Sortie du 15 octobre 2016 par gegers Le Tabor (2389m) et le Piquet de Nantes (2214m), en boucle par Saint Honoré

À défaut de faire le Thabor, que j’avais pourtant prévu pour la saison estivale, je décide de m’attaquer en ce samedi ensoleillé au Tabor, son presque-homonyme bien plus débonnaire situé dans la Matheysine. Obligations obligent, ce n’est que vers 11h que je prends le départ de la randonnée, après avoir rejoint la triste station de Saint-Honoré 1500, dont les bâtiments inachevés, moches, abandonnés, m’évoquent ces quelques phrases de Cabrel :

Quand la Terre se fendit
C’était sous le règne des bandits
Qui avaient bien prévu le coup

Bien tiré la couverture
Profité de la nature
Disparus on ne sait où

Faisant fi de ce bien peu sympathique lieu de départ, je tourne bien vite mon regard vers le sommet du Tabor, objectif intéressant. Après une courte montée en forêt, l’horizon se dégage bien vite, sur le Perollier en face, et derrière sur l’ensemble de la chaîne du Vercors et sur le plateau Matheysin. Les derniers nuages sont en train de se décrocher, voilà qui est de bon augure pour la suite du parcours. La montée s’effectue, après un court replat, dans un méandre de gouilles et de ruisseaux, après les pluies abondantes des deux jours précédents, la nature s’essore. Un petit détour par le lac de Charlet sert de prétexte à une première pause sympathique.

La suite de la montée s’effectue dans un vallon de plus en plus minéral et exigeant. Quelques passages pas bien méchants nécessitent de sortir les mains des poches, et après le contournement d’une dernière barre rocheuse, un sentier à travers les alpages mordorés permet d’atteindre la crête, d’où la vue sur les massifs du Taillefer et de l’Armet se fait déjà bluffante. Un dernier effort, et voici le sommet, coiffé d’un cairn proéminent. Malgré la présence de quelques nuages qui s’accrochent, le panorama est bluffant : le Taillefer, les Aiguilles d’Arves, le Grand Armet, le Devoluy, jusqu’à l’Obiou caché dans les nuages... De l’autre côté, le Vercors dans toute sa splendeur, et au loin, le bassin grenoblois et la Chartreuse. Un promontoire splendide pour observer les sommets fraîchement agrémentés d’une belle couche de neige.

De circonvolutions en observations, il est déjà 15h et il faut commencer à penser à la descente. Je m’engage sur le sentier en crête afin de rejoindre le Piquet de Nantes et profiter le plus longtemps possible du paysage. Et puis, finalement, il faut bien se résoudre. Je plonge donc dans la descente, coupant le plus possible les virages, quitte à pratiquer la "ramasse" dans les pentes raides qui foncent droit vers la station. Le retour s’effectue ainsi en un clin d’œil. Pas d’animaux ce jour, mais une belle lumière et un splendide panorama.