Sortie du 29 juillet 2024 par Sylvain Pic d’Arriel (2824m)

Après avoir passé quelques jours dans le luchonnais et les Hautes-Pyrénées, ma prochaine étape est pour le Béarn et la vallée d’Ossau. Ce n’est que la quatrième fois que je viens dans le secteur, autant dire que j’en ai encore beaucoup à découvrir !

Caillou de Soques, cinq heures du matin, je suis hyper motivé. Aujourd’hui je pars enfin pour une course qui me fait envie depuis déjà quelques années, la traversée du Pic Palas par l’Arête des Géodésiens et la Cheminée Ledormeur !

À mon départ que j’espérais à la fraîche, la température est déjà bien élevée et il n’y a pas un souffle d’air dans la montée en forêt. Soudain, je suis surpris par un grognement et un bruit de cavalcade, un sanglier détale sur le chemin juste devant moi, petit coup de stress...

Le jour se lève peu après être sorti du bois et le Pic du Midi d’Ossau apparaît derrière moi dans une lumière pâle et blafarde. Non... je m’y attendais un peu en cette période caniculaire, mais pas à ce point.

Lorsque j’arrive à proximité de la cabane d’Arrious, je vois deux molosses courir vers moi en aboyant furieusement... Forcément, on est au pays de l’Ossau-Iraty, donc qui dit fromage dit brebis... Ayant un morceau de ce délicieux fromage pour mon repas de midi, je m’efforce de prendre la chose du mieux possible, et puis les deux patous ne font pas trop de zèle...

Le jour est maintenant parfaitement levé à mon arrivée au croisement de sentiers avec le col de Sobe. Il faut me rendre à l’évidence, aujourd’hui la lumière sera dégueu et la visibilité du Palas pas terrible. Pas vraiment envie de me gâcher le panorama si réputé de ce sommet depuis longtemps désiré, et à quoi bon se mettre une telle bavante et s’exposer sur la crête dans des conditions qui ne me conviennent pas. Déjà il y à trois ans lors de mon ascension de l’Ossau avec Rémi, des nuages et une vilaine lumière en avaient perturbé la vue. Et idem l’année dernière au Balaïtous, qui bien sûr ne fait pas partie de la vallée d’Ossau, mais qui est tout de même relié au Palas par une seule et même arête, ce pourquoi je m’autorise à les considérer dans le même secteur ! Donc pas de chance avec le Béarn...

Après réflexion je préfère renoncer au Palas (il y a des sommets qu’on ne sacrifie pas !) et changer de projet, afin de me diriger vers un sommet dont je n’ai aucune attente, comme ça il n’y aura pas de déception. Le Pic d’Arriel me paraît être un beau plan B ! Le sentier jusqu’au col de Sobe et ensuite jusqu’au col d’Arriel est très facile, seul le final se redresse et nécessite de poser un peu les mains, ce qui apporte une petite touche montagne à cette belle randonnée.

Et puis c’est le sommet, comme je m’en doutais les brumes masquent les cimes lointaines, mais d’ici la vue sur le Palas dominant majestueusement le cirque lacustre d’Arrémoulit est à couper le souffle ! Je vais rester plus de deux heures à attendre que le soleil tourne pour éviter le contre-jour. Enfin, l’environnement devient plus clair et les lacs plus colorés. Je suis en admiration totale devant cette montagne, qui est pour moi l’une des plus élégantes des Pyrénées, et mon envie de me hisser à sa cime ne fait que croître en la regardant !

Pour le retour j’opte pour le petit détour vers le lac d’Arrious, qui s’avère être un petit coin de fraicheur en cette chaude journée.

Au final je suis satisfait de mon plan B, car pour le Palas je reviendrai, c’est certain ! Mais je n’aurais jamais fait le déplacement pour le Pic d’Arriel, alors qu’il le mérite largement !