Sortie du 1er janvier 2024 par Sylvain Tête de l’Aupet (2627m) en boucle par la Crête de la Clape et le Vallon de Truchière

La Tête de l’Aupet est un sommet majeur de la grande barrière du Dévoluy, et malgré mes nombreuses incursions dans ce massif, je n’y étais monté qu’une seule fois à l’automne 2019. À l’époque, j’avais suivis l’itinéraire de Pascal Sombardier, qui est également celui décrit ici par valverco. Depuis deux ans déjà, j’avais dans l’idée d’y retourner en hiver par un itinéraire peu parcouru, mais ce dernier n’étant que trop rarement en condition, mon choix se porta sur la longue et panoramique crête de la Clape ! Ce qui au passage me permettrait de jeter un œil sur le parcours initialement envisagé.

Lundi premier janvier, il est déjà presque 9h lorsque je démarre la randonnée de l’épingle avant le hameau le Séresq. Un peu tard pour ce type de courses, mais difficile d’arriver plus tôt à un lendemain de réveillon...

Les chutes de neige de la nuit ont blanchi le décor et je rencontre le premier saupoudrage au niveau du lieu-dit le Faï. J’avance bien et arrive rapidement à la cabane pastorale, qui contrairement à celle de la Pierre Baudinard est encore ouverte aux randonneurs.

Un peu plus tard, la remontée de la large crête de la Clape me paraît interminable, jusqu’à ce qu’elle s’affine enfin avant le sommet 2284. Ce passage est un peu sec et verglacé, c’est à partir d’ici que je choisis d’enfiler les crampons. La vue sur le haut du Vallon des Narrites et le Grand Ferrand est déjà prodigieuse !

À partir du col 2246 l’enneigement devient conséquent, environ 20cm de poudre recouvrent une neige légèrement croûtée, mais malgré tout bien portante. L’ascension de ce beau versant est est soutenue, mais jamais vraiment raide, une pure montée plaisir ! Au nord le secteur Cavale/Obiou est sous son blanc manteau, que c’est beau, et que de bons souvenirs me reviennent en mémoire en regardant dans cette direction !

Puis vers 2450m, la face s’affine pour devenir une crête étroite, limite arête. Le vent quasiment permanent a sculpté d’impressionnantes et élégantes corniches. Vue d’ici c’est impressionnant, mais je suis excité à l’idée d’aller faire la trace sur ce majestueux final au blanc immaculé !

À l’approche de la crête, je m’aperçois qu’elle domine un profond couloir en versant sud, qui demeurait totalement invisible jusqu’à présent. Grande ambiance que de progresser sur cette pente déversante entre les corniches et ce couloir. Objectivement, rien de difficile, mais ce passage est exposé, et mieux vaut être sûr de sa technique de cramponnage.

Parcourir cette arête fut un pur bonheur, et bien qu’un peu moins belle et nettement moins difficile et engagée que celle de la Cavale en hivernale, cette dernière fait probablement partie des plus esthétiques du massif !

Tout juste lorsque j’arrive au sommet, quelques nuages viennent en perturber la vue, mais ajoutent un petit coté mystérieux au décor qui n’est pas pour me déplaire. Le vent froid et les journées courtes en cette saison m’incitent à ne pas m’éterniser et à attaquer la descente rapidement. Je plonge dans la face sud-est et arrive rapidement à son pied. J’hésite à prendre au plus court par le vallon des Narrites, mais le souvenir de ma récente mésaventure au Rocher Rond fini de me convaincre que dorénavant, j’éviterai les secteurs à Chourums en hiver...

Ce sera donc par le vallon de Truchière et en contournant la magnifique proue des Prêtres. Dans la descente, j’ai une pensée pour Arnaud et Rabah qui se promenaient ici tout juste deux semaines auparavant.

Je profite de l’occasion pour me rendre compte des conditions de la belle rampe d’accès à Pra Purc, cette dernière est malheureusement encore un peu trop sèche. Le reste du vallon est ensuite vite dévalé jusqu’à la cabane pastorale et j’arrive à la voiture juste avant la tombée de la nuit. Ce fut une très belle journée en montagne pour bien démarrer cette nouvelle année 2024 ! Et bonne année à tous 🙂