Cîme des Planettes, (2976m), arête sud
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 1000m
- Durée :
- 9h
La traversée de l'arête Sud de la Cime des Planettes, est un beau parcours ludique sur un rocher incroyablement agréable au milieu des bouquetins, dans un cadre superbe. Escalade loisir au milieu des grands sommets de Vanoise et leurs glaciers, cette arête est un véritable bijou comme le précise Patrick Col dans son topo "Alpinisme en Haute Maurienne". Amateur de cimes, à vos chaussures ! – Auteur : patrick73
Accès
Vallée de la Maurienne jusqu’à Modane, soit par la D1006 ou l’autoroute A43, puis gagner le village d’Aussois par la D215.
- A Aussois, prendre la "Route des Barrages" (barrage de Plan d’ Aval et Plan d’Amont), D108, et se garer sur l’un des nombreux parkings entre les deux lacs (Énormément de monde en journée).
- On peut faire cette course d’arête en partant du versant Tarin, depuis Pralognan la Vanoise et la vallée de Chavière.
Précisions sur la difficulté
Course d’arête facile peu engagée, aérienne mais sans plus et très variée. Ideal pour initiation.
Escalade en 3, un pas de 4 court, un rappel, tout ce qu’il faut pour se faire plaisir !
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : : IGN au 1:25000 3534OT - Les Trois-Vallées/Modane/Pn de la Vanoise (Gps)
- Altitude minimale : 2976 m
- Altitude maximale : 2040 m
- Distance : environ 15 km
- Horaires : comptez entre 1h pour le refuge de la Fournache, et 5 h pour atteindre la cime des planettes, 2 à 3h pour le retour.
- Hors sentier au dessus de 2500m pour atteindre la brèche de la croix de la rue.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Présentation
La traversée Nord-Sud de la Cime des Planettes est une course d’arête peu difficile, originale, se déroulant dans un cadre merveilleux.
Le rocher est d’excellente qualité, les bouquetins toujours présents indiquent les échappatoires versant Maurienne en cas de besoin !
Ce parcours ludique est néanmoins assez aérien avec de fabuleux à-pics côté Tarin.
Ce parcours est vraiment le terrain idéal pour une découverte de l’alpinisme, tout y est rassemblé, la faune, la flore, les paysages, le vide...
Ingrédients d’une superbe journée en montagne !
Fiche technique
- Difficulté : PD sup, plusieurs longueurs en 3c
- Dénivelée : 1000m
- Carte : IGN TOP25 3534 OT
Horaires
- De Plan d’Amont au refuge du Fond d’Aussois 1h30
- Du refuge du Fond d’Aussois à la brèche de la Croix de la Rue (départ de l’arête) 2h
- Traversée de l’arête jusqu’au sommet de la Cime des Planettes 2 à 3h
- Des Cimes des Planettes au col d’Aussois 1h
- Du Col d’ Aussois a Plan d’Amont 2h à 2h30
Matériel
- 4 dégaines
- 4 sangles plutôt grandes
- Corde 60m minimum (rappel de 25-30m dans la voie)
- Chaussures de montagne (ça passe bien "en grosse") ou chaussons d’escalade
- Matériel de sécurité en escalade (casque/descendeur....).
DESCRIPTIF
Approche
Du barrage de Plan d’Amont 2000m, suivre le grand chemin du Col d’Aussois (rive droite du lac) jusqu’au plan de la Sétéria 2208m (30 à 40mn).
Du plan de la Sétéria, suivre le balisage du refuge du fond d’Aussois et col d’Aussois (30 à 40mn pour atteindre le refuge 2356m)
Du refuge du Fond d’Aussois continuer le sentier qui devient caillouteux jusqu’à la cote 2580m (replat sous les barres du col d’Aussois)
Quitter alors le sentier et partir "main gauche" sous la pointe de l’Echelle en direction de la brèche de la Croix de la Rue.
Remonter une rampe raide caillouteuse jusque vers 2700m (sente) et se diriger au mieux entre de petites barres rocheuses jusqu’à la Brèche de la Croix de la Rue 2895m (2h depuis le refuge du Fond d’Aussois)
Cette partie hors sentier se fait au milieu des bouquetins, chamois et autres aigles et gypaètes, un vrai bonheur.
Arête Sud de la Cime des Planettes
L’arête est quasiment horizontale depuis la brèche de la Croix de la Rue (passages très aériens, quelques pas de 3b/3c) jusqu’à une brèche très marquée, équipée d’un relai sur chaîne.
Descendre 25/30m en rappel jusqu’au fond de cette brèche.
Remonter une dalle inclinée en 3b/c sur 30m, jusqu’à arriver au-dessus d’une deuxième brèche (corde à nœuds pour descendre de 5m).
Traverser quelques mètres d’arête puis une seconde corde à nœuds permet de descendre de nouveau dans un petite brèche. Il s’agit de la traversée des clochetons "jumeaux".
Remonter une dalle raide en 4b (20m) puis 3b (20m) jusqu’à l’arête sommitale de nouveau horizontale.
Poursuivre par des blocs puis par des lames fines et aériennes jusqu’au pied du piton sommital (bloc parallélépipédique de 5m, 4b, un spit) superbe.
Descente de la Cime des Planettes
Revenir 50m sur ses pas et descendre au mieux par des petits couloirs herbeux faciles et de petites barres puis traverser horizontalement jusqu’à la croix sous le col d’Aussois où l’on retrouve le sentier du col d’Aussois qui ramène au barrage de Plan d’Amont.
