Glacier de Beugeant (2660m), traversée du col de l’Encrenaz (2579m)
- Randonnée
- Aiguilles Rouges / Haute-Savoie / Vallorcine
- Glacier
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1400m
- Durée :
- 8h
Un parcours en boucle à la découverte de quelques glaciers en sursis sur un des versants reculés et sauvages des Aiguilles Rouges, où on ne croisera pas grand monde... – Auteur : Pascal
Accès
Chamonix ou Martigny - le Buet, grand parking à proximité de la gare.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’un itinéraire réservé aux randonneurs alpins expérimentés, en grande partie hors-sentier sur un terrain sauvage typé "haute montagne" malgré l’altitude modeste. Cela nécessite une bonne aptitude aux terrains raides de caillasses, de neige et éventuellement de glace, même si techniquement, il n’y a aucune difficulté de grimpe (quelques courts ressauts nécessitent à peine les mains). Une paire de crampons est vivement recommandée pour faire face aux situations.
La navigation en terrain non-balisé et non tracé nécessite un bon sens de l’itinéraire pour traverser des zones souvent barrées par des ressauts rocheux raides. Il faut bien repérer les points de passage à la montée au cas où le retour par le même chemin s’avère nécessaire.
Attention au risque assez important chutes de pierres pouvant descendre des falaises pourries de l’Aiguille de l’Encrenaz, de part et d’autre du col.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1340m.
- Altitude sommet : 2660m environ (sommet de la moraine de Beugeant), 2579m (col de l’Encrenaz).
- Durée : 8h.
- Carte : IGN TOP25 3630OT Chamonix- Massif du Mont Blanc.
Période
Praticable en conditions estivales, en général à partir de juin, cependant il est fortement préférable de faire le parcours tôt en saison, avant que les névés ne fondent trop en altitude ou ne deviennent trop "béton", en général avant mi-juillet. Non seulement cela simplifiera énormément les traversées des champs de caillasses, mais c’est aussi nécessaire pour la descente du glacier vers le col de l’Encrenaz (les passages à 35° ne sont pas vraiment praticables si en glace, au quel cas il faudra faire demi-tour au sommet de la moraine).
Praticable à skis en période hivernale, par bonnes conditions de neige.
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Itinéraire
Ascension
Depuis le parking de la gare du Buet, traverser la route et prendre le sentier montant vers la cascade de Bérard et sa buvette, et poursuivre le sentier s’enfonçant longuement dans le vallon de Bérard et son refuge.
Lorsque le sentier se remet à monter en fond de vallon en direction du refuge, peu après le franchissement d’un torrent sur un pont, repérer à gauche une petite combe herbeuse permettant de monter facilement vers une prise d’eau aménagée, en montant le long d’un torrent. Une fois à la prise d’eau, poursuivre la montée le long du torrent jusqu’à atteindre, sur la gauche, une large rampe herbeuse éventuellement parcourue par un torrent (la rampe herbeuse au dessous, au niveau de la prise d’eau, n’est pas praticable).
Remonter facilement cette rampe jusqu’à la croupe herbeuse de son sommet, en négociant facilement quelques petits ressauts raides. Un autre petit couloir montant à droite permet ensuite de poursuivre la montée pour déboucher sur de larges pentes de moraines.
Remonter ces moraines dans un décor de plus en plus minéral sous les restes du glacier d’Anneuley. Tirer à gauche de manière à atteindre, en franchissant quelques dalles, une croupe morainique qu’on remonte. Se diriger vers l’est pour viser un collet évident au sommet d’un petit cône de caillasses.
On bascule dans la combe de Beugeant, occupé par un glacier maintenant coupé en deux. Traverser la partie ouest du glacier, débonnaire et non crevassé, en remontant au plus facile la combe pour se diriger vers un autre collet. Ce collet est défendu par une raide pente de caillasses croulantes, assez pénible.
La bosse de moraine au nord du collet est le point culminant du parcours, offrant une belle vue sur ce versant des Aiguilles Rouges dominant le vallon de Bérard.
Traversée vers le col de l’Encrenaz
Depuis le sommet de la bosse, il faudra constater la praticabilité de la traversée de la partie est du glacier, notamment l’absence de glace sur la pente raide descendant rive droite en direction du col de l’Encrenaz. L’autre difficulté est un court ressaut raide permettant de descendre sur le glacier depuis le collet. En cas de mauvaises conditions et faute d’équipement adéquat, il faudra redescendre par le chemin de montée.
