Sortie du 11 juin 2017 par gegers Le Jas des Lièvres (2325m), par le versant sud-ouest

Cela faisait plusieurs mois que j’observais ce versant sud-ouest du Jas des Lièvres. Habitant en Chartreuse, je dispose d’un point de vue privilégié sur Belledonne, des Grands Moulins à Chamrousse, et cette pente herbeuse, très prononcée, me faisait de l’oeil. Une vérification rapide et, merci Pascal, je vois que son accès totalement hors sentier est décrit sur Altituderando !

En cette journée annoncée comme caniculaire, rendez-vous est pris. Quelques problèmes de dos se faisant toujours sentir, n’ayant pas envie d’aller très loin, j’opte pour cette sortie, et je me retrouve à Prabert à 5h45, alors que les premiers rayons du soleil ne vont pas tarder à venir lécher la Chartreuse.

J’emprunte la piste du Pré de l’Arc, et ne tarde pas à couper en forêt pour monter en direction du habert. La forêt n’est pas très dense, et je suis les traces des chevreuils pour progresser sans trop de difficultés. Après un dernier effort, je rejoins finalement le GR, qu’il va de nouveau falloir quitter peu après le habert. Mais, où est-il ? 500m à gauche, 500m à droite, mais je ne vois rien. Il est pourtant bien indiqué en bordure de sentier sur la carte IGN, et je me trouve à peu près à l’altitude indiquée. Tant pis, je reprends un court instant ma route vers l’est, puis repère une croupe débonnaire en montée, et que je décide de suivre.

Le sommet, encore invisible pour l’instant, nécessite d’ici 700m de dénivelé pour être atteint. Je suis plus ou moins les sentes des moutons (qui sont encore absents), mais elles sont très nombreuses, et se dirigent dans plusieurs direction. Je prends à droite, en direction d’un promontoire rocheux et, m’étant trompé d’itinéraire, effectue une longue traversée en direction de la crête qui se laisse désirer. Je la rejoins finalement à 2000m d’altitude, non sans avoir pris le temps d’observer de jeunes chamois, aussi curieux que moi, qui jouent à cache-cache avec mon appareil photo.

Enfin, le sommet est bien visible. Pour le rejoindre, il suffit de remonter la crête, entre herbe et pierriers, et de franchir un ressaut rocheux facile. Bien sûr, personne (l’absence de sentier en atteste !). Et la vue, cette vue. Derrière, le Lac de Crop est dans son écrin, encadré par la Pointe Centrale et le Grand Replomb. A côté, le Grand Pic de Belledonne en impose. Vers l’ouest et le nord, la vue s’étend du Vercors au Beaufortain, en passant par Grenoble, la Vallée du Grésivaudan, la Chartreuse et les Bauges. En face, pleine vue sur Belledonne (Cime de la Jasse, Dent du Pra, Pic de la Belle Etoile), et puis lorsqu’on porte le regard à droite, les Grandes Rousses (Dôme de la Cochette, Piac de l’Etendard), les Ecrins (Roche de la Muzelle).

Je serais bien resté là, à contempler les sommets, écouter les éboulements qui enrichissent le raide pierrier sous la Cime de la Jasse, observer les oiseaux batifoler (et chasser les mouches !), mais il faut bien redescendre. Cette fois, le cheminement se fait plus aisé, les traces de moutons étant plus facile à suivre en ce sens. Finalement, je rejoins la piste et la suis en sous-bois pour retourner au Pont de la Betta par le Pré de l’Arc. Au final, une sortie de 5h30 où je ne me serais que peu perdu ! Hors des sentiers battus, la montagne n’en est que plus belle.