Sortie du 30 octobre 2015 par Dyn’s Le Rougnou (2577m) en traversée
Le Rougnou et le Nid dans des conditions automnales spectaculaires...
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Beau temps, fin saupoudrage de neige en altitude.
Récit de la sortie
Après un petit séjour dans le sud durant lequel j’ai réalisé la traversée de la Montagne Sainte-Victoire, le beau temps est annoncé en cette toute fin de mois d’octobre. J’ai bien envie de retourner dans le Dévoluy pour mes dernières ascensions avant cet hiver. Le Rougnou et le Nid font partis des derniers sommets de cette grande barrière dévoluarde que je n’ai pas encore gravi.
J’arrive la veille en Dévoluy, les nuages ne sont pas complètement dissipés, il me faut attendre la soirée pour observer les étoiles dans un ciel qui se dégage, la journée du lendemain s’annonce bien prometteuse.
Lever vers 6h00, je prépare mes affaires, mange un bout et me dirige vers le hameau du Mas. Le temps de chausser les pompes, de s’habiller et de fignoler les derniers préparatifs, je suis sur le pied de guerre vers 6h45.
C’est parti, je gagne la sortie du hameau et me mets en route vers les alpages sous la Pierre Baudinard. Les dernières précipitations ont enneigé les sommets et la montagne d’Aurouze, au loin, est bien blanche.
A 7h18, le soleil rosit de ses premiers rayons les sommets de l’Aupet et du Rougnou. Mais je ne suis pas idéalement placé, en effet, le verrou du vallon du Mas m’obstrue la vue... J’accélère le pas, quitte le sentier et traverse dré dans l’alpage. Il me faut un quart d’heure pour atteindre le ressaut du verrou. Ouf... j’ai encore la chance de profiter du lever du soleil dans le bas du vallon du Mas ! La journée commence bien !
Le vallon du Mas sans neige est pour moi une découverte, l’ayant parcouru au retour de la Tête de Lapras au début du printemps dans un univers blanc. Je remonte le discret sentier qui s’élève dans la partie basse du vallon puis bifurque vers le petit col qui surplombent la dépression. J’étais passé par ici avec la neige mais là, cela serait bien inconfortable de progresser dans l’énorme pierrier malgré la fine couche présente aujourd’hui.
Je remonte alors la crête et trouve le passage clé indiqué par un cairn, la suite se fait évidente avec cette trace qui part dans le dévers du pierrier du ressaut qui donne accès à la partie supérieure du vallon. J’arrive face à la petite combe pierreuse , c’était par là que j’étais descendu en raquettes. Sans neige, il faut suivre une trace qui part dans le dévers en direction du col de Lapras.
Je ne suis pas la trace et remonte directement les pentes herbeuses pour accéder à la petite crête dominé par le Rougnou. Dans ce fin saupoudrage de neige, je trouve facilement l’accès vers le col du Rougnou. Splendide vue sur le Trièves et le Vercors. Les faces nord de l’Aupet et des Ferrand sont bien blanches.
Je me lance à l’assaut de l’arête sud du Rougnou mi-herbeuse mi-enneigé. La belle arête s’affine, la pente se radoucit, le décor époustouflant sur les sommets nord de la barrière apparaît... L’Obiou au côté de la l’impressionnante face sud de la Cavale dominent magnifiquement le col de la Fuvelle qui sépare cette dernière des Agards.
La suite de l’arête se révèle éminemment panoramique, cette petite couche de neige donne une ambiance spectaculaire à la traversée.
L’arête se fait aérienne et je redouble de prudence avec cette neige, j’ai emporté avec moi les crampons mais ils ne serviront pas, la couche étant trop fine. J’atteins finalement le sommet nord sans encombres, il est 11h15, déjà 4h30 que je suis parti du hameau du Mas.
Quelques photos et je m’accorde une bonne pause contemplation. Pas un chat dans les environs, les sommets de l’Aupet et de la Tête de Lapras sont déserts, tout comme le semble l’Obiou au loin. J’y serais bien remonté mais la neige tombée dans la combe du Petit Obiou, exposée plein nord, doit rendre dangereuse l’ascension par la voie normale...
Puis, j’entame la descente en direction du col du Courtet. L’arête nord du Rougnou délivre de splendides points de vues sur sa vertigineuse face ouest.
Au col, j’enchaîne la montée au sommet du Nid pour aller voir de plus près cette fameuse face sud de la Tête de la Cavale que je n’ai finalement pas gravi cette année... Elle est monumentale cette face ! On s’imagine mal évoluer là-dedans !
L’année prochaine sera la découverte du versant ouest de cette barrière par le Trièves, je pense bien sûr à cette Cavale que je voulais, et veux toujours, réaliser en boucle par le col du Portail et l’arête de Fluchaire, les Petites Charances par le sentier de la Baronne, le raide versant ouest du col de Drouillet pour rallier l’Aupet par le Trièves, le Grand Ferrand par les Charances éponyme, etc...
Après une autre pause au sommet du Nid, j’entame la descente finale, premièrement vers le col de Lapras, puis vers le passage clé, jonction avec mon itinéraire de montée. Je reprends une autre pause au soleil dans le milieu du vallon sous la cabane avant de plonger dans l’ombre pour la fin de la descente.
En effet, il est à peine 15h00 et le bas du vallon se retrouve dans l’obscurité en cet fin octobre. Cela contraste avec le versant ouest de la Montagne de Faraut encore bien illuminé dans de belles couleurs automnales. Les mélèzes sont jaunes, les hêtres sont rouges, les pins sont verts, les sommets sont blanchis, le ciel est d’un bleu éclatant, ... Bref, un merveilleux panel de couleurs !
Petit détour par la Pierre Baudinard avec ces énormes et insolites blocs de pierres avant le retour final vers 16h30 au hameau du Mas. Presque 10 heures de montagne, c’est pas mal ! Et encore une ascension avec de parfaites conditions dans ce secteur... Le Dévoluy n’en finit pas de me réjouir !
Photos
Auteur : Dyn’s
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