Bric Bouchet (2997m) - Voie Académique

Difficulté :
Alpinisme AD
Dénivelé :
1150m
Durée :
1 jour

Très belle escalade ludique et parfois aérienne, sur un sommet magnifique, isolé, dominant tout face au Mont Viso. La voie d'escalade est facile sur un très bon rocher compact, parfois un peu lichéneux. C'est un superbe terrain d'aventure où les protections sont faciles à poser. Une voie assez aérienne et très très esthétique ! – Auteur :

Accès

Accès au Queyras par la vallée du Guil :
Guillestre à Chateau Queyras par la D902 (route du col de l’Izoard), puis la D942 jusqu’à Abriès.
Puis Le Roux d’Abriès et Valpréveyre par la D441( Uniquement en dehors des périodes hivernales car la route est fermée l’hiver et sert en partie de piste de ski de fond.)

Départ : Parking de Valpreveyre, sentier du col du Bouchet/Col Malmaure.

Les infos essentielles

Matériel

Quelques dégaines, sangles grandes à moyennes, quelques coinceurs peuvent aider dans la cheminée de départ si on choisit cette option. L’escalade se fait "en grosse".

Horaire

De Valpréveyre au col du Bouchet 2626m => 2h30
Du col du Bouchet au sommet du Bric Bouchet => 2h30/3h
Descente du sommet au col 2939m => 0h30/1h
Descente jusqu’à Valpréveyre => 2h

Difficulté

AD, 300m en 3b/3c, quelques pas de 4a/4b, traversée aérienne du grand gendarme.
Escalade terrain d’aventure où il y a recherche d’itinéraire même s’il est assez évident.

Cartographie

IGN TOP25 3670 OT (Mont Viso Saint-Véran-Aiguilles- PNR du Queyras)

Bibiliographie

Escalade et Alpinisme pour tous en Queyras-Pays du Viso, édition 2006 de Guillaume Vallot et Syvain Pusnel (Topo page123-124)

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Itinéraire

VOIE ACADÉMIQUE

  • Matériel

Quelques dégaines, sangles grandes à moyennes, quelques coinceurs peuvent aider dans la cheminée de départ si on choisit cette option. L’escalade se fait "en grosse".

  • Horaire
  • De Valpréveyre au col du Bouchet 2626m => 2h30
  • Du col du Bouchet au sommet du Bric Bouchet => 2h30/3h
  • Descente du sommet au col 2939m => 0h30/1h
  • Descente jusqu’à Valpréveyre => 2h
  • Difficulté

AD, 300m en 3b/3c, quelques pas de 4a/4b, traversée aérienne du grand gendarme.
Escalade terrain d’aventure où il y a recherche d’itinéraire même s’il est assez évident.

  • Cartographie

IGN TOP25 3670 OT (Mont Viso Saint-Véran-Aiguilles- PNR du Queyras)

  • Bibiliographie

Escalade et Alpinisme pour tous en Queyras-Pays du Viso, édition 2006 de Guillaume Vallot et Syvain Pusnel (Topo page123-124)

ITINERAIRE

  • Approche

Au fond de la vallée du Guil, aller à Valpréveyre et se garer au bout de la route (parking).

On voit le Bric Bouchet en ligne de mire.

Remonter par un bon sentier le vallon du Bouchet, laisser à droite à la cote 2224m le sentier du col de Malaure et aller au col du Bouchet (2626m) au pied de l’arête SW (voie Académique).

  • Montée

Du col, remonter les gradins en face S qui soutiennent l’arête sur 100m de dénivelée environ (quelques pas d’escalade).

A droite d’une raide face, remonter une cheminée évidente, profonde repérable grâce à une tache rougeâtre dans une dalle juste au dessus.

La gravir jusqu’à la sortie (30m environ, 3c pénible, 1 friend vert coincé, facile à protéger) ou passer rapidement sur le fil du pilier aérien à sa droite (3b, 1spit).

Remonter des gradins herbeux mal protégeables mais faciles, puis remonter ensuite longuement au mieux sur le fil l’arête peu inclinée.

Atteindre une brèche, rester en face SW, gravir quelques dalles puis un large couloir encaissé (quelques spits 1 ou 2 pas de 4b évitables si on le souhaite) qui donne accès à des gradins herbeux orientés S qui mènent à l’antécime S. C’est le magnifique passage du gendarme caractéristique.

Traverser en légère descente sur une courte arête effilée très esthétique puis remonter vers le sommet par des dalles faciles (50m) en suivant des points de peinture rouge (fin de la voie normale italienne).

Croix métallique au sommet.

