Sortie du 7 septembre 2024 par gegers Gouille des Fours (2027m), en boucle par Lintre

« Il » y a quelque chose d’unique dans la beauté contrastée du massif des Aravis. Il n’est pas facile de découvrir où cette singularité se niche. J’ai le sentiment qu’elle se trouve dans cette cohabitation à la fois violente et pourtant si naturelle entre le visage débonnaire de ces alpages accueillants, qui se déploient sur les pentes douces du massif, et cette rugosité des pentes raides, qui donne naissance à des parcours et des paysages n’ayant rien à envier à la haute montagne.

A partir de La Pierre Fendue, par exemple, la randonnée devient sauvage, et le sentier semble se déployer comme une cicatrice dans les pentes raides aux abords de la Cascade des Fours, encore bien en eau en cet été déclinant. Le chemin permet de visiter chacun des étages alpins. Il y a ici de la beauté dans l’austérité, et de la générosité dans l’accueil. On se plait, tant dans les passages équipés de câbles et d’échelles que dans l’entrée de cette splendide Combe des Fours, sous l’autorité du Mont Charvet. Nous y découvrons un alpage verdoyant, ses moutons, et ses patous tranquilles. Nous rendons visite à la gouille, qui n’est qu’un prétexte, et atteignons la Tête du Gréppon pour un pique-nique face au Mont Blanc.

Nous poursuivons ensuite la remontée de la combe jusqu’au Col de Portette, et plongeons comme le sentier en direction des Chalets de Cœur. Nous cheminons dans des pentes rocheuses, dans des vires, des combes dans lesquelles se nichent un torrent, et apprécions une nouvelle fois le contraste entre le vert chaud de l’alpage et le gris de ces imposantes faces rocheuses.

La fin de la randonnée est un long cheminement sur cette large piste dont la langue se déploie jusqu’à la Pierre Fendue, puis jusqu’à Lintre, ou le Mont Blanc, à la fois omniprésent mais invisible tant la beauté du secteur se suffit à elle-même, nous offre un dernier clin d’oeil. Une journée mémorable dans ce superbe massif.