Cape Wrath Trail - Fort William à Strathcarron
- Randonnée
- Ecosse
- Lac(s) GR® - Hors de France
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 4000m
- Durée :
- 3 jours et plus
Randonnée sauvage de 7 jours sur le Cape Wrath Trail de Fort William à Strathcarron. Pour les amateurs de vastes étendues...et des fameux "bogs" des Highlands. – Auteur : guillaume
Accès
Facilement accessible en transport en commun :
- Départ de Fort William. Navette par bateau jusqu’à Camusnagaul où commence la randonnée.
- Arrivée à Strathcarron où l’on prend le train pour Inverness.
Précisions sur la difficulté
Les distances et les dénivelés sont relativement limités. Cependant, la principale difficulté est l’environnement humide. Tourbières, météo défavorable compliquent et ralentissent fortement la progression. L’orientation peut être problématique à certains endroits du fait de l’absence totale de marquages sur l’ensemble de l’itinéraire.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : Cape Wrath Trail South XT40 Harvey (étanche et solide, intéressant vu les conditions).
- Topo bien utile en complément : Walking he Cape Wrath Trail, Iain Harper, Cicerone Edition. Sinon, les sources d’informations sur le Cape Wrath Trail ne manquent pas sur Internet.
- Durée : 8 jours, mais faisable en 5/6 jours en fonction des conditions (les distances ci-dessous ne sont pas précises au km près).
- Période conseillée : Avril/Mai voire début juin. En été, les midges sont (à priori, pas testé) insupportables.
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Itinéraire
- Randonnée réalisée du 26/04/16 au 03/05/16.
Description de l’itinéraire
Jour 0 :
Arrivée à l’aéroport d’Edinburgh, puis bus pour Glasgow et changement pour Fort William. Le trajet se fait sans encombres et est même relativement plaisant. Nuit en auberge de jeunesse à Fort William.
Jour 1 : Fort William - Glennfinan (34km)
Il faut attendre 8h45 et l’ouverture du premier magasin pour acheter la bouteille de gaz qui me fera la semaine. Une fois les derniers achats faits, j’attends la deuxième navette qui amène jusqu’au départ à Camusnagaul, de l’autre côté du Loch Linnhe.
On commence la randonnée sur une petite route goudronnée sur une dizaine de kilomètres, jusqu’aux environs de Connaglen Ho.
Ensuite, on suit une piste de 4x4 le long de la rivière Cona jusqu’à rejoindre un petit sentier qui monte et qui passe en contrebas du Sgor Craobb a Chaoruinn. On redescend ensuite vers Callop avec la première introduction (en douceur) avec les fameux "bogs", les tourbières. Puis arrivée à Glennfinnan après une longue journée sans grande difficulté.
Il s’agit de la première introduction aux paysages écossais, tout en restant relativement au contact de la civilisation.
Jour 2 : Glennfinnan - A’Chulil bothy (20km)
Départ de Glennfinnan en direction du viaduct d’Harry Potter, plus impressionnant dans le film qu’en vrai. On reste sur les premiers kilomètres sur une route goudronnées ou une piste de 4x4.
Arrivé au bothy (refuge) de Corryhully (alimenté en électricité, le premier et dernier sur l’itinéraire), on remonte la rivière Finnan jusqu’en contrebas du Streap (470m) et redescente dans la vallée en suivant l’Allt a Chaoruinn jusqu’au pont.
Une fois la rivière traversée, monter sur le sentier forestier jusqu’au bothy de A’Chulil. La vue y est vraiment sympa et le refuge est vaste (2 "chambres") et bien équipé.
Première bière offerte par un groupe de 3 hollandais, cadeau bienvenu et inespéré dans de telles conditions.
Jour 3 : A’Chulil bothy - Sourlies bothy (10km)
Réveil sous la neige qui tombe, la journée va s’annoncer difficile. On continue sur le sentier forestier, puis au niveau de la rivère Allt Coire nan Uth, on bifurque sur la droite et on remonte sur l’itinéraire "officiel" du Cape Wrath Trail. Il neige de plus en plus, et elle tient plus facilement avec la (légère) montée. Au Lochain a Mhaim, la couche atteint les 10cm environ, le léger sentier n’est plus visible...
Redescente vers le bothy de Sourlies très bien situé où je m’arrête après une petite journée. Mais vu les conditions météo, je ne veux pas m’aventurer dans une galère inutile...
Jour 4 : Sourlies bothy - Kin Loch Hourn (25km)
Réveil sous le soleil cette fois ci. Départ en direction de Carnoch. Les 2 premiers kilomètres sont vraiment pénibles, il faut traverser la tourbière en faisant attention à chaque pas pour ne pas s’enfoncer dans les "waist-deep bogs" mentionnés dans le topo.