  • Descente

1- Par la voie normale Française (ronds de peinture blanche peu visibles et quelques mousquetons à œil en place).

Du sommet descendre 30m les dalles sommitales en se tenant vraiment sur la droite de ces dernières (droite dans le sens de la descente). Passage "gazant" mais facile.

Gagner un système de vires assez raides herbeuses orientées W et repérer à droite un cairn. L’atteindre au mieux mais facilement et passer sous une zone de rochers surplombants par une large vire à large rebord.

Traverser cette profonde vire (brèche) jusqu’à rejoindre l’arête N. Descendre cette arête rocheuse facile mais aérienne sur 50/60m de dénivelée (quelques pas de désescalades faciles) jusqu’au col séparant le Bric Bouchet de la pointe 2939m.

Du col, descendre un raide couloir caillouteux (en neige jusqu’en juillet, piolet pouvant alors être utile). Rejoindre au bas du couloir vers 2750m la sente qui vient du Rifugio Lago Verde et le col de Valpréveyre.

Descendre des pentes herbeuses parfois raides par cette sente et retrouver le sentier du col du Bouchet vers 2450m, puis Valpréveyre.

2-Variante de descente  : descendre par le balisage rouge de la voie normale italienne (chaines en place dans les passages délicats).

Remarques

  • Au col du Bouchet, remonter sur 100m des gradins faciles jusqu’au pied de l’arête. Ensuite escalade facile mais un peu longue ou on alterne l’escalade anneaux à la main et/ou quelques longueurs.
  • Escalade : du 3 sur dalles peu inclinées quelques pas de 4 (spits dans les pas les plus durs)
  • Du col au sommet 370m dont 300m proprement dit d’arête. Compter 2 à 3h depuis le col au sommet.
  • Descente : Bien repérer un gros cairn à droite des dalles (pas évident sur le coup !)

LE BRIC BOUCHET, Voie Académique, le 8 Août 2005

Début Août 2005, il est 6h30 lorsque que nous sortons de la voiture.

La lumière cristalline, le petit "bisolet" qui souffle en ce fond de vallée encaissée et à l’ombre, nous oblige à nous équiper rapidement, Il fait plus que frisquet.

Avec Rémi nous sommes venus chercher une belle escalade sous le chaud soleil des Alpes du Sud. Mais la gelée blanche et le petit vent du matin qui siffle entre les mélèzes laisse présager qu’il en sera tout autrement.

Rapidement nous nous engageons à pas soutenus sur le sentier du col de Malaure. Ce large sentier en fond de vallée nous permet de partir d’un bon rythme et de nous réchauffer rapidement.
La buée sort de la bouche à chaque respiration, la chaleur de l’effort nous envahit, il fait bon, la forêt est reposante, quel beau début !

Rémi accélère la cadence et déjà me distance lorsque nous attaquons les premiers lacets du col de Malaure sous la Mait d’Amout. La forêt laisse place aux alpages, le Bric Bouchet apparaît dans toute la splendeur de sa masse sombre écrasante et pourtant élancée et pure.
Mon esprit s’égare dans les alpages jaunis par cet été sec ou déjà les moutons s’agitent pour remonter en file indienne vers un pâturage connus d’eux seuls. Les aboiements puissants du Patou, le chef du troupeau, emplissent toute la vallée de sa présence. J’ai l’impression d’être un étranger au milieu de cette nature ou le pastoralisme séculaire semble immuable. Pourtant mes pensées m’emmènent derrière le Bric de plus en plus imposant, (il me fait presque peur, pourtant c’est une vielle connaissance ce Bric) la bas dans la grande plaine ou nous verrons Turin et toute l’agitation des Hommes, image de notre monde moderne turbulent !

Rémi avance comme une fusée. Au croisement du chemin du col de Malaure et du Bouchet il est déjà presque au pied du col du Bouchet. Je presse le pas, sors de mes rêveries et me décide à avancer, c’est qu’on a une escalade à faire !

Je fixe « le monstre » et essaie de retrouver la voie Académique, mais il y a déjà dix ans et mes souvenirs sont épars !

Le col enfin ! J’y suis accueilli par un vent violent et froid et Remi statufié devant un grand bouquetin mâle. Nous suivons la bête quelques mètres sous le col vers le refuge ou il va se régaler du sel que lui donne le gardien.

La luminosité de cette journée nous dévoile l’intégralité de l’arête. Je ne me souvenais pas d’une telle longueur, quelle gueule elle a cette arête !

