Cime Chafrion (3073m) en traversée par les arêtes
- Alpinisme
- Mercantour / Alpes-Maritimes / Belvédère
- Lac(s)
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 1400m
- Durée :
- 1 jour
Une superbe cime qui, quoique moins parcourue que ses célèbres voisines, offre une course d'arête très esthétique à plus de 3000 mètres ! – Auteur : Den’s
Accès
De Nice remonter la vallée du Var jusqu’à Plan du Var puis direction vallée de la Vésubie (Lantosque/Roquebilière). Au niveau de Roquebillière aller au village de Belvédère puis la route de la Gordolasque jusqu’au parking du Countet.
Précisions sur la difficulté
Cette course n’est pas à sous-estimer car l’approche est longue et le franchissement de l’arête délicat. Les passages les plus difficiles n’excèdent pas le III, mais l’arête est très aérienne sur son ensemble.
Le passage le plus dangereux est à mon sens l’accès à la brèche de Chafrion par le couloir rocheux : c’est de l’escalade facile mais dans un terrain vraiment instable. Une grande prudence est de rigueur. Ne surtout pas tenter la montée si des gens vous précèdent à cause des chutes de pierres (heureusement, très peu de monde s’aventure dans cet itinéraire en préférant la Malédie toute proche).
Un minimum d’expérience en rocher est nécessaire pour ne pas exploser l’horaire, car il n’y a pas d’échappatoire une fois l’arête entamée.
Nous n’avons pas utilisé la corde car le rocher était très bon et nous étions à l’aise ce jour là malgré le vide. Ceci étant, une fois sur l’arête, la progression à corde tendue est tout à fait envisageable.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : IGN TOP253741 OT
- Altitude minimum : 1697m (Pont du Countet)
- Altitude maximum : 3085m (Balcon du Gélas)
- Distance : environ 15km
- Horaires : compter entre 8 et 12 h
- Équipement à prévoir : casque (obligatoire pour le couloir), éventuellement baudrier + corde et quelques sangles pour sécuriser certains passages.
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Itinéraire
Montée
Du parking du Countet, monter en direction du refuge de Nice. À la balise 413, prendre soit le sentier de gauche qui monte progressivement, ou celui de droite qui monte plus raide avant le mur des Italiens, dans les deux cas toujours suivre la direction du refuge de Nice.
À la balise 416, toujours continuer vers le refuge de Nice. Après avoir passé la plaine de la Barme on découvre le lac de la Fous et le refuge de Nice sur son promontoire. rocheux
Peu après avoir passé le barrage, prendre le petit sentier de gauche qui monte direction Nord-Nord-Ouest en direction du lac Long (indiqué par des pointillés sur les cartes IGN 1:25000). Après une montée de 300m, tantôt sur le sentier, tantôt dans des éboulis, on arrive au lac Long que l’on peut admirer dans son entièreté sur un petit promontoire situé à droite. Derrière le lac on peut désormais admirer la cime de la Malédie, et tout à gauche la cime de Chafrion avec la brèche éponyme qu’il va falloir gravir
Continuer sur le sentier qui passe à 50m au-dessus de la rive droite du lac (donc en venant du lac de la Fous aller à gauche), des cairns sont là pour aider dans la progression. Il y a une petite descente lors du contournement du lac, ne pas s’en inquiéter vous êtes sur la bonne voie.
Après avoir longé le lac, viser la brèche de Chafrion en empruntant un vallon orienté plein nord, coincé entre les falaises de la Cime Chafrion et les gradins qui mènent au pas de la Malédie (voir photo n°15). Il peut rester des névés jusque tard en saison. La progression se fait dans de gros blocs instables par endroits jusqu’à arriver aux pieds de 2 petits couloirs parallèles menant à la brèche.
Prendre celui de gauche (voir photo n°17) et le remonter sur sa partie droite. Faire preuve de grande prudence pour ne pas faire tomber de pierres sur vos collègues...
Il y a quelques pas de II pendant la montée, puis un pas de III juste avant de rejoindre la brèche par une petite faille.
À la brèche, on peu admirer la vue sur l’Italie et le Viso, et distinguer sur la gauche l’arête Est proprement dite.
Il est sûrement possible d’emprunter le fil de l’arête dès le début, mais cela impose de sortir la corde. Aussi, le plus simple et de descendre légèrement coté italien pour contourner par la droite sur 30m le premier ressaut, puis de remonter vers le fil par des dalles recouvertes de lichen en excellent rocher.
Ensuite, suivre le fil et repérer un rocher caractéristique recouvert de lichen jaune sur le haut de l’itinéraire (voir photo n°45).
Ce rocher ne se franchissant pas, il faut basculer un court instant sur la gauche (côté lac Long) sur une petite vire jusqu’à arriver à l’aplomb du fameux rocher jaune. Repasser alors le fil de l’arête pour contourner ce rocher par la droite (côté italien).
Emprunter une vire munie de bonnes prises, mais ou l’exposition est totale (vide impressionnant). L’escalade n’excède pas le II dans tous ces passages.
Rejoindre ensuite le fil de l’arête qui ne tarde pas à se coucher. On aperçoit alors la cime Chafrion et le restant de l’arête à franchir. Celle-ci ne comporte pas de difficulté technique mais est très effilée par endroit, et aérienne tout le long. Le rocher est très bon sur l’arête.
