Col Rénod (3272m)

Le paysage est tout de suite très minéral, loin des prairies fleuries et des alpages accueillants du cœur de la Vanoise, une longue piste caillouteuse (interdite à la circulation) s’élève plein ouest, coupe les pistes de ski et laisse tout le temps pour découvrir l’envers du décor lorsque l’or blanc a fondu ...

Les glaciers sous la Pointe du Bouchet et la Pointe Rénod ont complètement disparu, laissant après eux un enchevêtrement de blocs et de pentes ravinées.

Vers 2900 m, on quitte la piste qui se prolonge jusqu’aux dernières remontées mécaniques sous la Pointe du Bouchet, pour bifurquer à droite en direction de l’échancrure du Col Rénod.

C’est alors que des mirages de cairns apparaissent !!!

Nous croyons en apercevoir un peu plus haut, toujours plus haut, mais dès que l’on s’en approche ils disparaissent et ce sont simplement des rochers amoncelés qui nous attendent.

Au fur et à mesure de la montée dans des pentes raides (40°), entre blocs et barres rocheuses, petits ravins et longs éboulis instables, il faut bien se rendre à l’évidence qu’il nous faudra cheminer au mieux, sans le moindre espoir de trouver d’autres traces de passages d’homo sapiens... et ne gardant comme repère que les rochers finaux délités et ce qui nous paraît l’itinéraire le moins épuisant pour les rejoindre .

A la sortie, les efforts sont largement compensés par la vue imprenable sur l’immense Glacier de Chavière au pied duquel s’étalent les eaux d’une dizaine de lacs (dont ceux Café au Lait et de Chavière), les sommets de Vanoise (Péclet, Polset, Dômes, etc) et ceux de haute Maurienne (Ronce, Charbonnel, Albaron).

Pour bien marquer notre passage (et nous défouler encore un peu), nous avons construit un grand cairn au Col Rénod. Il pourra ainsi servir de repère de sortie et d’encouragement aux amateurs qui seraient tentés par ces lieux.