Rapidement (avec Rémi peut il en être autrement ?) nous remontons les gradins herbeux et schisteux qui mènent au pied de la grande cheminée noire qui donne accès à l’arête proprement dite.
Oh elle n’est pas très difficile, 4b tout au plus, mais haute de près de 35m, et je réussi à m’y coincer avec ce satané sac. Que de contorsions pour sortir d’entre les feuillets qui la bordent. Je m’y suis pris comme un débutant et c’est complètement essoufflé que je sors sur l’arête.
Remi arrive enfin lui aussi.

Après c’est un rêve. On enchaîne des longueurs de 40m faciles sur des dalles inclinées, des petits ressauts, dans un monde de lumière où nous dominons tous.
Seul le Viso, sentinelle sombre et froide nous rappelle sa prédominance, il est le maître des lieux.

De longueurs en poses photo nous nous élevons, habitués maintenant au vide profond qui nous entoure pour arriver au grand gendarme et son fameux passage « à cheval ».
Oh rien de bien terrible, mais terriblement esthétique, aérien. J’ai toujours eu l’impression de marché dans les airs lors de la traversée de ce passage.
Le vide est très présent des deux cotés, l’ombre du versant Nord donne une forte impression d’immensité.
Le passage n’est pas très long, 15 à 20 mètres tous au plus mais il est vraiment extrêmement esthétique.

C’est à ce niveau que l’on retrouve la voie normale italienne balisée de points rouges, qui par des dalles inclinées très faciles amène à la croix scellée du sommet, 50 mètres plus haut.

C’est immense de partout, depuis le mont Rose au Mont blanc, la Vanoise et les Ecrins, tous les géants des Alpes, et là bas le Mercantour… Est-ce la mer que nous voyons au loin ? On y croirait presque, et tout au fond, le Mont Ventoux, la Provence…Derrière nous l’immensité de la pleine du Po, c’est infiniment grand, lumineux…

Suprêmes instants d’un court bonheur au sommet.

Il faut bien revenir dans le pays des hommes, alors on se ré-encorde et gagnons par un terrain à chamois un peu instable un grand cairn sur la droite des dalles sommitales qui nous conduit par une jolie vire sur l’aérienne arête qui sépare le Bric de la pointe 2927m.
La aussi il y a du gaz, mais c’est tout facile, par contre le moindre faux pas et…. Je ne préfère pas y pensé !
L’Italie est toute proche mais très loin en bas !

A la brèche le satané vent a enfin cessé, il nous a saoulé depuis ce matin. La fatigue commence à se faire sentir dans la descente du grande couloir de caillasse qui nous amène sur le sentier du collé Verdé.

Nous retrouvons les alpage jaunis par l’été, les moutons de ce matin, le Patou qui nous empêche de traverser son troupeau ; sale bête c’est qu’il nous ferait peur l’animal !

Nous retrouvons Fred, Hervé et Guy sous le col, il fait vraiment chaud maintenant, la chaleur dont je rêvais pour grimper en short et tee shirt ! Au lieu de cela ce fut la veste en gore tex et les gants, en plein mois d’Août et dans le Queyras.

Autres moments simples du bonheur en montagne, allongés dans l’herbe jaunie, à dévorer des yeux notre montagne nous dévorons aussi la tomme et un saucisson d’âne que les copains ont montés, la bonne idée !

Repus, fatigué (enfin pas Rémi !), ivres de montagne, de couleurs et d’immensité, saoulé de vent nous regagnons tous les cinq tranquillement Valpréveyre par le confortable sentier de ce matin, la tête et l’esprit la haut, au sommet du monstre….

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Dernière modification : 26 décembre 2021

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Avis et commentaires

Je me souviens de l’avoir faite cette voie, entièrement dans le brouillard, du début à la fin, descente comprise ! Je ne sais même pas à quoi il ressemble, ce Bric Bouchet !

Avant aussi ils tenaient moins compte de l’exposition, peut-être dû à leur minde plus accidentogène que maintenant.

C’est bien possible qu’il y’ ait eu un éboulement car entre du III inf et du IV sup il y’ a un "monde". Aussi, avant je trouve que les topos étaient moins côtés qu’aujourd’hui.

Félix Germain (1904-1992) est à classer dans les "auteurs anciens".¨Pour lui, je transcris : "Parcours d’arête aérien. PD avec passages de III inf. Espadrilles non indispensables. C’est la "Via academica" des auteurs italiens."
Faut croire que les anciens étaient meilleurs que nous...sauf si un éboulement a compliqué la voie.

PD pour la voie académique c’est pas possible, il y a du 4c. Alors à ce niveau là l’Aiguille Méridionale d’Arves c’est aussi du PD...!

A noter que Félix Germain dans "Escalades choisies", cotait la voie PD.

ca a l’air sympa cette itinéraire, pour la croix tu a de la chance de l’avoir vu

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