On rejoint rapidement (mais prudemment) la cime Chafrion d’où le panorama est superbe par temps clair (Malédie, Clapier, Bego et Gélas tout proches, mais aussi Ubaye, Queyras, Viso, Vanoise, Mt Rose, ....).
De la cime, continuer l’arête Sud-Ouest en direction du balcon du Gélas. Celle ci est toujours aussi effilée, si bien qu’il est nécessaire de passer à califourchon à un endroit !
L’arête commence à monter légèrement, puis vient buter sur un ressaut dont le coté nord est quasi vertical. Quitter alors le fil de l’arête pour gravir sur la gauche une petite barre de 5 m en escalade de III malcommode et exposé (voir photo n°68).
Une fois cette barre franchie, suivre le fil et passer un gendarme avec une petite brèche avant de rejoindre le Balcon du Gélas.
La pause pique-nique / saucisson / génépi s’impose...
Descente
Du balcon, suivre la trace de descente en direction de la terrasse du Gélas, et rejoindre un large couloir muni de cairns sur la gauche surplombant le lac Long.
Emprunter cet itinéraire, où se succèdent de légères sentes et des cairns, puis rejoindre l’itinéraire de montée au-dessus du lac Long. Suivre alors le sentier emprunté le matin pour rejoindre le pont du Countet.
Profitez de la présence de nombreux chamois dans le secteur !
Auteur : Den’s
Avis et commentaires
C’est ce que je fait mais en solo. Je ne trouve personne pour m’accompagner...
Mais j’essaye de rester raisonnable !
Je sort deux fois par semaine en montagne, dernièrement j’ai pu faire le Pas de Préfouns et au dessus et la cime du Diable au départ du Countet, mais il reste énormément de neige !
Hier St Étienne de Tinée/Refuge de Vens, je n’ai pas pu revenir par Tortisse et le Pra, trop de neige...
J’essaye de pas mal marcher car j’aimerais faire la grande traversée du Mercantour en juillet mais avec des variantes plus alpines.
Hélas, en effet se payer un guide n’est pas à portée de toutes les bourses...
Surprenant que le CAF de Nice n’organise pas de sorties alpines. Tentes peut-être ta chance dans d’autres clubs de la côte d’Azur.
Hormis les clubs (auxquels je suis allergique) et les guides, il ne reste pas beaucoup de solutions pour débuter dans l’alpinisme.
C’est quasi irréaliste de faire ça tout seul sans assurage.
L’idéal est de trouver soit un compagnon de cordée qui est déjà formé et qui t’enseignera les bonnes pratiques, soit quelqu’un de même niveau avec qui vous vous formez ensemble.
C’est ce que j’ai fait avec mon frangin avec lequel j’ai d’ailleurs fait cette course.
De simples randonneurs, on s’est formés tout seuls en lisant des bouquins et en y allant par paliers sur le terrain.
C’est très gratifiant mais assez long.
Merci pour cette réponse rapide.
!
Lors d’achat de raquettes à neige chez sport Évasion à Nice, je leur avait demandé quels étaient les équipements minimums pour débuter des rando plus alpines et engagée.
(cordes/longes/baudriers/annaux à mettre autour des arrêtes etc...
Il m’avaient conseillé de me rapprocher du CAF de Nice.
Lorsque je les ai contacté en leur demandant si il faisaient des sorties alpines du style Viso/Argentera (pourtant pas si difficiles)
Ils m’avaient dit qu’ils ne faisaient pas ça...
J’avais aussi regardé leurs randos en montagne et j’avais trouvé que c’était "un peu mou"...
J’adore les randos mais avec un rythme dynamique, j’ai une bonne condition physique.
Du coup, de qui dois je me rapprocher sans devoir passer par des guides privés qui me coûterait trop cher ?
Merci
Merci Gio,
C’est un très joli itinéraire en effet, mais qui n’est pas de la randonnée pour autant.
Pas de réelle difficulté technique mais c’est très aérien par endroits.
Tu as déjà fait de bien beaux sommets !
N’hésite pas à te rapprocher d’un club si tu ne trouves pas de compagnon de cordée capable de te guider dans des itinéraires d’alpinisme.
Ça vaut le coup !
Waouuu !
C’est vraiment magnifique !!!
Je rêverais de faire ce genre de choses mais pour l’instant je n’ai pas le niveau, les connaissances ni encore trouvé des personnes qualifiées pour me les faire découvrir...
De plus, je trouve cela assez effrayant sur vos photos.
J’ai pu faire les 3000 faciles et accessibles l’été dernier (Malédie/Gélas/Cimet/Pelas/Clapier/Corborant/Ténibre, mais quand c’est trop engagé je n’y vais pas...
Du coup il me semble qu’il m’en manque deux dans le coin dont celui ci...
Merci pour ces belles images !
Merci du commentaire ! Le topo a justement été fait pour donner envie de parcourir cette belle arête peu empruntée.
N’hésite pas à mettre une sortie sur le site le jour où tu auras fait cette belle sortie 😉
Photos absolument splendides, quel régal de pouvoir visualiser cet itinéraire méconnu avec tous ces points de vue singuliers. Merci !!
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