Prendre pied sur le glacier, et le traverser jusqu’à son rebord droit en restant assez haut sur le replat de la cuvette pour éviter les éventuelles crevasses plus bas. Descendre ensuite la pente (35°) proche du rebord droit, en prenant quand même garde aux éventuelles chutes de pierres pouvant tomber de la falaise.
On rejoint les pentes de caillasses en bas du glacier, qu’il n’y a plus qu’à traverser à flanc pour ensuite remonter au col de l’Encrenaz, encore par un petit mur de caillasses croulantes.
Itinéraire non-glaciaire vers le col de l’Encrenaz
En cas de mauvaises conditions présumées (notamment tard en saison), il est préférable d’atteindre le col de l’Encrenaz sans avoir à traverser le glacier de Beugeant.
Pour cela, au sommet de la première rampe, ne pas poursuivre la montée par le couloir à droite mais poursuivre en traversée vers la gauche en navigant au plus facile à travers les dévers herbeux, sans chercher à prendre de l’altitude, puis descendre un peu pour arriver à un replat qu’on traverse vers l’est.
Au bout du replat, après une courte descente, on aboutit à une petite cuvette. Un étroit couloir recouvert d’un petit pierrier permet de s’en échapper par le haut. Poursuivre ensuite la traversée horizontalement vers l’est pour viser une bosse herbeuse évidente en bas de l’arête descendant du Chardonnet. Derrière se trouve de grandes pentes de moraines qu’il n’y a qu’à remonter au plus facile, au début en tirant vers l’est, puis tout droit en choisissant plutôt les croupes légèrement herbeuses.
On aboutit à un replat de caillasses au bas de la petite combe au bout de laquelle se trouve le col de l’Encrenaz. Traverser la cuvette de caillasses, puis remonter cette combe en restant le plus possible à gauche, histoire d’être à l’abri des pierres qui, libérées par le dégel, dévalent la pente du glacier. Viser les pentes "les moins pires" un peu à droite du col, qui ensuite s’atteint facilement.
Descente par Praz-Torrent
Descendre versant est du col par le couloir caillasseux de droite (le couloir herbeux de gauche est beaucoup plus délicat). Naviguer ensuite au mieux dans la profonde combe de caillasses, alternant cuvettes parfois occupées par des névés tardifs et verrous de moraines. Sur le haut, éviter le côté droit, car des pierres tombent souvent des falaises pourries de l’Aiguille de l’Encrenaz.
Vers 2300m, le terrain se fait plus végétal. Par quelques pentes plus raides, poursuivre la descente jusqu’au replat au fond de la combe vers 2200m. En suivant une sente discrète indiquée par des cairns, sortir alors du fond du vallon par une traversée vers la gauche.
La sente se poursuit en traversée en direction de Praz-Torrent, passant assez haut au pied d’une croupe rocheuse avant de descendre franchement dans un terrain rocailleux recouvert de fougères assez pénible. On rejoint finalement le sentier de Praz-Torrent au niveau d’un gros rocher. Il n’y a plus qu’à descendre ce sentier, assez rocailleux, jusqu’à croiser les téléskis du Buet d’où on rejoint le point de départ par les pistes.
Descente par le lac de la Remuaz
Le sentier de Praz-Torrent est certes le plus direct, mais n’est pas le plus agréable ni le plus esthétique. Il est préférable d’effectuer le détour par le lac de la Remuaz pour prolonger la partie agréable de la boucle.
Vers 2300m, quitter le fond de la combe de l’Encrenaz vers la droite par des replats de roches moutonnées. Il faudra ensuite effectuer traversée à vue vers le sud, puis descendre par un large couloir évident pour se retrouver au niveau de la dépression où se trouve le lac. Poursuivre ensuite au sud du lac pour retrouver une sente descendant à gauche pour rejoindre le sentier du grand balcon sud, qu’il n’y a plus qu’à descendre pour arriver au col des Montets. De là, le retour au Buet se fait soit par la route, soit par un sentier à sa gauche.
Détail de la sortie du 2 juillet 2022
Ce col de l’Encrenaz, maintes fois aperçu durant les randonnées dans le vallon de Bérard, attire l’attention sur ce versant nord des Aiguilles Rouges dans lequel sont nichés quelques petits glaciers en sursis... Toujours envie d’aller faire un tour de ce côté-là pour voir...
