Crête de Vermiana (3441m)
- Randonnée
- Italie / Grand Paradis
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1810m
- Durée :
- 8h
La crête Vermiana, entre le col des Reyes Noires et le col du Lauson, face à la Punta del Tuf, correspond à l'épaule ponctuant la très sévère arête sud de la Punta Nera della Grivola. Ambiance minérale, âpre et sauvage, qui tranche de façon singulière avec les riants alpages du vallon de Levionaz, sans doute l'un des plus beaux de Valsavarenche. – Auteur : Marcadau
Accès
D’Aoste ou de Courmayeur, prendre la SS26. La quitter à Arvier ou à Villeneuve pour emprunter la SR23 en direction de Valsavarenche.
Après environ 18km, à la sortie du village de Degioz, quitter la SR23 pour prendre à gauche (tête d’épingle) la petite route de Tignet / Nex / Les Toules.
Stationner au bout de cette route, à l’entrée du hameau de Tignet.
Attention : les places de stationnement aménagées sur la gauche appartiennent aux habitants du hameau. Seules les places de droite sont autorisées. Elles sont relativement peu nombreuses (une vingtaine) et il n’y a aucun autre endroit pour se garer.
Précisions sur la difficulté
- Partie finale hors sentier avec recherche d’itinéraire. A éviter par temps de brouillard.
- Pierrier modérément stable... gare aux coutures des godasses...
- Distance et dénivelés non négligeables.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : L’Escursionista (1:25000) : n° 3 "Valgrisenche - Val di Rhêmes - Valsavarenche", ou n° 9 "Valsavarenche - Gran Paradiso"
- Altitude minimale : 1655m
- Altitude maximale : 3441m
- Distance (A/R) : 21km
- Balisage : jaune (alta via n° 2 et sentier n° 10) / Hors sentier à partir de 3000m environ (ni cairn ni sente).
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).
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Itinéraire
Entrer dans le hameau de Tignet (1665m) et prendre à gauche le chemin (itinéraire balisé n°10 / Alta via n° 2) qui descend vers le torrent de Levionaz.
Franchir celui-ci (passerelle, sous une belle cascade) et poursuivre sur le même chemin, qui pénètre dans la forêt de pins et de mélèzes.
Après d’innombrables lacets, vers 2230m, sous une barre rocheuse, une intersection se présente : prendre à gauche (nord-est) vers Levionaz Desot (ou Levionaz Dessous) et le col du Lauson (ou Loson) (toujours l’itinéraire n° 10 / Alta via n° 2).
On arrive peu après à un oratoire dédié à Sainte Claire puis au joli hameau de Levionaz Dessous (2285m), campé sur l’arête nord de la Punta Leyser.
Le sentier se réoriente vers le sud-est, bascule dans le splendide vallon de Levionaz et descend en pente douce vers le torrent du même nom.
Il traverse le torrent vers 2430m et marque plusieurs lacets avant d’atteindre, vers 2560m, une nouvelle intersection : continuer alors tout droit, vers le col du Lauson, en laissant filer à droite, dans la partie basse du vallon de l’Enfer, le sentier de Levionaz Damon (ou Levionaz Dessus) et du passage du Grand Neyron.
Le sentier, sans doute conçu pour les randonnée itinérantes, et donc pour les marcheurs lourdement chargés (l’Alta via n° 2 compte 14 étapes, de Courmayeur à Donnas) est peu pentu... et donc assez long. Ça donne le temps de contempler le paysage...
Vers 3000m, alors que l’environnement est devenu minéral et que le chemin s’oriente définitivement vers le col du Lauson, désormais bien en vue, partir hors sentier vers le nord-nord-est.
Monter ainsi dans la caillasse en visant l’extrémité gauche d’une barre rocheuse, puis se réorienter vers l’est, au dessus de cette barre (photo 36).
Marquer ensuite une courbe vers le nord-est en cherchant le terrain le plus stable et la déclivité la moins brutale.
On débouche ainsi tout près du col des Rayes Noires (3421m), sous la très austère arête sud de la Punta Nera della Grivola.
Il ne reste plus alors qu’à gagner le point culminant, tout proche, de la crête Vermiana, et à descendre celle-ci, qui est par endroits aérienne, jusqu’à l’épaule, en schiste vert, dominant la Becca Vermiana (3407m), petite pyramide de grès.
Vue splendide sur la Punta del Tuf, qui offre là sa plus belle face, sur l’Herbetet, sur le Gran Paradiso, sur les trois pointes colorées de la Grivola (Punta Bianca, Punta Nera et Punta Rossa... mais pas sur la Grivola elle-même) et sur les splendides vallons alentours, côté Valsavarenche comme côté Cogne.
Retour par le même itinéraire. On peut aussi éviter de remonter au point culminant de la crête et descendre directement dans le pierrier de schiste vert, très croulant mais aucunement dangereux, pour rejoindre, vers 3300m, l’itinéraire de montée.
Auteur : Marcadau
Avis et commentaires
Bonjour,
Ces sentiers et chemins avaient bien été conçus pour des « randonneurs » (très) lourdement chargés.
Mais des randonneurs d’un genre particulier, qui portent une sorte de chapeau tyrolien avec une plume noire sur le coté gauche plantée dans un pompon de couleur. Je veux parler des Alpini.
De fait à partir des années 1920 tout au long de l’arc alpin, de l’Istrie à Monaco, l’Italie a fait construire tout un système de fortifications et par conséquent ces chemins qui reliaient casernes, casernettes et blockhaus permettant une bonne mobilité des troupes en terrain difficile.
C’est ce qu’on appelait le « Vallo Alpino », (le Mur Alpin) long de 1851 km qui obéissait à une stratégie de défense dictée par la configuration du relief et dite « défense à la frontière ». C’est à dire le long même de la ligne de partage des eaux.
Ceci dit, les troupes de montagne italiennes utilisant beaucoup de mulets la faible déclivité de ces chemins avait surtout été étudiée non pas pour faciliter la marche des hommes, mais le pas des bestiaux.
D’où ma boutade.
Aujourd’hui de ces centaines de kilomètres de chemins il en reste des tronçons plus ou moins en bon état qui soulagent les randonneurs, mais font aussi la joie des VTTistes.
Et encore bravo pour vos topos !
Pendant que je rédigeais cette réponse j’ai vu le commentaire de Camox.
Il y a sans doute du vrai en ce qui concerne le Grand Paradis, mais on peut voir ce genre de chemins du Frioul jusqu’au Mercantour et leur mode de fabrication et leurs maillages ne laissent aucun doute.
Bonjour,
bel itinéraire et belles photos,
je voudrai juste rajouter que bien souvent dans le parc du Grand Paradis les sentiers (montent à plat), ces sentiers ont été tracés de la sorte pour permettre à toute la court et aux porteurs du roi Victor Emmanuel II d’accéder à la montagne plus facilement.
Merci à tous deux !
@ Nardino : non, je voulais exprimer la supposition que ce chemin (alta via n° 2), à l’instar des GR, a été conçu pour les randonnées sur plusieurs jours, et donc pour des gens qui portent un gros barda (tente, duvet, réchaud...), de sorte qu’il a été tracé de façon à éviter les trop fortes déclivités, au prix d’innombrables lacets.
Bonjour,
Quelle super sortie et quelle ambiance de "bout du monde" bien rendue par ces photos ! Dommage que ce ne soit pas la porte à coté
"Le sentier, sans doute conçu pour les randonnée itinérantes, et donc pour les marcheurs lourdement chargés" : sans doute de l’humour ?!
Jolies photos, avec une belle ambiance !
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