Une bonne alternative doit consister à suivre le lit de la rivière. Une fois que le petit pont est traversé, on suit un sentier de 4x4 qui finit par s’effacer le long de la rivière Carnach puis on s’enfonce dans la vallée pour grimper jusqu’à 522m sous le Sgurr a’Choire-bheithe. Descente tranquille jusqu’au bothy de Barrisdale.
Après une pause déjeuner, départ en direction de Kinloch Hourn le long du Loch Beag, sur un sentier qui alterne courtes montées et descentes. Arrivée en début de soirée à Kin Loch Hourn pour une nuit en Bed and Breakfast, à la bonne franquette (pas d’électricité et douche à la carafe). Mais l’endroit est fort sympathique.
Jour 5 : Kin Loch Hourn-Shiel Bridge (20km)
Départ en douceur de Kin Loch Hourn avec une petite montée sous les lignes électriques pour se mettre en jambe. Puis on se dirige vers la rivière Allt a’Coire Reidh que l’on traverse et on monte dans une zone "boggy" vers le col au niveau du petit lac Bealach Coire Mhalagain.
Ensuite on se dirige vers le nord sous The Saddle et on redescend dans la vallée en suivant l’Alt a’Coire Chaoil jusqu’à Shiel Bridge. Il s’agit du premier endroit où il est possible de se ravitailler en nourriture.
Nuit au Kintail Lodge Hotel, dans l’annexe dédiée aux randonneurs.
Jour 6 : Shiel Bridge-Maol-bhuidhe bothy (25km)
Départ de Shield Bridge en direction de Morvich. Puis on longe l’Abhainn Chonnaig pour atteindre finalement la cascade Falls of Glomach. La bas, il faut faire attention au petit sentier qui se trouve une dizaine de mètres au-dessus du chemin qui descend vers le point de vue sur les chutes.
On redescend et on longe le Loch na Leitreach jusqu’à Iron Lodge, où on bifurque vers le nord et direction du bothy Maol-bhuidhe.Il faut pour cela traverser différents cours d’eau, qui étaient à ce moment plutôt calmes.
À deux mètres du refuge, il faut traverser un cours d’eau plus important. La traversée dans ce sens a été possible sans se mouiller les pieds, mais c’était déjà limite !
Nuit dans ce refuge bien aménagé, avec velux (!).
- Attention : ne s’engager vers le bothy Moal-bhuidhe qu’en condition "sèche", afin d’éviter ce qui va suivre.
Jour 7 : Maol-bhuidhe bothy- Camusluinie (20km)
Grosses pluies pendant toute la nuit. Les cours d’eau sont vraiment gonflés. La rivière traversée la veille est maintenant un torrent, je ne me fais d’illusion sur la grosse traversée qui était prévue pour ce matin.
En chaussures-caleçon, je vais sonder la traversée sous le Loch Cruoshie. La rivière sous le Loch est sortie de son lit, j’ai de l’eau jusqu’aux genoux là où il ne devrait pas y en avoir. Je ne touche pas le fond de la rivière avec mes bâtons, la traversée n’est pas possible. J’attends deux heures, le temps de voir le torrent largement diminuer, puis je me décide de faire marche arrière et de prendre l’autre alternative du Cape Wrath Trail.
Les différentes traversées ne sont pas spécialement dures mais elles mouillent bien (eau jusqu’aux genoux). Marche arrière jusqu’au Loch na Leitreach jusqu’à Camusluinie où je passe la nuit dans le "bunkhouse".
Jour 8 : Camusluinie-Strathcarron (20km)
On longe la route jusqu’à Nonach Lodge où on rejoint un sentier que je suis jusqu’au Loch na Caillich. Puis je monte sur les crêtes (462m) pour rejoindre le sentier au niveau du Loch Lochan Fuara.
Redescente jusqu’à Strathcarron, et il faudra marcher jusqu’à Lochcarron pour trouver un hébergement disponible.
Jour 9 :
Retour sur Strathcarron pour le train jusqu’à Inverness, et bus jusqu’à Edinburgh (possible également en train).
Jour 10 :
Retour en France après une semaine de randonnée exigeante, non pas par les dénivelés, mais par la nature du terrain et l’humidité ambiante...permanente.
Conclusion :
Semaine de randonnée très agréable. On en prend plein les yeux avec les différents Loch, les vallées sublimes, les (trop) nombreux cervidés, les refuges... Au départ, mon objectif était de rejoindre Ulapool, mais les conditions météorologiques m’ont ralenti et ont imposé autre chose. L’important est de s’adapter !
