Souvenir TMB
2022. Nous sommes en Italie, au-dessus de Courmayeur, tout juste sous les Grandes Jorasses. C’est notre septième journée et nous avons passé la seizième heure. Après déjà une longue marche entamée dès l’aube, après déjà une dizaine d’heures d’efforts, il ne nous reste qu’une petite heure, (la dernière !), pour enfin accéder au refuge.
Depuis un moment, le ciel s’assombrit et menace mais, par chance, ça paraît un peu plus clair vers les hauteurs où nous portons nos pas. Après avoir copieusement rincé nos gorges asséchées et nos pieds surchauffés dans l’eau providentielle du torrent, nous reprenons notre ascension avec ce courage que donne l’assurance d’être enfin presque au bout de nos peines. Nous montons. Et c’est alors que tombent les premières gouttes tandis que dans notre dos gronde le premier tonnerre. Nous montons. Le tonnerre s’approche, la pluie continue... La pluie continue mais fine et légère, mouillant à peine, et le tonnerre gronde mais lointain encore et pas trop menaçant.
Cependant tout s’est assombri (nous sommes pourtant encore loin de ce soir d’été). Nous montons par un sentier coupé de ravines et qu’enserrent des pelouses qui paraissent déteintes. Et c’est alors que le paysage prend soudain une dimension réellement monumentale et féérique. Nous sommes sous des monts et des aiguilles qui tutoient les 4000 mètres et juste en face la langue terminale d’un glacier. La pluie continue et le tonnerre gronde. Mais à quelques hectomètres encore, ce sera le refuge...
C’est alors qu’au haut des aiguilles et des monts vient à passer un faisceau de feu solaire que F. me fait justement remarquer ; M., plus loin en arrière, a vu et contemple aussi. Les sommets colossaux, la glace, la pluie, le tonnerre, la menace de l’orage, la proximité du refuge : tout cela faisait un concours de sensations et d’idées où dominait l’impression d’avoir échappé finalement au plus mauvais...
Il nous fallut encore traverser un troupeau de vaches, sous les consignes bourrues d’un berger italien abrité sous son large parapluie rouge. Avec lui nous avons échangé quelques mots, des sourires, trop heureux d’y être enfin et de pouvoir bientôt pousser la porte du refuge.
Joli récit.
Pourquoi ne publierais-tu pas ta sortie ?....
@vermatoiz. Pourquoi pas ? À voir.
En tout cas, c’est sympa. Merci à toi. 😉
😉