Sortie du 27 janvier 2024 par gegers Pas de la Coche (1989m) et lac de la Coche par Prabert

Je débute la randonnée du jour au parking d’hiver situé sur la route du Pont de la Betta. Il est 8h moins le quart, l’heure des grands départs, et parmi la dizaine de skieurs qui s’élance sur la route gelée, mes crampons, mes raquettes sur le sac et moi-même faisons un peu tâche. Aux collants-fuseau mon vieux pantalon du samedi, aux tours de cou Millet mon élimé bonnet de printemps. De printemps oui, car il fait chaud déjà. 4°C, une température d’avril à cette altitude et en ce secteur qui ne voit guère le soleil en cette saison.

Nous voici donc ainsi pénitents qui montons chercher la neige en altitude. Comme une procession. Il ne manque que la croix et la couronne d’épines. Crampons aux pieds, je bénéficie d’une bonne accroche sur la piste gelée et je rejoins rapidement le habert d’Aiguebelle. Je décide de poursuivre l’ascension en direction du Pas de la Coche, que je n’ai jamais pratiqué en hiver. Le début du cheminement est simple, sur une neige à la fois ferme et meuble, mais les choses se corsent à mesure que la pente s’accentue, la neige devenant de plus en plus dure, sa consistance étant celle du béton sous le Pas. J’hésite à renoncer, mais au point où j’en suis, j’ai meilleur compte de me concentrer pour fournir les derniers efforts nécessaires et d’attendre que la matinée améliore d’elle-même la consistance de l’or blanc.

Je rejoins ainsi le Pas de la Coche, où je rencontre des bénévoles qui m’apprennent qu’a lieu ce weekend la course de ski-alpinisme de la Belle Etoile, et que les premiers participants ne vont pas tarder à rejoindre le Pas. En effet, et alors que je vois une armée de fourmis à l’assaut du Pic de la Belle Etoile, les plus costauds sont déjà en train d’œuvrer dans les pentes est du Pas, sous un soleil chaud alors qu’il n’est pas encore 10h.

Tant pis pour la solitude. Je prends le temps d’admirer Belledonne la belle, les Grandes Rousses en face, les Ecrins un peu plus loin, me prends à rêver d’étendues vierges, de traces de loup, d’épopées fantastiques dans ces étendues qui sont, malgré leur proximité, un voyage perpétuel.

Et puis je redescends, un peu avant midi, par le chemin de montée. Les skieurs qui s’affairent dans l’ombre à descendre les pentes verglacées ont largement trafiolé la neige, la rendant ainsi presque poudreuse, bien plus agréable et sûre qu’à la montée. C’est donc sans difficulté que je rejoins le fond du vallon du Vénétier pour une longue pause sandwich. Et puis, par la piste verglacée, je rejoins finalement le parking à 14h, après une belle journée en Belledonne.