Remarques
- Arête très peu équipée à part le rappel sur chaîne, les deux cordes à nœuds, et deux spits
- Protection aisée sur sangles dans les parties plus "techniques"
Traversée de l’Arête Sud de la Cîme des Planettes, Août 2012
« Les petits princes »
C’est en lisant jusqu’à l’usure le topo-guide de Patrick Col « Alpinisme en Haute-Maurienne » que je tombe par hasard sur cette double page discrète qui décrit une traversée d’arête que je ne connaissais pas dans « le coin » d’Aussois.
De cette lecture je ne retiendrais qu’un seul mot : « Bijou » !
Alors un bijou que je ne connais pas dans ma chère haute Maurienne…Vous pensez bien !
Ni une ni deux, et nous y voilà avec mon inséparable compère Jérôme. Et à la vérité, le mot bijou est bien pâle à côté du plaisir que nous avons eu à parcourir cette arête.
Un de mes grands plaisirs, c’est aussi de les partager ces plaisirs !
Il se trouve que ma sœur « Nano » est venue nous voir quelques jours cet été à Bessans, avec ses enfants Léa et Thom’.
Il nous trottait bien dans la tête « de s’en faire une » comme quand on était jeune, et la jeunesse veut être de la partie.
Alors finalement quoi de plus naturel que de partager la Cime des Planettes ensemble.
Ce sera une première en Alpi pour Léa qui a tournée ses 17 ans et Thomas du haut de ses 14 ans.
Ce sera une façon pour ma sœur et moi de nous revoir, quand à leurs âges, nous parcourions les voies normales des beaux sommets de l’Oisans…Une génération plus tôt !
Le premier casse-tête tient dans la composition des cordées. Nous sommes cinq, il faut faire deux cordées. Nano ne veut pas grimper en tête, il y a trop longtemps qu’elle n’a pas fait de course en montagne, Jé, comme d’habitude ne veut pas prendre une cordée, et il y a Léa et Thom’…
Palabres, rigolades, interrogations…Quand même, dans du 3, 4 max, on doit pouvoir s’en sortir !
Je prendrais donc « la jeunesse » sur ma corde, Jé et Nano feront cordée commune. Nous sommes déjà morts de rire juste à l’idée de Nano et Jé et leurs « pinaillements », hésitations en tout genre et autres parties de rigolades et bien à tort !
C’est ainsi, tout à la rigolade que nous montons au refuge de la Fournache.
Oh ! Ce n’est pas pour gagner du temps que nous montons en refuge, c’est juste pour le plaisir d’être ensemble une nuit là-haut, c’est aussi pour donner une dimension « montagne » à cette belle course à la jeunesse qui rigole encore, mais un peu moins !
10 Août, 5h30, debout, enfin pour les jeunes…ça grogne !
10 Août, 6h, c’est parti. Thom’ cavale autant qu’il a « ramé » pour ce lever, sale gosse !!!
10 Août, 6h30, nous croisons le premier Patou sous le refuge d’Aussois. Le petit groupe se resserre et laisse place au chien qui nous a fait gentiment comprendre que l’on doit s’écarter du chemin.
10 Août, 6h35, nous croisons le second Patou.
10 Août, 6h36, la sale bête s’en retourne et revient vers nous le museau au sol, babines retroussées en grognant. Lever de bâton, jets de cailloux et le cabot s’en va ! Vraiment sale bête !
Bon, le plus dur est fait, on a croisé les chiens !
Le soleil sort de derrière la chaine frontière et inonde de sa douce chaleur bienfaisante le fond du vallon quand nous arrivons au refuge. Les nuées matinales et vaporeuses tamisent une magnifique lumière, prémices d’une belle journée d’été.
Chacun à son rythme, chacun dans ses pensées, ses rêves, nous remontons les pierrailles et barres rocheuses qui nous amènent à la brèche de la Croix de la Rue, départ de l’arête.
L’équipement et les vérifications de la mise de baudriers, attaches et nœuds prends du temps et amène son lot d’énervement, « regarde ton nœud !, ton baudrier est bien bouclé ? Ne marches pas sur la corde ! T’as rien oubliée ? Bon on y va ? »...
Et la troupe s’ébranle.
La jeunesse est impressionnée par le « gaz » mais toute excitée de passer enfin à l’action. « Nano » est tout à l’escalade, avec un œil quand même sur les jeunes. Jé, consciencieusement conduit sa cordée, le pas sûr et sans hésitation.
L’arête est fine et aérienne, horizontale, nous avançons corde tendue posant çà et là une sangle sur un becquet.
Léa et Thom’ s’en sortent comme des princes, sûrs, habiles, précis, heureux.
J’ai deux grands sourires sur mes talons ! Leur joie est à son comble.
Un petit mur raide, Thom’ trépigne, ça ne va jamais assez vite pour la jeunesse !
Je le fais passer devant, sa sœur suit, la jeunesse est partie, deux p’tits princes en équilibre entre ciel et terre sur la Cime des Planettes… Rencontrerons-nous le Renard et la Rose, l’éclaireur de réverbère ?
A cet instant c’est un immense gypaète qui surgit des grandes parois. Surprise, et émerveillement…et photo enfin réussie !
Les passages s’enchaînent jusqu’au rappel que tout le monde passera avec brio. Manœuvre de corde, relai, auto assurance, nickel…
C’est à cet instant qu’un petit prince défaille…quelques larmes, une grand sourire, le câlin de la grande sœur, hésitation à descendre par l’échappatoire… Orgueil bienfaisant, Thom’ se ressaisit et c’est reparti jusqu’au cube sommital, debout sur ce mètre carré dominant l’alentour heureux, tout simplement heureux (et un peu fier, quand même !).
Auteur : patrick73
Avis et commentaires
Dernières sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.
Aucune sortie pour le moment. Soyez le premier à en épingler une !