GR® 20 / Sud : de Vizzavona à Conca - 7 jours
- Randonnée
- Massifs de Corse / Corse / Vivario
- GR® - Traversée en France
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 4100m
- Durée :
- 3 jours et plus
Passé le col de Vizzavona la partie sud du GR® 20 se fait plus pastorale, mais elle offre aussi quelques parcours rocheux non négligeables. – Auteur : galipette
Accès
Vizzavona : étape finale du GR® 20 nord, on peut y parvenir en empruntant le Trinighellu ou la route Ajaccio-Bastia.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : IGN TOP 25} :
4149 OT ; 4250 OT ; 4151 OT ; 4250 OT ; 4252 OT ; 4253 OT ; 4253 ET ; 4254 ET. - Topo Guide À travers la montagne Corse (Fédération française de randonnée), édition 2012.
- Distance : environ xx km
- Balisage : Blanc /Rouge GR20
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Itinéraire
- Topo-Guide : À travers la montagne Corse (Fédération française de randonnée), édition 2012.
- Pour info : le topo guide est suffisant si l’on n’envisage pas les variantes "cairnées".
L’EQUIPE
Babette et moi, un sac de 14/15kg pour elle 12/13kg pour moi. (pas le même gabarit).
Nous avons choisi de manger et coucher le soir dans les refuges et de nous occuper du petit déjeuner et du casse-croûte de midi. Les nuitées étaient réservées ce qui nous a permis de gérer nos journées et d’arriver "quand nous" ! Ce que certains ont eu du mal à comprendre.
LA METEO
Canicule pour les deux premières étapes, idéale sur le reste du parcours, 1 heure de pluie anecdotique.
GR® 20 SUD
VIZZAVONA-GITE D’E CAPANNELLA
- +890m
- -224m
Départ tardif, le gîte n’assure le petit déjeuner qu’à 7h et l’on se ravitaille en pain, miel et canistrelli à la petite épicerie. On rejoint rapidement la large piste forestière qui monte en douceur parmi les hêtres. Par instants le Monte d’Oro se dévoile. Les hêtres font place aux aulnes puis aux pierriers de Bocca Palmente : la vue s’étend jusqu’à la côte Est.
Au niveau des bergeries d’Alzeta, le ciel tend à s’obscurcir, on ne presse pas le pas pour autant ! On marchera une petite heure sous une pluie fine, genre crachin, plutôt agréable, et surtout elle provoque la sortie de nombreuses salamandres.
Au col elle s’intensifie, on rejoint le gîte : un grand bâtiment et de petits chalets, on couchera dans l’un d’entre eux. Au repas on retrouve les "trois copains".
E CAPANELLA-REFUGE DE PRATI (1820m)
- +890m
- -590m
A l’origine on avait prévu de passer par la variante et le Monte Renoso ; notre discussion avec les gardes du parc nous en a dissuadées : névés raides à contourner sans équipements, zone de cairns pas très explicite et "paumatoire", et pour finir la veille un hélico tournait à la recherche d’une personne égarée sur la crête. On a donc renoncé ; les quelques personnes qui s’y sont risquées ont doublé le temps prévu et galéré pour retrouver le GR® 20.
Départ pas très visible (ou alors je dors encore). Après un parcours boisé on parvient au plateau de Ghjalgone très coloré : nombreux "genêts" en fleurs, puis on amorce la descente au fond du vallon de Marmanu avant d’atteindre Bocca di Verde par une longue piste.
Arrêt au gîte pour se ravitailler en pain et saucisson et boire une Pietra et direction le refuge.
On suit la piste dans une ambiance très verte : nombreuses euphorbes le long du sentier, puis on attaque une rude montée jusqu’à Bocca d’Oru, dans la brume, et le refuge se dévoile.
La nuit !
J’ai pour habitude de très bien dormir quel que soit le contexte, ronfleurs, à même le sol... Mais là !
Pour être arrivées tardivement nous étions reléguées au 3e étage, l’échelle était raide mais cela ne me perturbait pas plus que cela, si ce n’est que l’on a eu affaire aux ronflements (féminins) les plus indescriptibles qu’il ne m’a jamais été permis d’entendre, des vibrations s’amplifiant pour terminer en râle et qui ont fait se réfugier à la cuisine, nos voisins de couche.
Et pour terminer un portable qui, à 4h, sonne sans fin dans un sac à dos jusqu’à ce que, excédé, quelqu’un le vire sur le balcon.
PRATI-REFUGE D’USCIOLU (1727m)
- +687m
- -747m
Cette étape où l’on navigue entre versant Est et versant Ouest de la Punta di a Capella à Bocca di Laparo, souvent dans la brume, parmi des hêtres rachitiques, me donne l’impression de tourner en rond !
La montée pour atteindre l’arête de Bocca di Punta Mozza est raide et la brume sur la fin du parcours nous offre un spectacle étonnant : vision de chevaux fantômes.