Midi en cette belle journée pour une fois pas trop chaude, c’est parti dans le vallon de Bérard qu’on remonte tranquillement. C’est difficile de voir par où ça passe vu du bas, mais avant de se lancer on a déjà passé du temps à faire l’inventaire des itinéraires et points de passage à l’aide de photos de précédentes sorties dans le coin. On va donc choisir cet itinéraire de droite à gauche dans ce versant complexe, en montant assez haut pour voir les glaciers de plus près...
14h, on quitte le sentier du refuge pour se lancer dans l’ascension totalement hors-sentier. Les rampes herbeuses préalablement repérées se montent finalement facilement, et on débouche sur les grandes pentes de moraines sous les glaciers. On entame alors la traversée de combe en combe, entrecoupée de la raide montée des petits collets de caillasses. Heureusement, les combes ont encore des névés qui simplifient la chose. Dans la caillasse, ce serait une autre affaire...
16h30, on atteint le point culminant de la balade, cette bosse de moraine séparant les deux branches du glacier de Beugeant. Contemplation dans l’ambiance austère, entouré de ces immenses aiguilles minérales...
Voilà la partie du glacier à traverser pour descendre vers le col de l’Encrenaz. Il y a une dizaine d’années, on y penserait même pas, le glacier étant à l’époque rayé de grosses crevasses. Mais maintenant, le glacier, moribond, a perdu toutes ses dents, ou plutôt ses crevasses, et il est facile de les éviter en contournant par le haut du replat. Le parcours peut être fait en neige, mais d’ici deux semaines se ne sera peut-être plus le cas. On se lance donc...
Première difficulté, ce ressaut de neige pour descendre sur le glacier, court mais raide. La neige dure n’est heureusement pas "béton", et, sans crampons, on arrive quand même à mordre suffisamment dedans pour descendre prudemment, Cependant, un piolet n’aurait pas été de trop pour un peu plus de sécurité...
On se lance dans la traversée du replat, puis de la descente vers le col. Un machin rouge traîne dans la neige, juste là. Tiens, voilà donc le piolet souhaité qui se présente, mieux vaut tard que jamais, il n’y a qu’à se baisser pour le ramasser comme on le ferait dans un jeu vidéo...
Sortie du glacier, et encore une petite rasade de caillasse croulante pour monter au col de l’Encrenaz. 18h, La vue, magnifique, s’ouvre dans l’austère combe de l’autre versant.
Quelques hésitations... Redescendre vers le vallon de Bérard par un des autres itinéraires repérés, ou plonger directement vers Praz-Torrent ? L’heure tardive incite à la prudence de ne pas se lancer dans des explorations à la descente, on plonge donc dans la caillasse de l’austère combe qui plonge dans l’ombre, heureusement agrémentée de quelques névés.
Au dessus, les falaises de l’Aiguille de la Mesure dominent. Un coup d’oeil sur l’itinéraire de montée, improbable que ça puisse passer par là... Il faudra revenir...
Maintenant à l’ombre, on va s’épargner le détour touristique par le lac de la Remuaz et descendre au plus court par Praz-Torrent. Sans vraiment connaître le cheminement précis, on s’en sort pas trop mal, il faut juste éviter de descendre trop bas et quitter le fond de la combe par une petite sente vers la droite. Ici, tout est vert, mais la caillasse est toujours là au dessous, c’est parfois assez pénible de marcher dessus en traversant broussailles et fougères sans voir sur quoi on pose les pieds. Mais on finit quand même par rejoindre le sentier de Praz-Torrent.
La descente se terminera tranquillement, même si à la longue le sentier raide et empierré est quand même un peu casse-patte... Fin de la balade vers 20h30, alors qu’un coucher de soleil royal se profile sur le massif du Mont Blanc, ce qui vaudra quelques arrêts touristiques sur la route de Chamonix...
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Hello !
Je ne suis plus allé dans le secteur des Aig. Rouges (et du Mt.Blanc) depuis une 20ene d’années et ces grands sommets me rappellent de bons souvenirs !
Tu aurais pu déposer la photo du piolet sur "Keep the mountain clean", mais j’imagine que le "recyclage" s’est bien passé LOL
T’as regardé aux alentours, pour voir s’il n’y avait pas un reste d’alpiniste en décomposition ?
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