grand Sometta en suivant le sentier n°20B. À noter que cette sente est balisée et numérotée contrairement à ce qu’indiquent les cartes de l’Escursionista. Globalement, la première partie est un peu plus raide dans un terrain plus escarpé, puis l’itinéraire retrouve des pentes plus débonnaires.
On débouche juste au-dessus de la gare d’arrivée du télésiège "Bec Carré", contournée par la droite, ce qui nous oblige à perdre une poignée de mètres pour revenir au Col Inférieur des Cimes Blanches (2894m).
IV. Le Bec Carré (A/R)
1) Approche
Franchir le col et contourner la gare d’arrivée du télésiège "du Col" : juste derrière on trouve main droite une amorce de sente s’écartant de la piste pour une trajectoire à flanc dans les blocs et les cailloux. La sente s’évapore assez vite mais il faut poursuivre à flanc dans un raide pierrier malcommode, en montant un peu pour rejoindre une épaule herbeuse.
Note : On peut également attaquer ce flanc d’un peu plus bas, au niveau de l’épingle de la piste, droit dans la pente. C’est peut-être moins élégant mais pas forcément plus laborieux. C’est d’ailleurs par là que je suis redescendu au retour.
De l’épaule herbeuse, remonter dans un éboulis très cassant en direction des petites pointes situées à droite du Bec (à son Nord). On y retrouve une sente peu marquée qui monte en direction du Bec en longeant les parois.
2) Les cheminées
On arrive alors au pied de la face Est du donjon central du Bec Carré. On y remonte un cône d’éboulis, mais pas jusqu’au bout : il faut repérer sur la droite une première cheminée équipée de chaînes. Celle-ci n’est pas très difficile : peu verticale, sur du bon rocher, faiblement exposée et correctement équipée.
On atteint une plateforme intermédiaire où l’on découvre la deuxième cheminée, toujours équipée de chaînes mais bien plus corsée ! Tout le long de cette seconde cheminée, bien plus verticale et exposée, le terrain est instable et glissant.
On commence par surmonter tant bien que mal un bloc coincé en travers qui barre le passage, puis on enchaîne avec un rude ressaut blotti contre la paroi. On arrive ensuite à un secteur non vertical mais raide, glissant et déversant, qu’il faut remonter pour atteindre le pied de la dernière difficulté : un petit mur rocheux, vertical voire avec un léger surplomb, toujours assez exposé et dans un mauvais terrain pour les zones d’appuis.
Il ne reste ensuite plus qu’à remonter un éboulis de moins en moins raide pour atteindre la crête sommitale du Bec Carré, qu’il faut parcourir sur toute sa longueur, sans aucune difficulté, en contournant les obstacles côté Ouest pour rejoindre le point le plus haut (3006m). Attention lors de la redescente, l’arrivée au-dessus de la cheminée est assez impressionnante et l’éboulis qui y mène est instable et déversant.
V. Retour : Col Supérieur des Cimes Blanches
1) Montée au Col Supérieur des Cimes Blanches
Par le sentier n°20, finir la descente jusqu’au replat autour de 2850m. On passe au niveau des deux gares de télésièges au point bas. On recommence alors à monter, sans trop se poser de question sur la trajectoire exacte à suivre (sentier n°20, pistes).
Après un parcours facile mais assez rébarbatif, on atteint un plateau où l’on contourne le petit lac artificiel (par la droite ou par la gauche, peu importe) pour rejoindre l’emplacement assez flou du Col Supérieur des Cimes Blanches (2982m).
2) Descente par le sentier n°16
On aborde alors le long retour vers Cielo Alto en utilisant le sentier n°16. Au début, l’itinéraire reste à proximité du tracé du télésiège "Goillet" dont on finit par rejoindre la gare de départ vers 2700m.
Peu après, on passe à proximité du superbe Lac Goillet, et on continue la descente soit par le sentier n°16 soit par la piste parallèle, jusqu’à Chavanon, où l’on quitte la piste à gauche en direction de Cielo Alto. Attention, cette bifurcation est très mal signalée ! Juste avant d’arriver au parking, on traverse la large tranchée caillouteuse d’une piste de ski assez récente.
3) Propositions de variantes de retour, non testées !
Dans des zones probablement moins aménagées par la station de ski. Elles sont incluses dans le fichier GPX.
Au Col Inférieur des Cimes Blanches, au lieu de partir vers l’Est pour rejoindre le Col Supérieur, on peut s’engager côté Ouest :
- Descente par le n°20 puis remontée du n°21/63 jusqu’au pied de la Motte de Plété Occidentale pour retrouver l’itinéraire de montée
- Descente par le n°20 jusqu’à "La Motta", ensuite les n°21A et n°63/19 jusqu’à "Cléva de la Seya", puis le trek n°107 ("La Gran Balconata del Cervino"), un petit bout sur le n°18A et enfin le n°17 pour finir la boucle.
Auteur : Caillou
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