Le refuge est en travaux : peinture, réfection de la salle commune, il fait beau, le gardien sympathique nous amène le repas sur la terrasse et nous offre un verre de myrte maison. D’une manière générale nous avons toujours été accueillies agréablement, et si les refuges sont un peu trop rustiques selon certains, il y a encore les mêmes dans les Alpes (eau froide au bassin, wc lointains...)
USCIOLU-GITE DE A MATALZA (1436m)
- +380m
- -640m
Depuis quelques jours un point douloureux me titillait au niveau des lombaires, je l’ai ignoré mais ce matin au départ ce n’est plus un point mais une barre qui me transperce le bas du dos. J’avale un antalgique et la galère commence !
Je n’ai pas d’appui et je me propulse à la force des bras. Le parcours des arêtes se fait au rythme d’une limace anémiée. Chaque fois que je me retourne, le refuge est toujours en vue ; la réflexion d’un randonneur m’achève : "vous venez d’Usciolu ? c’est à côté" ; j’avale un anti-inflammatoire. Il fera effet mais c’est un peu tard.
Finalement on passe Punta Scadetta pour arriver à Bocca di l’Agnonu. L’ancienne étape qui allait directement au refuge d’Asinau, abandonnée au profit de deux nouvelles étapes, est de nouveau indiquée et balisée jaune, je l’ignorais mais finalement ce n’est pas plus bête.
On longe le Veraculoncu. À ce niveau, pour ceux qui ont réservé à A Matalza un sentier évite Bassetta et permet de rejoindre directement le gîte.
Une bonne douche chaude, une Pietra fraîche, de la charcuterie corse maison, un hôte chaleureux et volubile, voilà de quoi me réconforter pour un temps.
A MATALZA-REFUGE D’ASINAU (1530m)
- +650m
- -634m
Une bonne nuit, une dose d’anti-inflammatoire et me voilà repartie, je n’ai rien d’une gazelle mais j’avance. Le parcours décrié se déroule dans le vallon avant d’attaquer les pente de l’Incudine. La progression est facile, en ce début juillet les coteaux éclatent du jaune des "genêts", puis l’on traverse les buissons d’aulnes odorants pour parvenir à Bocca Stazzunara.
Pause casse-croûte, on profite du paysage : aiguilles de Bavella en particulier.
Je juge plus sage de renoncer à l’aller/retour pour accéder à l’Incudine, vu la descente qui m’attend : dalles, pentes raides... théoriquement 1h mais le gardien de A Matalza m’a prévenue comptez-en plutôt 2 ! Il n’aura pas tout à fait tort.
ASINAU-REFUGE D’I PALIRI (1055m)
- +429m
- -910m
Étape interminable ! Le mal de dos est toujours présent, la chaleur est de retour, la variante alpine est passée à la trappe, je redoute la descente !
Après une descente dans l’ombre du vallon on se pose un instant à proximité d’un ruisseau, sa fraîcheur est la bienvenue. Puis on progresse dans une zone dégagée où la chaleur se fait fortement ressentir.
Au col de Bavella on est confrontées à la civilisation : voitures, motos, cars, parking, cela fait 15 jours que l’on avait perdu tout cela de vue. Une boisson au premier bar venu, et quelques achats : pains, canistrelli... et l’on poursuit vers I Paliri. L’anti-inflammatoire ne fait plus effet et je rame à nouveau, le refuge se fait désirer, le sentier tournicote, monte, descend, remonte et c’est le refuge.
Une douche froide mais ravigorante pendant que Babette gère le repas, une soupe chaude, des ravioli : prévoyant une arrivée hors délai pour le repas, elle s’était chargée au col (merci) et direction "dromi la cuche".
I PALIRI-GITE DE CONCA (252m)
- +160m
- -963m
Grasse matinée pour cette dernière étape, le refuge est vide et on décolle à 8h45. On dort à Conca, rien ne presse.
Cette très belle étape, sauvage, au relief étonnant est souvent délaissée (faute de temps ?). Nombreux sont ceux qui démarrent, ou s’arrêtent au col de Bavella. Dommage, elle fait partie des plus pittoresques.
Le sentier monte et descend, souvent raide. On s’arrête un moment au ruisseau de Punta Pinzzuta pour profiter de sa "piscine" où des têtards batifolent. On prolongerait bien cet instant mais une rude grimpette nous attend avant de plonger sur Conca.
Il fait chaud, la descente sur le gîte, par la route, est laborieuse. L’accueil à La Tonnelle est cordial, le gîte confortable, et la salade du repas appréciée ! Du rosé Corse en plus, tout va bien.
- Le retour
Avec la navette du gîte jusqu’à Santa Lucia, puis en car pour Calvi et retour en voilier sur Cassis. Retour galère pour ma coéquipière qui m’a soutenue ces derniers jours, malgré la calmasse elle va souffrir du mal de mer.
Auteur : galipette
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