J’ai voyagé avec ma tente, mais je n’ai pas eu le courage de l’utiliser. Cependant, je ne regrette pas de l’avoir transportée, elle m’assurait une liberté d’action et de ne pas forcément dépendre des refuges.
Il est obligatoire d’être autonome sur ce parcours (portage qui nécessite de porter sa nourriture et il faut tout de même une certaine habitude de la randonnée, et d’accepter de marcher...les pieds, voire plus, mouillés !
Auteur : guillaume
Avis et commentaires
Pour le GPS, je n’en avais pas, l’orientation n’était pas si compliquée même si l’itinéraire n’est pas matérialisé. A un moment j’ai du utiliser la boussole à cause de la météo mais sinon pas de problème d’orientation. Après ça reste bien évidemment un plus.
Pour la météo comme tu peux le voir sur les photos j’ai eu de tout : soleil, brouillard, pluie, neige... Environ une petite dizaine de degrés de moyenne, de 0 à 15°C. Mais ça reste bien humide !
Merci pour ta réponse, je pense changer mes plans et finalement faire la partie de Ullapool à Cape wrath. D’après tous les récits que j’ai lu tout le monde est équipé d’un GPS finalement, était ton cas ? Jusqu’à présent je n’en ai jamais eu besoin, seulement carte et boussole, mais la lecture du terrain est elle si difficile que cela nécessite un GPS ? ( peut être à cause des conditions météo aussi, brouillard ...)
J’envisage de partir comme toi fin avril / début mai, au niveau température quel écart as-tu pu avoir ?
Merci à toi ;)
Salut,
Je faisais je pense des journées de 8h de marche, sans compter les pauses.
La météo avec la neige m’a ralenti d’une demi-journée.
La météo avec la pluie et les cours d’eau pas raisonnablement franchissables m’ont détourné de l’itinéraire initial et m’ont obligé à rebrousser chemin et "perdre" une bonne journée de progression.
Mais bon, je suppose qu’il doit s’agir d’une météo relativement classique pour la région, il faut miser sur ces impondérables !
Pour le train je ne pense pas, mais peut-être un bus dans un des villages sur l’itinéraire.
Pardon erreur de touche :p, je disais donc que vu les distances et j’imagine un rythme moins soutenu que le tien je tablerais sur 10 jours plutôt dans mon cas..
Y a t’il un autre endroit avant Strathcarron pour prendre le train vers Inverness ?
Merci à toi en tout cas
Bonjour !
Merci pour ce topo et ce récit très intéressant !
Je prévois d’aller randonner en Ecosse et j’avoue que ce trek me plait pas mal .
Par contre, j’avais une question, combien de temps tu marchais pas jour environ ? car je vois que ce sont d’assez grosses étapes, et tu dis qu’il est possible de le faire en 5/6 jours ?
Pour ma part, je prends assez le temps de randonner et de faire des photos donc vu les distances journalières il me semblerait plutot qu’il me faudr
On en voit vraiment partout et en permanence. Leur impact semble non négligeable : on ne trouve de la végétation presque qu’uniquement dans les zones oú ils ne peuvent accéder. Après je ne me suis appuyé sur aucune étude particulière mais la régulation du nombre de cerfs est un débat réel la-bas.
"...les vallées sublimes, les (trop) nombreux cervidés, les refuges..."
Pourquoi trop de cervidés ?
Salut,
Concernant les refuges dont je parle il s’agit de confort sommaire, ce n’est la plupart du temps qu’une maison ou une cabane vide. Donc à mon sens le rechaud à gaz est impératif surtout vu l’humidité ambiante et que les arbres se font rare.
De mémoire sur le parcours possibilité uniquement de se "ravitailler" à Shiel Bridge puis à Strathcarron.
J’insiste qu’il est absolument indispensable d’être complètement autonome sur cet itinéraire (toit mis à part). La carte est vitale etant donné qu’il n’y a pas de balisage,tout comme la boussole en cas le brouillard.
Avant de te lancer éventuellement sur cette randonnée assure toi d’avoir tout le nécessaire (physique compris) parce que je pense que cette randonnée peut s’avérer un calvaire s’il te manque quelque chose, si la météo en a décidé ainsi ou si tu pars pendant la saison des midges.
Mais par contre elle en vaut vraiment le coup 🙂
Bonjour, topo très intéressant, merci pour ces infos !
Les refuges sont ils libres d’accès ? Y a t il de quoi y chauffer sa gamelle ? Combien de villages sur le parcours permettent de se ravitailler en nourriture si on ne veut pas faire de BnB/resto ?
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